Au terminus d’autobus par un samedi soir de janvier, des gens en partance pour New York. Dans le lot des voyageurs en attente, ma fille, son copain, sa mère et moi. Des quatre, seule ma fille traversera la porte qui mène à l’autobus. Le lendemain, elle s’envolera de Kennedy Airport pour se rendre à Beijing puis pour l’Australie.
Embrassades, câlins. Un dernier contrôle de billet, un dernier sourire, un dernier signe de la main et elle s’engouffre dans l’autobus.
Sur le quai, nous sommes trois à la regarder s’effacer. Le copain la retrouvera dans quelques heures. Pour une question de billet d’avion que je n’ai pas trop compris, il partira sur un autre vol à partir d’un autre aéroport. D’ici là, il dormira chez moi.
Mais sa mère et moi, nous devrons attendre encore quelque mois.
Rester sur le quai jusqu’au printemps ne donnera rien. Il nous faut tourner le dos à regret et reprendre le train-train de nos vies, vide d’elle une fois de plus.
Ce n’est pas un drame. Au contraire, c’est une belle chose. Pouvoir toucher le bout du monde quand on a encore 20 ans, c’est fantastique. Il faut qu’elle en profite, qu’elle se délecte de tous les parfums enivrants de la liberté avant que, justement, le train-train de la vie ne la rattrape à son tour.
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