jeudi 31 janvier 2008

Le talon décloué.

Putain de mois de janvier de merde qui ne veut pas se terminer. Ce vent dément ce soir... et puis cette glace partout... on se gèle le cul et les idées se figent sous une épaisse couche de déprime et de glace. Réchauffement de la planète mon cul! Et puis ce mal de bloc qui me tue depuis que je me suis levé. Pas la forme aujourd'hui. Ne manquerait plus que ces salopes d'hémorroïdes m'attaquent le cul pour que le tableau soit complet. Putains d'hémorroïdes! Si je les croisent dans la rue, je leur défonce la gueule!
Fait chier ce mois de janvier de merde!
Quand je pense que V... me disait qu'en ce moment à Paris, ça tourne autour de 15 degrés! Pourquoi je ne suis pas né à Paris moi? Qu'est-ce que je fous dans ce pays de merde et de neige? Là, maintenant, je me verrais très bien me promener sur le bord de la Seine et suivre les exploits de Kovalev de loin, par internet.

Et puis tant qu'à y être, aller faire un tour au cimetière Montparnasse pour rendre visite à mon p'tit Gilles qui y dort en paix depuis près de deux ans, reposant pour l'éternité tout près de Serge Gainsbourg qu'il aimait tant. Je suis sûr qu'il doit rigoler en me lisant en ce moment. N'est-ce pas Gilou que tu te marres bien? T'as raison va!
Comme je regrette de ne pas t'avoir vu la dernière fois que tu es venu au Québec. Tu sais que j'entends encore ton rire parfois? Comme quoi t'es encore bien en vie dans les pensées de ceux qui t'aimaient mon vieux. Bon, si tu n'y vois pas d'inconvénient, j'arrête ici parce que je vais me mettre à chialer et c'est en plein le truc contre lequel je me bats en ce moment. En septembre peut-être, enfin j'espère, j'irai à Paris te rendre une petite visite. Tu me présentera Gainsbourg et on se prendra une cuite tous les trois.

Te dire seulement encore qu'on se fait bien chier ici en ce moment. Je ne vois plus personne et la vieille bande est éparpillée aux quatre coins de l'oublie. C'est sans doute la quarantaine qui veut ça. Ce moment de la vie où la montée cesse abruptement et où tout se fige un instant avant que ne commence officiellement la chute irrévocable. Étape subtile entre le mûrissement et le pourrissement. Ce qui n'était qu'une ride devient soudainement une crevasse. Ce qui n'était que de la fatigue devient un état permanent avec lequel on arrive à s'habituer pour un temps, le temps justement que ça se dégénère un peu plus. Demain, ou alors après-demain si tu veux, la peau de mes mains se couvrira de taches brunes et le pire dans tout ça mon p'tit Gilles, le plus effrayant et le plus déprimant devrais-je dire, c'est que j'arriverai à m'y habituer. Et toutes ces filles de moins de 30 ans qui resplendiront de beauté en 2030, 40 et 50 n'existeront plus que pour d'autres, des plus jeunes (salauds de jeunes!) ou alors seulement pour le plaisir tranquille de mes yeux fatigués. Car plus je m'approcherai de l'anti-chambre de la vieillesse, plus elles s'éloigneront de mes bras. Arrivera l'irrévocable, ce temps douloureux où tout ce qui sera physiquement Moi n'arrivera plus à allumer la moindre flamme en elles. Et ce sera alors mon vieux Gilou le véritable enfer sur terre.

Puuuutain noooooon!!!! Par pitié! Je ne veux pas ça! Aussi bien crever tout de suite merde!!!

Eh ben non! Ça n'arrivera pas nom d'un chien! Et tu sais pourquoi? Parce que je vais dès maintenant commencer à me mettre du fric de côté pour me faire un fond de pension spécialement conçu pour mes soins de longues durées à moi, une sorte de réserve pour soins palliatifs pour bite nonagénaire, m'assurant par le fait même une fin de vie descente remplie d'érections viagères. Je me trouverai une jeune et jolie pute qui, deux ou trois fois par semaine, viendra passer un peu de temps avec moi et faire semblant d'être bien en ma présence. Elle rira de toutes mes blagues et me mettra la main dans les cheveux (ou ce qui en restera... putain... j'veux pas être vieux!!!) parce qu'y a pas d'autre manière pour rendre un homme heureux. Idéalement, elle devra pouvoir parler politique et littérature, philosophie et peinture, musique et sociologie, sans oublier l'histoire, l'architecture et le hockey, of course. Si elle a tout ça, et si elle est jolie, pas besoin de cul. Une fille qui parvient à me provoquer une érection du cortex frontal n'a pas besoin de me faire un pipe. Enfin... pas toujours. Ou alors seulement quand il n'y a pas de hockey à la télé. Mais bon, tu vois ce que je veux dire?
Allez, à tout de suite en septembre mon p'tit Gilou.

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Vu E... cet après-midi, au Café Croissant-de-Lune sur St-Denis. On a parlé de syndicat, de la démobilisation ambiante dans la société, de cette tendance au je-m'en-foutisme, au nombrilisme et à la facilité qui se répand comme un cancer dans les idées des plus jeunes. Il y a en effet vraiment quelque chose d'affolant au fait de voir des gens de moins de 25 ans vivre sans rage et sans révolte dans une société où les inégalités sont pourtant de plus en plus criantes. On est furieusement baisé si la génération montante se meut dans cette acceptation du partage inéquitable des richesses. J'ai pas hâte à demain, quand ils auront 40 ou 50 ans et qu'ils accèderont aux rouages du pouvoir et de la gérance de l'État. Y ne fera pas bon être BS ou être syndiqué de l'État... d'ailleurs quand j'y pense, et si cette déplorable tendance suit son cours, il n'y aura même plus de BS et même plus de syndiqués de l'État. Les fils spirituels de cet enculé royal de Mario Dumont auront depuis longtemps nettoyé le paysage de tout ce qui les fait chier. Assistés sociaux, syndiqués de la fonction public, droit de grève, programmes d'aides de toutes sortes... ne restera plus rien de tout ça. Je généralise à escient car je sais que tous les moins de 25 ans ne sont pas comme ça. Mais force est de constater qu'une angoissante chute participative du militantisme dans la génération montante n'augure rien de bon pour l'avenir de cette société. Il y a en effet quelque chose de fondamentalement pourri dans le royaume quand on a 22 ou 23 ans, qu'on soit pauvres et sans emplois mais qu'on vote néanmoins Bush, Harper, Dumont ou Sarkozy en croyant que les choses vont s'améliorer.

Café Croissant-de-Lune je disais. C'est mon Café depuis au moins 20 ans. Les générations de serveuses qui s'y sont succédées ne m'ont jamais déçu. Toujours belles, toujours un brin bohèmes dans l'habillement, sans maquillage et sans artifices, comme une vraie belle femme doit toujours être selon mes standards très personnels de l'esthétisme féminin. À défaut de toucher ces jours-ci, (pour être véritablement honnête, je devrais plutôt dire "ces siècles-ci"...) je regarde. Je suis un spectateur contemplatif de la femme et j'ai réalisé ces derniers mois que dans ma vie, je suis fondamentalement, globalement et intégralement heureux qu'en leur présence. Le sentiment ostentatoire d'exister ne se manifeste en moi que lorsque ma respiration se juxtapose à la leur et que mes conduits naseaux se remplissent de leur essence épidermique. J'imagine qu'il existe des traitements pour ce genre de vertige. Mais justement, je n'en veux pas. C'est un besoin plus qu'un fantasme et mes éternelles angoisses de la vie disparaissent uniquement quand une femme respire le même air que moi. Enfin, c'est à ça que je pensais au Café pendant que E... me parlait de la prochaine assemblée et que je devais me battre contre mon attention qui ne cessait d'aller vers les courbes bohémiennes de la serveuse.

J'ai été déposer E... à son bureau - qu'il m'a fait visiter - et je suis revenu à la maison me faire des pastas au camembert et basilique que je me suis bouffé en trois secondes et vingt dixième, petit pain et léchage d'assiette inclus. J'ai pas de chien, alors c'est à moi que revient la douce jouissance de lécher les fonds d'assiettes. J'adore ça. Je me suis ensuite fait couler un bain chaud dans lequel je me suis immergé pendant une bonne heure en roupillant presque. Dehors, l'hiver battait son plein contre la vitre de ma salle de bain. J'ai alors pensé aux premiers colons qui sont venus s'établir dans cet enfer de glace et de neige il y a quatre siècles de cela. Et ça m'a fait penser à C... qui de Aix en Provence, travaille sur un mémoire dont le sujet porte sur l'influence du clergé dans la culture québécoise pendant la Révolution Tranquille. Ou quelque chose comme ça. Je me suis dit que plus que le clergé, l'hiver aura assurément d'avantage influencé notre culture, peu importe les époques et peu importe les régimes politiques et ce, même quand on n'y fait pas mention. Juste ma manière de parler de l'été est directement influencée par mon expérience de l'hiver. Le mot bonheur, et quand il est prononcé dans sa globalité par un Québécois, porte assurément en lui des éléments inconscients qui réfèrent à la quiétude d'une maison bien chauffée, me disais-je en moi-même tout en me lavant pensivement les couilles avec du savon à la lavande.
J'ai rajouté un peu d'eau chaude pour réchauffer ma petite bulle de confort. J'entendais le vent de janvier qui rugissait comme une bête sauvage en faisant danser les arbres et les cordes à linge. J'imaginais la glace sur les fils électrique; la rivière qui coule près du chalet et qui, par grand froid d'hiver, tonne comme le canon quand elle se fige pour les semaines à venir; je pensais à A..., le clochard qui a élu domicile près de l'endroit où je travaille et qui couche à la belle étoile depuis six ans. Quand je l'ai vu cette semaine, le talon de sa botte gauche venait de céder et la neige menaçait d'y pénétrer. Cela l'obligeait à cesser ses déplacements et à le maintenir à la même place sous peine de mouiller dangereusement l'intérieur de sa botte, ce qui lui serait désastreux. Je lui ai refilé des sacs de plastiques pour se protéger les pieds du froid et je lui ai payé quelques petites bouteilles de Brandy pour le maintenir juste assez saoul pour ne plus y penser, mais pas assez pour l'oublier complètement, ce qui lui serait néfaste. Nous vivons dans un monde d'indifférence abjecte où pour certains de nos frères humains les plus démunis, un simple putain de talon décloué signifie rien de moins qu'une catastrophe humaine épouvantable. Je me suis callé d'avantage dans mon eau chaude, bien à l'abris dans mon alcôve aquatique sans parvenir à chasser de mon espirt cette pensée coupable pour tout ce luxe qui ne sert qu'à ma petite personne.
BLais Sait
Copyright Blam
Matériaux mixtes sur bois

mercredi 30 janvier 2008

Rue Rachel

Je suis un platopithèque millésimé 1982. J'ai en effet commencé à habiter le Plateau Mont-Royal cette année là. Ou était-ce 1981? Je ne m'en souviens plus. Un super 7 1\2 en face du parc Lafontaine pour à peine 300$ par mois si je me souviens bien. Aujourd'hui, le même logement doit valoir quelque chose comme 1 500$ sans aucune exagération. Sinon plus. Quand on sait que des petits 3 1\2 de fif se louent à 700$, mon ancien palace doit assurément avoisiner les 1 500$. Georges Perec, Romy Shneider, Patrick Deweare, Henry Fonda, Ingrid Bergman, Grace de Monaco, Glenn Gould, Pierre Mandès-France, Leonid Brejnev et Arthur Rubeinstein sont tous morts cette année là, pendant que je fumais des pétards gros comme des barreaux de chaises avec Michel et René, mes deux colocs de l'époque.

Parlant de Georges Perec, je glisse ici un court passage de son roman, La Disparition, et je demanderais à ceux qui ne connaissent pas Perec de le lire attentivement et d'essayer de trouver dans ce texte la plus improbable des disparitions de la littérature française . Allez-y, c'est un jeu.
Et défense de souffler la réponse dans la salle svp! Merci.

Tout avait l'air normal, mais tout s'affirmait faux. Tout avait l'air normal, d'abord, puis surgissait l'inhumain, l'affolant. Il aurait voulu savoir où s'articulait l'association qui l'unissait au roman : sur son tapis, assaillant à tout instant son imagination, l'intuition d'un tabou, la vision d'un mal obscur, d'un quoi vacant, d'un non-dit : la vision, l'avision d'un oubli commandant tout, où s'abolissait la raison : tout avait l'air normal mais...
Mais quoi ?
Il y paumait son latin.


Réponse à la dernière ligne de ce texte. Ou comme le dirait Perec: La solution à la fin.

J'étais étudiant en Arts Plastiques au Cégep Du Vieux-Montréal et comme tous les étudiants de cette discipline, je m'habillais dans les friperies - ce qui n'a pas beaucoup changé 26 ans plus tard - et je fumais des rouleuses. Même que j'aimais bien me promener avec des foulards autour du cou, été comme hiver, parce que ça faisait artiste. Y a que les étudiants en Art Plastiques qui peuvent faire ça sans passer pour des fifs. C'est bien connu.
C'est dans ce logement que j'ai connu la jolie S... qui avait des yeux tellement ronds qu'on aurait dit des billes plantées en bas du front et juste en haut du nez. Elle avait aussi des lèvres merveilleuses et particulièrement confortables où il faisait toujours bon s'arrêter les soirs de pleine lune. La première fois que j'ai touché sa langue avec la mienne, (la langue de S.... se trouvait dans sa bouche, cette bouche qui avait eu la bonne idée de se former entre ses lèvres, lèvres qui se trouvaient judicieusement placées sous son nez qui lui-même se trouvait sous ses yeux plantés en bas du front) c'était l'automne après un cours de dessin avec madame Suzanne Dumouchel, femme du célèbre peintre Albert Dumouchel. (googeulisez-moi ça!) J'avais invité S... à mon appartement pour - officieusement - travailler une toile qu'on devait réaliser ensemble mais aussi - et surtout - pour lui dégraffer le soutien gorge avec mes dents si le coeur lui en disait. Ce qui fut fait avec un brio. J'étais très fort dans cette discipline à l'époque. C'était bien avant que je commence à porter une prothèse dentaire.
Putain de prothèse dentaire! Z'avez déjà essayé de dégraffer un soutif avec vos dents quand justement, les dents sont remplacées par une prothèse? Pas évident! Ça prend un technique du diable et faut compter quelques échecs lamentables avant de maîtriser cet art subtile. Z'avez jamais perdu votre dentier dans le slip d'une fille en essayant de le lui retirer avec votre bouche? Situation plus qu'embarrassante s'il en est une. Et dans le noir en plus! Putain, l'enfer.

- Ça va chéri?
- Oui, oui... tout vfa bien.
- Mais qu'est-ce que tu fous enfin? Y a un truc froid et mouillé qui s'est collé à l'intérieur de ma cuisse! C'est dégueulasse!!!
- Rien! Rien! Reste allonfvée... heu... v'en ai pfour une minute... (Pour lui-même: Sacrament d'ostie d'tabarnak de dentier de merde!!!)

Je ne voudrais pas manquer de respect à S... qui fut pour moi une merveilleuse productrice de plaisirs en tout genre, mais c'est à elle que je dois mon intronisation au club sélect des cocus.
Si! Si! Cocu je fus!
En plus, le mec, il devait avoir une quarantaine d'années. Un vieux tabarnak quoi. Il était proprio d'un Dunkin Donuts qu'il avait acheté suite à l'héritage du décès des parents de sa femme. Le véritable enculé dans toute sa splendeur. Prends le fric de l'héritage de sa femme pour s'ouvrir un resto où il se tapera ma blonde qui y travaillait! Faut le faire! Plus merdique que ça, tu crèves. Et puis elle... saloooope!
En plus, tellement pathétique le mec qu'il se promenait en ville avec son uniforme de Dunkin Donuts de merde. Beige de la tête aux pieds et beige jusque dans ses réflexions. Je déteste le beige. D'ailleurs, je déteste les gens qui aiment leur uniforme de travail. Je déteste aussi les gens qui vouent un culte à leur entreprise et qui remplacent dieu - qui n'existe même pas de toute façon - par un logo ou par un conseil d'administration. Je déteste les dogmes sous toutes leurs formes. Je ne crois en rien, ou alors en moi. Ou encore aux soutiens-gorges. C'est plus concret et c'est plus jouissif quand on les fait tomber. Avec ou sans dents.

Qu'est-ce que je voulais dire avec tout ça moi? Ah ouais, mon logement de la rue Rachel. Mais bon, il se fait tard.



Réponse de la question sur Perec: Son roman est un lipogramme en E. C'est à dire que la lettre E y est inexistante. De la le titre: La Disparition.
Perec, c'est lui sur la photo. Putain, j'aurais bien aimé prendre une bière avec un type qui a une tête comme ça. Je suis certain que ce mec là n'était pas triste.

mardi 29 janvier 2008

I'm back s'ti...

Y a une vieille dame qui habite le logement à côté du mien. Elle vit seule. Pourtant, je l'entends parler toute la journée. Surtout quand je suis dans mon bain et que de l'autre côté, elle s'affaire à je ne sais quel machin qu'une vieille dame peut faire dans une salle de bain. Nous sommes voisins elle et moi. Il n'y a qu'un mur qui nous sépare. Ce n'est pas insonorisé comme logement et je l'entends donc se parler toute seule.
De quoi parle-t-elle?
Don't fucking know. Ça fait comme des lamentations derrière le mur. (Humour à haute teneur symbolico-religieuse) Cela donne une impression de murmures psalmodiés douloureusement qui vont et viennent en vagues. En d'autres mots, comme une vague impression d'impression de vagues. (Putain mais c'est la grande forme cet après-midi!)
C'est pas insonorisé mais faut pas croire non plus que j'entends tout. Mais bon, ça fait tout drôle quand je suis dans mon bain disais-je. L'impression (Reliée à la vague dont je parlais ci-haut, dis-je en me grattant le lobe oculaire) par moments que je partage mon logement avec une vieille dame invisible. D'ailleurs, l'est-elle? Suis-je là pour voir si elle existe concrètement? Ne serait-elle pas le fruit un peu pourri de mon imagination? Faut dire que je picole sérieux ces temps-ci et qu'il se peut très bien que cette présence ne soit en effet qu'une entité éthylique reliée à ma consommation. Une forme de paranoïa en somme. Mais l'autre matin, je l'ai distinctement entendu pisser. Ce qui m'amène à cette question hautement existentielle: Peut-on faire du bruit en pissant quand on est qu'une représentation paranoïaque d'un locataire un peu déprimé?
Mmmhhh, bonne question.

Enfin bref, tout ça pour dire que je reprends du service et que je réactive ce blog. Passez le mot ou ne le passez pas. Je m'en tape. De toute manière, vous n'existez même pas. Vous n'êtes qu'un fruit multiplié de mon imagination délirante. Moi même d'ailleurs, je ne suis plus trop certain d'exister.
C'est le père Descartes qui disait "Je pense donc je suis." Pfff! La belle affaire! N'importe qui peut sortir ce genre de phrase. Tenez, j'ai entendu un préposé aux bénéficiaires l'autre jour dire la même chose. Un patient venait de se couper la jambe et pissait le sang sur le plancher de la salle d'urgence. D'une main, le préposé lui appliquait un pansement et épongeait de l'autre le sang sur le plancher.
- Vous êtes seul pour faire ça, que je lui demande?
- Eh! Pas le choix! C'est le résultat des restrictions budgétaires. Si je ne le fait pas, qui le fera?
- Oui mais quand même, soigner un patient et laver le plancher en même temps, ne trouvez-vous pas ça un peu exagéré pour un seul employé?
- Bah, je panse donc j'essuie. Ça me semble logique non?
- Si vous le dites...