mardi 26 juin 2012

Grève sociale


Jour de la marmotte. Je me lève, prend mon café et je vais travailler. J’avoue que c’était mieux quand j’étais au syndicat. Je faisais mes 50 heures mais au moins, il n’y avait pas une seule journée qui se ressemblait. Je pouvais terminer à 22h mais je n’avais pas besoin de commencer à 8h. 
Pourquoi ne pas retourner au syndicat alors? 
Pas tout de suite. Je laisse aller un peu. Ils veulent aller chercher un vote de grève sociale, les petits rigolos. T’as même pas le quart des membres qui votent pour une élection. T’as toute la région de Québec (des collègues) qui chie sur la tête des carrés rouges, sur Khadir le terroriste, sur les anarchistes de Montréal. Va donc ensuite les convaincre de voter pour une grève sociale! Il fallait d’abord donner des formations syndicales, créer une véritable mobilisation. On veut mettre la charrue devant les boeufs. 
Anyway, je m’en vais travailler. 

Rommel sous ma fenêtre


Des travaux sur ma rue depuis des mois. Même pas besoin de réveil matin. À 7h pile, chaque matin, ça se met à en branle dans un boucan d’enfer. Le pire ce sont les pelles mécaniques. Quand elles se déplacent, leurs chenilles métalliques grincent comme ce  n’est pas possible de grincer. On dirait une division de Panzer pendant le blitzkrieg. Pas de blague, c’est Rommel qui dirige les travaux. 

samedi 23 juin 2012

Science-fiction?


J’ai lu un titre de journal sans aller plus loin. Je veux dire que je ne me suis attardé  qu’au titre. Je crois que c’était dans La Presse. Ça disait à peu près ceci «Le niveau des océans monte plus rapidement que prévu» 
C’est le genre de nouvelle qui te ramène à ces vieux films de science-fiction apocalyptiques des années ’60 et ’70. Vous savez, ces films où l’on imaginait la fin du monde ? On y pointait tantôt la surpopulation (Soleil vert), tantôt le dérapage de la science (The last beach) ou encore l’incontournable catastrophe nucléaire (la planète des singes). Ce genre de film était très en vogue à la fin des années ’60. 
Dans Soleil vert, sans doute l’un des plus réussit dans le genre, je me souviens que ce qui m’avait le plus troublé, fut la quasi-indifférence des personnages face à leur quotidien cauchemardesque. Seul Sol Roth, le personnage interprété par Edward G Robinson, jetait un regard d’abattement sur ce monde devenu. Normal, c’était un vieillard et il avait été témoin de la chute. Il avait connu «l’avant». Le film se déroulait dans un avenir rapproché et enfant, j’avais calculé que Roth était né à peu près en même temps que moi. Un peu comme le personnage de Michael Cain dans «Children of man», autre film parano catastrophique, mais tout récent. 
Quand je lis des titres comme «Le niveau des océans monte plus rapidement que prévu», je me sens vraiment comme un Sol Roth contemporain. Ça me déprime grave. 

vendredi 15 juin 2012

Psycho Trailer (1960)

The Birds Official Trailer.

Ce bon vieux Alfred. 

The Thing

En 1982, John Carpenter avait réalisé l’un des films de science-fiction les plus efficaces qui puissent exister. The Thing. (musique minimaliste et angoissante de Ennio Morricone) Un huis clos perturbant dont la trame principale est «la paranoïa de l’autre» revue et corrigée via une perspective extra terrestre. Reprenant à main levée le témoin laissé par Ridley Scott et son Alien, Carpenter parvenait à manier efficacement les ingrédients de l’horreur dans une sauce science-fiction actuelle des plus hallucinantes. Bref, un film culte. 
Voici un topo. 




Dans le remake de 2011, on raconte ce qui s’est passé avant. Un prequel quoi. Bon, vous voulez une critique? La voici : c’est nul à chier.



jeudi 14 juin 2012

Un député à l'épicerie


Parlant de gros nom, j’ai rencontré Amir Khadir à l’épicerie située près de mon boulot l’autre jour. Il était avec le candidat de QS qui se présentait pour les partielles dans Lafontaine. Nous étions tous les trois devant le comptoir des salades pour emporter. Voyant mon carré rouge sur ma chemise au logo de mon entreprise, le candidat s’est approché de moi pour me serrer la main tout en se présentant. Un peu en retrait, Amir hésitait entre la salade de patates et celle aux pâtes. Voyant que je regardais de ce côté-là, le candidat m’a présenté au charismatique député. Celui-ci me serra la main. 

- Bonjour, je suis Amir Khadir. 

Comme s’il avait besoin de se présenter. Ça m’a fait sourire. Ça faisait tout drôle de le voir ainsi; je veux dire hésitant devant des salades pour apporter dans une épicerie cheapo de Rivière-des-Prairies. 

- Heu, oui, je sais très bien qui vous êtes. J’admire votre travail. 
- On fait ça pour vous.  

Il me répond avec un large sourire tout en expliquant à la dame derrière le comptoir que finalement, il allait prendre un peu de tout. Salade de patates, de pâtes, de pois, taboulé et salade grecque. Tout le bordel quoi. 
Tout semble tellement bon qu’il me relance ensuite en me montrant le présentoir de ses deux mains. Pendant qu’il commanda encore d’autres machins pour accompagner ses salades, le candidat en profita pour me parler avec enthousiaste de ses tournées de porte-à-porte, m’affirmant qu’il sentait un vent de changement dans la population. Il me dit «je peux surement compter sur votre appui?» Hélas, lui dis-je, je ne suis pas de votre comté. Je travaille ici, dans la succursale de la S... juste à côté, mais j’habite sur le Plateau. En disant cela, je pointe monsieur Khadir du doigt, voulant dire par ce geste que ce super député est le mien, que j’habite Mercier. Le candidat comprend, sourit, mais je le sens un peu déçu quand même. Avec mon carré rouge, je représentais un vote facile et voilà que je suis une poignée de main gaspillée. 
Amir, qui ne manque rien de notre conversation même lorsqu’il nous fait dos, se retourne alors vers moi et d’un ton amical, tout sourire et des yeux pétillants, ajoute néanmoins avec une fermeté étonnante : Dans ce cas, parlez-en! Parlez-en tout le temps. Parlez-en aux clients. Parlez-en à vos amis qui habitent dans le secteur. 
Il ponctue chaque phrase avec de petits gestes de la main. Ça fouette le vide et ça brasse l’espace qui nous sépare. Exactement comme le font les avocats lorsqu’ils en sont à leur plaidoirie. J’ai l’impression que le message ainsi lancé l’est autant pour moi que pour son candidat, manière de lui expliquer qu’il n’y a pas de poignée de main gaspillée. Puis, sans réelle transition, il revient à la dame derrière son comptoir qui lui présentait les différents contenants : Ah oui! Parfait comme format de gobelet madame. Vous êtes très gentille. 
Le candidat piétine un peu sur place. Des passants qu’il croise le saluent, mais vont ensuite serrer la main d’Amir. Une pensée me vient alors à l’esprit. Comment fait-il pour trouver tout ce temps pour la cause? Je veux dire le mec, c’est le seul député de QS à l’Assemblée nationale; il est plongé à fond dans une crise sociale sans précédent dans l’histoire de cette province; il est attaqué de toutes parts, autant par ses adversaires élus que par l’ensemble des médias conventionnels (sauf Le Devoir); il a été arrêté quelques jours plus tôt pour avoir manifesté en soirée (car  en plus, on le trouve chaque soir dans une manif); sa fille est présentement en prison depuis deux jours, attendant les accusations qui seront portées contre elle suite à je ne sais plus quelle manif qui a dégénéré; on a perquisitionné sa maison; il donne conférence de presse sur conférence de presse; il rédige (ou du moins, travail avec ceux qui les rédigent) des projets de loi, des amendements, des déclarations officielles; il tient toujours à rester en contact avec sa profession de médecin et un jour par deux semaines, il retourne à l’hôpital LeGardeur pour être auprès de ses patients... et là, en ce magnifique samedi après-midi, il trouve le temps d’être ici, dans cette épicerie cheapo pour supporter un candidat poteau qui n’a absolument aucune chance d’aller chercher plus de 3% des votes! Comment fait-il? Et puis merde, nous sommes dans le comté de Lafontaine! Un bastion Libéral bourré mur à mur d’Italiens qui voteraient tout de même Libéral même si l’on remplaçait le candidat actuel par un lavabo ou une moissonneuse-batteuse! Ça vient me chercher sur le coup, là, maintenant alors que je le vois tout sourire badiner avec la dame des salades. J’en oublie le pauvre candidat. Celui-ci revient sur mon carré rouge épinglé sur mon uniforme. Ça semble le fasciner. Pointant la chose, il me dit : néanmoins, nous sommes dans la même famille de pensées. C’est bien que la S... permette à ses employés de porter le carré rouge, rajoute-t-il. Je lui souris avant de répondre. Pas tout à fait, lui dis-je. C’est un peu plus nuancé que ça. Disons que la S... tolère, mais qu’elle préfèrerait qu’on ne le porte pas. Il existe une sorte de flou décisionnelle, une manière d’entente informelle. D’ailleurs si nous en sommes arrivés à cette entente, c’est parce que j’ai été suspendu une journée justement pour avoir refusé de retirer mon carré rouge. 
Je jure qu’à ces mots, Amir s’est une fois de plus retourné et m’a dit cette fois «Quoi? On vous a suspendu pour ça!» J’ai vu dans son visage, dans sa gestuelle, dans cette manière déterminée de s’approcher de moi tout ce qui fait la beauté d’Amir Khadir. J’ai vu dans sa pupille l’éclat du combattant prêt à monter au combat, l’indignation aiguisée au couteau et prête à pourfendre une toute nouvelle injustice. Il y avait quelque chose de comique et de grandiose à la fois. J’ai revu la caricature qu’on en avait faite de lui au dernier Bye Bye, Amir le Super Héros; Amir, le défenseur de toutes les causes, même les plus petites. Un citoyen = un combat! Ne manquaient que le masque et la cape. J’ai l’air de rigoler comme ça, mais quand ça t’arrive à toi, je veux dire que lorsque tu as Amir Khadir devant toi et que tu le vois lâcher tout ce qu’il est en train de faire pour se concentrer uniquement sur toi, sur ton cas, pour écouter ce que tu as à dire et voir ce qu’il pourra faire pour t’aider, je vous jure que c’est impressionnant. Tu comprends pourquoi ce mec-là déplace des montagnes. Tu te sens grandir de 10 pieds et devenir l’être humain le plus important de la planète. Pas de blague, ça s’est fait instinctivement, spontanément. On sent que c’est ancré bien profond en lui et je suis certain qu’à la petite école, c’est lui qui défendait ceux qui se faisaient péter la gueule par les matamores à culotte courte. J’avais les yeux d’Amir Khadir plantés droit dans les miens et ça disait : vas-y, raconte-moi! 
Je lui explique la chose, lui racontant ce mot d’ordre de l’employeur que nous avions reçu disant qu’on nous interdisait de porter le carré rouge sous peine d’être renvoyés chez nous sans être payés. Bien sûr ce matin-là, j’ai refusé de le retirer et ma directrice, cette pauvre gestionnaire qui fait des cauchemars depuis que je suis attitré à sa succursale, n’eut d’autre choix que d’appliquer le mot d’ordre à la lettre. J’ai donc quitté la succursale, mais non pas pour m’en aller chez moi, mais bien pour aller acheter du tissu rouge, une paire de ciseaux et des épingles. Mon but était de passer d’une succursale à l’autre pour distribuer mes carrés rouges. Que feront-ils si tous les employés de la division portent le carré rouge? Vont-ils fermer tout le secteur? Le Che, mon délégué, trouva l’idée géniale et m’ordonna de l’attendre avant de distribuer les bouts de tissus. Il voulait m’accompagner. Il est comme ça mon délégué, toujours en appétit quand vient le temps de secouer l’employeur. Nous n’avions pas fait quatre succursales qu’il reçut un appel en provenance de la haute direction. Trêve! Stoppez la tournée et on vous donne l’autorisation de porter le maudit carré rouge. On paie la journée du suspendu et on en parle plus. Trois succursales visitées! Pas plus! C’est tout ce que ça a pris pour ébranler les colonnes du temple. Il faut dire que la direction craint comme la peste le Che, mon délégué. Exactement comme l’exécutif de mon syndicat d’ailleurs, mais ça, c’est une autre histoire. 
Amir n’avait rien raté de mon histoire. C’est bien ça! C’est très bien, qu’il me dit en conclusion et en retournant à ses salades. Moi aussi d’ailleurs puisqu’une deuxième employée venait de se libérer. Le candidat quant à lui nous quitta pour aller serrer d’autres mains et me voilà côte à côte avec Amir, discutant des choix de salades qu’on offrait derrière le présentoir. Le taboulé semble délicieux qu’il me dit. Je vais y aller pour le couscous que je lui réponds. J’ai déjà un sandwich dans mon lunch et je veux juste un petit quelque chose pour accompagner. Il opine gravement de la tête, manière de me dire que ce n’est pas con du tout comme idée. 
Madame, vous pouvez me rajouter un peu de couscous comme le monsieur, demande-t-il à ma serveuse. Celle-ci le reconnaît et lui répond par un large sourire. Puis comme ça, parce que ça me démangeait et que les images de sa fille menottée m’ont dégoûté, je lance à mon député: vous savez monsieur Khadir, on est de tout coeur avec vous. C’est dégueulasse ce qu’ils vous font en ce moment. 
Il esquisse alors une sorte de grimace et balayant le vide avec sa main il me répond : ce n’est rien, ce n’est rien, mais je te remercie pour ton support. 
La conversation se poursuit et nous délaissons sans le réaliser le vouvoiement pour le tutoiement. Profitant du fait que le candidat n’est pas là, je lui demande s’il croit vraiment à ses chances dans ce comté. Manière de lui demander pourquoi il investit tant de temps dans un comté perdu d’avance. Mais je réalise du même coup que ma question est un peu vicieuse parce qu’il n’est pas con. Il sait comme moi que son candidat, il va se faire charcuter et ça ne sera même pas drôle. Il me répond sans bullshit. Tu sais, on ne vise pas la victoire ici. En ce moment, partout où l’on va, que ce soit dans ce comté ou dans n’importe quel autre, on sent qu’il y a quelque chose qui est en train de se produire... comme... comme (il cherche ses mots) ...comme un basculement. C’est fou de voir le nombre de personnes qui nous arrêtent pour nous donner leur appui, pour nous encourager. Je ne sais pas comment ça va se traduire dans les boites de scrutin, mais c’est très encourageant. 
Il ne me parle pas comme un politicien. Il me parle comme un type qui attend ses salades. On dirait qu’il crève de faim le Amir. Il ne cesse de scruter les plats en se frottant les mains. D’ailleurs je finis par comprendre que sa commande gigantesque, c’est pour son équipe au complet. On échange ensuite sur la crise, sur cette génération formidable qui vient de se lever dans les rues, des casseroles et de tout ce qui est en train de marquer l’histoire de ce coin de pays qui n’en est pas encore un. C’est presque à regret que je vois ma serveuse me tendre mon contenant de salade. Cela marque donc la fin de ma conversation avec Amir. Celui-ci profite de la présence de ma serveuse pour lui rajouter une dernière commande. 
Madame, vous pourriez me rajouter une grosse portion de salade de choux? 
Ce dernier dossier complété et voyant que je suis sur mon départ, il se retourne ensuite vers moi et avec un grand sourire, il lève la main bien haut avant de la taper dans la mienne. Pas une de ces poignées de main de politicien à la con, mais bien une de ces poignées de main entre coéquipiers d’une équipe de hockey quand après la partie, les joueurs se félicitent de leur victoire. La paume entourant le pouce de l’autre. Et vice versa. Ç’a fait «Clack!» quand nos paumes se sont touchées. Comme deux potes, quoi. 

- Salut Amir et bonne chance. 
- Salut et merci. On ne lâche pas!
Raconté comme ça, on dirait que cette rencontre a duré des heures, mais en tout, je dirais que ça n’a pas duré plus de cinq minutes. Néanmoins, ce type-là, il dégage grave. Il m’a complètement envoûté l’enfoiré. Il est exactement comme on se l’imagine, mais en plus sympathique encore. Sans putasserie, sans «fake», naturel jusqu’au bout des doigts. Le Amir Khadir que tu vois à la télé, c’est le même Amir Khadir que tu vois devant un comptoir à salades dans une épicerie cheapo de Rivière-des-Prairies. 
J’admire Khadir!

Une chroniqueuse dans un Café


XYZ est une chroniqueuse de talent qui travaille pour un grand quotidien. Pour un dossier en particulier dont je ne peux parler ici, mais dont certains d’entre vous se doutent bien, j’ai discuté avec elle à quelques occasions par le passé. Je ne dirai pas que nous sommes réellement restés en contact elle et moi, loin de là, mais parfois, quand elle rédige un article particulièrement frappant, il m’arrive de lui écrire quelques mots. 
C’est parfois un commentaire, parfois un encouragement, parfois juste un «Bravo pour votre chronique de ce matin». Elle ne manque jamais de me répondre, soit en quelques mots gentils, soit par un texte un peu plus développé. Elle sait qui je suis et me garde dans son calepin de contacts pour certains dossiers. On ne s’est jamais rencontré. Outre les courriels, toutes nos conversations se sont déroulées par téléphone. L’une d’elles avait duré près d’une heure pendant laquelle une certaine complicité s’était créée. Bref, et même si c’était pour du boulot, nous avions rigolé un brin. 
Hier je l’ai croisé dans mon Café préféré. Elle accompagnait un jeune homme pour une entrevue qui lui servira sans doute dans une chronique prochaine. Elle est passée devant moi. Nous nous sommes regardés un moment. Je l’ai tout de suite reconnue. Mais pas elle bien sûr, puisqu’elle ne m’a jamais vu. Elle s’est assise à une table pas très loin de moi. Un peu de biais. Elle s’est tout de suite mise à interroger le jeune homme et transcrivait ses réponses dans son petit bloc note. Elle buvait un café au lait dans une grande tasse. Détail sans importance, je sais, mais c’était pour rajouter une touche de réalisme à mon texte. Désolé. 
J’ai été tenté d’aller la voir, me présenter et lui dire merci pour le travail qu’elle avait fait pour nous. Mais bon, je ne voulais pas l’importuner. Et puis je ne voulais pas paraître groupie. 
J’ai quitté le Café avant qu’elle ne termine son entretien. Mais avant, j’ai avisé discrètement la serveuse que le café au lait de la dame assise là-bas, c’est moi qui le payais. J’ai ensuite écrit sur une serviette de table un petit mot à son attention en prenant bien soin de signer mon nom. La serveuse me servirait de relai. Il y avait du Arsène Lupin dans mon action. Pas désagréable du tout quand j’y pense. 
J’ai téléphoné au Café une heure plus tard. 

- Pis? Comment elle a réagi? 
- Elle a été touchée. Elle te cherchait dans le Café. Je lui ai dit que tu étais parti. Elle a trouvé ça tellement cool. 
Plus tard dans la soirée, XYZ m’a écrit pour me remercier. Ah! Il y a des fois où je suis fier de moi.

dimanche 10 juin 2012

Safari



Mon frère en pleine jungle africaine en train de se taper un safari photo.

Venus vient dire bonjour au soleil



C’était la semaine dernière. Vénus passait devant le soleil. J’étais au chalet à l’heure dite. J’ai pris cette photo de l’astre. On ne voit rien. Ou alors un flash de lumière. Mais ce n’est pas grave. Cette photo est historique. Elle montre un flou lumineux au moment où Vénus passe devant le soleil. 
C’est-y pas incroyable? 

Sur le terrain


Je viens de me prendre une sérieuse engueulade via courriel avec ma présidente syndicale. Elle me reprochait de ne pas avoir mentionné son nom dans un mémo envoyé aux membres à propos d’une belle victoire qu’on s’est tapé mon pote Éric et moi concernant le port du carré rouge au boulot. 
Elle voulait sa part de gloire. C’est une présidente qui fait du syndicalisme simplement pour être aimée. 
Triste. 
Mais bon, je l’ai envoyé chier sans diplomatie. C’est mon rôle. Je suis un militant de terrain. Les membres avant tout nom de Zeus! 
L’envoyer chier, ça ne règle rien; mais bordel, ça fait du bien. 

samedi 9 juin 2012

Prison... suite







Et puis aussi comme ça. 

Prison physique, fuite de l'esprit.




Quand on me criss à la caisse pour toute la journée, quand je boss pour une directrice que j’ai admirablement fait chier pendant que j’étais délégué, bref, quand on me met en cage parce que j’ai dérangé des directeurs quand je défendais mes collègues, je dessine. Pour passer le temps. Pour faire passer l’abrutissement. Pour créer quelque chose, n’importe quoi, mais qui me permet encore d’être libre même si on croit m’avoir enchaîné. Ça donne des trucs comme ça. 

Lady Masburel 2005


Suis en train de déguster un très bon vin. Lady Masburel, Côtes de Bergerac, 2005. Ne cherchez pas, y en a plus. Ou alors juste une, dans mon cellier personnel. $21, pas plus. Fallait me le demander avant. 

vendredi 8 juin 2012

Chute du lac Kempt






La chute de la rivière qui va se jeter dans le lac Kempt. J’y suis allé il y a deux semaines pour pêcher le Doré. Mais de Doré, il n’y en avait pas. Que des brochets. Pas grave, c’était chouette quand même. 

Ça dérape...


À lire et à entendre certains journalistes faire les vierges offensées pour trois vitrines cassées; à entendre les propos baveux, hautains, provocateurs, condescendants de Jacques Villeneuve à l’endroit des étudiants (et en passant, qui n’a sans doute pas payé lui-même ses études en Suisse... merci papa!) à lire et à entendre certains racistes qui bavent de plaisir à faire du Khadir Bashing, («retourne en Iran!» «Terroriste!» «agenda islamiste caché!») finalement, le Grand Prix, ça ne serait peut-être pas une si mauvaise idée de l’arranger bien comme il faut. 
Mais bon, respirons par le nez et ne tombons pas dans le piège. La casse et le chaos, c’est justement ce que Charest espère en ce moment. Plus ça va chier, plus il va se frotter les mains. Évitons de lui faire plaisir. 
Et j’ajouterais qu’en ce moment, madame Marois et son PQ de dinosaures sont dans le même état d’esprit. Son point de presse au lendemain de l’arrestation de Khadir démontrait clairement une stratégie électoraliste. 
La cause étudiante?
La crise sociale? 
Une coalition contre le PLQ?
«Bof! Élisez-moi et on verra tout ça après» 
La démonisation du député QS fait son affaire. Elle voudrait bien apparaître comme la candidate du compromis. 
Un manque de vision total qui ouvre la porte à une victoire de monsieur Charest. On est dans la merde les amis. 

jeudi 7 juin 2012

Ça pue...



Arrêté, menotté, humilié pour avoir simplement suivi une pacifique manif de casseroles. Nous sommes de centaines de milliers chaque soir partout au Québec à en faire autant. Pourquoi Amir Khadir et pas nous? Parce que c’est le seul député qui ose se tenir debout devant cette loi abjecte? 
Cette crise sociale montre le vrai visage des institutions politiques quand celles-ci se sentent menacer. 
Ça pue au Québec. 

Une bière dans le chaos



Ça se passait le 23 mai dernier, le soir de la grande rafle. Rue St-Denis, je m’étais rendu pour supporter les victimes innocentes de la répression policière. Les meilleures bières sont celles qui se prennent entre deux cordons de policiers pendant une révolution. 

lundi 4 juin 2012

De démocratie



La démocratie? 
Ce que nous avons sous les yeux ici n’est qu’un simulacre. Un pastiche. Un ersatz. Ça en a le nom, mais ça n’en donne pas les fruits. Soyons positifs et parlons plutôt d’une ébauche grossière. Un croquis incomplet. 
Réfléchissons : 
Le peuple n’a de pouvoir que de léguer ce même pouvoir à une poignée d’inconnus regroupés en partis politiques. Des «élus». Cela se fait généralement aux 4 ans. Et pendant ces 4 ans, le peuple doit se fermer la gueule sous prétexte qu’il aura tout le loisir de changer d’élus aux prochaines élections. 
On le voit en ce moment. 
Or quand le peuple ose proposer de modifier les paradigmes, ou simplement quand il s’oppose à telle ou telle décision douteuse de ses propres élus, ceux-ci n’hésitent pas à frapper, à séquestrer, à poivrer, à gazer, à manipuler, à duper, à effrayer, à  humilier et à museler le peuple. 
Vous savez pourquoi? 
Parce que nos élus craignent la vraie démocratie.

vendredi 1 juin 2012

Un genre de manifeste


Des manifestations, il y en aura encore et l’été risque d’être très chaud. Politiquement je parle. Cette négo qui n’en a jamais été une montre le vrai côté de monsieur Charest et de son parti de corrompus. Voilà un homme borné, orgueilleux, manipulateur et tellement obsédé par le pouvoir qu’il ne craint pas de risquer la déconfiture économique de sa métropole simplement pour se donner une chance de gagner la prochaine élection. 
Cette élection, il voulait depuis longtemps la jouer sur le dos des étudiants. C’était son plan, son idée, sa stratégie. Mais voilà, il n’avait pas prévu l’extraordinaire pouvoir de mobilisation de cette nouvelle génération. Le résultat est aussi fantastique que navrant : cette grève étudiante aura accouché d’une crise sociale majeure qui risque de plonger Montréal dans un gouffre financier sans précédent. Et le pire c’est que ce chienlit semble maintenant faire son affaire. Il réajuste sa stratégie au jour le jour, ciblant ses interventions en fonction de la catastrophe, mais sans pour autant s’attaquer à ladite catastrophe. Monsieur Charest est un surfeur. Il surfe sur des vagues de merde comme un champion. Il sait que plus ça chie, plus la position des électeurs se radicalise. Encore quelques jours de manifestations et le Québec sera totalement divisé en deux. 
  • En deux comment? Pro ou anti Charest? 
  • Non. Plutôt pro et anti contestations. 
  • Ce n’est pas la même chose?
Non! Car dans la tête d’une majorité de Québécois, la prochaine élection ne consistera plus à faire un choix entre un parti politique et un autre, mais bien sûr la manière de casser les reins de ces «enfants gâtés». J’en connais autour de moi. Pas beaucoup, mais il y en a. Vous aussi vous en connaissez. On a qu’à faire le tour de nos «amis FB». Nous en avons tous dans nos relations qui croient que Montréal est à feu et à sang, pris en otage par une bande de pirates hissant le pavillon rouge avant de déferler dans les rues de la ville pour s’adonner au pillage et au massacre d’innocentes victimes. Ces gens ne vivent pas à Montréal et ne savent de ces manifestations que ce qu’ils en lisent dans le Journal de Montréal ou ce qu’ils en voient dans la télé de PKP. Ils n’attendent qu’une élection pour voter pour l’ordre et la sécurité. Quitte à réélire ce parti politique corrompu, cette façade «soft» de la mafia montréalaise. Et Charest, ce redoutable monstre politique, le sait mieux que quiconque.
À partir de maintenant, nous avons tous la responsabilité citoyenne de maintenir en vie cette indignation populaire. Nous devons la vendre aux frileux et aux peureux de cette province pour qu’un jour nos enfants puissent vivre dans une société débarrassée de ces politiciens abjects qui comptent sur la peur et l’ignorance de leurs propres électeurs pour mieux les enculer collectivement. 
À qui la rue? 
À NOUS LA RUE!