samedi 10 juillet 2010

Le feuillage au milieu des roses.

Avant, j’aurais été énervé par ce genre de nouvelle :

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2010/07/09/005-villeneuve-loi-tabac.shtml

... mais plus maintenant. Aujourd’hui, et sans doute est-ce là un effet de l’âge et de la sagesse qui va avec, je trouve ça merveilleux. Presque attendrissant. Occuper de telles fonctions dans un ministère et être aussi con, ça touche à l’extraordinaire. Comme le disait Reggiani dans une de ses dernières chansons «C'est drôle les cons, ça repose, C'est comme le feuillage au milieu des roses...»

Ah les cons, qu’est-ce qu’on ferait sans eux? En tout cas, la vie serait bien triste. Francis Veber a bien compris ça et c’est la raison qu’il leur a rendu un si magnifique hommage : http://www.youtube.com/watch?v=2R3yxASUHYk

Avant, je croyais que les cons étaient une sorte de dommage collatéral obligatoire issu de notre longue marche de l’évolution, qu’en accédant à nos modes de vie plus égalitaires, des lois nouvelles avaient fait en sorte qu’au lieu d’aller les abandonner dans la forêt ou de les décapiter pour plaire au Dieu Soleil, on devait non seulement les garder près de nous, mais aussi leur permettre d’accéder aux mêmes acquis issus de l’évolution humaine qu’ils avaient pourtant si fortement contribué à en ralentir l’aboutissement.

Mais avec le temps, je réalise que les cons ont une fonction vitale pour la survie de nos sociétés. Qu’ils ne sont pas là par hasard. Le con est en effet essentiel parce qu’il nous aide à extérioriser toute la palette de nos émotions. Il nous fait rire, il nous fait rager, il nous décourage, il nous aide à nous trouver meilleurs, il fait à notre place et sans hésiter les bêtises qu’on était sur le point de faire, mais que justement, notre hésitation nous avait empêchés de faire. Bref, il nous force à nous regarder comme nous sommes vraiment et à apprécier notre chance de ne pas être comme lui. Quand on est déprimé et qu’on se sent moche, rien de mieux que la rencontre d’un con pour nous remonter le moral.

Comme dans le film de Veber, j’ai déjà connu un con de catégorie champion du monde. Un vrai de vrai qui aurait détrôné le François Pignon du Dîner de Con. Certains visiteurs de ce blog connaissent ce grand artiste qui parvenait à faire rire même les plus angoissés. Il nous a été très utile pour passer au travers de ces longues journées à l’époque de ce boulot très pénible. Je me demande ce qu’il est devenu.

Il ne faut pas rejeter le con, mais apprendre à vivre avec et l’utiliser avec intelligence.

Les cons devraient se regrouper et créer une association. Ah merde, c’est vrai, ça existe déjà. L’ADQ.