Mousse Café, sur Beaubien.
Il doit être environ midi
J’ai pris off aujourd’hui. Demain aussi d’ailleurs. Je travaillerai ce weekend à la place. Petit down passager. J’avais besoin de venir ici et de me prendre un allongé en regardant Miss Mousse aller et venir d’un client à l’autre. Miss Mousse porte ses courbes de belle manière. Quand elle marche, son décolleté fait des vagues comme une mer agitée et c’est fantastique. Ça donne envie de devenir marin et de partir naviguer de ce côté là, question de se prendre une marée haute en pleine gueule.
Devant moi, un monsieur est concentré sur son journal. Sa main droite sur l’anse de sa tasse de thé refroidie, sa gauche sur le dessus de la table. On dirait une statue de chair. Son crâne est dégarni et un pâle reflet de lumière vient glisser dessus. Le reste de sa tête est couronné d’une mince chevelure poivre et sel en forme de fer à cheval. Il porte une paire de lunettes bon marché. Monsieur moyen avec une tête moyenne vêtu d’une chemise moyenne.
Je cherche Miss Mousse des yeux. Elle a disparu. À la place, sa collègue est derrière le comptoir et prépare les sandwichs. Un mec, nouvel employé, fait le service aux tables. Il n’est pas encore habitué puisqu’il me demande encore si j’ai besoin du menu. Ah! Revoilà Miss Mousse! Elle était en pause. J’aime mieux ça. Le monde entier respire mieux.
À deux tables de moi, trois clients parlent depuis une bonne heure. Deux messieurs et une dame. La dame me fait dos et ses amis me font face. Ils boivent des verres d’eau après avoir mangé des paninis et des salades. L’un d’eux est prof. C’est celui qui a les cheveux qui tirent sur le blanc. Si je le sais, c’est qu’il ne cesse de le dire à ses deux complices de table.
J’ai envie de fumer. Je vais et je reviens. Ne partez pas. De toute manière, Éric s’en vient. S’il arrive et qu’il me cherche, dites-lui que je suis juste à côté, en train de fumer.
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