jeudi 14 juin 2012

Une chroniqueuse dans un Café


XYZ est une chroniqueuse de talent qui travaille pour un grand quotidien. Pour un dossier en particulier dont je ne peux parler ici, mais dont certains d’entre vous se doutent bien, j’ai discuté avec elle à quelques occasions par le passé. Je ne dirai pas que nous sommes réellement restés en contact elle et moi, loin de là, mais parfois, quand elle rédige un article particulièrement frappant, il m’arrive de lui écrire quelques mots. 
C’est parfois un commentaire, parfois un encouragement, parfois juste un «Bravo pour votre chronique de ce matin». Elle ne manque jamais de me répondre, soit en quelques mots gentils, soit par un texte un peu plus développé. Elle sait qui je suis et me garde dans son calepin de contacts pour certains dossiers. On ne s’est jamais rencontré. Outre les courriels, toutes nos conversations se sont déroulées par téléphone. L’une d’elles avait duré près d’une heure pendant laquelle une certaine complicité s’était créée. Bref, et même si c’était pour du boulot, nous avions rigolé un brin. 
Hier je l’ai croisé dans mon Café préféré. Elle accompagnait un jeune homme pour une entrevue qui lui servira sans doute dans une chronique prochaine. Elle est passée devant moi. Nous nous sommes regardés un moment. Je l’ai tout de suite reconnue. Mais pas elle bien sûr, puisqu’elle ne m’a jamais vu. Elle s’est assise à une table pas très loin de moi. Un peu de biais. Elle s’est tout de suite mise à interroger le jeune homme et transcrivait ses réponses dans son petit bloc note. Elle buvait un café au lait dans une grande tasse. Détail sans importance, je sais, mais c’était pour rajouter une touche de réalisme à mon texte. Désolé. 
J’ai été tenté d’aller la voir, me présenter et lui dire merci pour le travail qu’elle avait fait pour nous. Mais bon, je ne voulais pas l’importuner. Et puis je ne voulais pas paraître groupie. 
J’ai quitté le Café avant qu’elle ne termine son entretien. Mais avant, j’ai avisé discrètement la serveuse que le café au lait de la dame assise là-bas, c’est moi qui le payais. J’ai ensuite écrit sur une serviette de table un petit mot à son attention en prenant bien soin de signer mon nom. La serveuse me servirait de relai. Il y avait du Arsène Lupin dans mon action. Pas désagréable du tout quand j’y pense. 
J’ai téléphoné au Café une heure plus tard. 

- Pis? Comment elle a réagi? 
- Elle a été touchée. Elle te cherchait dans le Café. Je lui ai dit que tu étais parti. Elle a trouvé ça tellement cool. 
Plus tard dans la soirée, XYZ m’a écrit pour me remercier. Ah! Il y a des fois où je suis fier de moi.

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