mercredi 28 janvier 2015

De ces choses avant d'aller se coucher.


Le problème de l’obésité pèse lourdement sur la société.

La manifestation des sourds et muets s’est déroulée dans un silence absolu.

Les sans abris souffrent de l’indifférence de l’homme de la rue.

Mon facteur est un homme de lettres.

Dans un sous-marin, celui qui s’endort est un bâilleur de fonds.

mardi 27 janvier 2015

Sous le parasol qui tourne


Des jurons
Des Jurons
Des Jurons
Quand t‘es plus là

Ça fait chaud
Le rire
De tes yeux

Comme un souffle
De survivance
Sur l’amitié

C’est où qui faut signer les papiers 
Pour te regarder toujours ?
T’écouter ?
Te respirer ?

T’as pas encore compris
La force immense
De ta main
Sur mon épaule 
Déposée ?

Amie

Va pas t’en aller
Et offre moi encore
Pour mes yeux
Pour mon âme
Et pour des siècles
Et des siècles
L’éclat de ta blanche épaule
Délaissée
Par ta bretelle
Tombée
Sous un parasol
Qui tourne

Énoncé trompeur

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On dit que la vie de couple fait vivre plus vieux. En fait, c’est un énoncé trompeur. Ça vient selon moi du fait que les hommes vivent moins longtemps que les femmes. Et quand les hommes vivent seuls, ben forcément, ils crèvent plus tôt.

À cause de la nutrition aléatoire, de la poussière, des factures que tu laisses traîner et qui t’occasionnent du même coup du stress, enfin, bref, toutes ces choses qui se règlent quand t’as une femme à tes côtés.

Je crois donc que c’est l’équilibre du couple qui fait vivre l’homme plus longtemps.



J’étais chez mon pote ce weekend. Il habite dans une belle maison dans les Laurentides dont les grandes fenêtres du salon-salle-à-manger donnent sur la forêt. Quand tu te lèves le matin après avoir dormi sur le sofa pour cause de souper bien arrosé, t’en prends plein la gueule. Ces immenses sapins aux branches gonflées de neige te regardent droit dans les yeux et ça te donne des impressions d’irréalités boréales qui te figent sur place. Rien à voir en tout cas avec mon lave-auto marocain juste en face de chez moi à Montréal. Y sont sympas mes Marocains, mais pas boréals du tout. (Boréaux ? J’sais pas. À vous de voir).

Et je me suis dit comme ça, et parce que je suis quelqu’un qui cogite même le matin très tôt,  que dans une baraque comme ça, en couple, avec des bisous sur la bouche de sa copine avant le premier café, c’est sûr, mon pote va vivre plus vieux que moi. C’est obligé. Qui c’est que tu veux que j’embrasse sur la bouche le matin en regardant mon lave-auto marocain ? Déjà que j’ai personne, mais que si j’avais une quelqu’une, pas certain qu’elle trouverait romantique que je l’embrasse sur la bouche en regardant Mohammed et Abdherhaman se geler le cul pour laver les bagnoles le dimanche matin en gueulant « Oualalaradime, j’te jure, putain de ta mère ! » parce que c’est froid pour les mains de laver des voitures à Montréal quand il fait – 587° au soleil. C’est où que tu vois le romantisme dans tout ça ?



Mon pote, c’est certain qu’il mange normal à deux heures régulières avec sa copine. La nuit, il dort en cuillère et on dit que c’est bon pour la colonne vertébrale. T’as pas de poussière qui obstrue tes voies respiratoires quand t’as une copine. Tu ne fumes pas non plus mille clopes en buvant une bouteille de vin en écrivant des conneries sur un blogue la nuit, parce que c’est chiant d’aller se coucher tout seul. T’as pas à remettre tes vieilles bobettes qui te foutent des cancers nucléaires de l’anus à force d’avoir oublié de les laver vu que t’as une copine qui y pense pour toi. Ta longévité mec, tu la dois à ta copine, pas à tes gènes.

lundi 26 janvier 2015

Interstellar



Vu Interstellar de Christopher Nolan. Chouette SF qui se déroule dans un avenir rapproché. Bien fait, intelligent, histoire dans le genre « fin du monde » mais avec tout de même un peu d’espoir. Probablement le meilleur film qui traite de la physique quantique. Oui bon, ça reste un film de SF et on ne va pas commencer à chipoter pour deux ou trois incohérences de scénario, mais ça demeure quelque chose de franchement plaisant à regarder.

On dit que le cinéma reflète parfois les angoisses de son époque. On est plein dedans ici avec une planète qui agonise et qui est à une ou deux générations de balayer les derniers humains qui y vivent dessus.

Le scénario intègre des éléments de la physique quantique qui donnent une petite idée de possibilités vertigineuses que contiennent ces équations. De fait, il a déjà été dit que si le commun des mortels comprenait les implications des travaux d’Einstein, ça créerait une panique générale. T’sé quand un mec parvient à prouver que le monde qui t’entoure n’est pas exactement comme tu l’imagines. Essaies juste de t’imaginer que le temps est une dimension pour voir.
Vas y, essaye.

samedi 24 janvier 2015

C'est où qui faut signer les papiers pour ne plus vieillir ?


Oui bon, vieillir, ça fait mal quand tu constates ce que sont devenues les fantasmes de ton adolescence. Je donne un exemple comme ça, au hasard. Tu connais Deborah Harry ? Non ? Blondie ça te dit quelque chose alors ? Non plus ? Bien sûr que non parce que t’as 30 ans. J’oubliais. Mais sache petit têtard arrogant qu’à la fin des années ’70, tous les ados mâle de la planète connaissaient cette chanteuse. Même qu’ils la connaissaient très bien. Même que je te dirais qu’elle a fortement contribué à leur épanouissement glandulaire en libérant cette gigantesque marée adolescente de testostérone mondiale jusque là prisonnière de leur stade d’évolution pré-spermatique. Ce fut un peu la grande prêtresse libidinale de ma génération pré-adulte si tu veux. À l’école, les mecs avaient deux sujets de photo à l’intérieur de leur casier. Guy Lafleur et Blondie. Si t’avais pas au moins un des deux, t’étais forcément une merde. On était obligé de te péter la gueule mec, pour ton bien. Si, si ! Pour ton bien. Notre démarche était humanitaire si tu veux. Ben oui quoi, c’était les mœurs de mon époque.

Je te montre une photo de Blondie quand j’étais ado. Tu vas comprendre l’épanouissement intérieur du jeune boutonneux que j’étais.

Puis une autre prise récemment. Tu vas comprendre quand je dis que ça fait mal vieillir.

La vie est une chienne sans pitié quand on y pense froidement. Oui bon, je comprends. La beauté intérieure, la sagesse qui s’acquiert avec les années, le cheminement de vie et tout ce bordel qu’on voudra bien nous mettre dans la tête pour nous faire accepter l’idée du vieillissement. Mais vieillir, ça reste d’une implacable férocité quand même. T’auras beau chercher, tu ne trouveras jamais de pitié dans une ride. Une dent qui tombe reste une dent qui tombe. T’auras beau la remplacer, ça ne sera jamais qu’un machin artificiel. Y a de la peau molle sur les Blondies de ton adolescence. Tu la croiserais aujourd’hui que t’aurais l’impression que c’est sa grand-mère.

Tout ça pour dire quoi mec ? J’sais pas. Sans doute que le temps passe. On en revient toujours à ça de toute manière. On ne le réalise jamais, mais quand on y pense, nous ne sommes que des noms sur les prochaines pierres tombales que liront les prochaines générations.

jeudi 22 janvier 2015

Variation sur un thème connu (où il sera question de champ vibratoire)


Oui je sais, je parle souvent de filles que je croise ou que je rencontre, que je côtoie longuement ou que je frôle quelques secondes. Oui je sais que ça peut devenir redondant. Mais je n’y peux rien. J’adore ça autant que le cinéma, la peinture ou le hockey. C’est pour ça que je te dirais de passer ton chemin si jamais t’es de ceux qui trouvent ça répétitif. Reviens plus tard, je parlerai de hockey.


***


Tu ne la dragues pas, mais qu’est-ce que t’es bien quand elle est là ! Ça t’arrives des fois ? Moi aussi. C’est les chromosomes je crois qui font ça. Ou alors nos champs vibratoires. Ou les chakras.

Et si c’était juste parce que tu la trouves crissement belle avec son champ vibratoire bien moulé derrière son jean’s ? Oui, mais pas que ça. T’es bien quand elle est là et tu ne te pauses pas de question. Ça clique naturellement, sans forcer et c’est toujours agréable parce que justement, tu ne dragues pas. Tu contemples, t’apprécies et tu savoures sa présence seconde par seconde.


Tu ne la dragues pas, non, mais elle t’attire quand même. Elle le sait parce que t’arrêtes pas de lui dire depuis trois millions d’années, mais elle laisse faire parce qu’elle te trouve marrant. (De fait, elle constitue un très bon public devant mes conneries. C’est vrai que lorsque je m’y mets, ouais, je me démerde pas mal de ce côté.) Et c’est un peu ça qui fait la magie parce qu’à chaque fois que tu la vois, t’as pas la pression tout en gardant la passion. Comme relation, ça dure généralement plus longtemps qu’en couple. En tout cas, tu ne t’engueuleras jamais pour un sac poubelle oublié. Et puis cette fille sait que tu seras toujours là pour elle. Même dans un couple, t’auras jamais cette certitude parce que généralement, la fonction principale d’un couple et de savoir se séparer après une période plus ou moins longue de vie commune. « Si tu gardes le frigo, je garde la cuisinière ! » T’as pas de ça dans une relation d’amitié avec valeurs rajoutées. T’as que la douceur bienheureuse des perpétuelles retrouvailles. C’est une situation gagnante-gagnante comme disent les gens des relations humaines dans les grandes entreprises.


Des fois, je me dis que je suis choyé. Si, si ! Ça m’arrive de me le dire.

mardi 20 janvier 2015

À quoi tu penses ?


J’étais en train de chercher une photo pour la mettre sur le blogue et concocter un petit texte dessus. Je cherchais une photo de pêche parce que ça commence sérieusement à me démanger au niveau de l’avant-bras. Tu sais, quand ça mord et que t’as le brochet au bout de la ligne qui est en tabarnak contre toi et qui ne veut pas aller te voir. C’est ton avant-bras qui prend le gros de sa colère. Arrête de regarder la télé et viens pêcher avec moi, tu vas comprendre.
Je cherchais une photo comme ça. Une avec un lac et de la forêt à l’horizon.
Et puis je suis tombé sur celle-là.


C’est mon père quelques jours avant qu’il s’en aille vers un ailleurs probablement quantique. C’était, je crois, la dernière fois qu’il respirait l’air du dehors. C’était en juin de l’an dernier. Les jours suivants, il allait sérieusement dégringoler au point de ne plus pouvoir se déplacer.
Fauteuil roulant.
Puis lit.
Puis cosmos.


Cette photo est implacable à plusieurs niveaux. D’abord, on y voit les ravages de sa maladie. Là, sur cette photo, il n’a plus que la peau et les os. Mais en comparaison à ce qu’il sera quelques jours plus tard, je dirais que sur ce cliché, c’est un obèse qui s’ignore.
Et puis t’as le regard. À ce moment, l’oncologue a fait sa sale besogne et vient de lui annoncer qu’on ne parle plus en termes de mois, mais de jours.  Malgré ça, regarde moi ce regard ! Regarde moi cette gueule déterminée ! Regarde moi cette lucidité dans la pupille ! Après une très courte perte de contrôle émotive en revenant de chez l’oncologue, quelques larmes versées, quelques regrets évoquées en me tenant fort le bras, c’est cette gueule qui a tout de suite reprise le dessus. Avec des sourires dedans jusqu’à la toute veille de son départ.

À la fin, je le surprenais souvent à le voir ainsi, silencieux, perdu dans je ne sais quel souvenir ou dans je ne sais quel appréhension de ce qui l’attendait au bout de la route. Pendant les deux années où il a combattu cette chienne de l’enfer qui le bouffait par en dedans, je n’ai jamais eu le courage de lui demander cette question pourtant très simple : à quoi tu penses p’pa ?

lundi 19 janvier 2015

Saison de merde


Pause dîner.
Dans le coin où je bosse, ce n’est pas le Plateau ou Rosemont. Des petits Cafés sympas où il ferait bon s’écraser toute une heure pour oublier la monotonie du travail, t’en a pas. Le printemps, l’été, l’automne, ça va puisque toutes mes pauses se passent à l’extérieur au soleil ou dans la voiture s’il pleut. Non, ce n’est pas une cocasserie de mon tempérament. C’est rien de moins qu’un besoin inconditionnel de sortir de cette boîte pendant toute une heure. Sinon mec, je n’arriverais pas à passer l’hiver. Question d’hygiène mentale.

Du coup, le St-Hub devient un moindre mal. Je viens y siroter un allongé qui a bien du mal à être considéré comme tel. Mais la vie est une jungle mec et pour survivre, faut ce qui faut.

C’est là que je me trouve en ce moment. Y a un tas de poulets cuits autour de moi et puis, juste au-dessus d’eux, des monsieurs avec des cravates longues comme ça. Y en a un qui ne cesse de me regarder depuis un bon moment et je suis à la veille d’aller lui demander s’il n’aimerait pas avoir mon autographe avec une bonne claque en arrière de la tête. C’est gratuit mec, profites-en.

Putain que je me fais chier. C’est l’hiver qui fait ça. Je ne suis plus capable de supporter cette saison de merde.

dimanche 18 janvier 2015

Arrêter la clope


François Massicotte qui est porte-parole pour la semaine sans fumée ! Tu veux vraiment que je ressemble à ça si j’arrête de cloper ? Tu penses vraiment que son humour de matante va m’aider à y arriver ? Mais ils vivent sur quelle planète les concepteurs de pubs du gouvernement ? À combien d’années lumières d’ici ?
Sa tête de con, c’est sur le paquet qu’elle devrait figurer.

T'es pas formé pour ça mec. (Éloge du temps des Fêtes enfin terminé)

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C’est la période de l’année où t’as le summum du pire de la clientèle. Des gens que tu ne vois jamais de janvier en novembre et qui ne savent pas trop quoi acheter. Des gens qui entrent dans ta succursale comme s’ils entraient dans un nouveau monde étrange rempli de mystères. 

Ça t’accapare.
Ça pause des questions inusitées. (Vous avez du vin rouge ?)
Ça gosse.
Ça tète.
Ça glande.
Ça bouche les allées.
Ça s’agglutine à huit ou neuf devant un étalage d’Amarula.
C’est laid.
C’est visqueux.
C’est lourd.
C’est lent.
Ça tache les vêtements et ça ne part pas, même avec du gros savon.
Ça vient en troupeau pour acheter une mini de Grand Marnier et ça chipote pendant des heures à cause du prix.


T’es pas formé pour ça mec, t’es pas formé !


Ça rentre en transe ou en hypnose, va savoir, mais ça se met à fixer des bouteilles avec des grands yeux de merlan frit sans bouger pendant des heures. Et quand tu vas leur demander s’ils ont besoin d’aide, ben merde, c’est comme si tu venais de fucker quelque chose de psychique dans leur état d’anesthésique. Ça leur fait comme une grosse décharge électrique dans l’cul et ça se met à te regarder comme si t’étais la Mort en personne. Ils ne te répondent qu’avec un bref signe de la tête qui veut dire non avant de s’enfuir en courant.


Et ça pue aussi, des fois. Comme ce monsieur très chic, très classe avec son complet cravate et sa serviette en cuir noir, mais qui sentait quand même très fort le caca infecté au typhus. Tellement fort que justement, t’en arrives à te demander si ce n’était pas plutôt le contraire, c’est à dire un caca au typhus qui se serait plutôt muté en monsieur à cravate; parce que je vais te dire, le mec, c’était du féroce comme fumet. C’est où que je peux me trouver un masque à gaz et un lance-flamme pour faire mon service conseil?  


T’es pas formé pour ça mec, t’es pas formé !


T’as l’autre aussi, celui qui « connait les vins » et qui passe 2 heures devant les spécialités à te pauser des questions sur les Margaux, les Pomerol, les Gevrey-Chambertin et qui repart ensuite avec un gros Bottero.


La madame qui te pète une bouteille 2 minutes avant la fermeture à cause de sa sacoche qui est tellement grosse qu’elle doit trimballer son 5 1\2 dedans.


Et puis l’autre encore, celle qui tient absolument à te donner le 85¢ en monnaie sur une facture totalisant 20.85$ T’as une file derrière elle qui s’allonge jusqu’à la frontière mexicaine, mais elle, elle s’en tape. Son trip, c’est de gosser dans son portefeuille pour trouver le 85¢ flush. C’est comme un jeu, mais dans lequel elle y mettrait sa vie. Des fois, sa main tremble parce qu’elle n’est plus toute jeune, mais tu t’abstient de l’aider parce que ce n’est pas très convenable de piocher dans les portefeuilles des mémés accros à la juste équation.
T’attends.
Et c’est long.
Quand enfin elle y arrive, elle flotte de bonheur. C’est la plus belle journée de sa vie. La naissance de son fils ? Ce n’était rien à comparer à la joie d’aligner sur ton comptoir 3 trente sous et un dix cenne.
Mais quand elle ne l’a pas, c’est la dépression nerveuse qui commence là, sur ton comptoir. Elle se voit obliger de sacrifier un 2$, ou pire encore, un billet de 5$. C’est rien de moins que l’effondrement de toute une vie que tu vois défiler dans l’éclat de sa pupille qui s’éteint doucement.


T’es pas formé pour ça mec, t’es pas formé !


T’as ceux de la tribu des Tapassa, qui est une grande communauté englobant toutes les nationalités du monde et qui se trouve en faite à être une branche spécifique des homo-sapiens, mais qui évolue toujours dans le négatif interrogatif. On les reconnaît facilement à leur manière singulière de se présenter.
Tapassa du Gautier ?
Tapassa du Cristal Head ?
Tapassa de l’arak ?


T’as celui que j’ai surnommé « le Chirurgical » parce qu’il te demande toujours un produit très spécifique, genre une boisson artisanale faite à partir d’une couille de grenouille extraite à vif par une nuit de pleine lune sur le plus haut sommet de l’île de Tahaa dans les îles de la Polynésie Française et que c’est très populaire là-bas, qu’il avait goûté ça avec sa femme lors de leur dernier voyage et qu’il ne comprend vraiment pas pourquoi tu n’en vend pas. Il ne se souvient plus du nom du produit et tu lui réponds « C’est sûrement du Tapassa monsieur ». L’autre, il ne comprend même pas ton sens de l’humour hyper sophistiqué mais il est certain que Tapassa, c’est pas ça. Il te demande même de faire une recherche dans l’intranet et tu acceptes pour lui faire plaisir, mais le moteur de recherche du site de la l’entreprise il se met à sentir le brûlé quand t’écris « liqueur de couilles de grenouille extraite à vif » tellement il pédale fort pour trouver kékchose qui ressemble à ça. Tu lui dit que t’as rien trouvé et juste parce qu’il commence à s’énerver et que tu ne veux pas qu’il te pète une crise cardiaque sur ton plancher de vente, juste devant le cut caisse de Appletown et que ce serait une catastrophe pour le reste de ta clientèle qui ne boit justement que du Appletown, tu lui propose de chercher dans Google, des fois que. Mais quand tu Googueulise tout ça, ça t’amène sur des sites étranges où il est question que Hitler était en réalité une femme et que le monde serait contrôlé par des reptiliens à apparence humaine. Tu ne sais vraiment plus quoi faire, mais coup de chance incroyable, tu vois Pete, ton collègue qui sort du back store et tu dis au monsieur d’attendre deux secondes. Tu vas ensuite voir Pete en courant et tu lui dit qu’il y a un monsieur qui est super intéressé par les Champagnes. Forcément, vu que Pete adore parler de Champagne, il se précipite vers le monsieur. Mais juste avant, tu lui dit que tu t’en va bouffer et que tu reviens dans une heure. Bref, tu te pousses et tu laisses le client à Pete. C’est toujours comme ça que je m’en tire avec le Chirurgical.


T’as le petit monsieur Italien avec sa casquette tellement vissée sur sa tête qu’on est certain que sa mère l’a accouché dedans et qu’il s’est développé en dessous pendant les dernières 85 années. Ses doigts sont tout craquelés à force de travailler dans la terre et les cailloux. Il porte inévitablement un manteau par-dessus un veston par-dessus un chandail de laine. Aucune fantaisie dans son habillement. Tout est gris. Même ses yeux. Même son bonheur. Il est au Canada depuis que Mussolini avait chassé sa famille de son village en 1935, mais qui ne parle ni français ni anglais et que les muscles de sa bouche et ses cordes vocales ne savent qu’émettre trois syllabes qu’il hurle avec un filet de bave aux coins des lèvres comme si sa vie en dépendait : « SAM-BU-CAAAAAAAAAAAAAA ! »


Et t’as les autres encore, ceux qui suivent ton charriot rempli de caisses de vin. Tu veux aller à droite, alors ils vont à droite. Tu veux aller à gauche, alors ils vont à gauche. Ils possèdent ce don incroyable de se placer le cul exactement là où tu dois aller. Et t’avances pas. Et ça traine. Et ça gosse. Mais sont toujours là où tu dois placer tes bouteilles. Y sont comme les petits poissons qui suivent les requins pour manger les restes de leur repas. Ou les ti-zoiseaux qui vont picorer les tics et moustiques sur le dos des hippopotames. Y s’nourrissent de ton oxygène. Ils te piquent des pans entiers de ton petit jardin secret. Ils adorent aussi se planter juste à côté de toi quand tu remplis la tablette du bas et que t’es à genoux. T’as alors la tête au niveaux de leur bassin et c’est très dérangeant comme sensation. Surtout si c’est un bassin de mec.


T’es pas formé pour avoir la tête près d’un bassin de mec, t’es pas formé pour ça !

Salle d'attente


Ya rien de plus déprimant que la salle d’attente d’une clinique médicale. Pourquoi ? Parce que tout le monde se tape des gueules de fin du monde. Et puis les chaises sont toujours inconfortables. Et puis il n’y a jamais de café. Et puis ça pue. Et puis les couleurs des murs sont toujours déprimantes, genre vert suicide ou beige dépressif. Fuck, ce n’est plus de la déco, c’est du sadisme ! Comment peux-tu te sentir en confiance quand t’attends ton diagnostic dans une salle où les murs te regardent droit dans les yeux avec du beige partout ? Si tu n’étais pas déjà cancéreux, forcément tu le deviens. Et puis ce n’est pas tout. Il y a toujours ce mec qui attend près de toi, qui gesticule comme un possédé sur sa chaise en plastique en toussant profond. Et qui tousse ! Et qui tousse ! Et qui tousse encore ! Pourquoi il y en a toujours un qui tousse comme ça ? T’auras beau faire le tour des cliniques de la ville, tu n’y échapperas pas. Chaque salle d’attente de toutes les cliniques du monde entier possède son tousseur attitré. Être le tousseur de la salle d’attente, c’est un statut social. Une profession. C’est à se demander s’il n’est pas embauché par l’équipe médicale pour donner à l’endroit une petite touche de réalisme supplémentaire. Un figurant professionnel. Le rôle de sa vie. Il est là pour te dégouter et il le fait bien le salaud ! C’est un maître le mec. T’as l’impression que toute sa carcasse va se déchirer à chaque fois. Ça racle violent par en dedans. Ça te fait un bruit de bête féroce qui souffre en accouchant dans la douleur, mélange de grincement métallique et de couinement de porcelet qu’on égorge. Ça donne froid dans le dos. L’impression que ses poumons vont se décrocher et que tu vas les voir s’écraser sur le plancher. Ça en devient vite insupportable et tu crains pour ta propre survie parce que le mec, forcément, il rejette dans l’air des particules microscopiques de son terrible virus. Ton instinct de survie te dit qu’il faudrait l’abattre sans attendre avant qu’il ne te contamine tout le continent, mais tu ne peux pas vu qu’il y a des lois  maintenant qui protègent les propagateurs de virus mortels (Mario Dumont, ça te dit quelque chose ?) La démocratie, c’est génial, mais faudrait peut-être la redéfinir dans une salle d’attente d’une clinique médicale. Enfin, bref, t’essaies de respirer le moins possible. Mais ce n’est pas facile parce que tous les experts vont te le dire : il faut respirer pour vivre. Alors du coup, tu te bricoles subtilement des filtres de fortune avec ce que tu peux trouver sur toi. Par exemple, (on prend des notes svp !) avec les petits gobelets de carton en forme de cône qui servent pour la distributrice d’eau. Ça t’en prend deux. Demande en même temps deux élastiques à la réception, t’en auras besoin. À l’aide d’une aiguille, tu perces un tout petit trou au bout de la partie pointue de tes gobelets. Tu fais ensuite un trou de chaque côté de la partie la plus ouverte et tu y passes les élastiques. Tu t’en accroches un pour la bouche et l’autre pour le nez. Oui bon, t’auras l’air d’un rhinocéros qui aurait été malade, mais au moins tu seras protégé contre le typhus ou la phtisie ou de tout ce qui se trouve dans ces poumons-là qu’on ne connaît même pas encore le nom de la bête si ça se trouve. Non, non, pas besoin de me remercier. Je fais ça pour l’humanité.

samedi 17 janvier 2015

À n'y rien comprendre.


Au dépanneur près de chez ma mère à Repentigny, une dame qui n’en finit pas de relancer le caissier sur tel ou tel billet de loterie. Ça fait cinq minutes qu’elle est là pour choisir ses putains de billets ou pour valider ceux de la semaine dernière. Ch’sais pas trop. Doit avoir dans la soixantaine avancée, vêtements et allure si typiquement 450 avec, en prime, cette coiffure impossible dont elles sont les seules à porter ici bas. Après je ne sais combien d’autres circonvolutions concernant la pléthore de loteries disponibles, elle finit enfin par arriver au bout de ses achats et s’éloigne de la caisse. Mais c’est pour mieux revenir et demander au jeune caissier cette question que je n’aurais jamais cru entendre de ma vie sortir de la bouche d’une dame comme ça. Voici le petit dialogue qui en a suivit :
-    Heu, monsieur, le journal là… celui que tout le monde parle… 
-       Le Charlie Hebdo ?
-       Oui c’est ça. Vous l’avez ?
-       Non madame, il n’en reste plus.
Et moi de me dire que si je vis vraiment dans un monde comme ça, c’est à dire un monde où les terroristes tuent des caricaturistes et que des madames de Repentigny se mettent à acheter le Charlie Hebdo, c’est que la fin du monde approche vraiment.

jeudi 15 janvier 2015

Questions religieuses

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Je ne sais plus qui a dit : « Le problème n’est pas l’Islam, mais il y un problème dans l’Islam ». Personnellement, je dirais : « Le problème n’est pas les religions, mais il y a un problème dans les religion ». Ça me paraît plus juste.

C’est rarement drôle un chef religieux. T’as pas envie d’inviter un de ces mecs (y a jamais de femmes chefs religieux… t’as pas remarqué ? On a p’t’être un début de réponse ici.) pour te péter la gueule avec du bon vin autour d’une bouffe. Ou alors c’est que t’es maso.

Pour la très vaste majorité des gens qui la pratique, la religion est un frein à l’intelligence. C’est triste à dire, mais c’est comme ça. Je ne dis pas que les gens qui croient et qui pratiquent ne sont pas intelligents ou qu’ils soient cons. Non. Je dis simplement que suivre une doctrine religieuse à la lettre c’est se mettre volontairement des bâtons dans les roues de la raison. Tu peux fonctionner quand même, tu peux quand même être ouvert sur les autres, tu peux quand même avoir un discours cohérent, tu peux quand même découvrir de nouveaux médicaments, tu peux quand même inventer une nouvelle langue, tu peux quand même écrire des livres de philosophie, mais arrive un moment où ton intelligence frappe un mur et t’empêche d’aller plus loin. Par exemple, dès que tu commences à te questionner sur l’origine de la vie ou sur l’étape après la vie. Forcément, tu vas mettre ta religion dans la balance tout en sachant très bien que t’as aucune preuve concrète de la validité du…


Bon, je viens de perdre ma concentration. Je ne sais plus trop où je m’en allais, mais c’était crissement intéressant. J’avais un sujet chaud entre les mains et j’étais déterminé à aller jusqu’au bout. C’est que y a un de mes potes qui vient de m’envoyer cette photo après une discussion où je défendais le féminisme tout en pourfendant la publicité qui utilisait les femmes à gros totons pour vendre des produits sans rapport. Là, ouais, j’avoue, je suis déstabilisé. Cette fille, elle cognerait à ma porte avec ce bikini-là pour me vendre un abonnement au journal La Tour de Garde des témoins de Jéhovah que je ne dirais peut-être pas non tout de suite. Disons que je m’arrangerais pour la faire parler le plus longtemps possible. Même que si ça se trouve, j’accepterais peut-être de la laisser entrer si elle me demandait d’être plus à l’aise pour me parler de la fin du monde. Y a des arguments comme ça (deux ici) qui obligent presque à mettre un frein à l’intelligence. C’est comme ça et on y peut rien. Toute la faiblesse de l’humanité (mâle) se résume dans l’étroitesse de ce bikini. (Ou dans la remarquable proéminence des argumentations partiellement camouflées par ledit bikini, c’est selon). Qu’on se le dise féminines lectrices.

mardi 13 janvier 2015

Pause


Journée de boulot. Pause café. Je suis au St-Hub et j’essaie de  ne pas trop déprimer. Ici, le café est à chier mais l’endroit est confortable.

Comme il me semble loin ce printemps ! Dehors, c’est le Pôle Nord mec. J’ai même croisé trois pingouins dans le parking juste à côté du boulot.

C’est con un pingouin.