dimanche 30 octobre 2011

Le Che

Sartre avait dit de lui «C’est l’être humain le plus complet de notre époque». Consacrer sa vie à libérer des peuples, c’est vrai que ce n’est pas banal. Médecin de formation et révolutionnaire de profession, Che Guevara est devenu un personnage mythique du 20e siècle. Sur cette photo datant de 1959, il a 31 ans. Il vient de renverser le gouvernement de Batista à Cuba.

Il partira ensuite faire la Révolution au Congo, puis en Bolivie où il sera assassiné lâchement pas l’armée Bolivienne avec l’aide de la CIA. À lui tout seul, il a fait peur aux É.U. Ses idées surtout. Son image aussi. Son visage déifié. La Révolution faite Homme, c’était lui.

Il a une belle tête de rebelle ne trouvez-vous pas? Cheveux aux épaules 5 ans avant que les Beatles créent un scandale en les laissant pousser jusqu’aux oreilles.

Le Che fut probablement ce qui se rapprocherait le plus du Superman des pauvres et des exploités. Le vengeur des misérables, notre pape à nous, les indignés.

Que diraient-ils justement du mouvement des Indignés d’aujourd’hui? Il répondrait sûrement quelque chose comme «Une révolution pacifique est impossible».

Sur cette photo, il a 17 ans de moins que j’en ai en ce moment. Moi je n’ai rien fait encore. Lui, on l’a tué à 39 ans parce qu’il faisait peur aux puissants de ce monde. Pourquoi faisait-il peur aux puissants? Parce qu’il employait contre eux la même violence que ces assassins emploient depuis toujours contre les pauvres. Il était l’incarnation armée de toutes les souffrances issues de l’injustice.

C’était un idéaliste, un rêveur. Mais le 1er janvier 1959, son rêve s’est réalisé. Il a dégommé le gouvernement de Batista et de toute sa clique de mafieux Américains incrustée dans l’île de Cuba.

samedi 29 octobre 2011

Au Tibet avec M

Été souper avec M. Un resto tibétain sur St-Laurent. Elle sortait de son cours de Qi gong. Et puis hier, c’était son cours de chsais pas quoi de danse brésilienne. Elle se tient en forme non pas par peur de vieillir, mais par crainte de relâchement. Ce qui serait très facile à nos âges. M vit toute seule, comme moi. Nous sommes de la première génération d’adultes à vivre en masse comme célibataires. Plus nous vieillissons, plus nous nous regroupons, nous, les célibataires par choix. J’adore M. En fait non, je dirais plutôt que je l’aime beaucoup. Disons qu’elle devient essentielle à ma survie. Je pourrais passer des heures à l’écouter parler. Et justement, quand elle parle, ses mains s’agitent comme des tapettes à mouches et je trouve ça joli comme tout. On dirait un spectacle de mime sur l’acide. Quand elle rit, elle a tendance à se cacher le visage dans ses mains. Elle m’interrompt toujours quand je parle, mais ce n’est jamais par manque de respect. Je ne m’en offusque plus comme aux premiers jours. C’est juste que j’ai compris avec le temps que son superbe cerveau n’arrête jamais et qu’elle se sent dans l’urgence, par exemple, de me citer un passage d’un livre de Michel Foucault ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Foucault ) alors que je lui parlais de la texture molle des momos que nous étions en train de manger. Vous en connaissez beaucoup de gens vous, qui pourraient citer des philosophes contemporains dans un restaurant tibétain? Passer une soirée avec M, ce n’est jamais triste. C’est peut-être pour ça que j’espace nos rencontres. Je ne voudrais pas que ça devienne une habitude. L’habitude, ça tue. De cette manière, quand je la vois, je suis toujours heureux de le retrouver et je crois bien que c’est réciproque. Ou alors c’est que je n’ai rien compris du tout. Ce n’est plus tout à fait une fille, c’est de plus en plus un socle de bonheur. Un autel de bien-être. Quand on sera vraiment vieux elle moi, je ne crois pas que je la laisserai vieillir toute seule. Sans doute chercherais-je à me rapprocher d’elle. Ou alors je pèterais la gueule au vieux qui sera avec elle. J’sais pas. Ça dépend de nos choix de vie comme on dit. Comme elle est un peu plus vieille que moi, forcément, il y a plus de chances que le mec qui sera avec elle sera aussi plus vieux que moi. Du coup, ce sera la première fois de ma vie que je pourrais péter la gueule à un plus vieux. Y a au moins ça de bon dans l’idée de vieillir. Quand t’as 70 ans, c’est plus facile de péter la gueule à un mec qui en a 75. C’est bien connu et y a un tas de livres très sérieux qui parlent de tout ça avec des graphiques très complexes. Je ne sais plus lesquels, mais en tout cas, c’est imprimé quelque part. Ce n’est pas comme quand t’en as 10 et que l’autre en a 15. C’est la relativité du temps qui veut ça. Ou alors la relativité des muscles. Va savoir. Enfin bref, je voulais juste dire que j’aime beaucoup M malgré qu’on a pas encore 80 ans et qu’elle danse le swing au bar les Bobards et que moi je ne fais qu’en dégager l’odeur. (le swing... dans le sens de...)

Carte de visite

Censuré

jeudi 27 octobre 2011

Les poireaux étaient en solde

Ça commence à cailler comme on dit. L’hiver n’est pas loin. J’ai vu son avant-garde ce soir. Elle se cachait dans une flaque d’eau d’apparence innocente, mais dont les rebords se couvraient d’un givre presque imperceptible. J’en ai profité pour l’écraser du pied, manière de lui dire qu’il n’est pas le bienvenu. Alors qu’on l’attend généralement le nez planté dans ses nuages gonflés de neige, il fallait se baisser la tête ce soir pour l’entrevoir.

Putain d’hiver.

Je l’ai vu aussi dans la morosité des regards des gens que je croisais dans la rue. Dans ces têtes engoncées, dans ces écharpes qui sentent encore le renfermé et même dans la morve du petit voisin qui jouait dans la ruelle. Mais lui, il semblait plutôt indifférent à tout ça. Cet hiver qui s’amène serait-il nucléaire qu’il n’effacerait pas pour autant son sourire de petit morveux heureux.

Je ne vois plus la voisine qui avait l’habitude de promener son chien. Ou alors c’est à cause des putains de journées qui rapetissent. Si ça se trouve, elle le promène toujours à la même heure, mais comme il fait noir très tôt, on ne voit plus rien. Et en plus, elle ne doit plus mettre ses petites jupes.

Putain de journées qui rapetissent.

Putain de chien con.

Putain d’automne.

Putain de froid.


Les poireaux étaient en solde à l’épicerie. $2 le gros paquet. J’en ai acheté trois paquets. J’sais pas ce que je vais faire de tout ça. Mon achat fut impulsif. Paraît que ça se congèle après les avoir nettoyé et coupé. Ça me fera des dizaines de poireaux à laver et à couper. Quand on y pense bien comme il faut, la vie est une jungle. Je vous le dis braves gens.


Finalement, j’ai opté pour un poulet tout cuit. Je me suis acheté une petite sauce St-Hubert hyper chimique et avec des petites patates rissolées, c’était délicieux. J’ai mangé tout ça en regardant le hockey avec deux potes. Un qui est marié et l’autre qui vient d’être largué par sa femme après 8 ans de vie commune. Ce dernier est en enfer malgré mes délicieuses petites patates. Se faire larguer, c’est la pire chose qu’une femme ne peut pas faire à son mec. Il devrait y avoir des lois contre ça. On n’est pas faits pour être largués. Ça, c’est sûr. Je me demande bien ce que fait le gouvernement. Et mon pote n’en pense pas moins. Il croit encore avoir une petite chance avec elle. Le pauvre! Il est néophyte dans le domaine. Moi j’ai l’expérience et je lui ai tout expliqué. T’auras beau avoir passé 8 ans avec elle mon vieux, si elle te dit qu’elle veut prendre un peu de recul pour mieux réévaluer votre relation, ça veut dire que t’es déjà largué. Surtout si elle est dans la trentaine comme ta femme. L’urgence mon vieux, l’urgence de plaire encore avant qu’elle ne se trouve trop vieille.

C’est horrible ce que tu dis.

C’est pourtant la triste réalité.

Mais on s’aime!

Ça n’a rien à voir. L’urgence de plaire n’en a rien à foutre de l’amour. C’est se donner une dernière sensation de jeunesse. Quand elle aura atteint 40 ans, ça lui passera et elle réalisera peut-être l’erreur. Parce que franchement, le type avec qui elle te remplace, c’est pas ce que l’on pourrait appeler un Apollon. T’as déjà vu un Apollon qui bave en parlant toi? Moi pas. En attendant, mange tes petites patates et concentre-toi sur la partie. Quand ça fera trois fois qu’on t’aura largué solidement, tu comprendras mieux ce que je veux dire.

mercredi 26 octobre 2011

The cleaner

Censuré

samedi 22 octobre 2011

La meute

http://www.lemonde.fr/libye/article/2011/10/20/photos-et-videos-ont-devoile-la-mise-a-mort-de-kadhafi_1591643_1496980.html


En voyant les images de ses derniers instants de vie; en le voyant couvert de sang et si impuissant face aux rebelles qui le rouaient de coups; en le voyant blessé, ensanglanté, agonisant, mais respirant encore; en voyant ses yeux tantôt ouverts implorer la pitié et tantôt fermés par les coups répétés; en voyant cette meute l’encercler en hurlant comme des loups; en le voyant battu, frappé, humilié alors qu’il en était à ses dernières respirations ici-bas; en voyant tout ça, le monstre qu’il était à mes yeux s’est effacé pour laisser surgir l’image ultime de la condition humaine.


Khadafi était un dictateur cruel. Un homme qui ne faisait pas grand cas de la pitié envers son prochain. Du sang sur les mains? Oui et sans doute jusqu’aux coudes. À ce sujet, il n’y a pas photo et à peu près tout le monde sera d’accord avec moi. Mais dans ses dernières secondes de vie, dans les derniers battements de paupières de ce roi déchu, je n’ai vu qu’un être humain sans défense qu’on battait à mort.


Cette mise à mort était un acte de barbarie. Une vengeance qui a pris le dessus sur la justice. En voulant faire un pas en avant, on en fait trois en arrière. C’est en le tuant comme un cochon qu’on le punit de ses assassinats. On se soulève contre le crime devenu gouvernement et l’on assoira pourtant la légitimité du prochain gouvernement sur un crime que l’on travestira en un symbole de liberté. L’humanité vient une fois de plus de perdre la partie. Plus grande aurait été cette victoire si on l’avait protégé pour le remettre devant la justice des vrais hommes libres. La vengeance assassine d’une meute de loups assoiffée de sang contre un homme, et aussi cruel fut-il, n’est pas une justice. Ça reste une vengeance. Si Dieu et Diable existaient, Dieu se couvrirait le visage et le Diable applaudirait.


Je ne pleure pas la fin de Khadafi. Je déplore la manière. Ces photos et ces vidéos témoignent d’une occasion manquée. Elles ternissent de manière non équivoque la conclusion de ce qui était au départ un admirable soulèvement d’espoir.

mardi 18 octobre 2011

1000 contre 1

Gilad Shalit, soldat israélien, a été libéré en échange de 1000 prisonniers palestiniens après plus de 5 ans de captivité. C’est justice. Dans cette folie meurtrière, les morts palestiniens VS. Israéliens sont d’environ 1000 contre 1. L’être humain Shalit ne vaut pas 1000 êtres humains palestiniens. C’est juste que cette fois, Israël paie en prorata la démesure de ses crimes.

Maya Kulenovic


Maya Kulenovic, vous connaissez ? Moi je ne connaissais pas. Avec J..., on a découvert cette troublante peintre de talent à la galerie LeRoyer dans le vieux Montréal. (http://www.galerieleroyer.com/index_f.php ) Serbe de naissance, elle vit à Toronto et gagne sa vie à foutre ses angoisses sur la toile. Voyez les images, mais ça ne donne qu’une toute petite idée de l’inquiétante énergie qui s’en dégage. Nous en avions le souffle coupé.

Kulenovic ne peint pas avec des pinceaux, mais avec ses cauchemars. L’art comme une thérapie; l’art comme un vomitoire; l’art comme un exorcisme. Ça frappe dans le front et ça ne laisse personne indifférent. Tu te plantes face à une toile comme celles-là et tu sens une giclée de sueur froide te couler dans le dos. Ça dérange, ça élance dans l’inconscient, ça chatouille le mauvais. Y a une bête invisible qui te regarde regarder les toiles.

Journée off

Mousse Café, sur Beaubien.

Il doit être environ midi


J’ai pris off aujourd’hui. Demain aussi d’ailleurs. Je travaillerai ce weekend à la place. Petit down passager. J’avais besoin de venir ici et de me prendre un allongé en regardant Miss Mousse aller et venir d’un client à l’autre. Miss Mousse porte ses courbes de belle manière. Quand elle marche, son décolleté fait des vagues comme une mer agitée et c’est fantastique. Ça donne envie de devenir marin et de partir naviguer de ce côté là, question de se prendre une marée haute en pleine gueule.


Devant moi, un monsieur est concentré sur son journal. Sa main droite sur l’anse de sa tasse de thé refroidie, sa gauche sur le dessus de la table. On dirait une statue de chair. Son crâne est dégarni et un pâle reflet de lumière vient glisser dessus. Le reste de sa tête est couronné d’une mince chevelure poivre et sel en forme de fer à cheval. Il porte une paire de lunettes bon marché. Monsieur moyen avec une tête moyenne vêtu d’une chemise moyenne.


Je cherche Miss Mousse des yeux. Elle a disparu. À la place, sa collègue est derrière le comptoir et prépare les sandwichs. Un mec, nouvel employé, fait le service aux tables. Il n’est pas encore habitué puisqu’il me demande encore si j’ai besoin du menu. Ah! Revoilà Miss Mousse! Elle était en pause. J’aime mieux ça. Le monde entier respire mieux.


À deux tables de moi, trois clients parlent depuis une bonne heure. Deux messieurs et une dame. La dame me fait dos et ses amis me font face. Ils boivent des verres d’eau après avoir mangé des paninis et des salades. L’un d’eux est prof. C’est celui qui a les cheveux qui tirent sur le blanc. Si je le sais, c’est qu’il ne cesse de le dire à ses deux complices de table.


J’ai envie de fumer. Je vais et je reviens. Ne partez pas. De toute manière, Éric s’en vient. S’il arrive et qu’il me cherche, dites-lui que je suis juste à côté, en train de fumer.

lundi 17 octobre 2011

Il était une fois, en 1982...

Automne 1982. Une classe de théâtre au Cégep. Une bande d’amis qui se crée instantanément. J... était du groupe. Pendant toute l’année qui suivra, et aussi l’autre d’après, on va devenir une superbe équipe qui écumera les bars et qui apprendra un peu maladroitement à devenir des adultes. Ou du moins, à devenir quelque chose qui se rapprochait de ça. C’est l’époque glorieuse du bar Le Hasard sur la rue Ontario et de la taverne Le Cheval Blanc qui se trouve juste côté. U2 domine l’horizon sonore planétaire. Reagan est au pouvoir au É.U. et John Lennon est encore mort depuis deux ans. Puis le temps et les chemins de traverse commenceront à disperser un à un les membres de cette sympathique meute. J... restera présente un peu plus longtemps que les autres et elle et moi, on viendra même à deux doigts de former un couple. Même qu’elle m’avait accompagnée au réveillon de Noël chez mes parents, ce qui n’est pas peu dire. Elle traversait sa période postpunk, c'est-à-dire qu’elle avait un maquillage emprunté à celui du raton laveur et sa chevelure avait un je ne sais quoi qui rappelait un pot de fleurs. Mais c’était l’époque.

Après? Après ça devient un peu flou. On se voit encore, mais de moins en moins avec quelques coups de téléphone de plus en plus espacés avec une rencontre inopinée sur Mont-Royal. Elle poussait un landau avec un bébé dedans. Il dormait. Je passais par là; elle aussi. Le hasard comme on dit. Je me souviens qu’il faisait beau, mais je ne pourrais pas dire si c’était en avril ou en septembre, ou encore en mai ou en juillet. C’était une journée avec du soleil et elle poussait un landau. Je ne me souviens plus de ce que l’on s’était dit. On avait surement parlé du bébé, celui qui dormait dans le landau. Sans doute aussi avions-nous cherché à avoir des nouvelles de l’ancienne bande. Mais je me souviens surtout qu’elle avait les yeux scintillants comme toutes les jeunes mamans et qu’il faisait soleil. Mais ça, je l’ai déjà dit. Puis, le temps de se retourner et 17 années passent.

Un message sur Facebook. Un nom immergeant d’une autre époque. Forcément, un coup de téléphone s’en est suivit avec au programme, un café retrouvailles. Le rendez-vous était pour 15h30 vendredi dernier au coin de Rachel et Marianne. Elle travaille à côté et c’était plus simple comme ça. Se donner un point de rencontre par téléphone après 17 ans, c’est une chose compliquée à faire. Mieux valait un coin de rue facile à repérer et choisir la table de café après. J’étais là à 15h20, coin Rachel et Marianne. Mais il s’est mis à pleuvoir et je n’avais pas de parapluie. Je n’ai jamais de parapluie sur moi. Même quand il pleut et encore moins quand il fait soleil. Forcément. C’est gossant un parapluie. Ça tient le bras en otage et en plus ça ne fait pas joli du tout. Alors du coup, j’ai été me réfugier dans ce Café juste à côté. Sur la terrasse, de larges parasols protégeaient les clients de la flotte automnale. On avait le droit d’y fumer sans risquer de se faire mettre en prison. Une aubaine en ces temps de rectitudes politiques. J’ai téléphoné à J... pour lui donner l’endroit où je me trouvais et je me suis mis à l’attendre officiellement. Dans ma poche, j’avais un petit livre que je venais d’acheter dans un bazar. Un livre d’histoire que j’ai payé 75 sous. De seconde main, il va sans dire. Ça parlait de Napoléon du temps de l’exil. J’en connais un brin sur le sujet, mais c’est toujours bon de réviser ses leçons. Le temps de lire l’avant-propos et elle s’est pointée.

Je ne suis pas du genre tactile et je n’aime pas trop toucher les gens. J’sais pas pourquoi. Ça doit être biologique. Ou alors c’est mon alimentation. Allez savoir. C’est vrai que je mange trop de viande rouge ces temps-ci. Mais bon, la serrer dans mes bras n’a pas été une corvée. Même que ce fut fait deux fois plutôt qu’une. T’as pas changé, que je lui ai dit comme ça, dans le creux de l’oreille et en respirant ses cheveux. Toi non plus, qu’elle m’a répondu en me gratifiant d’une caresse dans le dos.

14 octobre de l’an de grâce 2011. Café machin chouette dont j’oublie le nom. J’ai devant moi une amie que je n’ai pas revue depuis 17 ans. Elle n’a pas vraiment changé. Ou peut-être a-t-elle beaucoup changé, mais je ne vois rien d’autre que la même fille de 1982, pot de fleurs et raton laveur en moins. On parle avec une facilité qui, pour les témoins du hasard, laisserait penser que nous sommes frère et soeur ou encore les meilleurs amis du monde ou encore un couple. Non, pas un couple. Un couple dans un café ne parle pas autant. Pourtant près de 20 ans d’absence viennent de passer. Une vie tout entière sépare ce café-ci du dernier que nous avions partagé. On parle sans arrêt. Elle n’est plus avec lui, et moi je ne suis plus avec elles. Son fils a 17 ans et ma fille a 23 ans. Ses parents sont au ciel et les miens sont en Suisse. Elle bosse dans une commission scolaire et moi dans une entreprise d’État. Dans ses temps libres, elle fait chocolatière artisanale et dans les miens, je ne fais rien du tout. Ou alors je déprime et ça m’occupe à temps plein. Pourquoi, qu’elle me demande.

J’sais pas. C’est comme ça, que je lui réponds. Peut-être à cause de la fonte des glaciers. Va savoir. Ou alors mon alimentation. C’est vrai que ces temps-ci, je mange beaucoup de viande rouge.

Il n’y a aucun malaise entre nous. On reprend la conversation exactement là où on l’avait laissée la dernière fois. Je postillonne deux ou trois fois et je ne suis même pas mal à l’aise parce que je sais que je ne suis pas obligé de bien paraître. Après tout, on s’est vu tout nu souvent même si ça fait longtemps. Je peux bien postillonner si j’en ai envie, elle ne m’en voudra pas. Même qu’avec elle, et même si ça fait 300 ans depuis notre dernière rencontre, je pourrais bien avoir un machin de pogné dans les dents qu’elle ne s’en offusquerait pas. Elle dirait simplement, «t’as un machin de pogné dans les dents» et ça ne changerait rien à rien. Retrouver son ancienne meilleure amie, c’est comme retrouver un membre de sa famille. J... est probablement ce qui pour moi, s’est rapproché le plus d’une soeur. Une vraie je veux dire. On se confiait tout et on n’avait pas de cachette l’un pour l’autre. Même qu’avec elle, je pouvais avoir des conversations de filles que ça ne me dérangeait pas. Quand elle avait des peines d’amour, c’est à moi qu’elle en parlait et vice versa. Quand on dormait ensemble, on devenait amants pour les heures de la nuit et le matin, on redevenait les meilleurs amis. Si l’on pouvait connaître depuis 28 ans toutes les 3 milliards de femmes de la planète, qu’est-ce que la vie serait facile!

Il pleut et le jour fait place à la soirée. Nous sommes désormais seuls sur la terrasse. Je fume encore, elle ne fume toujours pas. Elle n’a pas pris un kilo en 17 ans, ni moi non plus. Même que j’en ai perdu. Y a pas de gloire à ça. Ça vient avec les échecs de la vie. On reste maigre quand on est malheureux. Le fatalisme, c’est la cure miracle pour ne pas devenir gros. Tous les obèses de la planète devraient devenir tristes au lieu d’être contents de manger des chips. Ça les aiderait un peu à perdre du poids.


T’as des nouvelles de G...?

Il est mort. Même pas d’un suicide ou d’un accident. Il est juste mort normalement d’un arrêt cardiaque. À 44 ans. Quelle drôle d’idée!

Et puis P...?

Il vit dans la vallée de l’Okanagan depuis 15 ans. Mais toi, t’as des nouvelles de Miss Nunuche?

Non. Et toi, t’as des nouvelles de Machin?

Non. Et toi, t’as des nouvelles de Truc Muche?

Non. Et toi, t’as des nouvelles de Tartempion?

Non. Et toi, t’as des nouvelles de C’te-gars?

Non. Et toi, t’as des nouvelles... etc.

Elle avait un parapluie. Ça tombait bien parce qu’il pleuvait et que nous avions décidé d’aller manger. Il fallait donc confronter la flotte avant de confronter le premier menu de restaurant. Elle est beaucoup plus petite que moi alors forcément, c’était à moi de tenir le parapluie. Je l’ai tenu de manière à nous protéger tous les deux. Autrement dit, j’ai mis mon bras autour de son épaule et elle, elle a passé son bras autour de ma taille en se collant la tête contre mon épaule. Du coup, je me suis revu 20 ans plus tôt, mais avec des cheveux en moins et une légère douleur permanente dans le dos. Sans parler des taches de blanc dans ma barbe. Résultat probable de mon alimentation. Trop de viande rouge. Mais comme je ne suis pas tactile, j’ai dû faire un léger geste de panique quand elle m’a passé le bras autour de la taille parce qu’elle a dit : ça va aller. On se connait tellement qu’on ne va pas se priver.

C’est quand même chouette la vie parfois, quand on parvient à oublier la fonte des grands glaciers et les trous dans la couche d’ozone. J’étais bras dessus bras dessous avec une fille qui m’a connu du temps où je n’étais même pas papa. Une vie est passée après. On se retrouve et on se colle comme avant. Ou enfin, pas vraiment parce que je souffrais déjà de tactilophobie à l’époque. Mais de loin ou de proche, le même imbécile de témoin du hasard que tantôt aurait dit cette fois que nous étions vraiment un couple.

On s’arrête.. (La partie qui suit est censurée)

...

...

J’ai opté finalement pour le Notarpanaro 2004. Italien. + ou - 20$. Un fucking bon vin pour le prix. Non attendez, mieux que ça : Le meilleur achat pour un vin à 20$. Ni plus ni moins.

Sortant de là, on a fait quelques pas et on est entré dans le premier resto sur notre chemin. Italien le resto. Chez ch’sais pu qui, mais ça se terminait à «O». Edurardo? Alphonso? Benito? Bah, chez un de ceux-là.

On a parlé, et parlé, et parlé, et parlé pendant au moins 4 heures. Je n’ai même pas été fumer une seule fois. Je n’y ai même pas pensé. La serveuse était très sympa malgré son bras tout tatoué que c’est-t-y pas un gâchis de la vie que de voir de jolies filles se massacrer l’épiderme comme ça. On a mangé des pâtes et on a vidé la bouteille. Moi surtout parce qu’elle n’a bu que deux coupes. Tu te souviens que t’es venue passer le réveillon de Noël chez mes parents ? Si je m’en souviens, qu’elle me répond avec le grand sourire ! J’ai même couché là.

Nous avions donc couché ensemble dans la maison de mes parents du 23 décembre au soir jusqu’au 24 au matin! Je ne m’en souvenais plus. Enfin, c’est logique quand on y pense. Je n’avais pas bagnole et elle non plus. On n’allait pas la foutre à la porte même si elle était maquillée comme un raton laveur dans le plus pur style milieu des années ’80. Elle adorait Nina Hagen, l’avais-je dit?

Ce qui me fait dire que décidément, nous formions presque un couple. Ou alors c’est que je ne comprends plus rien à rien. Pourtant, je ne l’ai jamais «listée» dans mon palmarès des filles avec qui j’ai été en couple. On a vraiment eu une période où nous étions ensemble, qu’elle m’a dit entre la salade et le plat principal.

    • Vraiment? Merde, je me souviens que nous partagions des jours et des nuits, qu’on s’est vus tout nu souvent, mais en couple? Vraiment? On a pourtant jamais fêté une date de début d’union ni connu le drame obligatoire de la rupture il me semble, non?
    • Non. C’était comme ça, juste bien d’être ensemble sans se poser de questions.
    • Fuck! Nous étions drôlement matures pour notre âge. Mais attends, quand on couchait ensemble, c’était quand tu avais ton appart du quartier Petite Patrie non?
    • Non, c’était avant.
    • Attends, j’ai couché avec toi dans ce logement là.
    • Vraiment? Non, tu te trompes.
    • Pas du tout. C’était pendant mon époque É..., cette relation qui se brisait le vendredi et qui recommençait le lundi. Je me souviens, tu vivais toute seule et un soir, tu avais vu un mec qui t’espionnait sur ton balcon. Tu m’avais appelé même si on avait pris un peu de distance. J’y suis allé passer quelques nuits pour te protéger en dormant tout nu avec toi. J’ai toujours eu l’âme du défenseur dans ce genre d’occasion. C’est un peu après ça que tu as sorti avec ce type dont j’oublie le nom.
    • Ouiiiiii.... !! Ça me revient maintenant !! Mais aussi un peu avant, à l’époque de ton appart de la rue Sherbrooke.
    • Vraiment?
    • Vraiment!
    • Je me souviens que j’ai couché avec toi quand tu habitais sur la rue Christophe Colomb, mais la rue Sherbrooke...
    • Tu ne te souviens pas?
    • ...heu...

À la fin du repas, je commençais à être un peu pompette et nous avons donc marché sur la rue Mont-Royal jusqu’à chez moi. Je l’avais prévenue que mon logement était en bordel. Mais elle a aimé, disant qu’elle y ressentait la même ambiance de la rue Cherrier ou Sherbrooke. Oui bon, je l’ai pris comme un compliment. Je suis le seul presque cinquantenaire qui se tape encore un appart étudiant. Et avec sa fille en plus!

Je me suis fait un café pour décanter et après avoir regardé les photos de ma fille sur le mur, elle s’est assise sur mon sofa et moi sur le plancher. Comme quand on avait 20 ans. Voyage dans le temps. Tous les autres, sauf M... sont morts ou sont devenus des fantômes sur des photos jaunies. Il ne reste que nous trois, mais tu n’as pas encore vue M... Ça viendra. Nous sommes restés les mêmes ma vieille. T’es chez toi ici et ma poussière de plancher est la tienne aussi. Je n’ai même pas à m’excuser du bordel même si t’es une fille. Tu viens quand tu veux.

Après le café, j’ai été la conduire chez elle à Brossard. Ce n’est pas de sa faute. Elle a hérité de la maison après le décès de ses parents. Une belle maison, deux étages avec un ado de 17 ans dedans qui sortait de la douche. Elle m’a présenté à son fils. Moment privilégié dans une amitié dont le silence a le même âge que cet enfant. Un sympathique ado. Très allumé, très gentil. Très mignon. Petite gueule d’ange avec un amour évident pour sa maman. Mon amie. C’était le bébé du landau du temps jadis.

vendredi 14 octobre 2011

Ride aride

Un demi-siècle de socialisation.

Ça fait combien de fantômes

Pour trois amis restés?

Il y en a tant qui passe

Sous le temps qui passe.


Et meurent les amis

Et s’effacent les serments

C’est comme ça la vie.

Fait chier souvent

Mais on survit

En restant là

À demi vieux

À demi cons

Accouchant des rides

Sur des fronts luisants

Les bras vides d’elles.


Que sont-elles devenues

Justement?

Elles étaient tellement belles

Pourtant.


J’ai l’automne comme unique compagne.

C’est pas la joie en somme.

En fait, quand j’y pense,

C’est même un peu ça le problème.

Car cette salope

Sans rien demander

Mets la table pour l’hiver.


Voyez-vous,

Quand sa main de novembre

Me caresse la tête,

Dans sa paume ouverte

J’y trouve une mèche.

Froide cavalière

Du début de la fin

Amère amante

De la grande descente

Je la maudis avec respect

Car je n’ai plus qu’elle

Mais ça, je l’ai dit déjà.


J’ai attrapé des vouvoiements dans le métro.

C’est mortel à ce qu’on dit.

Mais ça fait surtout mal

Et ça pique dans le cul.

Ça me fait comme de l’incontinence dans l’orgueil.

J’aurai bientôt besoin d’une couche pour mon moral.

Une Pampers existentielle

Super absorbante.

«Fuck! J’ai du moral mou qui me coule le long de la cuisse!»

C’est grave.

C’est très grave.

Parais même que quand ça commence.

Ça n’arrête plus.

Certains vont même jusqu’à céder leur place dans le métro

Tellement qu’ils vous prennent en pitié.

Salope de pitié!


Aux dernières nouvelles,

Ils disaient que les filles qui sont nées en 1973 auraient bientôt 40 ans!

Ordre du gouvernement!

Non mais, c’est un scandale!

On nous prend pour qui là?

Comment en tant que peuple démocratique,

Peut-on laisser passer ça!

Les filles nées en 1973 sont des petites filles!

Pas des presque grand-mères!

J’avais dix ans en 1973 et à cette époque,

Les filles nées cette année-là n’avaient pas un an.

Je le sais parce que j’y étais bordel de merde!

Je peux témoigner!

Alors merde,

Qu’est-ce qui s’est passé entre temps?

C’est où que ça a chié?

C’est qui le ministre qui s’est laissé corrompre?

Encore la clique des Italiens j’imagine?

Nous réclamons une commission d’enquête publique!

dimanche 9 octobre 2011

Mystic rue Marseille

Je venais à peine d’arriver à la maison de mes parents. J’y passais pour ramasser le courrier et pour y camper pour la nuit, car je repartais tôt le lendemain pour une tournée syndicale du côté de Lanaudière. Je venais à peine d’arrive disais-je qu’on sonna à la porte. En ouvrant, je suis tombé nez à nez avec Ben, un vieux pote qui habitait sur la rue et avec qui j’ai passé une partie de mon adolescence. Ça devait bien faire 25 ans que je ne l’avais pas revu. Je suis resté surpris, non pas parce que je ne le reconnaissais pas, mais bien par le côté étrange de la chose. Un quart de siècle séparait cette poignée de main de la dernière. Ça fait toujours quelque chose. Après quelques secondes de retrouvailles un peu surréalistes, il m’a invité à traverser la rue et à me rendre avec lui chez Johanne. Johanne étant une autre amie de l’ancienne bande. Elle a hérité de la maison de ses parents après le décès de ceux-ci.


- Vient prendre une bière avec nous, Michel est là aussi.


Michel était aussi de la bande. Là vraiment, ça commençait à ressembler à un sérieux voyage dans le temps. Je n’ai pas hésité longtemps et je l’ai suivi. Ils étaient installés dans la cour arrière de la maison à Johanne. J’ai embrassé Johanne, serré la main à Michel et quelques secondes plus tard, j’étais assis parmi eux avec une bière dans la main. Les premières minutes étaient totalement surréelles. Je me retrouvais avec mes vieux amis du temps des culottes courtes et des jupes à carreaux, comme si tout était parfaitement normal. Je veux dire, j’étais agréablement étonné par la facilité de nous voir retrouver cette vieille complicité après l’équivalent d’une vie de silence. Comme si l’on reprenait exactement nos places laissées vides depuis des années par les incessants assauts de la vie. (Ça se dit ça ??) Ben semblait le plus heureux de tous et son rire parvenait à masquer le gris de ses tempes et les touches de blanc dans sa barbe de 5 jours. D’ailleurs, on a tous évoqué l’attaque du temps sur nos corps comme sur nos souvenirs. (Ça aussi ça se dit ??)

Ben habite chez sa mère après je ne sais quels problèmes personnels. Il travaillait sur le cabanon de Johanne ce jour-là. À voir les bouteilles vides qui trônaient autour de sa chaise, travailler est ici un bien grand mot. Michel, qui était de passage chez sa mère, en a profité pour traverser chez Johanne et c’est Johanne qui m’a vu arriver quelques instants plus tard et qui a avisé les deux autres. Finalement, c’est Ben qui a traversé pour venir me cueillir. Ce fut une très bonne idée et un très bon moment. En nous remémorant nos souvenirs, je ne pouvais m’empêcher de penser que je vivais une scène typique d’un film américain. Vous savez, ces films qui se passent toujours en flashback entre l’enfance et la vie adulte des personnages et qui donne au réalisateur la possibilité de jouer dans la psyché de chacun ? Untel est devenu ceci à cause de tel événement, tel autre a bien tourné, tel autre a mal tourné et dans tout ça, il y a toujours la fille qui est devenue ce qu’on pensait qu’elle deviendrait. C’était exactement ça et la fille de notre groupe était au centre et riait de nous entendre ressasser nos vieilles conneries. La seule chose qui manquait c’est qu’il n’y avait pas de terrible secret qui nous unissait, comme dans Mystic River, le film de Clint Eastwood.

dimanche 2 octobre 2011

Mes parents et Napoléon

Voilà une photo intéressante à plus d’un niveau. Je vous présente mes parents et je vous présente aussi, en même temps, un canon modèle Gribeauval ayant été utilisé par les armées de Napoléon. (merci frangin André pour la photo) Sur le cliché, mon père et ma mère touchent un rayon d’une roue. Cette roue a peut-être roulé sur les chemins boueux de la Pologne avant de se rendre péniblement jusqu’à Eylau. Mes parents touchent-ils de leur main un témoin refroidi de cette effroyable boucherie? Ou peut-être ce canon faisait-il partie de la légendaire batterie de Wagram, quand l’Empereur concentra toute son artillerie pour percer le centre de l’ennemi? On dit que la canonnade se fit entendre jusqu’à Vienne. Était-il de Wagram ce canon? Si oui, vit-il alors l’intrépide général LaSalle succomber sous les balles ennemies? Peut-on encore l’entendre raconter ce qu’il a vu? Ou encore peut-être cette bouche à feu cracha-t-elle à Austerlitz? Si oui, mes parents touchent alors un objet sanctifié par l’histoire. Reste-t-il sur la surface d’airain de cette machine à tuer un peu de ce reflet du soleil légendaire qui se leva ce matin-là au-dessus des plateaux de Pratzen? Russie alors? Na! Il n’y a pas beaucoup de chance pour que ce canon fut à Moscou. Trop peu en sont revenus. Mais peut-être... on ne sait jamais. Peut-être que ce canon fut actif pendant la campagne de France. La plus géniale de toutes les campagnes de Napoléon quand, à la fin de son règne, l’équivalent de l’Europe au complet tomba sur la France. Jamais défaite militaire ne fut aussi géniale. À 1 contre 3, sans cavalerie et avec une armée en majorité constituée de jeunes conscrits, le grand Empereur tiendra pendant trois mois contre l’ennemi. Victoire à Champaubert, à Montmirail, à Vauchamps, à Montereau, victoire partout où il se bat. À tel point que pendant un moment, l’ennemi doute, tergiverse, craint, s’immobilise. Ils ont peur. Pourtant, ils sont 1 000 000 contre à peine 300 000. Mais le génie militaire de Napoléon leur faire craindre l’humiliation. Ce canon que mes parents touchent de leur main fut-il utilisé pendant cette campagne mémorable? Marengo alors? Si oui, peut-être ce canon a-t-il vu passer devant lui Desaix avant qu’il ne se fasse tuer. Desaix, mon général préféré de l’épopée napoléonienne. Républicain, romantique avant l’heure, philosophe, poète, naturaliste, l’un des pères de l’égyptologie.

Peu importe, ce canon a vu Napoléon sur les champs de bataille et mes parents touchent ce même canon.

Décidément, j’aime cette photo.


Desaix