La Traversée de Paris (Claude Autant-Lara, 1956, tiré d'une nouvelle de Marcel Aymé) est l'un de mes 10 films préférés (qui en compte à peu près 387) Mettant en vedette (l'incomparable) Jean Gabin, Bourvil et Louis de Funès, dont c'est ici le premier véritable succès cinématographique alors qu'il n'y apparaît que quelques minutes. (Mais quelle prestation!!)
Dans un Paris occupé, Martin (Bourvil) est un chômeur qui gagne sa vie en profitant du marché noir. Un soir, il fait la rencontre de Grandgil (Gabin), un mystérieux personnage désabusé avec qui il s'associera un peu malgré lui pour livrer clandestinement à l'autre bout de la ville un cochon découpé. Pendant cette rocambolesque traversée, Grandgil s'emploiera à défier et à provoquer ses concitoyens qu'il juge faibles et lâches en ces temps troubles de l'occupation allemande, au grand détriment de Martin qui regrettera assez rapidement cette association.
Le traitement du noir et blanc (qui fut une obligation... on pensa en effet tourner le film en couleurs mais pour payer le cachet de Bourvil, on a été obligé de couper dans le budget) donne un aspect sinistre qui accentue l'aspect étouffant de l'occupation. La facture est très impressionniste et donne un cachet troublant à toutes les scènes "extérieures". (Toutes tournées en studio).
La Traversée de Paris est une sorte de road movie urbain. Il en a d'ailleurs tous les ingrédients. Déplacements successifs qui entraînent de nouveaux personnages secondaires, de nouvelles situations, de nouveaux problèmes; personnages centraux qui se retrouvent étrangers dans un environnement pourtant familier; rapports entre les personnages qui vont se modifier selon les aventures vécues; ces mêmes personnages vont découvrir une nouvelle facette de leur personnalité à l'intérieur de ce voyage, etc.
Film culte. Avec La Grande Illusion de Jean Renoir, si vous vous n'avez qu'un film à voir avec Jean Gabin, c'est celui-là. (Est-ce que cette dernière phrase a du sens? Elle me semble un peu toute croche...) Jean Gabin! What a man! What an actor! Chaque fois que je revois ce film, j'attends avec impatience la scène du bistro où Martin et Grandgil vont se cacher lors du passage d'une patrouille. Ils se confrontent à des misérables tenanciers et à leur clientèle de crève-la-faim qui menacent de les dénoncer à la patrouille. Grandgil prend la balle au bond et contre attaque avec une méchanceté légendaire qui à chaque fois, me fait littéralement jubiler:
"Regardez-moi ces gueules d'abrutis, ces anatomies de catastrophe. Admirez le mignon, sa face d'alcoolique, sa viande grise et du mou partout. Du mou! Du mou! Du mou! Rien que du mou! Les bajoues qui croulent de bêtise. Tu vas pas changer de gueule, un jour ? Et l'autre rombière, la guenon, l'enflure, la dignité en gélatine avec ses trois mentons de renfort et ses gros nichons en saindoux qui lui dévalent sur la brioche. Cinquante ans chacun. Cent ans pour le lot! Cent ans de connerie! Qu'est-ce que vous foutez sur la terre, tous les deux ? Vous n'avez pas honte d'exister ?"
Et puis ensuite, cette réplique d'anthologie: "Salauds d'pauvres!"
Woooooooooooooaaaaaaaaaaaaaa!!! À chaque fois, j'explose de bonheur!
Allez, faites-vous plaisir et allez me regarder cette scène et dites-moi ensuite que Gabin ce n'est pas le plus grand!
http://www.youtube.com/watch?v=5cMkZJtZFH8
Dans un Paris occupé, Martin (Bourvil) est un chômeur qui gagne sa vie en profitant du marché noir. Un soir, il fait la rencontre de Grandgil (Gabin), un mystérieux personnage désabusé avec qui il s'associera un peu malgré lui pour livrer clandestinement à l'autre bout de la ville un cochon découpé. Pendant cette rocambolesque traversée, Grandgil s'emploiera à défier et à provoquer ses concitoyens qu'il juge faibles et lâches en ces temps troubles de l'occupation allemande, au grand détriment de Martin qui regrettera assez rapidement cette association.
Le traitement du noir et blanc (qui fut une obligation... on pensa en effet tourner le film en couleurs mais pour payer le cachet de Bourvil, on a été obligé de couper dans le budget) donne un aspect sinistre qui accentue l'aspect étouffant de l'occupation. La facture est très impressionniste et donne un cachet troublant à toutes les scènes "extérieures". (Toutes tournées en studio).
La Traversée de Paris est une sorte de road movie urbain. Il en a d'ailleurs tous les ingrédients. Déplacements successifs qui entraînent de nouveaux personnages secondaires, de nouvelles situations, de nouveaux problèmes; personnages centraux qui se retrouvent étrangers dans un environnement pourtant familier; rapports entre les personnages qui vont se modifier selon les aventures vécues; ces mêmes personnages vont découvrir une nouvelle facette de leur personnalité à l'intérieur de ce voyage, etc.
Film culte. Avec La Grande Illusion de Jean Renoir, si vous vous n'avez qu'un film à voir avec Jean Gabin, c'est celui-là. (Est-ce que cette dernière phrase a du sens? Elle me semble un peu toute croche...) Jean Gabin! What a man! What an actor! Chaque fois que je revois ce film, j'attends avec impatience la scène du bistro où Martin et Grandgil vont se cacher lors du passage d'une patrouille. Ils se confrontent à des misérables tenanciers et à leur clientèle de crève-la-faim qui menacent de les dénoncer à la patrouille. Grandgil prend la balle au bond et contre attaque avec une méchanceté légendaire qui à chaque fois, me fait littéralement jubiler:
"Regardez-moi ces gueules d'abrutis, ces anatomies de catastrophe. Admirez le mignon, sa face d'alcoolique, sa viande grise et du mou partout. Du mou! Du mou! Du mou! Rien que du mou! Les bajoues qui croulent de bêtise. Tu vas pas changer de gueule, un jour ? Et l'autre rombière, la guenon, l'enflure, la dignité en gélatine avec ses trois mentons de renfort et ses gros nichons en saindoux qui lui dévalent sur la brioche. Cinquante ans chacun. Cent ans pour le lot! Cent ans de connerie! Qu'est-ce que vous foutez sur la terre, tous les deux ? Vous n'avez pas honte d'exister ?"
Et puis ensuite, cette réplique d'anthologie: "Salauds d'pauvres!"
Woooooooooooooaaaaaaaaaaaaaa!!! À chaque fois, j'explose de bonheur!
Allez, faites-vous plaisir et allez me regarder cette scène et dites-moi ensuite que Gabin ce n'est pas le plus grand!
http://www.youtube.com/watch?v=5cMkZJtZFH8
Marcel Aymé utilise la période de l'Occupation pour porter un éclairage cinglant sur la soumission et la lâcheté humaine poussées à leur paroxysme. Un film intemporel justement par le sujet qui renvoie à chacun de nous. Ce thème est plus quotidien qu'on ne pourrait le croire. Il se vérifie chaque jour au travail par exemple et dans chacun de nos comportements en société.
À noter que le réalisateur modifie dans son film la conclusion de la nouvelle et lui donne une fin plus humaniste teintée de rédemption.
À noter que le réalisateur modifie dans son film la conclusion de la nouvelle et lui donne une fin plus humaniste teintée de rédemption.
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