samedi 28 février 2009

Le ménage.

Mon logement est dans un état lamentable. Des boîtes empilées sur le sofa dans le salon, mes deux bacs à recyclage qui débordent, la vaisselle, la chambre de ma fille que je dois cleaner et vider, la mienne qui est encore pire et que chaque soir, je dois utiliser une pelle pour me rendre jusqu'à mon lit... je ne sais pas par où commencer.
Ce n'est pas un ménage que je dois faire, mais une restructuration complète de l'endroit. (Qui est à l'envers)
Je suis un "traîneux", comme disait ma mère. Je souffre de cette drôle de maladie qui consiste à ne jamais remettre à sa place chaque putain d'objet que je prends. À la place, je laisse traîner.
J'empile
J'étends
J'éparpille
Je répands
Mais jamais je ne range.
Mon cas est sévère et beaucoup de mes ex en furent victimes. Le nombre de blâmes et de petites altercations que je me suis pris pendant toutes ces années de vie à deux multipliées par le nombre d'ex conjointes sont incalculables. Des ruptures sont nées de ces choses que j'empilais, que j'étendais, que j'éparpillais, que je répandais.
Passer le balai me tue.
Frotter me fait mal au bras.
Ramasser un truc tombé sur le plancher me plonge dans une fatigue morale profonde. Alors je laisse ledit truc sur le plancher et j'attends qu'il prenne de lui-même le chemin de la poubelle. Mais les trucs qui tombent sur le plancher sont aussi vaches que moi. Une fois sur le plancher, pas cons, ils ne bougent plus. Ils y restent et s'y font une petite maison où ils y passent des jours paisibles à ne rien faire d'autre que de profiter de la vie sur le plancher.
Parfois, j'aimerais bien moi aussi être un truc tombé sur mon plancher et passer des jours heureux à regarder les autres trucs tomber autour de moi.

Et là, c'est encore pire parce que je viens de passer près d'un an avec ma fille qui souffre précisément du même mal que moi. Nous empilions, nous étendions, nous éparpillions et nous répandions dans chaque pièce de la maison. Une oeuvre collective qui prend aujourd'hui des proportions fantastiques. Il serait tentant de prendre des photos et de les glisser ici, sur ce blog pour bien faire comprendre ce que je tente d'expliquer mais je crains que des amis proches de moi ne paniquent en voyant ces images.
- T'es certain que ça va?
- Oui oui, ça va.
- Non mais sérieusement, ça va? Tu ne nous cacherais pas une petite dépression ou quelque chose comme ça par hasard?
- Pas du tout, pourquoi?
- À cause de ton logement! Tu peux vraiment vivre là-dedans?
- Bien sûr! Suffit de se faire des chemins qui vont d'un pièce à l'autre.

Cette semaine, je vais amorcer une grande opération de nettoyage et de réaménagement. Un grand chantier en perspective.

J'ai pété la poignée de ma voiture.

J'ai pété la poignée de ma voiture ce soir à cause de la putain de glace. Il me reste juste un petit bout de rien du tout avec lequel je peux ouvrir la portière. L'exercice est difficile. Je dois le faire que d'un seul doigt, n'ayant pas assez de place pour en glisser deux. Avec des gants, c'est pas évident. Je vais sans doute devoir passer chez le concessionnaire. Ou alors attendre que ça se répare tout seul, comme j'ai l'habitude de le faire avec les petits problèmes de ma voiture.
Ma chaufferette par exemple, c'est exactement ce que j'ai fait quand elle a cessé de chauffer. C'est à dire rien. Après un an à geler, elle s'est remise à fonctionner toute seule. Ma Tercel toute pourrie, elle est dotée d'un système hyper perfectionné d'auto-régénérescence. Les morceaux qui cassent repoussent d'eux-même.

Quand je suis arrivé au Mousse-Café, il pleuvait et j'ai croisé Faitmoipaschiétta (la serveuse qui ne se fait pas chier quand un client la fait chier) qui fumait sa clope dehors. À l'intérieur, il y avait Rigoletta (la serveuse qui rigole tout le temps de mes blagues poches) qui m'a accueillit comme d'habitude avec un gros sourire tout chaud. C'est chouette des serveuses qui sourient quand elles te voient arriver. T'as l'impression de compter au moins un peu pour quelqu'un en ce bas monde. On a parlé un peu tandis que Faitmoipaschiétta est arrivée en nous disant qu'elle préfèrerait rester dehors toute la soirée tellement ça sentait le printemps.
- Il va neiger ce soir, que je lui dit juste comme ça, pour lui casser son plaisir.
Elles ne me croyaient pas. Il faut dire qu'elle sont jeunes et qu'elles n'ont pas vu autant de neige tomber que moi qui compte plus d'hivers que toutes les deux réunies. C'est pas de ma faute, c'est juste que je commence à être vieux.
Plus tard, en deuxième période et alors que le CH menait 3 à 2 et que j'étais drôlement concentré sur le match avec mon pote M.... j'entends mon nom gueulé par Faitmoipaschiétta qui bouffait au comptoir.
- Rigoletta te parle, qu'elle me dit en gueulant par-dessus les têtes des clients.
- T'avais raison, il neige me cria Rigoletta en me montrant les grandes vitrines qui donnent sur l'extérieur.
Putain de merde, j'avais raison. Il neigeait. Pas beaucoup mais juste assez pour que ça fasse chier. Mais le match était bon et le petit vin blanc cheapo descendait bien à mesure que Kovalev imposait son rythme. Je n'avais pas vraiment le temps de m'occuper de ces questions purement météorologiques.

La petite communauté du Mousse-Café était presque toute là. Il y avait moi, bien sûr, de même que C... qui ressemble à Pierre Falardeau mais en moins chiant. Un type sympa qui vient regarder ses parties de hockey avec ses revues de philosophie qu'il feuillette entre les périodes. Il y avait aussi N..., une sympathique fille qui se passionne autant pour les films de répertoires que pour le hockey. Et puis ce couple un peu âgé qui ne rate jamais une partie et qui s'installe toujours à la même table depuis au moins deux ans. Rigoletta et Faitmoipaschiétta allaient et venaient de table en table en laissant tomber pleins de sourires partout et c'était vraiment cool. On avait l'impression d'être à la maison avec des amis. Et en plus, Faitmoipaschiétta avait un chouette décolleté où il faisait bon se réchauffer les yeux entre deux services. Mais bon, c'est juste que j'ai pété ma putain de poignée de portière de voiture et que c'est un peu chiant.

jeudi 26 février 2009

Super-dooper-flatfish

Mardi après-midi, je me suis rendu chez Le Baron (articles de pêche, chasse et plein air) sur St-Laurent. Il faisait beau, il faisait presque chaud et ça ressemblait au printemps. Mais j'avais le vague à l'âme à cause d'un avion envolé le matin même avec en son bord une chouette petite fille qui n'a plus rien de petite justement et qui d'ailleurs ressemble de plus en plus à une femme.
J'ai horreur des avions qui s'envolent avec, dedans, des gens que j'aime. Les avions sont souvent les pires complices des plus longues absences de nos vies. Dans les aéroports, le personnel d'entretient n'a pas besoin d'eau pour laver les planchers des quais d'embarquement. Il suffit de passer la moppe sur les larmes après chaque avion qui décolle et puis le tour est joué. C'est pour ça que le plancher est toujours plus propre de ce côté là que celui des arrivées.

Le Baron est une sorte de caverne d'Ali Baba pour les amateurs de pêche et je réalise que j'y vais plus souvent l'hiver que l'été. Ça aide à faire passer l'attente de ces longs mois. Avant, j'achetais tout pleins de babioles plus ou moins utiles mais depuis quelques années, je me contente de remplacer le matos que j'ai perdu ou utilisé pendant la dernière saison.
Mardi, je me suis laissé tenter par ce petit bidule blanc et rouge et qui serait très performant dit-on (à lire les descriptions des produits, la totalité des articles sont "très performant") lors d'une trôle lente. Et mardi après-midi justement, j'avais envie d'une trôle lente, toute douce, en logeant les berges d'un lac un peu perdu quelque part au coeur d'une forêt.

Le truc que j'ai acheté est décrit comme étant un "Flatfish", ou "poisson plat" en français. Ce n'est pas nouveau mais je n'ai jamais pêché avec ce machin. Si ça marche, je vais le baptiser mon "Super-dooper-Flatfish". Quand j'ai du succès avec un leurre, j'en précède toujours le nom avec "super-dooper". Ça donne de l'espoir quand tu viens de passer une heure dans la chaloupe sans une touche. Tu remplaces ton leurre par un "super-dooper-quelque" quelque chose et pendant les prochaines minutes, t'as l'impression que tu vas vider le lac. Ainsi, j'ai tout un tas de "super-dooper-red devil", j'ai aussi ma très aimée "super-dooper-grenouille argentée" de même que mon inséparable "super-dooper-spiner-bite" que t'as pas intérêt à toucher sinon t'es mort.
Mais si ça ne marche pas, je vais balancer la chose dans mon compartiment "D'hosties de gogosses à marde" qui est garnie jusqu'à ras-bord d'hosties de gogosses à marde qui ne marchent même pas.

Au moment où j'écris ces mots, je vois le facteur passer sur ma rue. J'ai une envie soudaine de lui balancer mon super-dooper-Flatfish devant sa gueule pour voir sa réaction.

mardi 24 février 2009

La loi de la jungle.

Un ami m'a envoyé ce clip. Ça se passe dans la brousse du Kenya. Un troupeau de gnous arrive près d'une rivière. Dans la rivière, bien sûr, il y a des crocodiles. Mais sur la berge, il y aussi des lions de planqués. De l'action en perspective!

http://www.youtube.com/watch?v=LU8DDYz68kM

lundi 23 février 2009

Toucher l'absolu et crisser des coups de coude dans la face des enfants de 7 ans.

C'est indéniable que le plus grand amour qui existe sur terre c'est celui que nous portons pour nos enfants. Si nous pouvions extraire la force énergétique qui relie les parents à leurs enfants et l'appliquer aux choses courantes de notre quotidien, l'humanité pourrait faire des choses incroyables.
L'état dans lequel je suis plongé depuis quelques jours et plus particulièrement aujourd'hui, alors qu'elle vient de quitter le logement, ça me tue grave. Je voudrais bien qu'il n'en soit pas ainsi, mais putain de bordel de merde, c'est impossible.
C'est comme ça depuis 21 ans et 16 jours très précisément, depuis que j'ai vu sa petite tête sortir pour la première fois (et la seule d'ailleurs) de l'origine du monde. Je ne savais pas comment j'allais réagir et j'avais peur de ne pas être à la hauteur. Genre être trop froid ou j'sais pas quoi. J'avais même peur d'être obligé de simuler du bonheur parce que pendant les 9 mois précédents, je n'avais fait que parler à un nombril et on a beau dire et on a beau faire, tant que ça reste derrière un nombril, pour le papa, un enfant ça n'a rien de concret. Tu ne peux pas jouer au hockey avec oui lui montrer à tuer des nazis avec des fusils en plastique. J'aimais bien le nombril de sa maman (et le reste aussi d'ailleurs) mais peut-être pas au point de refuser une coupe Stanley en échange.
Tu vois le genre?
Y a des choses comme ça dans la vie d'un mec qui sont difficiles à négocier sur une échelle de valeurs. Alors l'accouchement, j'avais peur un peu. Mais quand elle s'est pointée la tête, j'ai même pas eu à me forcer et j'ai senti une averse de larmes me couler sur les joues comme tu ne peux même pas t'imaginer qu'il puisse exister des averses de larmes comme ça. Et puis quand le doc m'a donné le petit paquet tout chaud dans les bras, là vraiment, je croyais mourir de bonheur. Le plus beau jour de ma vie et je crois que c'est comme ça qu'on dit en philosophie. Celui que j'aimerais le plus se voir répéter et répéter et répéter à l'infini.
Je n'ai jamais été si proche de comprendre le mystère de la vie que cette journée là. J'avais l'impression de côtoyer Dieu avec qui j'ai pourtant quelques griefs à régler et qui traînent encore dans le bureau du syndicat depuis les dix dernières conventions collectives. J'étais dans un état que certains granolas qualifieraient de parfaite harmonie avec l'essence même de tout ce qui EST. Une expérience VRAIMENT mystique mais qui hélas, s'évaporait à mesure que le temps passait. Comme une porte qui s'était ouverte l'espace d'un bref moment sur la compréhension absolue de toute chose. Comme les derniers songes d'un rêve qui s'évapore au réveil. Je voulais garder cet état le plus longtemps possible mais plus je m'y accrochais, plus il s'éloignait de moi.
Avec sa maman, j'avais créé la VIE! Ce n'est pas rien! Au contraire, c'est TOUT! Tu ne peux pas faire plus grande chose de toute ton existence. Une vie indépendante de la tienne, qui aura ses propres idées, ses propres opinions, ses propres rêves et qui finira même par te dire merde! si tu la pousse un peu trop loin. Une petite boulle de chair et de merde au tout début (oui bon, c'est quand même ça. Un nourrisson, ça ne fait que manger et chier, faut pas se raconter d'histoire non plus) mais qui peu à peu, apprend à penser, à s'exprimer, à se singulariser, à s'émanciper, à se détacher... misère de misère! Plus ça devient indépendant, plus tu en es fier mais en même temps, plus ça te rend triste. Paradoxe cosmique, comme diraient ces mêmes granolas.

Quand elle avait 5 ans, je me souviens que je voulais péter la gueule à ce petit enfoiré qui venait jouer avec elle à la maison. Un trou de cul de graine de voyou de mauvaise famille qui traînait dans les ruelles du Plateau jusqu'à 18 h le soir. Quand elle en avait 7 et que son petit amoureux du même âge était venu à la maison, je l'avais défier au foot dans la cour arrière et je lui avais payé une rince dont il doit encore se souvenir aujourd'hui. Je lui avais passé quelques coudes au visage en driblant le ballon question de lui montrer qui était le maître. Fallait pas être amoureux de ma fille ou alors tu risquais de me retrouver sur ton chemin. L'âge, je m'en foutais parce que dans l'amour absolu, le courage n'a rien à foutre de tout ça. T'avais beau avoir 5 ou 7 ans, moi, je ne faisais pas de différence et j'aurais pu te défoncer la gueule si tu la faisais pleurer. Et même si tu la faisais rire, je te foutais une claque quand même pour t'apprendre à la rendre amoureuse de toi.
Il y en a eu un ou deux après, des plus sérieux. De ceux qui se pointent vers l'âge de 16 ans ou de 18 ans avec des hormones qui explosent par les oreilles. Celui de 16 ans, il a encore peur de moi. Pourtant, je ne lui ai rien fait. Je l'ai juste regardé un soir. Il a tout pigé dans la manière dont mes yeux figuraient le supplice du pale. Il n'est pas resté longtemps. L'autre, c'est une autre histoire. Il avait des tatous et buvait beaucoup de bières. Et puis il était plus costaud que moi. Mais je le travaillais hypocritement. Je faisais copain-copain avec lui jusqu'au jour où je voulais me retrouver seul à seul avec lui devant une falaise. Je l'avais dans ma main et j'avais déjà planifié le moment quand ma fille décida de le larguer. Dommage. Il aurait fait un beau cadavre écrapoutie.

Et puis lui là, ce petit blondinet que je ne peux même pas détester parce que j'écris ces mots sous ce bouquet de roses acheté en Australie avec ce petit mot tellement mignon. Et puis il est drôle. Et puis il est charmant comme tout. Un petit enfoiré de trou de cul que tu ne peux même pas étrangler en toute légitimité entre la frigo et la sécheuse parce que ta fille l'aime. Non pas parce que la loi te l'interdit, (ce qui n'est qu'un détail) mais parce que ta fille l'aime vraiment. Et forcément, tu finis par l'aimer un peu toi aussi. Si tu te décides de l'empaler, comme ça, avec un zest de pittoresque en utilisant le barreau de chaise ou un vieux bâton de hockey (avec un courbe très prononcée et un mailloche de trois pouces d'épais) parce que bon, en tant que père c'est ton droit naturel, c'est certain que ta fille aura de la peine. Et tu ne veux pas que ta fille soit triste. Faut donc que tu apprennes à laisser ta place. Et ça fait très mal. Tu dois laisser ta fille dans les bras de ce petit enfoiré qui te ressemble quand même un peu sur des photos où t'avais 21 ans, c'est à dire il y a de cela 25 ans.

Putain, je crois que je vais aller me coucher. Ça vaudra mieux. Demain, ma fille s'en va pour un an.... aaarrrrghhhh...

Terminée la colocation.

Me voilà de retour dans le logement maintenant vide d'elle. J'ai une putain de boulle de coincée dans le gosier et j'ai bien du mal à retenir mes larmes. Faut être fort pour être papa. Moi je suis un papa faible. Ce n'est pas ma faute, c'est parce que je l'aime trop.
Je chasse de mes pensées ces discussions qui me manqueront maintenant. Ces longues conversations sur le cinéma quand elle revenait d'une intense soirée de cinéma. Dans ma chambre-salon-bureau-capharnaüm, on ouvrait une bouteille de vin et on discutait jusqu'à ce qu'elle décide d'aller se coucher parce qu'elle devait se lever tôt le lendemain matin.
On était de chouettes colocs elle et moi. Paresseux tous les deux, personne ne faisait chier l'autre pour la vaisselle qui traînait ou pour le bain pas lavé. Celui qui passait après lavait les choses de l'autre et puis that's it. Pas besoin de se prendre la tête. Nous laissions pourrir tous les deux nos épiceries dans le frigo et une fois aux trois mois, quand ça commençait vraiment à bouger, elle ou moi entreprenions un nettoyage complet de la chose.

Elle passe cette dernière soirée chez sa bonne amie avec quelques copains. Elle dormira là-bas et demain matin, avec sa maman, nous la retrouverons à l'aéroport. Je dois me lever tôt et je vais donc me coucher tôt. Saoul, mais tôt.

Il lui reste tout un tas d'effets. Ce départ ressemble à une fuite. Fuite de cette solitude sans lui, ce sympathique petit blondinet qui est là-bas. Il va sauter quand il va la voir débarquer. Il ne s'attend pas à la revoir avant le mois de mai et elle lui fera la surprise de débarquer trois mois plus tôt que prévus. On risque ici la crise cardiaque.
Je ne sais trop comment je vais faire dans les prochaines semaines pour me dépatouiller avec le petit bordel qu'elle laisse derrière elle. J'ai déjà une idée pour sa bibliothèque. Je vais la mettre dans la cuisine à la place de ce meuble un peu bâtard sur lequel repose ma collection de bouteilles d'huile d'olive, d'épices, de boîtes de couscous et de tout un tas de trucs du même genre.
Mais pour ses vêtements, ça ira dans des cartons que j'irai déposer chez sa maman. Je manque cruellement de place ici. Of course, je vais garder sa collection de films et de CD dans lesquels je me ferai quelques petites dégustations. Et puis ses BD aussi.

J'ai une boulle de coincée dans le gosier en pensant à demain matin.

La grippe

Je me lève et déguste mon café en ouvrant mon ordi sur les pages des principaux journaux. Un autre article sur notre système de santé vacillant. La Caisse de Dépôt et de Placement déposera cette semaine les chiffres sur ses véritables pertes qui, dit-on, seraient plus importantes que la moyenne des institutions du même genre pendant la dégringolade de l'automne dernier. L'oscar du meilleur film à Slumdog millionnaire.
Mais au loin, j'entends le camion qui vient ramasser les poubelles. J'ai oublié de descendre mon sac qui pue le fromage radioactif. En me pressant, en déposant mon café et en enfilant rapidement mes bottes, j'aurais le temps... mais bof, je me reprendrai jeudi prochain.

Je me lève avec une légère congestion au niveau des sinus. C'est peut-être un début de grippe. Comme la dernière fois, je vais aller m'acheter un gros sac de clémentines et je vais me faire un traitement intensif de vitamine C.
Mais en même temps, je repense à cette conversation d'hier avec un couple de mes connaissances. Lui préposé aux bénéficiaires et elle infirmière dans le même hôpital. Ils ont ce patient, un jeune dans la vingtaine. Ce dernier s'est tapé une grippe qui aurait un peu mal tournée. Demandez-moi pas comment parce que je ne suis pas docteur, mais le virus a atteint le coeur. Et qu'est-ce que ça fait quand la grippe atteint le coeur? Facile. Ton coeur est fini et c'est pas plus compliqué que ça. Si t'as de la chance, c'est à dire si tu es encore en vie, tu seras sur la liste des prochains greffés.
Une simple grippe.
Lui, le patient dont ils parlaient, est jeune et a des chances de s'en sortir. Il est encore sous forte médication et ils attendent de voir s'il pourra s'en sortir sans passer par la greffe. Mais si le traitement ne donne rien, pas le choix, ça sera la greffe.
Et l'on parle d'une simple grippe. Semble-t-il que ce n'est pas rare et qu'ils ont régulièrement des cas comme celui-là pendant l'année.
Alors vivement ma dose de vitamine C!!

Chaque fois que je les vois, j'ai droit à un long couplet sur les système de santé. C'est toujours passionnant à écouter, mais c'est chaque fois terriblement effrayant. Hier ils m'ont abondamment parlé du docteur XYZ, chirurgien de son état et qui est reconnu par l'ensemble du personnel de leur hôpital comme un véritable boucher.
Comme dans chaque métier, il y a des compétents et des incompétents. Les méticuleux et les je-m'en-fous-un-peu. Ceux qui travaillent selon une méthode rigoureuse et ceux qui tournent les coins ronds. Le docteur XYZ n'est pas de la catégorie des compétents, des méticuleux ou de ceux qui travaillent selon une méthode rigoureuse. Il est le contraire.
À quel point l'est-il?
Voici: Chaque préposé ou infirmière qui commence sa journée au bloc opératoire vont généralement regarder le dossier des patients qui se feront opérer dans la journée. L'une des premières choses qu'ils regardent c'est le nom du chirurgien accolé au nom du patient. Tous les patients qui se feront opérer par ce fameux docteur sont immédiatement ciblés par le personnel parce qu'on sait que ça va chier. Le mot qu'ils se disent quand ils vont travailler pour ce docteur est : " Ça va saigner"
Ce sympathique docteur a aussi la réputation d'être un gaffeur régulier et nombre de ses patients terminent dans un sac de plastique à cause de ses maladroites manipulations.
C'est chouette non?

Des histoires d'horreurs des hôpitaux, j'en aurais tout pleins à raconter et sincèrement, ça ne donne vraiment pas envie d'être malade.

Trucs en vrac avant de me coucher.

C'est une histoire qui commence banalement. Le type se fait laisser par sa femme.
Hier, ce même type tue ses deux enfants avant d'essayer de s'enlever la vie. J'ai vu ça aux nouvelles aujourd'hui. Le type n'est pas mort. Il s'est raté. Il vivra mais je me demande bien dans quelle condition.
On le soignera sans doute. Il surmontera sa dépression sans doute. Mais comment pourra-t-il vivre normalement après?
Impossible.
En se ratant, il s'est infligé une peine pire que la mort. Justement parce qu'il sera maintenant condamné à vivre.

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Il y avait cette pute au coin de la rue quand je suis arrivé à la maison ce soir. La nouvelle dont je crois avoir déjà glissé un mot ici il y a quelques semaines. Elle semble avoir remplacée les autres. Les plus vieilles et les plus moches que je ne vois plus depuis un certain temps. Elle ne semble pas encore trop attaquée par la dope. Elle marche droit et ne délire pas. En tout cas, elle ne parle pas encore toute seule et je ne l'ai pas encore entendue hurler à la mort devant un petit chat ou un petit chien, comme l'autre à l'automne.
Elle m'a regardé passer quand j'ai tourné sur la rue mais ne m'a pas suivit quand j'ai garé la voiture. Ce qui est déjà une grande amélioration sur les précédentes. Mais je sais que ça ne durera pas. D'ici l'été, elle aura vieillit de 30 ans et ne fera plus la différence entre le jour et la nuit.
C'est mon quartier.

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Quelle est la vraie force de Pink Floyd? D'avoir survécu à Dark Side of The moon.
Je pense à voix haute parce que j'écoute en ce moment l'album Wish you Were Here enregistré deux après Dark Side.

Et puis je crois sincèrement que je vais aller me coucher.

dimanche 22 février 2009

Quizz cinéma

C'était à l'époque où ma fille n'avait pas encore 20 ans. Même que je crois qu'elle n'en avait pas encore 14. C'était au temps où nous nous lancions des quesions quizz sur le cinéma et qu'elle était très fière de me prendre, parfois, en défaut. Aujourd'hui, elle me plante joyeusement.
Je me souviens que je lui avais demandé une question piège.
- À ton avis, quel serait le plus beau générique de toute l'histoire du cinéma.
- Le générique?
- Ben ouais, le générique!
Elle avait été incapable de me répondre. Je lui avais alors répondu Ragging Bull, de Martin Scorsese.
http://www.youtube.com/watch?v=wQhwi8kk-dE
Quoi que celui du Locataire de Roman Polanski n'était pas mal non plus.
http://www.youtube.com/watch?v=gB0B-UHRe-Y
Mais parlant du Locataire de Polanski, je l'avais aussi gardé pour l'une de mes scènes les plus angoissantes dans nos questions quizz.
http://www.youtube.com/watch?v=acVTOXnkYEE&feature=PlayList&p=5B113654F35F6DF5&index=65
Top séquence finale? Que penser de Electra Glide In Blue?
http://www.youtube.com/watch?v=OIxz08-mCT0
Humour le plus fin, le plus subtile? Jacques Tati. L'utilisation maximale du son et des décors. Personne ne peut battre Tati dans ce domaine. Il ne se passe rien, mais tabarnak, quel génie!
http://www.youtube.com/watch?v=tfrtKfdHa-8&feature=related

samedi 21 février 2009

Trucs en vrac.

A Vava Inouva, de l'auteur compositeur Idir.
Je ne connaissais pas cette chanson, ni même ce chanteur avant de connaître mon pote marocain. Je ne sais pas ce que cette chanson raconte puisque c'est en arabe. Je ne parle pas arabe.
Deux voix, une guitare et c'est tout. Mais chaque fois que je la fait jouer sur mon lecteur, je plonge aussitôt dans une sorte de bonheur magique. Comme si ce type avait été touché par une main invisible en pondant cette chanson. Une sorte de bénédiction des dieux. Dès les premières notes de guitare, ça te prend par la main et ça t'amène quelque part où il fait toujours beau. Tu ne peux pas être agressif en écoutant ça, t'as juste envie d'aimer tout le monde.

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Kovalev est revenu contre toute attente. Il a fait trois points dans le match de cet après-midi. Ceux qui gueulaient contre lui hier l'applaudissaient aujourd'hui. C'est un rapport amour-haine. Ce peuple est hockey et Kovalev est le premier grand joueur de hockey que nous avons depuis Lafleur.
Kovalev et Montréal sont prisonniers l'un de l'autre. Le premier joue pour la première fois de sa carrière pour une vraie ville de hockey. Il aime que le public sache apprécier son jeu. Il se sent bien, comme n'importe quel artiste d'ailleurs peut se sentir devant un public qui sait apprécier.
Et Montréal a pour la première fois depuis plus de 20 ans un vrai joueur de hockey.
Mais Kovie est un artiste et comme tous les artistes, il a une personnalité qui casse les moules. Ça fait chier les moutons, ça ébranle le troupeau, ça fait peur aux conformistes. C'est une grande gueule, mais dans le fond, on aime les grandes gueules.
Hier, tout le monde voulait le lyncher (sauf moi!). Après le match d'aujourd'hui, tout le monde l'aimait.
Ainsi va la vie dans cette merveilleuse ville de hockey.

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Il y a un sac de poubelles dans la cuisine. Dedans, un plastique qui contenait un de mes fromages radioactifs. Ça pue. Même que ça pue solide. De ce genre de puanteur qui te fait penser que quelqu'un aurait été malade sur le plancher. Ça sent la campagne féroce après l'étalement du fumier.

Couper l'hiver en deux.

Dans le fond, le mois de février c'est vraiment le mois de la marmotte. Comme dans le film (Le jour de la marmotte) chaque journée qui commence ressemble à la précédente et chaque journée qui passe se refuse obstinément de nous rapprocher du printemps. C'est le temps de l'année où justement, le temps se fige. Je regarde la page web météo du journal et je vois -10 pour aujourd'hui. En comparaison aux - 30 de janvier, ce n'est pas froid. Mais en comparaison aux belles journées du mois de juin, c'est déjà trop frette.

Le gouvernement devrait interdire le mois de février. Moi en tout cas, si je me lance un jour en politique, ça serait dans mon programme. On se couche le 31 janvier au soir et au réveil, pouf! C'est le 1er mars! Y aurait-il des gens pour se plaindre?
Oui, sans doute. Il y a toujours des gens qui se plaignent de tout. Même des bonnes choses.

Et ce n'est pas terminé parce que février c'est aussi le mois des tempêtes de neige salopes. Celles qui font le plus mal parce que tu penses toujours que c'est terminé, qu'il n'y en aura plus d'autre, que tout ce qui va tomber maintenant c'est de la pluie, ou de la merde. Mais en tout cas, pas de la neige.

Je regarde l'hiver passer par les parties de hockey qui restent à jouer. Il reste 8 jours avant le mois de mars. Mais sur mon petit calendrier Molson et en date d'aujourd'hui, je compte avec mon doigt les petites cases colorées indiquant les parties du CH.... il n'en reste que 4 pour février. Après ça, c'est mars! 4 parties, c'est mieux que 8 jours. C'est pour ça que le hockey est une très belle invention. Ça sert à couper l'hiver de moitié.

vendredi 20 février 2009

On a demandé du viiiiiiin chauuuuuuud!!!!!!

La Traversée de Paris (Claude Autant-Lara, 1956, tiré d'une nouvelle de Marcel Aymé) est l'un de mes 10 films préférés (qui en compte à peu près 387) Mettant en vedette (l'incomparable) Jean Gabin, Bourvil et Louis de Funès, dont c'est ici le premier véritable succès cinématographique alors qu'il n'y apparaît que quelques minutes. (Mais quelle prestation!!)
Dans un Paris occupé, Martin (Bourvil) est un chômeur qui gagne sa vie en profitant du marché noir. Un soir, il fait la rencontre de Grandgil (Gabin), un mystérieux personnage désabusé avec qui il s'associera un peu malgré lui pour livrer clandestinement à l'autre bout de la ville un cochon découpé. Pendant cette rocambolesque traversée, Grandgil s'emploiera à défier et à provoquer ses concitoyens qu'il juge faibles et lâches en ces temps troubles de l'occupation allemande, au grand détriment de Martin qui regrettera assez rapidement cette association.

Le traitement du noir et blanc (qui fut une obligation... on pensa en effet tourner le film en couleurs mais pour payer le cachet de Bourvil, on a été obligé de couper dans le budget) donne un aspect sinistre qui accentue l'aspect étouffant de l'occupation. La facture est très impressionniste et donne un cachet troublant à toutes les scènes "extérieures". (Toutes tournées en studio).

La Traversée de Paris est une sorte de road movie urbain. Il en a d'ailleurs tous les ingrédients. Déplacements successifs qui entraînent de nouveaux personnages secondaires, de nouvelles situations, de nouveaux problèmes; personnages centraux qui se retrouvent étrangers dans un environnement pourtant familier; rapports entre les personnages qui vont se modifier selon les aventures vécues; ces mêmes personnages vont découvrir une nouvelle facette de leur personnalité à l'intérieur de ce voyage, etc.

Film culte. Avec La Grande Illusion de Jean Renoir, si vous vous n'avez qu'un film à voir avec Jean Gabin, c'est celui-là. (Est-ce que cette dernière phrase a du sens? Elle me semble un peu toute croche...) Jean Gabin! What a man! What an actor! Chaque fois que je revois ce film, j'attends avec impatience la scène du bistro où Martin et Grandgil vont se cacher lors du passage d'une patrouille. Ils se confrontent à des misérables tenanciers et à leur clientèle de crève-la-faim qui menacent de les dénoncer à la patrouille. Grandgil prend la balle au bond et contre attaque avec une méchanceté légendaire qui à chaque fois, me fait littéralement jubiler:
"Regardez-moi ces gueules d'abrutis, ces anatomies de catastrophe. Admirez le mignon, sa face d'alcoolique, sa viande grise et du mou partout. Du mou! Du mou! Du mou! Rien que du mou! Les bajoues qui croulent de bêtise. Tu vas pas changer de gueule, un jour ? Et l'autre rombière, la guenon, l'enflure, la dignité en gélatine avec ses trois mentons de renfort et ses gros nichons en saindoux qui lui dévalent sur la brioche. Cinquante ans chacun. Cent ans pour le lot! Cent ans de connerie! Qu'est-ce que vous foutez sur la terre, tous les deux ? Vous n'avez pas honte d'exister ?"
Et puis ensuite, cette réplique d'anthologie: "Salauds d'pauvres!"
Woooooooooooooaaaaaaaaaaaaaa!!! À chaque fois, j'explose de bonheur!
Allez, faites-vous plaisir et allez me regarder cette scène et dites-moi ensuite que Gabin ce n'est pas le plus grand!

http://www.youtube.com/watch?v=5cMkZJtZFH8

Marcel Aymé utilise la période de l'Occupation pour porter un éclairage cinglant sur la soumission et la lâcheté humaine poussées à leur paroxysme. Un film intemporel justement par le sujet qui renvoie à chacun de nous. Ce thème est plus quotidien qu'on ne pourrait le croire. Il se vérifie chaque jour au travail par exemple et dans chacun de nos comportements en société.
À noter que le réalisateur modifie dans son film la conclusion de la nouvelle et lui donne une fin plus humaniste teintée de rédemption.

Les petits cons du CH

Les histoires croustillantes sur les jeunes du CH ne me surprennent pas. Ce n'était qu'une question de temps, comme je l'écrivais d'ailleurs ici il y a quelques semaines (ou mois? Le temps passe tellement rapidement...) Et mon petit doigt me dit que ce n'est pas terminé, que quelque chose d'encore plus crasseux se cache là-dessous mais que pour l'instant, aucun journaliste ne peut en parler, faute d'accusation formelle.

L'histoire de l'Olympique de Marseille vous dit quelque chose? J'ai soudainement comme une terrible impression... j'espère que je me trompe.

La bavette de boeuf marinée.

Je me suis acheté une bavette de boeuf marinée. Je sais que vous n'en avez rien à foutre, mais c'est comme ça. J'en parle et puis c'est tout. Vous n'avez qu'à passer par-dessus ce texte si ça ne vous dit pas de lire sur la bavette de boeuf marinée.
Moi, j'aime parler de bavette de boeuf marinée. Je trouve que la bavette de boeuf marinée est un très bon sujet de texte. J'ai toujours aimé les bavettes de boeuf marinées. Ça remonte à mon adolescence quand je sortais avec cette fille qui justement, ressemblait à une bavette de boeuf marinée.
C'est la première fille que j'ai frenché et ce fut fait très maladroitement. J'avais en effet échappé un long filet de bave en plantant ma langue dans sa bouche. Même chose la seconde fois et encore pareille à la troisième. À la fin, elle m'obligeait à porter une bavette chaque fois que je l'embrassais.

Je ne sais pas où je m'en vais. Je tentais de faire une sorte de raccord avec bavette, bave et bavette de boeuf marinée. Je me disais que j'allais nommer cette fille Denise Leboeuf et que j'allais planter le décors de cette cocasse histoire quelque part près d'une marina. En comptant sur mon incomparable sens d'improvisation, je me disais que j'allais trouver le moyen de sortir quelque chose de vraiment drôle avec tout ça. Marina \ marinade, bavette de boeuf \ bavette pour enfant, boeuf \ Leboeuf... genre.
Hum!
Mais je vois que je suis en train de me planter royalement et qu'il n'y a rien de drôle justement. Alors comme ça, par lâcheté, je décide de tout laisser sur ma page et de me pousser en courant.

Voici résumée en une photo la visite de B.Obama au Canada.


jeudi 19 février 2009

Le programme chargé du Président Obama au Canada.

Barack est en ce moment au Canada. Voici le programme de la journée tel que publié dans les journaux ce matin.
* 10 h 30: Arrivée d'Air Force One à l'aéroport d'Ottawa. M. Obama est accueilli par la gouverneure générale Michaëlle Jean. Les deux chefs d'État ont un court entretien.
* 11 h 20: Le convoi présidentiel quitte l'aéroport
* 11 h 40: Arrivée sur la colline du Parlement. M. Obama est accueilli par Stephen Harper. Le président américain signe le livre des invités du Canada.
* 11 h 55: Les deux hommes tiennent une première rencontre privée d'une dizaine de minutes. Séance de photos.
* 12 h 15: Réunion de travail avec d'autres participants non identifiés.
* 12 h 45: Dîner de travail avec d'autres participants non identifiés.
* 14 h 45: Conférence de presse conjointe de Stephen Harper et Barack Obama.
* 15 h 15: Les deux hommes se rendent à la bibliothèque du Parlement pour une visite privée.
* 15 h 30: Stephen Harper escorte Barack Obama à la sortie du Parlement. Le convoi présidentiel quitte les lieux à 15 h 40.
* 16 h 00: Le convoi présidentiel arrive à l'aéroport.
* 16 h 10: Départ d'Air Force One.
* 17 h 00: Arrivée d'Air Force One à Hochelaga Maisonneuve, tout près du dépanneur Lucky. M. Obama est accueilli par monsieur Lucky en personne, le propriétaire vietnamien du dépanneur Lucky.
* 17 h 05: M. Obama et M. Lucky ont un bref entretien pendant lequel M. Lucky lui propose de profiter de sa vente de liquidation sur les boîtes de conserve de thon qui traînent sur ses tablettes depuis juillet 1997. M. Obama accepte symboliquement au nom de l'amitié entre les deux pays.
* 17h h 10: Le convoi présidentiel quitte le dépanneur Lucky.
* 17h 11: Arrivée au logement de Varice & Versa. M. Obama est accueilli par la voisine de Varice & Versa, celle qu'on entend parler toute seule dans son logement. La voisine présente son mari décédé depuis 20 ans à M. Obama qui ne sait pas trop quoi faire. Symboliquement, il fait semblant de donner la main à un homme invisible et la voisine est émue jusqu'aux larmes.
* 17 h 15 : Rencontre avec M. Varice & Versa. Celui-ci remercie M. Obama pour une vague histoire de mini congélateur.
* 17 h 20 : Des livreurs de pizza débarquent deux jumbos all dressed chez M. Varice & Versa.
* 17h 25: Souper de travail avec d'autres participants non identifiés.
* 18 h 30 : Le convoi présidentiel quitte le logement de M. Varice & Versa et se dirige au Mousse-Café pour la partie de Hockey qui sera retransmise sur écran géant. M. Varice & Versa accompagne M. Obama dans sa limousine.
* 18 h 45 : Le convoi présidentiel arrive au Mousse-Café.
* 22 h 30 : M. Obama et M. Varice & Versa quittent le Mousse-Café complètement saouls. Le convoi présidentiel se dirige vers l'aéroport.

* 23 h 00: M. Obama invite M. Varice & Versa à monter dans Air Force One. Les deux hommes rigolent en se donnant de grande tapes dans le dos.

* 23 h 10 : Contre toute attente, Air Force One, quitte sa trajectoire et bifurque vers le nord.

* 23 h 30 : Arrivée d'Air Force One à Joliette. Le convoi présidentiel se dirige vers le centre ville.

* 23 h 40 : Arrivée du convoi présidentiel à la Brûlerie du Roy. M. Obama est accueilli par une serveuse du café, celle avec les gros seins.

Il neige

Il neige.
Enfin, il tombe quelque chose de blanc sur la ville.
Cela ressemble en effet à de la neige. Du moins, ça en a la couleur.
Un type passe sur ma rue. Il marche lentement.
La neige, ou cette chose qui en a l'apparence, lui tombe dessus.
Il semble indifférent et il ne marcherait pas autrement si nous étions l'été.
Rendu en février, il ne voit plus le blanc tout autour de lui.
Il marche, indifférent, et c'est tout.
Il neige.
Enfin, il tombe quelque chose de blanc sur la ville.

Le nouveau chum de mon ex.

J'ai été chercher un truc chez mes parents aujourd'hui. J'étais presque arrivé à leur maison quand la radio se mit à jouer J'arrive, de Jacques Brel. J'ai alors décidé de faire le tour du bloc question d'écouter la chanson au complet.
Arrivé au coin de la rue, je vois un type débarqué de l'autobus. Sa gueule me dit quelque chose. Finalement, j'allume et je reconnais le nouveau chum de mon ex. Je le reconnais par les photos qu'elle m'a montré sur Facebook. Une gueule singulière et assez reconnaissable dans une foule. Il bosse pas trop loin de chez mes parents.
Bon, il faut savoir que lui et moi, nous ne nous sommes jamais vus, jamais rencontré, jamais parlé. Mais lui aussi connaît ma tronche par des photos que mon ex lui a montré.
Alors voilà que je passe à côté de lui et je le vois qui me regarde. Je le regarde et il me regarde encore. On se regarde quoi. Mais je suis dans la voiture et il est à pied. Impossible de se parler. De plus, je suis à un arrêt-stop, je ne peux pas rester là pendant des heures et je dois tourner. Alors je tourne et je le vois dans le rétroviseur qui se retourne pour me regarder à nouveau.
C'était vraiment surréaliste comme scène.

En revenant de chez mes parents, j'ai décidé d'arrêter là où il travaille pour aller le saluer. J'aime les situations qui ne ressemblent à rien. Je suis comme ça depuis que Barack est mon ami. Je suis l'ami de tout le monde. Même des chums de mon ex. Sauf le premier parce qu'il était très méchant et qu'il passait ses temps libres à tuer des petits chats. Pour rien. Comme ça. Parce que c'était un type horrible. Plus horrible que ça, c'est impossible. Même que la nuit, tout nu et avec un brocoli coincé dans le cul, il allait piétiner les potagers des voisins en blasphémant des choses impossibles à répéter ici.
Donc, j'entre dans le magasin et je tombe sur ce que je crois être le gérant. Il m'accueil avec un grand sourire.
- Bonjour, je viens voir... heu... un gars que je connais qui travaille ici... heu...
Je réalise alors que je ne connais pas son nom. Du coup, j'ai l'air con et j'ai l'air encore plus con en décrivant le physique du gars que je suis supposé connaître. Il m'indique la pièce du fond en riant, comme quoi mon numéro de mime n'était pas si mal.
J'arrive donc dans la pièce et je vois le nouveau chum de mon ex.
- Hey! Salut! Que je lui dit comme ça parce que bon, c'était vraiment une situation qui ne ressemblait à rien et que j'ai réalisé sur le coup que je n'avais rien à lui dire.
Et là, chose étrange, il me reconnaît et dit : Hey, Varice & Versa!
Puis on se sert la main en s'expliquant sur la curieuse scène de l'arrêt-stop.
J'ai tout de suite vu que c'était un bon mec.
Et puis c'est tout.

Barack m'a encore écrit.

Le président Obama m'a écrit hier. Je copie ici le début de sa lettre:

Varice&Versa --
Today, I signed the American Recovery and Reinvestment Act into law.This is a historic step -- the first of many as we work together to climb out of this crisis -- and I want to thank you for your resolve and your support.

Du coup, je me suis dit que la moindre des choses serait de lui répondre. Alors je lui ai envoyé ça:

You are very welcome Prez!
Keep on the good work!

On s'écrit souvent comme ça lui et moi. C'est un chic type. Il me remercie tout le temps pour les trucs qui lui arrivent. En plus, je ne suis même pas Américain. C'est vraiment la grande classe. J'ai décidé de faire la même chose et je l'ai remercié dernièrement pour le vieux mini congélateur que ma mère m'a donné.

Barack --
My mother gives me a mini congélateur dernièrement. This is a historic step and I want to thank you for your resolve and your support.


Quand je pense que Charest ne m'a même pas écrit pour me remercier d'avoir reçu sa Légion d'Honneur donné par son copain Sarko. C'est une honte.
Je crois que je vais en parler à Barack dans ma prochaine lettre.

My dear old friend Barack,
My prime minister of my province de Québec, mister Jean Charest, had received some kind of medal from this dude, Sarko, and he didn't even think to thanks me. Isn't that a shame! Honnestly, I think he is just some kind of mother fucker. After all I never done for him! Could you please just bomb this moron off with you new missile of uranium appauvrie? Or if you can't do it for some moral reason, just left 2 or 3 of those bombs into my mail box and I'll dot it for you.
Thanks,

Varice & Versa

P.S.
By the the way, my daughter's living for Australia soon. We will go eating with all our friends an family in a fine restaurant apportez votre vin. I'll let you know the adress. Please confirmed by email.
Ciao

mercredi 18 février 2009

Kovalev jusqu'au bout.

Je ne suis pas de ceux qui gueulent contre Kovie. Au contraire. J'aime le joueur mais j'aime aussi beaucoup le bonhomme. J'aime sa grande gueule et j'aime le voir tenir tête aux journalistes. Il est rafraîchissant, intelligent, indépendant d'esprit et jamais ennuyant.


Et puis voilà, Kovalev ne jouera probablement plus à Montréal. Ainsi en ont décidé les hautes instances du CH en procédant à une déplorable humiliation public du joueur russe. Suspendu jusqu'à une date indéterminée pour des performances jugées inacceptables, nulle doute qu'on cherche maintenant à s'en débarrasser.
C'est triste.
Cette organisation manque de classe. Après la saloperie faite à Huet l'an dernier, après l'inconcevable oublie fait à Butch Bouchard pour les événements entourant le centenaire du club, voilà qu'ils remettent ça dans le cas de Kovalev.
En d'autres mots, c'est lui qui paie pour les performances misérables de toute l'équipe.

Les "amateurs" attendaient trop de lui. Kovalev n'est pas et n'a jamais été le joueur qui peut remplir le filet. Le type a trois saisons de plus de 30 buts et une seule de plus de 40. Sa moyenne de points à vie est un peu inférieure à un point par match. Cette année, alors que tout le monde lui tombe dessus, il a une fiche de 13-26 pour un total de 39 points en 57 parties, donnant un % légèrement inférieur à sa fiche à vie. Et puis chose à ne pas négliger, ce joueur aura 36 ans dans quelques jours. (1)
On ne focus que sur Kovalev parce que c'est lui qui possède le plus grand talent sur la glace. Et comme le reste de l'équipe ne fonctionne pas, c'est sur lui qu'on frappe.
C'est une lamentable erreur.
Le problème n'est pas Kovalev. Le problème ce sont les Higgins, Plekanec, les frères Kostitsyn (tous plus jeunes que Kovie et pourtant, tous ayant moins de points que lui) qui ne produisent pas comme ils devraient. Ils ont tous moins de 26 ans et cette année devait être la leur. Malheureusement, ils ont tous ratés le bateau et c'est Kovie qui paie parce que c'est plus facile de s'attaquer à la grande gueule.

Ce que j'aurais fait?
Facile. Le faire jouer sur deux trios et le faire jouer sur les deux unités du power play. Un coup à l'avant et un coup à la pointe.

Ah oui, et j'aurais aussi serré la vis sur ces petits jeunes cons de l'équipe qui passent leurs nuits à boire et à fêter. Nous en avions parlé ici il y a quelques mois et voilà que ça sort aujourd'hui dans les médias. Ce n'était qu'une question de temps. Je vous l'avais dit!
Ça me fait suer de voir Carbo traiter maintenant Jean Perron de tous les noms pour avoir étalé dans les médias ce "scoop" que tout le monde savait depuis des mois.
Réjean Tremblay racontait à la radio aujourd'hui que tout le monde savait que dans l'équipe, les jeunes fêtards formaient un clan à part et que ces derniers en voulaient à Kovie parce que ce dernier avait déjà tenté de leur faire entendre raison sur leur conduite non professionnelle.

Of course, ce ne sont que des potins de journalistes....

Bon, maintenant que le méchant Russe n'est plus là, qu'est-ce qu'on va triper à voir patiner des magiciens de la rondelle comme Kostopoulos, Lapierre, Latendresse, Bégin, Dandenaut, Laraque.... wow! Ça va être excitant.

(1) 36! Pas 24 ans comme Andrei Kostitsyn qui n'a que 33 points... pas 26 ans comme Plekanec qui n'a que 25 points... pas 23 ans comme Lapierre qui n'a que 17 points.

Se passer

Je reviens d'un souper avec ma fille et sa maman. Un joli petit restaurant sur la rue Hôtel-de-ville. Cuisine française délicieuse, portions généreuses, ambiance sympathique, un endroit tout à fait charmant. Bistro l'Entre Pont. http://www.bistrolentrepont.com/

Quand on se revoit la maman de ma fille et moi, j'en profite toujours pour lui demander des nouvelles de ces gens qui vivaient dans mon quotidien à l'époque de plus en plus lointaine de mon autre vie. J'ai appris ce soir le décès du père d'un de mes anciens amis. Un monsieur sympa que j'avais vu à quelques occasions.
Et puis dans le même ton, j'ai aussi appris le suicide d'un mec que je connaissais mais que je n'avais pas revu depuis des siècles.
Un type un peu spécial. Marginal non par conviction, mais parce que ses maigres moyens sociaux ne lui donnaient pas d'autres choix. Un type qui n'avait pas de chance. Un type qui n'avait pas beaucoup d'amis. Solitaire par obligation. Maladroit dans ses approches, puceau aussi je crois. Généralement, l'un ne va pas sans l'autre.
Je ne sais pas comment il a décidé de terminer tout ça. Corde, balle, couteau, saut du haut d'un pont, l'histoire ne le disait pas. Mais ça n'a pas beaucoup d'importance. Ce qui m'étonne par contre c'est de savoir qu'il l'a fait.
Il vient ainsi d'augmenter la statistique des anciens militaires qui mettent fin à leurs jours.

Du coup, ça me fait penser à mon voisin du chalet. Lui aussi est un ex militaire et lui aussi a des tendances particulières pour les déprimes profondes. Il en parle des fois quand son moral est à ramasser à la petite cuillère. Il ne dit pas "Je vais me tuer" ou "Je vais me suicider". Il dit simplement: " Quand j'en aurai assez, j'me manquerai pas."
Et je sais qu'il a en ce moment tout ce qu'il faut pour terminer le dossier. Anti-dépresseur, solitude extrême, assistance sociale, isolement complet, vie sociale inexistante, revenu bien en deçà du seuil de la pauvreté, sans voiture, dettes, alcool, dope, ajoutons à cela une propension à la paranoïa et nous avons là une véritable bombe à retardement.
Quand je l'ai vu la semaine dernière, il n'allait vraiment pas bien. Même qu'il m'a fait peur un peu en pleurant pour des conneries. Je suis resté là plus longtemps que prévu, essayant de lui apporter un peu de support. Il n'avait plus un rond et espérait de la neige parce qu'il se tape des petits contrats de déneigement de toitures ici et là au village et qui lui donnent un peu de fric. Mais ça faisait quelques jours qu'il ne neigeait pas. Ou du moins, pas assez pour fasse appel à ses services et son frigo en souffrait. Il n'y avait rien dedans. Et si je le sais, c'est que j'ai regardé pendant qu'il était aux chiottes. Tout était vide sur les trois tablettes. Et quand je dis vide, c'est vide! Rien! Nada! Même pas un bout d'oignon pourri qu'il aurait pu gruger.
Il ne m'emprunte jamais d'argent. Il a son orgueil. À la place, il me vend des trucs. Bottes de neige, leurres pour la pêche, ventilateur, il me sort toujours une bidule qui pourrait m'intéresser mais ça me met chaque fois mal à l'aise. Ce jour là, il cherchait à me vendre un paire de ski qu'un voisin lui avait échangé pour je ne sais quel travaux qu'il avait effectué. Mais moi le ski, je n'en fait pas. J'ai alors prétexté un course rapide à faire au village et j'en ai profité pour lui faire une petite épicerie. Quand il m'a vu revenir avec ma boîte remplie de bouffe, il s'est mis à chialer comme un enfant.
C'est très déstabilisant comme relation de voisinage.

lundi 16 février 2009

Un clavier

Un clavier, c'est l'esprit décomposé en petites touches.

Taper du silence

Je tape
Du silence
Sur
Mon clavier
Somnambule
Pendant
Que la ville
Cherche
À s'éteindre
Sans y parvenir
Les réverbères
Éclairent
Des rêves
Échappés
Des maisons
Endormies
Par moment
Une voiture
Blasphème
La nuit
En cherchant
À rejoindre
Le grognement
Lointain

dimanche 15 février 2009

L'idée de partir.

Outre celle concernant la place de l'Homo sapiens dans l'échelle de l'évolution, je me suis aussi arrêté à une autre cogitation, plus personnelle celle-là et surtout plus persistante.
Je ressens en ce moment une folle envie de prendre mon baluchon et d'aller voir de l'autre côté de l'océan si j'y suis. Si je m'écoutais, là, maintenant, je m'habillerais et prendrais la direction de l'aéroport sans regarder en arrière et je prendrais le premier avion pour le vieux continent.
Pour un voyage?
Non, pour me lancer dans une bohême sans date de retour prévue.
J'y pense beaucoup ces temps-ci en essayant de cerner ce qui m'empêche de le faire et ce qui me motive à le faire.
Je n'ai plus d'attache ici, ma fille étant sur le point de quitter cette partie du globe pour les 12 prochains mois. Je n'ai pas d'amoureuse autres que les 387 932 serveuses de café (surtout celle de la Brûlerie du Roy à Joliette. Laquelle déjà?...) et employées de chez Renaud Bray, je n'ai pas d'hypothèque de maison à payer, ma vieille Tercel toute pourrie agonise doucement sans faire de bruit, le CH ne remportera pas la coupe Stanley, j'ai l'équivalent de deux semaines pleines de lessive à faire et j'entends ma vieille voisine parler toute seule quand elle est dans son bain. J'ai aussi 45 ans, bientôt 46 et si je ne me grouille pas le cul bientôt, le vieux continent se transformera du jour au lendemain en vieil incontinent. (Oui bon, je sais, elle était facile à faire celle-là)
Ce qui m'empêche de le faire?
La peur, bien sûr.
La peur de me retrouver dans quelques années d'ici avec rien pour mes vieux jours. Déjà que je n'ai absolument rien pour mes jours d'aujourd'hui, à part quelques dettes, cinq cannes à pêche et du café pour le reste de la semaine, il est assez angoissant de se projeter dans l'avenir en se voyant devenu une charge pour la société... ou pire, pour ma fille. Je ne voudrais pas terminer mes jours abandonné dans une chambre de résidence pour personnes âgées, mal torché et mal nourri par la curatelle public. (À moins bien sûr que ladite Curatelle en question soit une grande blonde bien roulée de 25 ans ayant un penchant indéniablement vicieux pour les vieillards de mon espèce. Là ouais, peut-être, je pourrais faire quelques compromis) C'est le genre de chose qui commence à faire son chemin dans l'esprit de celui qui a passé sa vie à ne pas vouloir suivre le troupeau et qui est sur le point de se confronter aux premiers paiements sociaux de cette vie un peu marginale.
Je me suis toujours dit que si j'en arrivais là, j'opterais pour la solution d'Ernest Hemingway et que je terminerais ça par une balle dans la tête. Mais aurais-je le courage de le faire?
Une balle dans la tête, ça doit faire quand même mal un tout petit peu quand ça pénètre la boîte crânienne.
J'ai un boulot, un boulot de merde certes, mais un boulot quand même. Assuré à vie et assez bien payé compte tenu de ce qu'on me demande. Mais voilà, et je le répète, c'est un boulot de merde. Y a rien à tirer d'un boulot comme celui-là à part l'argent que l'on te donne à la fin de la semaine. Mais cet argent ne compense en rien pour toutes les heures que j'y passe en gaspillant ces précieuses heures de ma vie, et que cette vie justement, et puisque j'en parle, s'écoule tout autour de moi sur les cinq continents à la fois, et s'écoule, s'écoule, s'écoule...

Depuis que je suis tout petit, j'ai toujours pensé que la vie ne nous fut pas donnée pour travailler comme ça. Qu'il est affligeant de penser que notre cerveau aura passé par tout ces incroyables stades d'évolution pour finalement en arriver en bout de ligne à ne servir que de machine à ranger des boîtes de petits pois sur des tablettes, remplir de rapports de merde, visser le même écrou pendant des années... Quel gaspillage honteux!
J'ai toujours cru que la société telle que nous la concevons était la plus grande offense faite à l'humanité. Que cette structure sociale qui fait fi de la finalité de l'Homme tout en refusant de mettre en son centre, comme moteur principal à toute nos actions humaines, ce cadeau incroyable qu'est la Vie, n'était en fin de compte qu'une prison imposée par nous même à nous même. Qu'en banalisant notre passage terrestre en une simple quête de domination de l'un sur l'autre érigée en système économique, politique ou sociale, nous faisons fausse route et que nous nous dirigeons lentement mais sûrement vers une catastrophe annoncée et incontournable. En effet, nous ne pouvons pas espérer survivre en tant qu'espèce si nous nous bornons à utiliser nos cerveaux comme de simples outils servant à créer des biens de consommation pour faire rouler une économie. (Économie qui, d'ailleurs, ne profite qu'à une poignée d'individus)
Je suis nul en économie. Politiquement, j'ai des opinions qui glanent ici et là les idées que je trouve intéressantes mais qui ne me permettent pas de m'identifier à une ou l'autre des options contenues dans le grand prisme des idéologies politiques.
Je dis simplement que l'Homme, cette merveilleuse machine à penser, évolue en deçà de ses capacités quand il remet sa propre survie dans les mains d'un système sociale basée sur un concept aussi puérilement destructeur que celui du dominant-dominé.

Je dois donc évoluer dans ce système qui n'est pas le mien et que je conchie de toutes mes forces. Et dans ce système, tout m'oblige, me force, me pousse, m'urge à cesser de vivre, à cesser de rêver, à cesser de paresser pour mieux prendre ma place (mes responsabilités comme ils disent) dans cette grande chaîne de production où nos cerveaux ne servent plus qu'à placer des boîtes de petits pois sur une tablette.
La peur donc de sortir de ce carcan. Peur légitime en un sens puisque tout est fait et conçu en fonction de ce carcan. Si tu en sors, tu te retrouves seul avec ta gueule.
Mais en même temps, quelle sentiment de liberté que d'envoyer chier tout ça! Faire un immense bras d'honneur à cette société de merde en lui tournant le dos.
J'y pense.

Mais je dois m'arrêter là justement parce que je dois me rendre au boulot. On attend mon cerveau pour en faire de la sauce blanche.

D'où venons-nous? Certainement pas d'Hochelaga-Maisonneuve.

Je ne sais pas pourquoi, mais en me réveillant ce matin et alors que j'étais encore dans cet état de semi sommeil, je me suis mis à penser à l'homme de Néandertal et à l'Homo Sapiens.
Oui, ça m'arrive des fois.
J'adore ce genre de cogitations quand le cerveau est encore vierge de toutes les préoccupations du quotidien. Je suis dans le lit, je végète un pied dans la nuit et l'autre dans le matin, bien callé dans mes draps, mes idées vont et viennent avec une liberté débridée qui m'amène souvent très loin dans mes réflexions.

Les premières traces de l'existence des Néandertals datent de 250 000 ans, ceux de l'Homo sapiens d'environ 200 000 ans.
Les deux espèces se sont côtoyées sur une assez longue période puisque les ossements les plus récents du Néandertal datent de seulement 28 000 ans, ce qui est excessivement récent en comparaison aux 4,5 milliards d'années de notre planète.
Les scientifiques ne s'entendent pas pour expliquer sa disparition et plusieurs hypothèses existent. Pandémie, ère glacière, taux de fertilité descendant, chacun y va de sa théorie mais la plus probable selon moi, et parce qu'elle fut maintes fois répétée par la suite, je crois qu'il faut tout simplement suspecter la présence de l'Homo Sapiens et de sa propension millénaire à massacrer tout ce qui n'est pas comme lui. (Cependant, aucun des ossements néandertaliens retrouvés jusqu'à ce jour ne porterait la moindre trace de violence qui permettrait d'accréditer cette thèse.)

Mais le Néandertal a-t-il vraiment disparu? Je veux dire, aurait-il pu se fondre dans un métissage progressive avec l'Homo sapiens? Jusqu'à tout récemment, les scientifiques réfutaient cet argument. Mais une étude récente de l'université de Chicago vient d'ébranler sérieusement cette hypothèse en ayant identifié un gène lié à la croissance du cerveau qui aurait été transmis à l'homme par les néandertaliens et qui est présent chez 70% des humains actuels. (Merci Wikipédia) (1)


Observons cette photo. Elle provient d'une reconstitution faite à partir du moulage de crânes de Néandertaliens. Assurément, je ne vois pas beaucoup de différences entre ces trois sympathiques individus et les quidams que je croise quotidiennement dans Hochelaga-Maisonneuve. Même que pour tout dire, ces trois-là me semble en meilleure santé. Le papa par exemple, il m'apparaît beaucoup moins préhistorique qu'un voisin à moi que j'ai déjà eu et qui engueulait les enfants qui osaient s'approcher de son camion. Il y a des goons évoluant dans certaines équipes de hockey professionnelles qui sont beaucoup plus effrayants que ce sympathique chasseur de Mammouth
Et la maman, elle est beaucoup moins repoussante que la plupart des putes du quartier. Nulle doute qu'à choisir entre elle et toutes celles qui font le coin de ma rue, c'est à madame de Néandertal que j'offrirais ma boîte de chocolats. Et le gamin, n'est-il pas adorable? On a envie de l'adopter pour lui donner son premier bain chaud et ses premières couvertures propres. Imaginons ces trois-là portant du Tommy Hilfiger et ils n'auraient auncun problème pour se faire accepter dans n'importe quel bon restaurant de la ville.


Mais ce à quoi je pensais ce matin dans mon lit et qui me tarabustait concernait plutôt le fait que l'Homo Sapiens, (nous) et contrairement au Néandertal, n'a toujours pas d'ancêtre officiellement reconnu. Nous ne descendons pas du Néandertal, même s'il est probable que nous soyons issus comme lui d'un Homo erectus commun datant d'il y a environ 500 000 ans. Mais contrairement au Néandertal, notre lignée se perd en chemin et on ne la retrouve que sous la forme actuelle, sans possibilité d'en reconstituer les stades de son évolution.
Notre branche aurait pris un chemin différent.
Mais de où? De quoi? De qui?
Comme si notre apparition sur terre proviendrait d'une boîte à surprise. Pouf! Voici l'Homo sapiens sorti de nulle part!
Il nous manque une clé essentielle pour comprendre d'où nous venons et c'est à ça que je pensais ce matin, jusqu'à ce qu'une terrible envie de chier me prenne et m'oblige à mettre un terme à ces captivantes cogitations.




(1) - Evans, P.D., Mekel-Bobrov, N., Vallender, E.J., Hudson R.R. et Lahn, B.T., (2006) - « Evidence that the adaptive allele of the brain size gene microcephalin introgressed into Homo sapiens from an archaic Homo lineage »

samedi 14 février 2009

vendredi 13 février 2009

jeudi 12 février 2009

Live from Mousse-Café.

Ceci est une première dans l'histoire de ce blog. Un grand moment.
J'écris en effet ce post à partir d'une connection sans fil d'un café et je vais le mettre en ligne avant de quitter les lieux.
N'est-ce pas captivant?

Je suis au Mousse-Café et il est 14h21. Devant moi, un couple d'une trentaine d'années scrute et observe je ne sais quoi sur l'écran de leur ordi. Mais j'ai entendu le type parler deux fois au téléphone et les mots "docteur" et "hôpital" sont revenus à quelques occasions dans sa conversation. Par moments, leur regard devient très pénétrant quand ils se mettent à lire la page sélectionnée. Il y a de l'inquiétude sur cette table.

Sur les sofas près des grandes fenêtres, deux femmes discutent. L'une d'elle est énorme et se déplace lentement quand elle doit se lever. Ce qui m'amène à me questionner quelques secondes sur l'obésité. Des questions de fond, comme :
- Mais c'est quoi l'idée d'être aussi gros?
- Pourquoi vouloir être gros?
- Pourquoi les gros ont-ils toujours l'air coupable de quelque chose?
- L'histoire compte très peu d'obèses dans sa collection de héros. Pourquoi?
De ce genre de questions qui transcendent les consciences.
Je remarque aussi qu'elle porte une grande écharpe qu'elle déploie sur elle. Pourquoi?

Free as a bird, cette chanson des Beatles qui n'en est pas vraiment une mais qui en est une quand même, joue en sourdine. J'aimerais que la proprio monte le volume un peu. Mais déjà, elle a son manteau sur le dos et va se griller une clope à l'extérieur. Ce qui me donne automatiquement envie d'en faire autant.
La cigarette est une puissante drogue....
Tiens, maintenant c'est la femme qui parle au téléphone et c'est le type qui pianote le laptop. Je n'entends pas ce qu'elle raconte.

Une cliente vient de prendre la place à leur gauche. Une étudiante qui vient de déployer tout son bordel scolaire sur la table. Elle feuillette ses notes en écoutant la musique de son Mp3. Elle mange un panini mais je n'arrive pas à déceler si c'est le poulet ou le jambon.
Cela me tracasse.
En tout cas, elle n'a pas opté pour l'assiette complète, celle avec les accompagnements. Ce qui ne m'étonne pas.

Deux clientes sortent en même temps et je suis bien content. Deux jeunes mamans du quartier avec leur braillard en couche culotte. J'aime les enfants, mais je n'aime pas trop les nourrissons. Et puis il n'y a rien à faire avec un nourrisson. Tu ne peux même pas lui apprendre à jouer au hockey (quoi que...) En publique, ils ont toujours tendance à chialer et ça tombe sérieusement sur les nerfs. Et puis généralement, ils sortent en bande et s'arrangent toujours pour contrôler l'endroit où ils se trouvent. Font chier les nourrissons et je ne voudrais surtout pas les voir former un parti politique. En tout cas moi, je ne serai jamais un nourrisson.
Enfin, bref, je crois que je vais aller me fumer une clope.

Voilà, c'est fait.
J'aime pas fumer. C'est pour ça que je tousse quand je fume trop. La cigarette, c'est de la merde.

Dehors il pleut et la neige fond. C'est franchement bien fait pour tout ces cons qui aiment l'hiver.

Je travaille à 17h et franchement, ça ne me dit pas du tout. Même que j'ai pas envie d'y aller. Même que je crois que je vais être malade. Plus envie d'aller travailler. Plus envie de rester à Montréal. Ma fille s'en va en Australie, mon pote est à Washington et toutes les filles les plus cool que je connais sont en France. Je commence sérieusement à en avoir marre d'être toujours celui qui regarde les autres s'en aller.
Bon allez, hop, je balance ça sur mon blog parce que je raconte vraiment n'importe quoi.
Comme toujours.

Les yeux de Price

Le Canadiens s'enfonce en poursuivant sa chute aux enfers. L'équipe n'est pas mauvaise pourtant, loin de là, mais quelque chose vient de briser dans la mécanique et ils ont encaissé leur neuvième défaite en 11 parties. En ce moment, c'est le tremblement de terre et on se demande bien comment ils pourront se sortir de cette série noire.
Bon, cela ne m'empêche pas de dormir et je sais qu'il existe des problèmes autrement plus graves sur la planète, mais prenons un moment pour nous pencher sur le cas de nos Glorieux.
Cette suite de revers a débutée au moment précis où les blessés ont regagné l'alignement. Le problème vient donc de là. Non pas que les joueurs qui sont revenus sont moins bons ou moins affamés que les jeunes qui les ont remplacé, mais ce chamboulement de personnel a créé selon moi un déséquilibre dans "la chimie" de l'équipe. Dans la manière de travailler, dans la confiance qui s'était établie, dans certaines phases du jeu... en défensive surtout.
Mais bon, c'est une explication comme une autre.
Je voudrais seulement souligner une chose intéressante que j'ai observé ici:

http://blogues.cyberpresse.ca/gagnon/?p=70314161

C'est le lien mène au blog de François Gagnon, cet espèce de journaliste-machine qui écrit sur le CH et que l'on voit partout, à toutes les émissions. À la fin de cet article, il glisse la vidéo des jeux marquants du match contre Edmonton. Match que je n'ai pas vu mais que j'ai écouté à la radio.
En regardant ce film d'horreur, un détail m'a frappé. Les yeux de Price après le premier et surtout après le deuxième but. Allez visionner ce petit bout de clip et vous verrez à quoi ressemble le regard d'un gardien de but qui ne l'a plus du tout. Après le deuxième but, la marque n'est pourtant que 2-0 et le match est encore tôt. Il reste beaucoup de temps pour revenir de l'arrière et reprendre le rythme de la partie. Pourtant, la mine ahurie de Price indique on ne peut plus clairement que cette équipe-là est sonnée dans sa confiance et qu'ils viennent déjà de concéder la partie.
Il manque deux joueurs clés dans cette équipe.
Huet et Streits.
Huet pour seconder Price et Streits pour porter l'attaque à cinq.
Je m'étais arraché les cheveux de la tête l'an dernier quand ils avaient échangé Huet. Décision hautement dangereuse car elle nous amputait d'un bon gardien de but d'expérience en donnant le poste de numéro 1 à un jeune de 20 ans. Price est très talentueux, mais il n'est pas encore prêt pour ce rôle. La preuve en est faite cette année. Il est trop jeune et pas assez mature pour jouer plus de 40 parties par saison. Il avait craqué en fin de saison l'an dernier et cela se répète cette année.
Et le pire, c'est que maintenant, cette décision risque de lui bousiller sa carrière.

mardi 10 février 2009

Des nouvelles de mon chevreuil mais elles ne sont pas très bonnes.

Après avoir déneigé la toiture du chalet, et comme c'est maintenant devenu une habitude, j'enfile mes raquettes et je vais me perdre un peu dans la forêt. C'était d'ailleurs une très belle journée pour ce genre de ballade aujourd'hui. Le soleil, la température, tout s'y prêtait. J'ai marché sur la rivière sur un long parcours et une légère croûte de glace recouvrait la neige. Quand le soleil tapait dessus, l'effet visuel était de toute beauté.

J'ai ensuite pénétré dans la forêt et j'ai marché en suivant les pistes des chevreuils. J'avais espoir de revoir celui que j'avais croisé la dernière fois et qui se trouve sur un clip dans un texte précédent. Comme les lièvres, ils ont l'habitude de passer toujours au même endroit. Ce n'est peut-être pas une bonne idée quand on sait qu'on se trouve en plein territoire d'une meute de loups. Rendu à environ 1km du chalet, j'ai vu devant moi sur le tapis de neige un amoncellement de poils. Je me suis penché et j'ai pris quelques touffes entre mes doigts. Pas de doute, ça venait d'un chevreuil.

Quelques pas plus loin, et toujours sur le même sentier, j'ai vu un morceau de fourrure. J'ai cru pendant un moment qu'un braconnier était passé dans le coin et qu'il s'était fait un chevreuil. Mais j'ai levé la tête et ce que j'ai vu m'a fait comprendre que l'homme n'y était pour rien.


La neige était tapée et maculée de sang congelé. Il y avait une abondance de traces de pas d'animaux tout autour, de cavités creusées dans la neige, des branches d'arbres cassées, de l'urine à trois endroits différents comme pour délimiter un petit territoire, des excréments semblables à ceux laissés par des chiens, des touffes de poils rougies par le sang, j'étais sur le lieux où s'était déroulée une furieuse bataille pour la survie. Des loups avaient attaqué et dévoré sur place un chevreuil. C'était très récent, quelques heures à peine.
Je me suis refait le scénario et il m'était facile de voir par les traces laissées dans la neige comment s'était déroulé le drame. Le cervidés s'était fait surprendre à l'endroit précis où j'avais trouvé le premier amoncellement de poils. Je suis revenu sur mes pas et j'ai vu trois pistes émerger de la forêt par trois endroits différents mais convergeant sur le même point, précisément là où j'avais trouvé les poils. Le chevreuil aura sans doute ensuite fait quelques pas de plus et s'est effondré en se faisant déchiqueter à l'endroit montré par les photos ci-haut.

J'étais fasciné de voir que les loups n'avaient rien laissé et que tout ce qui était comestible fut complètement avalé. Je n'ai retrouvé aucune pièce de viande qui, si j'avais moi même crevé de faim à ce moment précis, aurait pu me permettre de soulager un peu mon appétit. Tout ce que j'ai trouvé à cet endroit fut l'extrémité d'une patte qui ne contenait guère de viande. Mais en observant d'avantage la scène, j'ai compris que l'endroit où je me trouvais était en fait le lieux de dépeçage et que les loups avaient sans l'ombre d'un doute procédé à une sorte de partage du butin parce que j'ai vu trois traînées dans la neige qui s'enfonçait dans la forêt par trois endroits différents et d'où je décelais ici et là d'autres touffes de poils, quelques petits osselets, de même que quelques traces de sang congelés.

Voulant en savoir plus, j'ai décidé de suivre dans les bois l'une de ces traînées macabres en espérant confirmer mon hypothèse. Je n'ai pas mis de temps à comprendre que j'avais vu juste lorsque j'ai découvert un peu à l'écart cette partie du squelette qui me semblait être une section du cou du malheureux cervidé. J'ai tenu cet os dans ma main et même en l'observant de très près, je n'y ai pas vu dessus la moindre parcelle de viande. Le terme "dévoré" ici prenait tout son sens. En remettant l'os à sa place, je me suis relevé et j'ai regardé tout autour en me disant que bordel de merde, j'étais tout seul en forêt en plein territoire de chasse d'une meute de loups. J'ai aimé cette sensation et je me sentais en pleine harmonie avec la nature. Que cette petite montée d'adrénaline réconfortait en moi ce besoin de vivre autre chose que les bouchons de circulation de Montréal. Là, dans cette partie de la forêt, loin de la ville, avec le résultat probant autour de moi d'une lutte récente pour la survivance d'une espèce, je me sentais vraiment en vie. En communion avec le Grand Tout.

J'ai continué à m'enfoncer plus en avant dans le coeur de la forêt et à environ cinq minutes de marche plus loin, j'ai trouvé dans la neige blanche le crâne de la proie. Je me suis penché et comme avec l'os, j'ai pris la chose dans ma main pour l'observer. Il lui manquait une oreille et celle qui restait était à moitié déchirée, ne tenant que par un léger filet de peau. Même l'intérieur avait été consciencieusement dévoré. Comme les yeux et la langue. Aucun gaspillage, aucune perte. La survivance ne peut se permettre un tel luxe. Elle laisse toujours derrière elle des cadavres propres.
Et en quelque part, je n'ai pu m'empêcher de trouer ça grandiose parce que je sais qu'au printemps, grâce à ce carnage, de petits louveteaux naîtront.

vendredi 6 février 2009

Se peinturer dans le coin.

* Google Map vient de mettre au point un gadget qui permet de retracer nos amis n'importe où sur la planète grâce à leur téléphone portable.
* La reconnaissance biométrique est sur le point de devenir la prochaine révolution dans les documents personnels (Permis de conduire, carte de crédit, ouverture de compte bancaire, etc)
* Sur Facebook, j'ai vu dernièrement un nouveau jeu où il faut répondre à des questions concernant nos amis. Des questions du genre: Croyez-vous qu'untel a déjà fait de la prison?
* J'ai vu chez Bureau En Gros un nouveau service de caméra surveillance domiciliaire facile à installer. Le tout est relié à votre ordinateur et vous pouvez le contrôler à distance. Bien sûr, vous pouvez adapter ces caméras selon vos besoins. Elles fonctionnent à ondes et sont pratiquement indétectables.
* Aujourd'hui, des centaines de millions de caméras peuvent à tout moment nous filmer. Chaque cellulaire devient en effet un oeil potentiel posé sur nous.
* Il y a des photos de vous qui courent sur Facebook alors que vous n'avez jamais été consulté pour approbation. Des photos prises par vos amis, des photos sans conséquences peut-être, mais néanmoins, elles y sont sans votre permission.

Doit-on devenir parano pour autant?
Oui!!!!
Mine de rien, petite à petit, un inquiétant réseau se tisse par des voix qui, pour l'instant, ne semblent pas reliées les unes aux autres mais qui pourraient très facilement le devenir demain. Tout dépend de l'usage qu'on en fera. À ce sujet, j'ai toujours en mémoire la manière dont Djokhar Doudaïev chef des forces Tchétchènes fut assassiné en 1996. Voici un extrait du journal l'Humanité qui date de cette époque. (http://www.humanite.fr/1996-04-30_Articles_-Le-successeur-de-Doudaiev-aurait-ete-tue)

... Selon des informations recueillies de sources concordantes par l’agence Reuter, les services secrets de Moscou seraient impliqués dans l’affaire. Ce qui relance la polémique sur les circonstances de la mort du général Doudaïev, de plus en plus attribuée à une opération minutieuse menée par les forces russes. Le missile sol-air qui a tué le président indépendantiste aurait été guidé à partir du repérage du signal émis par son téléphone cellulaire. Une technique de pointe dont ne semblait être doté qu’un seul pays, les Etats-Unis....

Ça se passait il y a 13 ans, aussi bien dire un siècle quand on parle de technologie militaire. Ce que l'armée russe a utilisé pour abattre Doudaïev est exactement ce qu'offre Google à la planète-marketing. Imaginons maintenant ce que l'armée possède aujourd'hui, 13 ans plus tard, comme moyens techniques.
Freakant non?

Ce qui me fait freaker encore plus, c'est la banalisation de ces implantations. On est là comme des cons à se précipiter sur les nouveaux gadgets sans se soucier que chaque nouvelle trouvaille informatique nous gruge un peu plus de notre vie privée, comme le crétin qui peinture son plancher en commençant par l'espace devant la porte d'entrée et qui recule petit à petit, sans lever la tête, ne réalisant même pas qu'il est en train de se piéger lui même dans le fond de la pièce.

jeudi 5 février 2009

À la personne qui m'a écrit concernant Malkisédech

Ce que j'en pense?
Je ne suis pas un spécialiste dans le domaine et je ne suis pas certain d'être la personne désignée pour vous aider.
Cependant, il m'apparaît évident que ce type est un charlatan qui profite de la bonne foi des gens. Éloignez-vous de ces voleurs, ils n'en veulent qu'à votre argent. N'oubliez jamais que ce sont des parleurs habiles qui vont vous dire exactement ce que vous voulez entendre pour mieux vous prendre dans leur filet.
De escrocs.
La magie n'existe pas . Ou alors parfois dans la musique, dans la littérature, dans la peinture... dans les arts quoi.
Tenez, au lieu de donner de l'argent à ce misérable, dépensez-le plutôt pour vous. Faites-vous plaisir. Payez-vous un cadeau. Récompensez-vous.
Vous êtes en vie! Profitez-en! Vous n'avez pas besoin d'un gourou pour vous dicter votre manière de vivre.
Tenez, une idée comme ça: Si j'étais vous, j'irais m'acheter le CD de la Neuvième Symphonie de Beethoven et je me la ferais jouer très fort. Vous allez voir, c'est 100000 fois mieux pour se remonter le moral qu'un de consulter un misérable manipulateur de conscience.
Bonne chance.

mercredi 4 février 2009

La futilité d'une partie de hockey.

Partie de hockey au Mousse Café. Je suis arrivé trente minutes avant le match, non pas pour être certain d'avoir une bonne place, mais bien parce que je voulais prendre le temps de continuer mon bouquin. Je me tape l'autobiographie de Barack Obama. Intéressant.
J'avais les deux tables du centre pour moi tout seul et l'écran géant en plein dans la face. Les meilleurs sièges en ville.
Je me suis allongé les jambes et je me suis écrasé sur ma chaise bien confortablement en laissant le président américain me raconter ses années de travailleur social. C'est chouette d'avoir un président américain de mon âge, qui a les mêmes références culturelles, qui a regardé les mêmes émissions de télé pour enfant que moi, qui a lu les mêmes numéros de Spider Man que moi dans les années '70. Je me sens proche de ce mec là. Et en plus, il est athée, même s'il dit un peu le contraire depuis deux ans.

Dehors, c'était froid et humide comme c'est souvent le cas en février quand on attend désespérément que l'été arrive. L'endroit était donc d'autant plus confortable. J'ai commandé une coupe de vin rouge que j'ai tété pendant les trois périodes.
Peu à peu, les clients réguliers des soirs de parties de hockey sont arrivés. Le monsieur mal rasé qui ressemble un peu à Pierre Falardeau, la fille un peu weird qui a les cheveux fixés comme dans les années '80, le couple d'amoureux de 60 ans, le jeune longiligne qui ne dit jamais un mot et qui va fumer ses clopes dehors après chaque période, le monsieur qui fait toujours les mots croisés dans le journal et puis quelques autres. On forme une petite communauté tranquille qui s'échange quelques mots parfois. Mais je suis certain que nous avons tous la même solitude en commun. Sauf pour le couple. Sinon nous ne serions pas là un mardi soir chacun tout seul à sa table.
En quelque part, je dirais qu'il y a là quelque chose de pathétique là dedans.
Par moments, je me dis que c'est sans doute pour ça que le hockey a été inventé. Pour se réfugier dans les Cafés les soirs d'hiver quand on cherche à mettre une peu de substance dans un quotidien qui se débat sans surprise en plein mois de février.

Je ne suis pas comme les autres fans qui vivent et meurent pour le CH. Je l'ai déjà été, mais je ne le suis plus. Je regarde le match comme on regarde un feu de foyer. Parfois, je focus sur un joueur comme je focuserais sur une bûche qui brûle, Kovalev par exemple, et je me mets à le fixer en essayant de ressentir ce qu'il ressent à chaque séquence de jeu. J'aime regarder son coup de patin. J'aime quand, par exemple, il parvient à me déjouer sur une feinte que je n'avais pas prévu, comme lorsqu'il a coupé au centre en zone adverse en troisième période ce soir même si sur le jeu, il n'a pas marqué. Ça se fait en une fraction de seconde, mais justement, pendant cette fraction de seconde, j'éprouve une vive sensation parce que sa lecture du jeu a décontenancé la mienne. C'est comme regarder une oeuvre d'art éphémère qui se crée et qui meurt aussitôt. C'est tout à fait futile, ça ne changera rien à ma vie, mais c'est diablement jouissif.

Quand la partie se termine, la petite communauté du Mousse Café disparaît dans la ville jusqu'au prochain match.

mardi 3 février 2009

La radio de Québec.

Pourquoi la ville de Québec produit autant d'animateurs crétins avec si peu de postes de radio? C'est quoi leur problème? Qu'est-ce qui se passe dans cette ville depuis quelques années?

lundi 2 février 2009

Plus drôle.

J'ai modifié les messages qui portaient à confusion et qui attiraient ces étranges visiteurs cherchant des gros c... Ça n'avait plus rien de drôle et ça gonflait inutilement le chiffre des lecteurs. N'empêche... ce fut très enrichissant au niveau socio-culturel et je ne verrai plus les Français de la même manière maintenant. Je parle des mecs of course.

dimanche 1 février 2009

Born to run

Je ne sais pas comment je me suis retrouvé ici. J'ai perdu la mémoire. J'ai de vagues réminiscences d'une bousculade ou d'une bagarre, mais c'est flou. Tout ce que je sais c'est que je suis ligoté sur une chaise et que je me trouve dans une pièce humide et sans fenêtre. Les murs et le plancher sont en ciment. Je dois être quelque part dans un sous-sol d'une quelconque bâtisse. J'ai froid.

Devant moi, un bureau et une lampe dont le faisceau aveuglant est dirigé sur mon visage. Je distingue quelques silhouettes qui vont et viennent. Un type s'avance. Il me colle le canon de son calibre sur la tempe. Derrière lui, une voix m'interroge.

- Alors monsieur Varice & Versa, quelle est votre décision?
Et puis je me souviens! Ces types sont du O.M.C.L.C.Q.N.D.L.G.D.V.U.P.P.L.P.P.E.P.E.E.E.E.E. (Organisation Mondiale contre les choses qui nous donnent le goût de vivre un peu plus longtemps pour pouvoir en profiter encore et encore et encore.) Des enragés de la pire espèce. Ils m'ont kidnappé alors que j'étais en train de payer le dernier album de Springsteen. Les lâches! Et juste devant la jolie caissière en plus! Des enragés je disais.
M'ont assommé et puis voilà, je reviens à moi sur cette chaise, ligoté comme un saucisson. Ils veulent faire disparaître de la planète tous les albums de Springsteen à l'exception d'un seul. Celui de mon choix.
- C'est ignoble ce que vous me demandez! C'est comme choisir entre mes enfants! C'est inhumain!
Le type qui tenait le calibre me frappe le crâne avec la crosse de son pistolet. Je saigne.
Et puis je me réveille encore. Mais cette fois, dans mon lit.
Putain, c'était un cauchemar.
Et si je devais vraiment faire un choix?

In the day we sweat it out in the streets of a runaway american dream
At night we ride through mansions of glory in suicide machines
Sprung from cages out on highway 9,
Chrome wheeled, fuel injected and steppin out over the line
Baby this town rips the bones from your back
Its a death trap, its a suicide rap
We gotta get out while were young`cause tramps like us, baby we were born to run

Wendy let me in I wanna be your friend
I want to guard your dreams and visions
Just wrap your legs round these velvet rims
And strap your hands across my engines
Together we could break this trap
Well run till we drop, baby well never go back
Will you walk with me out on the wire`cause baby
Im just a scared and lonely rider
But I gotta find out how it feels
I want to know if love is wild, girl I want to know if love is real

Beyond the palace hemi-powered drones scream down the boulevard
The girls comb their hair in rearview mirrorsAnd the boys try to look so hard
The amusement park rises bold and stark
Kids are huddled on the beach in a mist
I wanna die with you wendy on the streets tonight
In an everlasting kiss

The highways jammed with broken heroes on a last chance power drive
Everybodys out on the run tonight but theres no place left to hide
Together wendy well live with the sadness
Ill love you with all the madness in my soul
Someday girl I dont know when were gonna get to that place
Where we really want to go and well walk in the sun
But till then tramps like us baby we were born to run