dimanche 15 février 2009

D'où venons-nous? Certainement pas d'Hochelaga-Maisonneuve.

Je ne sais pas pourquoi, mais en me réveillant ce matin et alors que j'étais encore dans cet état de semi sommeil, je me suis mis à penser à l'homme de Néandertal et à l'Homo Sapiens.
Oui, ça m'arrive des fois.
J'adore ce genre de cogitations quand le cerveau est encore vierge de toutes les préoccupations du quotidien. Je suis dans le lit, je végète un pied dans la nuit et l'autre dans le matin, bien callé dans mes draps, mes idées vont et viennent avec une liberté débridée qui m'amène souvent très loin dans mes réflexions.

Les premières traces de l'existence des Néandertals datent de 250 000 ans, ceux de l'Homo sapiens d'environ 200 000 ans.
Les deux espèces se sont côtoyées sur une assez longue période puisque les ossements les plus récents du Néandertal datent de seulement 28 000 ans, ce qui est excessivement récent en comparaison aux 4,5 milliards d'années de notre planète.
Les scientifiques ne s'entendent pas pour expliquer sa disparition et plusieurs hypothèses existent. Pandémie, ère glacière, taux de fertilité descendant, chacun y va de sa théorie mais la plus probable selon moi, et parce qu'elle fut maintes fois répétée par la suite, je crois qu'il faut tout simplement suspecter la présence de l'Homo Sapiens et de sa propension millénaire à massacrer tout ce qui n'est pas comme lui. (Cependant, aucun des ossements néandertaliens retrouvés jusqu'à ce jour ne porterait la moindre trace de violence qui permettrait d'accréditer cette thèse.)

Mais le Néandertal a-t-il vraiment disparu? Je veux dire, aurait-il pu se fondre dans un métissage progressive avec l'Homo sapiens? Jusqu'à tout récemment, les scientifiques réfutaient cet argument. Mais une étude récente de l'université de Chicago vient d'ébranler sérieusement cette hypothèse en ayant identifié un gène lié à la croissance du cerveau qui aurait été transmis à l'homme par les néandertaliens et qui est présent chez 70% des humains actuels. (Merci Wikipédia) (1)


Observons cette photo. Elle provient d'une reconstitution faite à partir du moulage de crânes de Néandertaliens. Assurément, je ne vois pas beaucoup de différences entre ces trois sympathiques individus et les quidams que je croise quotidiennement dans Hochelaga-Maisonneuve. Même que pour tout dire, ces trois-là me semble en meilleure santé. Le papa par exemple, il m'apparaît beaucoup moins préhistorique qu'un voisin à moi que j'ai déjà eu et qui engueulait les enfants qui osaient s'approcher de son camion. Il y a des goons évoluant dans certaines équipes de hockey professionnelles qui sont beaucoup plus effrayants que ce sympathique chasseur de Mammouth
Et la maman, elle est beaucoup moins repoussante que la plupart des putes du quartier. Nulle doute qu'à choisir entre elle et toutes celles qui font le coin de ma rue, c'est à madame de Néandertal que j'offrirais ma boîte de chocolats. Et le gamin, n'est-il pas adorable? On a envie de l'adopter pour lui donner son premier bain chaud et ses premières couvertures propres. Imaginons ces trois-là portant du Tommy Hilfiger et ils n'auraient auncun problème pour se faire accepter dans n'importe quel bon restaurant de la ville.


Mais ce à quoi je pensais ce matin dans mon lit et qui me tarabustait concernait plutôt le fait que l'Homo Sapiens, (nous) et contrairement au Néandertal, n'a toujours pas d'ancêtre officiellement reconnu. Nous ne descendons pas du Néandertal, même s'il est probable que nous soyons issus comme lui d'un Homo erectus commun datant d'il y a environ 500 000 ans. Mais contrairement au Néandertal, notre lignée se perd en chemin et on ne la retrouve que sous la forme actuelle, sans possibilité d'en reconstituer les stades de son évolution.
Notre branche aurait pris un chemin différent.
Mais de où? De quoi? De qui?
Comme si notre apparition sur terre proviendrait d'une boîte à surprise. Pouf! Voici l'Homo sapiens sorti de nulle part!
Il nous manque une clé essentielle pour comprendre d'où nous venons et c'est à ça que je pensais ce matin, jusqu'à ce qu'une terrible envie de chier me prenne et m'oblige à mettre un terme à ces captivantes cogitations.




(1) - Evans, P.D., Mekel-Bobrov, N., Vallender, E.J., Hudson R.R. et Lahn, B.T., (2006) - « Evidence that the adaptive allele of the brain size gene microcephalin introgressed into Homo sapiens from an archaic Homo lineage »

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