lundi 31 janvier 2011

Tu voudrais, mais tu ne peux plus!

Tu voudrais, mais tu ne peux plus.

C’est comme ça que je me sentais l’autre dimanche, pendant ma partie de hockey dominicale. Nous venions de passer un mois sans jouer à cause du temps de Fêtes, nous étions donc tous rouillés. Mais être rouillé à 47 ans et être rouillé à 25 ou à 30 ans, ce n’est pas la même chose.

Ce n’est pas la même rouille.

Leur rouille à eux, ces salauds de jeunes, elle n’a besoin que d’un peu d’huile aux endroits sensibles pour qu’elle disparaisse. Tandis que la mienne, de rouille, t’auras beau mettre de l’huile, de la graisse, de la Vaseline, du gras de canard, il n’y a rien à faire. Les morceaux partent en miettes, rongés par la corrosion du temps.


- Meuuuuh non!

- Mais si! Et je sais de quoi je parle bordel!


En plus, je me relevais à peine d’une grippe qui ma foi, a bien failli me laisser sur le carreau pour le reste de mes jours. Pas possible être grippé comme ça! Tu dors par tranches de 15 minutes et le reste du temps, tu sues comme un cochon ou tu trembles comme une feuille. Un avant-goût de fin du monde condensé dans un simple virus de type H1 quelque chose.

Nous jouions contre les noirs, la meilleure équipe de la ligue. Et je serais même tenté de dire la SEULE équipe de la ligue. Pendant la pratique d’avant-match, nous regardions l’autre équipe et quelque chose de gros nous a frappés. Il manquait Rochon! Le mot s’est ensuite répandu comme une traînée de poudre : «Rochon n’est pas encore arrivé!» Nous regardions l’heure et plus nous approchions du moment où la partie devait débuter, plus on y croyait. «Il ne viendra pas! Ostie, il ne viendra pas!»

Rochon, la terreur incontestée de la ligue, l’homme qui plombe les gardiens de but plus solidement qu’une batterie d’artillerie allait manquer son premier match de la ligue. On avait enfin une chance.


J’étais sur le jeu pour débuter la partie. Avec l’acquisition de Domdom, notre nouveau défenseur, j’ai opté pour commencer les premiers «shifts» à l’avant, question de donner le ton au match comme on dit. J’avais en effet décidé de délaisser la défense pour une période ou deux et de profiter ainsi de l’absence inespérée de Rochon pour me vider les tripes en attaque dès le premier jeu. Ce qui fut fait et je dois dire de belle manière. Pendant environ une minute, je me suis mis à forcer le jeu en échec avant, courant sur le porteur de la balle, l’emprisonnant dans son territoire, récupérant la balle, faisant une passe à un coéquipier, fonçant sur le filet, reprenant le rebond et tenant la balle loin dans leur zone, perdant la balle, mais la reprenant aussitôt, la repoussant loin dans leur limite, courant après, donnant tout ce que j’avais en espérant que ce sacrifice de mes os sur l’autel de la quarantaine allait inspirer mes jeunes coéquipiers.

Ce n’est pas long une minute.

Je veux dire, quand tu es dans les bras d’une belle fille et que ladite belle fille n’est que de passage au Québec, qu’elle retourne chez-elle, de l’autre côté de l’océan dans quelque jours et que tu passeras sans doute le reste de ta vie sans jamais la revoir, une minute, c’est extrêmement court. Tu comptes les jours qui lui restent à passer ici en termes de minutes justement. Alors tu n’en gaspilles aucune et tu t’arranges pour que chacune de ces minutes devienne des petits moments de perfection. Tu respires chaque seconde comme si c’était la dernière et tu ouvres toutes grandes tes narines pour capter la moindre odeur qui émane de son corps. Et une minute avec elle, ça passe en un claquement de doigts.

Mais quand cette même minute se déroule sur une surface de jeu à courir après des jeunes guépards de 25 ans, que t’arrives à contrer leur attaque, que t’arrives même à provoquer quelques chances de marquer, que t’arrives même à les tenir loin dans leur zone, cette minute-là devient interminable. Et quand tu reviens au banc pour effectuer un changement et que tu ressembles soudainement à un type qui revient d’aller nettoyer la cage des fauves du Cirque Barnum et Bailey’s, quand ton ventre fait des vagues de 20 pieds de haut sous ton maillot pour reprendre son souffle, quand tes jambes deviennent de la guenille, quand dans tes mains ton bâton pèse soudainement plus lourd qu’une tonne de briques, là, oui, tu comprends que le temps est tristement relatif et que ces soixante secondes de souffrance là n’ont rien à voir avec les soixante secondes à te perdre dans les cheveux de cette fille qui s’en va dans une semaine.

C’est la relativité du temps, comme le disait si bien le père Albert.


Il n’y avait cependant rien de relatif dans mon état de décomposition avancée qui avait suivi mon premier shift ce dimanche-là. Je venais littéralement de me brûler pour les deux prochaines heures. J’avais stupidement pensé que je pouvais à moi seul donner le ton à la partie. Tout au plus, n’avais-je fait que donner le ton à la première minute du jeu et je n’étais pas sitôt arrivé sur le banc que BANG!, on se fait marquer un but sur un lancer provenant du centre du terrain. Une merde de lancer qui dévie sur environ 345 bâtons et tout autant de tibias pour terminer sa course dans le fond de notre filet.

Deux minutes plus tard RE-BANG! Un autre!


C’était déjà 2-0 pour eux et nous venions à peine de commencer. Frustrant! D’autant plus que Rochon n’était pas là.

Nous nous sommes cependant secoués et nous avons travaillé comme des défoncés pour remonter la pente, marquant trois buts sans réplique pour terminer la première période 3-2. J’ai préparé deux de ces trois buts en y laissant à chaque fois des morceaux de poumons et des lambeaux de muscles qui s’épluchaient comme la peau d’une banane. Deux passes scientifiques (rien de moins) vers mes coéquipiers qui n’ont pas manqué leur chance.

Sans Rochon, cette équipe est toujours forte à cause de St-Fort (la couleuvre insaisissable) et JF Forget, ce petit monstre d’énergie qui a tâté du Junior à sa dernière année de hockey. À eux deux, et même avec une équipe d’unijambistes comme complément, ils seraient encore dans les premiers marqueurs de la ligue. Mais bon, Rochon n’était pas là et nous menions par un but après une période.

On y croyait.


St-Fort et JF Forget! Tu les regardes jouer et tu te dis qu’à leur âge, tu étais un peu comme eux. Ou du moins, tu pouvais courir et récupérer aussi facilement qu’eux. Les jeux qu’ils font, tu les faisais toi aussi. Tu les fais encore, remarque, mais c’est beaucoup plus lent et une fois sur deux, tu te fais contrer par deux joueurs plus jeunes et plus rapides que toi.

Tu voudrais bien être comme eux toi aussi, courir aussi vite, récupérer aussi facilement, mais tu ne peux plus. Tu ne le peux tout simplement plus! C’est juste une question d’incapacité physique. T’as moins de masse musculaire qu’eux. T’as moins de souffle qu’eux. Tu récupères moins vite qu’eux et surtout, t’as près de 20 ans de plus qu’eux. Tu voudrais de toutes tes forces que tu n’y arriverais même pas. C’est l’implacable réalité du temps qui passe et t’auras beau avoir la meilleure volonté du monde, tu ne peux plus physiquement te mesurer à eux sur un marathon de deux heures. Alors tu dois compenser dans ton jeu, économiser tes énergies, calculer tes pas, compter tes déplacements, faire des passes à défaut de monter la balle d’un bout à l’autre et te tenir près du filet en comptant sur ton habileté qui ne demande pas trop d’effort pour la mettre dedans «à bout portant».

Tu deviens soudainement un tricheur sympathique. Tu triches en effet contre le temps. Tu t’adaptes à ton handicap. Tu tentes de bidouiller je ne sais quel raccord dans ta mécanique interne pour arriver à te donner un peu de jus de plus, un peu de force de plus, un peu de kilométrage en plus. Tu triches, mais c’est une tricherie acceptable. Voire inévitable.

Tu deviens une sorte de snipper rapproché, un «garbage collector» qui n’est dangereux que dans un rayon de 20 pieds autour du filet adverse. Et encore! Il te faut dégainer rapidement quand la balle arrive sur ta palette. Avant, tu dégainais à la vitesse de la lumière et ton «shot» avait la précision d’un laser. Mais aujourd’hui, quand t’arrives même plus à récupérer entre deux shifts et que ton corps pompe l’oxygène et qu’il n’y a rien qui rentre dans tes poumons tellement t’es crevé, ton bâton pèse lourd et ton cerveau met une fraction de seconde de plus à réagir. Alors forcément, tu dégaines moins vite et tu rates des buts que tu n’aurais jamais ratés à l’époque. Ton temps de réaction est une miette plus lent et c’est vraiment ce qui est le plus frustrant.


À un moment par exemple, la balle revient dans notre zone et je suis le premier à la récupérer. Je vois arriver sur moi un adversaire qui fonce comme un malade, mais j’ai tout mon temps pour faire un jeu et l’idée c’est de le laisser se rapprocher le plus possible de manière à le coller sur moi et d’en profiter du même coup pour faire la passe à un coéquipier. C’est un jeu que je fais tout le temps et qui marche toujours. J’arriverais à le faire avec un bras attaché dans le dos. Un jeu de routine. Mais ce dimanche là, allez savoir pourquoi, j’ai figé au moment précis où je devais effectuer la passe. Non pas que j’ai raté ma passe, non! Mais j’ai figé! Comme si mon cerveau venait de se déconnecter et ne pouvait plus transmettre la moindre information à mes mains. J’étais pendant un court instant complètement cimenté sur le jeu, les deux pieds dans le béton et la tête dans la mélasse. Un court-circuit aussi improbable qu’instantané.

Il y a une explication pour ce genre de non-réaction. Ça arrivait souvent aux pilotes de F1 lorsqu’ils étaient déshydratés. C’est pourquoi maintenant on leur fait boire des liquides énergisants pendant le déroulement de la course. Dans cet état, le cerveau donne ses ordres, mais les membres du corps ne répondent plus et c’est souvent pour ça que les pilotes tapaient le mur. Ça m’est arrivé l’autre dimanche et c’est paniquant. J’étais vidé.

On a perdu finalement parce qu’on avait oublié qu’en plus d’avoir les trois meilleurs joueurs d’avant, ils ont aussi un excellent gardien de but.


***


Aujourd’hui, même chose. Nous affrontions encore les noirs et même si, cette fois, c’était JF Forget qui manquait et que j’étais à peu près «correct» au niveau forme physique, on s’est fait littéralement laver. Pourtant, nous avions bien commencé et nous répliquions après chaque but. Mais c’était oublier que nous avons dans notre équipe le pire gardien de but de l’histoire contemporaine des gardiens de but et qu’il a choisi ce soir pour jouer sa pire partie de toute l’histoire contemporaine des parties de hockey. Des ballons de plage, des bulles de savon, de minous de pissenlits, des escargots, des lombrics, il était d’une générosité extrême ce soir et il laissait tout passer. Moi qui suis défenseur et dont le job est justement de défendre mon gardien de but, j’ai le corps littéralement couvert de bleus à force d’avoir bloqué des balles de caoutchouc. J’en ai reçu une dans la gorge, une autre dans le ventre, deux sur les cuisses. Mais j’ai été plus chanceux que mon pote Franck qui a reçu un plomb de Rochon sur la couille gauche. (Aïe!!!) Tout ça pour que notre gardien de but humaniste et chrétien devant l’éternel en laisse rentrer 6 en 12 lancers en première période et près de 20 pendant toute la partie sur 45 lancers.

On frise ici la moyenne de .500. Ce qui veut dire qu’on placerait un gros «X» en bois devant le filet qu’on aurait à peu près autant de chance.

À un moment, je suis venu à deux doigts de l’empaler avec mon bâton et de lui péter la mâchoire à coups de talon. (Avant de le passer ensuite au hachoir et d’en faire des boulettes de goalie-burger que j’aurais fait griller très lentement à feu doux). Mais comme je suis un joueur d’équipe et que j’ai à coeur la solidarité du groupe, je me suis contenté de me rendre au vestiaire pour péter discrètement son cellulaire dans sa poche de blouson et de pisser dans son sac de sport.

Câlisse! On ne demande pas grand-chose de notre gardien de but! On aimerait juste qu’il soit capable de nous donner un petit coup de main des fois. Genre arrêter une balle sur quatre. Juste ça! C’est pas trop demander ciboire! (Raymondo!!! L’an prochain, arrange-toi pour que je joue pour ton équipe. Ce sont les gardiens qui choisiront les joueurs. Ne m’abandonne pas!!!!)

Dit comme ça, c’est drôle, mais quand tu joues, ça devient extrêmement frustrant. Tu dois changer ton jeu parce que tu sais que ton ostie de gardien n’arrêtera rien ce soir.


- Tiens! Un autre but!


Tu voudrais appuyer l’attaque, mais tu t’y refuses de peur de laisser la bouche de métro derrière toi sans surveillance.

Je me sentais vraiment comme ça ce soir. Seul à la défense pour protéger une porte d’entrée grande comme trois terrains de foot.

Et St-Fort! Putain quel joueur! Cette couleuvre insaisissable qui n’arrêtait pas d’attaquer et d’attaquer et d’attaquer. Ce soir, il était en feu et il doit avoir à peu près 10 buts à lui seul. Dom-dom, qui est un mec avec beaucoup d’orgueil et qui prend beaucoup de place à la défense avait décidé pendant la partie de s’occuper personnellement de St-Fort. Mais peine perdue mon vieux. Dom-dom s’est fait passer comme tout le monde et de belle manière. À gauche, à droite, à gauche encore, hop, hop, hop, et le voilà-t-y pas que St-Fort déborde Dom-dom et qu’il se retrouve devant notre filet désert. (Parce que notre gardien de but ce soir, c’était ça. Un désert aride.) Bing! But.

Bing! Encore un but.

Bing! En voilà un autre.

Vous pensez que c’est terminé? Bing! Un autre. Bing! Bing! Bing! En voici trois autres. Des mains comme ça mon ami, tu les clones pour la science parce que je connais des chirurgiens qui en auraient bien besoin.


- Tu connais des chirurgiens toi?

- Non, c’était juste pour l’image.

- Ah, d’accord. Je me disais bien aussi.



Mon hommage à ces enfoirés de surdoués.

Lui, c’est JF Forget effectuant ses exercices d’assouplissement avant une partie. Observez attentivement son oeil de tueur. Il y a dans cette pupille ce je ne sais quoi qui confine à l’immortalité et à la jeunesse éternelle.

Un féroce prédateur de gardiens de but.

Jeune câlisse!

Infatigable et doué. Il possède de bonnes mains, il court comme un guépard, il peut plomber presque aussi solidement que Rochon et même s’il a brossé la veille, il marquera ses 6 ou 7 buts par partie. C’est généralement comme ça que ça fonctionne quand t’es dans la vingtaine et que t’es venu à deux doigts de faire carrière professionnelle au hockey.

Lui, c’est Franz St-Fort, la couleuvre insaisissable. Le seul au monde qui peut me passer la balle entre les jambes et la reprendre facilement derrière moi sans que l’envie de lui couper la tête me prenne. Et vous savez pourquoi? Parce que c’est toujours fait avec une adresse à couper le souffle. On l’entend presque s’excuser quand il te déjoue. Des mains magiques et t’as beau jouer l’homme contre lui, il trouvera une manière de te faire passer pour un con. Et tout ça se fait en douceur, presque au ralenti.

- Prenez une grande respiration monsieur le défenseur, ça ne fera pas mal.

Généreux, il lui arrive de travailler pour faire marquer un de ses coéquipiers plus médiocre que les autres simplement pour lui donner l’occasion de participer un tout petit peu à ses massacres dominicaux.

Lui, c’est Rochon et c’est pour ça que je le garde pour la fin. Vous ne trouvez pas qu’il a un je ne sais quoi de gardien de camp de concentration nazi? En tout cas, c’est exactement comme ça que Raymondo le voit. C’est le plus vieux de son équipe, mais sa trentaine est largement compensée par la vingtaine combinée de JF Forget et de St-Fort qui ne cessent de l’alimenter. Et quand il est abondamment alimenté, il déploie avec une efficacité meurtrière son boulet de canon. T’as intérêt à avoir de bonnes protections si tu t’avises de vouloir bloquer un de ses plombs. (Demandez à Franck ce soir. À l’heure qu’il est, il doit être encore au gymnase en train de chercher désespérément sa couille gauche. Il ne la retrouvera jamais. Elle fut atomisée. Tout ce qu’il arrivera à trouver c’est la forme de sa couille imprimée en négatif sur l’un des murs, un peu comme ces victimes d’Hiroshima qui se trouvaient tout près du centre de la déflagration.) Non mais regardez-moi ce tueur! Il manque juste la montagne de cadavres de gardiens de but derrière lui pour que la photo soit 100% représentative de sa personnalité. Raymondo, quand il a acheté ses nouvelles épaulières, il m’a dit qu’il les a fait rembourrer avec de «l’anti Rochon» dedans.

Pauvre Raymondo! Son anti-Rochon ne vaut pas de la marde.

C'était probablement fait en Chine.

vendredi 28 janvier 2011

Une dernière pour la route.

Je reviens à Bruegel. Cette toile est encore plus explicite. Sur la première glace, des joueurs de curling. Sur la seconde, des joueurs de hockey. L’année: 1565.

Fascinant.


Il existe une atmosphère très prenante dans les toiles d’hiver de l’école flamande. Je ne sais pas si c’est à cause de notre côté nordique et que ces scènes viennent nous chercher jusque dans la glace de notre âme, mais personnellement, je peux rester de longues minutes à les contempler sans me lasser. Surtout celles de Bruegel.


Je ne sais pas pour vous, mais moi, j’arrive même jusqu’à sentir l’odeur de la neige. Le personnage central de cette toile par exemple, c’est l’hiver. Les êtres humains sont figuratifs tout comme le sont les arbres, les maisons et les corbeaux. Ils ne sont que des détails. Pas plus pas moins importants.

Quelque chose détonne dans le rendu, sans qu’on puisse véritablement arriver à mettre le doigt dessus. Regardez les chiens par exemple. Ils ont un aspect un peu cauchemardesque. Les chasseurs ne sont que des ombres inquiétantes qu’on ne peut identifier clairement. Ils passent devant nous comme des ombres. La lumière a aussi quelque chose d’oppressant. Ce ciel ni bleu ni gris, mais plutôt dans des teintes verdâtres qui recoupent les surfaces gelées.

Je me plante peut-être, mais on sent encore l’influence de la peinture médiévale même si nous sommes à la fin de la Renaissance. Notamment dans les paysages et de l’architecture.


Pensez à Bruegel et remerciez le ciel que ce mec eut la bonne idée de peindre ça. Ça ne devait pas être facile d’être peintre à une époque où les services d’assistance sociale n’existaient pas. C’est grâce à des fous comme lui que nous avons aujourd’hui une petite idée ce qu’étaient les us et coutumes de nos ancêtres.

Qui sait, dans 500 ans d’ici, peut-être qu’un anonyme philosophera comme moi sur mon Didier Pitre 1885-1934 sur une réseau virtuel futuriste.

La soirée du hockey en 1565

Radio Beatles ne joue que du Beatles 24h sur 24. Radio Rolling Stones ne joue que du Rolling Stones. Même chose pour radio Dylan, radio Springsteen, radio Bach, radio Chopin, radio Mozart... le net me permet de syntoniser tout ce que je veux quand je veux et pour la durée que je veux.

C’est gratuit.

Comme en ce moment où j’écris ces petites choses en écoutant Chopin sur le bien nommé «radio Chopin».

Que du Chopin.

Hier en dessinant mon Rocket Manga, ça s’est fait sur un poste spécialisé sur le jazz des années ’50 et ’60. Que du Jazz de l’âge d’or.

Le Didier Pitre s’est fait sur Radio Beatles.

J’ai préparé ma bouffe de ce soir en écoutant radio Rolling Stones.

Deux clics et j’ai la musique que je veux pour la durée que je veux. Il est loin le temps des disques vinyles et des pick-up portatifs.

Je ne cesse d’être fasciné par Internet. On trouve tout ce que qu’on veut.

Tenez, par exemple, parlant de cinéma avec un jeune pote dernièrement, je lui disais combien il était plus efficace de suggérer la scène de meurtre que de la montrer crument comme les réalisateurs modernes le font trop souvent. Cherchant un exemple pour appuyer mon propos, j’ouvre mon laptop et je vais sur youtube. J’écris Hitchcock Frenzy et je lui trouve cette scène d’anthologie en trois secondes. http://www.youtube.com/watch?v=qPKBV5QPzP8

Boom! Voilà! Tout est dit.


Parlant des origines du hockey cet après-midi avec É..., je lui parle des vieilles peintures Flamandes où l’on voit sur la glace des joueurs de curling et des joueurs de hockey. Des trucs qui datent du 16è et 17è siècle. Ne me croyait pas. J’ouvre mon laptop et bang! Je lui balance ces quatre toiles à la gueule.




Prenez la première peinture du haut. Élargissez l’image et observez les personnages en bas à gauche. Vous allez voir le skipper en pantalon rouge au milieu d’un groupe de 4 personnes et qui s’apprête à lancer la pierre sur la glace. Juste un peu plus haut, vous trouverez trois autres pierres alignées observées par deux personnages.

Ils jouent au curling tabarnak!!! En 1565!!!

Mais ce n’est pas tout. Il y a deux corbeaux sur l’arbre en avant plan. Regardez le personnage qui se trouve juste en haut du corbeau de gauche. Regardez-le! Il tient ce qui ressemble drôlement à un bâton de hockey. Mais plus incroyable encore, le peintre l’a représenté au moment précis où il s’apprête à «slaper».

Le peintre est Bruegel et la toile date de1565!!!

Quelle année encore?

1565!!!

Une coïncidence?

Pas sûr.

On retrouve les mêmes bâtons sur les trois autres toiles. Et ces oeuvres sont de 4 peintres Flamands différents et vont de 1565 à 1650.

Ce n’est peut-être pas le hockey comme on le connaît aujourd’hui, mais ça s’en rapproche drôlement.


Enfin bref, tout ça pour dire que j’adore internet et qu’à une autre époque, le type à qui je parlais cinéma ou l’autre à qui je parlais peinture auraient été obligé de me croire sur parole sans que je puisse leur montrer dans la minutes suivante les preuves de ce que j’avançais.

Je doute que ceux qui sont nés avec cet outil l’apprécie autant que ceux qui sont nés à l’époque de la télé noir et blanc et des téléphones à roulette.

C’est tout ce que je voulais dire.

Enfin, je crois.

mercredi 26 janvier 2011

Rocket Manga

Poursuivons dans la peinture puisque depuis que je suis devenu peintre contemporain, y a que ça qui m’allume.

Je viens de terminer une toile dont je peux dire sans pudeur aucune que j’en suis pas mal fier. En gros, j’ai voulu me taper une célèbre photo de Maurice Richard comme mon Didier Pitre de la dernière fois. Parce que moi tu vois, je n’ai pas de technique avec un pinceau et je dois ramer fort pour rendre sur le tableau ce que j’ai en tête. Je gosse plus que je peins. Alors comme pour Didier, je me suis dit que je ne me casserai pas le cul avec les détails et que j’allais y aller pour l’effet, l’ambiance, l’humeur et puis fuck le reste comme on dit dans les chaumières de St-Zénon. J’allais juste m’amuser. De toute manière, c’est sans doute la seule manière de faire.

Qu’en dites-vous dans la salle?

J’ai eu la bonne idée de prendre quelques photos pendant la création de l’oeuvre et une finale après avoir l’avoir terminé.

Faut savoir que toutes mes photos sont floues et ne me demandez pas pourquoi. C’est comme ça et on n’en reparle plus.

Voici donc la première alors que je venais de remettre du blanc sur les patins de Maurice pour les refaire parce qu’ils étaient totalement à chier.

Pas évident de faire des pieds. J’avais oublié d’en parler la dernière fois quand je dissertais philosophiquement sur les nez et les mains.

Vous noterez que le maillot du Rocket n’est pas terminé sur cette photo. C’est que comme la cerise sur le gâteau, je me gardais le logo pour la fin. Et en plus, c’est le logo des années ’50, celui que je préfère dessiner.

Voici un détail. Notez la stylisation remarquable du visage de Maurice. Il y a quelque chose de la BD manga Japonaise dans mon coup de pinceau vous ne trouvez pas? Je ne sais pas comment je m’y suis pris, mais je ne déteste pas du tout. Au contraire, je trouve ça chouette. J’ai tracé son visage d’un seul coup, à mon grand étonnement. Par contre, j’ai un peu plus ramé pour celui du gardien de but. Il ne se ressemble pas du tout, mais je m’en tape comme de ma première paire de bottes. L’idée c’était de montrer les deux éclopés après une furieuse guerre sur la glace. Henry s’était mangé une rondelle dans le visage pendant cette partie et en était resté avec un oeil au beurre noir. C’est la fameuse partie où Maurice s’était fait mettre KO mais était revenu à la fin du match pour marquer le but gagnant. Un but de légende dont il n’a gardé aucun souvenir tant il était amoché. (J’ai déjà parlé de cette photo dans ce blog il y a des mois de ça.)

Le même détail, mais en plan un peu plus reculé et après avoir gossé sur le sigle. J’aime mon sigle. C’est un beau sigle comme je faisais sans relâche dans ma classe de 5e pendant que madame Bernèche expliquait des trucs en rapport avec le français ou les maths, mais qui n’étaient pas intéressants du tout.

Voyez les mains comment je ne me suis pas fait chier du tout. Quelque lignes grossièrement suggérées et hop! On passe à autre chose. Laissons les aveugles dire que le borgne est roi. Faut pas se prendre pour ce que l’on n’est pas.

Je n’ai pas respecté l’aspect des maillots de l’époque. Surtout pour celui des Bruins. En 1952, au niveau des épaules, il n’y avait pas de ligne blanche qui ceinturait la bande jaune. Je l’ai rajouté dans le simple but de donner une continuité avec les bandes blanches des coudes et de la taille. Pour les deux bandes rouges à la taille du Rocket, je ne suis pas certain. Il se peut qu’elles fussent rouge et bleue avec un espace blanc au milieu. Mais je me suis fié aux bandes de couleur rouge sur les jambes. Je me suis dit que ça devait être la même chose pour la taille. Ma photorepère était en noir et blanc et je devais deviner. Remarquez, j’aurais pu faire une rapide recherche sur le Net, mais comme je suis un peintre contemporain, je me suis laissé guider par mon instinct.

J’ai laissé des coulisses de rouges sur les épaules de Maurice suggérant (mais non signifiant) le sang de sa blessure. Ça fait un pont avec le jaune dégoulinant de gardien de but. Ça peut vouloir dire aussi une symbolique de sang et de sueur perlant sur les deux guerriers. Comme ça peut aussi ne rien dire du tout. Une cocasserie graphique de l’artiste. Et Dieu sait comment il peut se montrer cocasse parfois, surtout lors des soupers de boulot quand il se met à vomir partout après avoir passé la soirée à demander de coucher à toutes ses collègues. ((Mais non maman! Je déconne! (Il faut que je spécifie parce que ma mère qui est une habituée de ce blogue croit dur comme fer tout ce que je raconte ici. Par exemple, elle croyait que j’avais vraiment été diner aux chandelles avec Ingrid Bétancourt. Remarquez, j’avais une amie qui croyait que j’étais vraiment sorti avec la chanteuse des Pretenders quand j’avais déliré sur ce sujet.)) Bon, qu’est-ce que je disais déjà?

Passons à la photo suivante si vous le voulez bien.

Suivez le guide et faites attention à la marche.

Cette dernière photo montre la chose à peu près terminée. (Manque ma célèbre signature.) Elle montre aussi une partie de mon salon dans lequel j’ai accouché de cette incomparable toile. Je ne sais pas pourquoi je ne travaille pas dans le sous-sol. J’ai toute la place voulue, mais je m’obstine à rester en haut pour torcher mes toiles. Il doit y avoir une explication logique à la chose, mais je ne la trouve pas.

Elle fait 40 X 60, ce qui est assez impressionnant quand on l’a en face de sa gueule. Même si j’aime le résultat final, j’ai complètement passé à côté de ce que je voulais faire. Je voulais me refaire une manière de Didier Pitre contemporain. Mais je me suis laissé aller à vouloir rendre reconnaissable le visage du Rocket et du coup, le reste a suivi. C’est extrêmement difficile de déconstruire son coup de crayon, même avec un pinceau. Il faut aller contre son cerveau qui ne cesse de te dire «mais non, pas comme ça!!». Comme quoi mon vieux, tu n’es pas aussi libre que tu penses.

Qu’est-ce que je disais déjà l’autre jour?

«La pire censure est celle que nous nous imposons».

Oui, mais, bon, ce n’est quand même pas si mal. La prochaine fois je vais faire un Georges Vézina comme vous n’en avez jamais vu. Sur 5 pieds de haut, ça risque de torcher grave.


Bonne nuit les amis.

Des pubs de bière qui datent de 500 ans.

... (4 paragraphes censurés)...



N’empêche, et juste pour me contredire, j’ai été fasciné par l’histoire de Christine de Pizan. (Ou Pisan... les deux variantes se croisent sur les sites d’histoire)


Vous saviez qu’elle fut la première écrivaine de l’histoire à vivre de sa plume? On parle ici d’une femme qui est morte il y a plus de 500 ans! Elle écrivait à une époque où le passe-temps préféré des mecs était justement de faire rôtir les femmes qui n’étaient pas comme les autres. Faut le faire quand même!

Mais ce n’est pas tout. Dans ses écrits, elle prônait une certaine forme d’émancipation de la femme. «Elle a été impliquée dans la première querelle littéraire française que certains considèrent comme un manifeste, sous une forme primitive, du mouvement féministe.» (Wikipédia)

On se demande bien ce qu’elle penserait des pubs de bière d’aujourd’hui. Ce qui me fait dire que les concepteurs et les amateurs de ces publicités possèdent un cerveau retardé d’au moins 500 ans.

Surtout ceux de Coors light.

dimanche 23 janvier 2011

Une dernière soirée sur ce continent.

Je terminais à 19h30 et je venais de rater la première période du match des Canadiens. Débarquant de la voiture, je vois une ombre surgissant dans la nuit naissante et qui me dit avec un fort accent anglais «Ah, bonjooour».

C’était mon Australien de gendre qui arrivait du dépanneur avec de la bière. Ça tombait bien, j’arrivais moi même du boulot avec de la pizza. Et comme il restait encore deux périodes à regarder, tout était parfait pour la combinaison culturelle masculine de tout ça, à savoir : bières, pizza et hockey.

Ce qu’on a fait comme des grands pour sa dernière soirée sur ce continent.

samedi 22 janvier 2011

Au terminus par un soir de janvier.

Au terminus d’autobus par un samedi soir de janvier, des gens en partance pour New York. Dans le lot des voyageurs en attente, ma fille, son copain, sa mère et moi. Des quatre, seule ma fille traversera la porte qui mène à l’autobus. Le lendemain, elle s’envolera de Kennedy Airport pour se rendre à Beijing puis pour l’Australie.

Embrassades, câlins. Un dernier contrôle de billet, un dernier sourire, un dernier signe de la main et elle s’engouffre dans l’autobus.

Sur le quai, nous sommes trois à la regarder s’effacer. Le copain la retrouvera dans quelques heures. Pour une question de billet d’avion que je n’ai pas trop compris, il partira sur un autre vol à partir d’un autre aéroport. D’ici là, il dormira chez moi.

Mais sa mère et moi, nous devrons attendre encore quelque mois.

Rester sur le quai jusqu’au printemps ne donnera rien. Il nous faut tourner le dos à regret et reprendre le train-train de nos vies, vide d’elle une fois de plus.

Ce n’est pas un drame. Au contraire, c’est une belle chose. Pouvoir toucher le bout du monde quand on a encore 20 ans, c’est fantastique. Il faut qu’elle en profite, qu’elle se délecte de tous les parfums enivrants de la liberté avant que, justement, le train-train de la vie ne la rattrape à son tour.

vendredi 21 janvier 2011

Matin de janvier avec un café.

«La pire censure est celle que nous nous imposons.»

Il me semble qu’une phrase comme celle-là commence bien un texte. Mais au fait, qui a dit ça? Après une rapide recherche sur Google en collant cette phrase, je n’ai rien trouvé.

Est-ce donc que je suis le premier à le dire?

De ces réflexions le matin, en me levant.


***


Une cliente l’autre soir. Devait avoir pas loin de 70 ans. Une dame qui, de toute évidence et malgré son âge, pratiquait encore le plus vieux métier du monde. Elle était refaite de la tête aux pieds avec une exagération délirante au niveau du buste. Tristement pathétique. Elle avait un tatouage artisanal sur le revers de la main, entre le pouce et l’index. De ceux qui se font avec un stylo à bille. Elle était accompagnée d’un petit chien très laid à la «Paris Hilton» qu’elle a déposé sur le comptoir pour payer sa bouteille de rhum. Le petit chien tremblait. Elle était déjà pas mal défoncée et s’exprimait avec difficulté. Quand elle parlait, tout le monde se détournait tant le malaise qu’elle créait était lourd. Elle parlait encore toute seule lorsqu’elle a quitté l’endroit. Et le petit chien, dans ses bras, tremblait toujours.


***


Ils annoncent -21 pour dimanche. Je crois que c’est la première fois de l’hiver que le mercure tombera aussi bas dans l’échelle de la morve qui coule. En quelque part, nous sommes chanceux. Pas trop de neige, pas trop froid, jusqu’à maintenant, c’est un hiver assez supportable.

Encore trop long cependant.


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J’ai acheté l’autre jour un camembert au lait cru. Il repose sur le dessus de mon frigo depuis 5 jours. Il commence à être «bien fait» comme on dit. Hier soir par exemple, je l’ai vu bouger. Et ce matin, il a commencé à marcher. Je m’attends à ce qu’il prononce ses premiers mots dans les prochains jours.


***


Pour ceux qui croient encore que nous vivons dans une démocratie au Canada, je vous invite à lire l’ouvrage des journalistes André Cédilot et André Noël «Mafia inc» aux éditions de l’Homme. Vous aurez une toute autre image de ce beau grand pays. Vous verrez entre autre comment le gouvernement de Jean Chrétien a protégé les trafiquant de drogue de la Mafia sicilienne en modifiant la loi sur les peines d’emprisonnement. Vous apprendrez aussi que le GRC avait avisé Jean Chrétien à l’effet que son bon ami, monsieur Gagliano, avait des fréquentations des plus douteuses. Ce qui n’a pas empêché ce même Jean Chrétien de nommer son bon ami ministre des travaux publics. Vous apprendrez comment la Mafia est derrière à peu près tout ce qui fait de l’argent au pays. Vos trottoirs, vos routes, vos développements immobiliers, vos syndicats, vos patronats, vos agences de sécurité, vos partis politiques, vos déchets domestiques, vos infrastructures récréatifs... vous apprendrez ainsi pourquoi nous sommes autant endetté et surtout, pourquoi le Parti Libéral de monsieur Charest ne fera jamais une enquête sur l’infiltration du crime organisé dans la société québécoise.

C’est carrément terrifiant.

mardi 18 janvier 2011

The tree of life.

Oh-My-God!

Allez voir ce clip. http://www.imdb.com/video/imdb/vi612735001/

Terrence Malick va encore nous en mettre plein la vue et plein la tête avec son prochain film.

Suite du précédent message...

Ben merde!!! J'avais déjà posté ce tableau au mois de décembre! Ça ne fait même pas un mois!!!
Je ne m'en souvenais même pas!
- Docteur Dang? Vous êtes occupée?
- C'est encore pour votre coude?
- Non, ma mémoire. Je crois qu'elle est en train de flancher. Z'auriez pas un peu de cortisone pour le cerveau?

Narcissisme et art contemporain. (Pas encore!!)

Puisque nous en sommes au volet «Peinture» depuis quelques jours sur ce blogue, pourquoi ne pas continuer en vous proposant une autre oeuvre du Grand Maître que je suis.

Vous ne pourrez pas dire ensuite qu’il n’y a pas de culture sur ce site.

J’ai accouché de cette toile l’été dernier au chalet. Elle n’a pas de titre, mais pourrait s’appeler quelque chose comme «L’Empereur et moi, on se fait drôlement chier par un triste dimanche après-midi.» (La longueur d’un titre a toute son importance en art. Je ne sais pas laquelle, mais c’est comme ça.)

Grosso modo, je me suis drôlement amusé à peindre une case de BD format géant en n’utilisant que le noir et l’ocre. (L’ocre : couleur incontournable dans l’art contemporain. T’as pas d’ocre, t’as pas de succès. Moi, j’ai de l’ocre à plus savoir où en chier. Demandez-moi n’importe quoi, je vous répondrai «Ocre!». Fin de la parenthèse sinon on va y passer toute la soirée.) Le blanc n’est que la toile laissée vierge. Le style un peu châtié est volontaire par le fait que je ne voulais pas me faire chier avec le bizounage interminable qu’aurait exigé le travail des détails. (encore le mot «chier»!!?? Les censeurs ne seront pas contents. Je vais tout de même tenter de les convaincre de ne rien changer à mon texte. Ça sera dur, mais tant pis! La liberté d’expression, ça n’a pas de prix.) C’est tellement débandant de faire des détails! J’ai renoncé à tout ça avec l’âge et ma perte des cheveux. C’est de la paresse pleinement assumée comme on dit dans les chaumières de Ripon (en Outaouais). Et puis je n’ai aucune criss de technique en peinture, donc je dois faire avec mes maigres moyens de dessinateur moyen-pas-pire. Et puis quoi, maintenant quand je me lance sur une toile, ce n’est plus que pour m’amuser et prendre mon pied. Terminé cette époque où je tentais d’être ce peintre que je ne suis pas. J’assume ma «non-technique» et je m’amuse.

Anyway, le plus important dans ce tableau n’est pas autant le dessin que la petite blague qui en ressort.

Parce que moi, et si vous voulez tout savoir, je la trouve très drôle cette blague nom d’un chien!

Riez donc tabarnak!


Si vous ne l’avez pas reconnu, le type à gauche de la toile c’est Napoléon. Et puis celui à droite, c’est moi. Ou du moins, une représentation symbolique de moi.

J’adore me dessiner. Je suis mon sujet de prédilection. D’aucuns diraient que c’est du narcissisme. C’est p’t’être un peu vrai dirait le père Freud. Mais p’t’être pas, dirait son pote Jung. Tout dépend de quel angle on aborde la chose. En littérature par exemple, personne n’oserait accuser de narcissique un écrivain qui écrit au «Je». Alors pourquoi serais-je plus narcissique qu’un écrivain en dessinant moi-même au «Je»?

Je vous le demande braves gens!

Cogitez là-dessus avant de vous coucher ce soir et revenez-moi demain avec un rapport de trois pages avec simple interligne. Je vous questionnerai sur vos réflexions lors du prochain examen de fin d’étape. Ça comptera pour 10 points sur votre note globale.


Qu’est-ce que je voulais dire encore? Merde, j’ai perdu le fil de mes pensées.

Faudrait parler moins dans le fond de la classe! Ça me perturbe!

Bon. Si c’est comme ça, je vais me coucher. Vous ferez moins les rigolos lors de l’examen.

(J'ai le curieux pressentiment d'avoir déjà montré ce tableau dans ce blogue...)