Au dépanneur près de chez ma mère à Repentigny, une
dame qui n’en finit pas de relancer le caissier sur tel ou tel billet de
loterie. Ça fait cinq minutes qu’elle est là pour choisir ses putains de
billets ou pour valider ceux de la semaine dernière. Ch’sais pas trop. Doit avoir
dans la soixantaine avancée, vêtements et allure si typiquement 450 avec, en
prime, cette coiffure impossible dont elles sont les seules à porter ici bas.
Après je ne sais combien d’autres circonvolutions concernant la pléthore de
loteries disponibles, elle finit enfin par arriver au bout de ses achats et
s’éloigne de la caisse. Mais c’est pour mieux revenir et demander au jeune
caissier cette question que je n’aurais jamais cru entendre de ma vie sortir de
la bouche d’une dame comme ça. Voici le petit dialogue qui en a suivit :
- Heu, monsieur, le journal là… celui que tout le
monde parle…
-
Le Charlie Hebdo ?
-
Oui c’est ça. Vous l’avez ?
-
Non madame, il n’en reste plus.
Et moi de me dire que si je vis vraiment dans un monde comme ça, c’est à
dire un monde où les terroristes tuent des caricaturistes et que des madames de Repentigny se mettent à acheter
le Charlie Hebdo, c’est que la fin du monde approche vraiment.
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