mardi 18 janvier 2011

Narcissisme et art contemporain. (Pas encore!!)

Puisque nous en sommes au volet «Peinture» depuis quelques jours sur ce blogue, pourquoi ne pas continuer en vous proposant une autre oeuvre du Grand Maître que je suis.

Vous ne pourrez pas dire ensuite qu’il n’y a pas de culture sur ce site.

J’ai accouché de cette toile l’été dernier au chalet. Elle n’a pas de titre, mais pourrait s’appeler quelque chose comme «L’Empereur et moi, on se fait drôlement chier par un triste dimanche après-midi.» (La longueur d’un titre a toute son importance en art. Je ne sais pas laquelle, mais c’est comme ça.)

Grosso modo, je me suis drôlement amusé à peindre une case de BD format géant en n’utilisant que le noir et l’ocre. (L’ocre : couleur incontournable dans l’art contemporain. T’as pas d’ocre, t’as pas de succès. Moi, j’ai de l’ocre à plus savoir où en chier. Demandez-moi n’importe quoi, je vous répondrai «Ocre!». Fin de la parenthèse sinon on va y passer toute la soirée.) Le blanc n’est que la toile laissée vierge. Le style un peu châtié est volontaire par le fait que je ne voulais pas me faire chier avec le bizounage interminable qu’aurait exigé le travail des détails. (encore le mot «chier»!!?? Les censeurs ne seront pas contents. Je vais tout de même tenter de les convaincre de ne rien changer à mon texte. Ça sera dur, mais tant pis! La liberté d’expression, ça n’a pas de prix.) C’est tellement débandant de faire des détails! J’ai renoncé à tout ça avec l’âge et ma perte des cheveux. C’est de la paresse pleinement assumée comme on dit dans les chaumières de Ripon (en Outaouais). Et puis je n’ai aucune criss de technique en peinture, donc je dois faire avec mes maigres moyens de dessinateur moyen-pas-pire. Et puis quoi, maintenant quand je me lance sur une toile, ce n’est plus que pour m’amuser et prendre mon pied. Terminé cette époque où je tentais d’être ce peintre que je ne suis pas. J’assume ma «non-technique» et je m’amuse.

Anyway, le plus important dans ce tableau n’est pas autant le dessin que la petite blague qui en ressort.

Parce que moi, et si vous voulez tout savoir, je la trouve très drôle cette blague nom d’un chien!

Riez donc tabarnak!


Si vous ne l’avez pas reconnu, le type à gauche de la toile c’est Napoléon. Et puis celui à droite, c’est moi. Ou du moins, une représentation symbolique de moi.

J’adore me dessiner. Je suis mon sujet de prédilection. D’aucuns diraient que c’est du narcissisme. C’est p’t’être un peu vrai dirait le père Freud. Mais p’t’être pas, dirait son pote Jung. Tout dépend de quel angle on aborde la chose. En littérature par exemple, personne n’oserait accuser de narcissique un écrivain qui écrit au «Je». Alors pourquoi serais-je plus narcissique qu’un écrivain en dessinant moi-même au «Je»?

Je vous le demande braves gens!

Cogitez là-dessus avant de vous coucher ce soir et revenez-moi demain avec un rapport de trois pages avec simple interligne. Je vous questionnerai sur vos réflexions lors du prochain examen de fin d’étape. Ça comptera pour 10 points sur votre note globale.


Qu’est-ce que je voulais dire encore? Merde, j’ai perdu le fil de mes pensées.

Faudrait parler moins dans le fond de la classe! Ça me perturbe!

Bon. Si c’est comme ça, je vais me coucher. Vous ferez moins les rigolos lors de l’examen.

(J'ai le curieux pressentiment d'avoir déjà montré ce tableau dans ce blogue...)

samedi 15 janvier 2011

Le nez et les mains.

Je crois que je suis le seul au monde à aimer mon Didier Pitre 1883-1934. Le seul avec M..., bien sûr.

Ça augure bien pour ma nouvelle carrière de peintre contemporain.

Car c’est bien connu, les peintres contemporains doivent être dénigrés par la masse pour être reconnus par l’élite. Si la masse aime, c’est mauvais signe. Par contre, si la masse déteste, ben là mon gars, comme on dit, t’es en business.

M... n’est pas la masse. M... est l’élite. Enfin, une certaine élite. De ces rares personnes qui vont dans les musées d’art contemporain. D’ailleurs, elle peint elle-même des choses que je suis le seul à aimer.

J’ai trouvé l’adresse du site des collectionneurs et c’est en voyant cette toile, http://www.lapeaudelours.com/sanchez.html la première en entrant que je me suis dit que finalement, je pouvais très bien moi aussi faire du contemporain.

Bon, ce n’est pas mauvais et on devine que le mec a passé des heures sur sa toile. Mais quand tu sais dessiner, tu sais que le mec ne s’est pas forcé le cul pour rendre les détails. Il s’est amusé, comme moi avec mon Didier, en prenant un style volontairement grossier.

Je ne critique pas, c’est correct et j’accepte l’audace. Ça donne un style comme on dit. Mais le mec doit aussi accepter le fait que j’ai le droit de dire qu’il s’est pogné le beigne volontairement et qu’il a dessiné à 80% sous sa réelle capacité pour justement rendre ce style. Et j’irai même à dire que j’ai le droit d’affirmer que le mec camoufle son dessin médiocre sous un style à la mode dont il sait très bien qu’il (son style) sera apprécié par des fortunés qui ne savent pas dessiner, mais qui ont du fric pour spéculer. Je le sais juste en voyant les mains et les nez de ses personnages. Sur le corps humain, ce sont les deux choses les plus difficiles à dessiner. Un bon dessinateur va se faire une fierté de rendre «la main» ou «le nez» d’une manière irréprochable par ses paires parce qu’il sait qu’il sera jugé en partie par ces détails. Même en voulant faire volontairement «médiocre», tu veux assurément montrer que tu peux dessiner des mains et des nez.

C’est plus fort que toi.

Comme un signe secret pour les autres dessinateurs.

Mais sur cette toile, toutes les mains et tous les nez sont à chier.

Le pire nez, celui qui me prouve que ce mec-là est un dessinateur médiocre, est sur la face du personnage qui est en bas à droite, celui qui est à côté du chien.

C’est un nez d’un dessinateur moyen-faible de 14 ans. C’est le premier nez que tu apprends à dessiner quand tu commences à te prendre pour un dessinateur «moyen». Chaque dessinateur a fait des nez comme ça à la petite école. C’est la base de ton «premier nez». C’est surtout celui que tu rejettes quand tu commences à comprendre que tu peux faire 100 fois mieux sans faire de ligne, mais en jouant sur la lumière et les ombres.

Et les mains sur cette toile, je n’en parle même pas.

Toujours est-il que mon Didier Pitre est 100 fois meilleur que cette merde. Ne serait-ce que pour mon visage fantomatique.

À peine esquissé.

Un nez suggéré.

Mais son «rendu» par contre, je veux dire sa totale obsession de remplir le tableau à la manière des peintres naïfs, là, oui, on doit lever son chapeau à l’artiste.

Comme quoi tu vois, je ne suis pas totalement pisse-vinaigre.

Il y a du travail là-dedans.

Beaucoup plus que mon Didier Pitre.

Mais mon Didier montre que je dessine mieux que lui.

Amen.

Je vais me coucher.

Bonne nuit.

vendredi 14 janvier 2011

Didier Pitre 1883-1934 mais tout de même contemporain

L’autre jour avec M..., nous avons été voir une expo sympathique à la Maison de la culture Frontenac. Une belle collection de peintures contemporaines. Dans la peinture contemporaine, il faut savoir qu’il y a de tout. Des trucs formidables et d’autres trucs complètement à chier.

Mais ce n’est jamais vraiment à chier quand ça se retrouve dans une collection privée. Enfin, ce que je veux dire c’est que certaines personnes on été capables de voir quelque chose dans ces toiles que d’autres ne voient pas toujours. Et ils voient tellement «ces choses que les autres ne voient pas» qu’ils en arrivent à payer des milliers de dollars pour les acquérir ces choses que le commun des mortels ne voit pas. Ce qui donne de la valeur aux trucs à chier et, forcément, du coup, comme par magie, logiquement, comme dans une suite logique, les choses à chier ne sont plus tout à fait à chier.

Comprenez ce que je veux dire?

C’est à chier mais ça ne l’est pas vraiment.

Du genre «C’est à chier mais c’est voulu.»

Ou encore «C’est volontairement n’importe quoi.»

Voyez la nuance?

Anyway, ce que je veux dire c’est qu’en sortant de là, je me suis dit tout bonnement et à voix haute pour que M... entende que moi aussi je pouvais faire de la peinture contemporaine. Suffit de déconstruire son véritable coup de crayon\pinceau en optant volontairement pour une technique grossière. Entendu par-là que ce n’est pas autant la qualité du «rendu» que «l’impression du rendu» qui compte.

En tout cas, c’est ce que je me suis redit en sortant de là. (À voix haute pour que M... entende)

«Redit» parce que ce n’est pas la première fois que je fais le même constat. En fait, je me dis toujours ça lorsque je vois des expos de machins contemporains.

Parce que bon, je vois des expos moi. Pas seulement des parties de hockey.

Donc en sortant de là, on a été à la maison où j’ai cuisiné un excellent rôti de boeuf contemporain que M... a dévoré avec appétit parce que, d’une part, elle avait faim et qu’en plus, c’est moi qui cuisinais. Elle voulait me faire honneur comme on dit. Ce qu’elle fit avec le brio qu’on lui connaît.

Moi, pas vous. (Dans le sens de «connaître». Faut suivre bordel!)


Les jours suivants, j’avais toujours cette idée de peinture contemporaine dans la tête. Ça me chicotait drôlement les neurones comme on dit dans les chaumières de Bratislava. Fort de cette impulsion persistante, et comme j’avais justement deux toiles vierges qui ne demandaient qu’à être remplies de peinture, je me suis laisser aller à la contemporanéité des choses qui se trouvent au bout du pinceau.

Dans un premier temps, et pour me réchauffer, j’ai accouché de ce truc.


Je répondais ainsi à l’une des règles les plus fondamentales de la peinture contemporaine, à savoir qu’il faut un jour ou l’autre peindre quelque chose de noire et de déprimant. Les thèmes fétiches abordés par les peintres contemporains sont, dans l’ordre ou dans le désordre : La guerre, la famine dans le monde, l’avortement douloureux, l’exploitation de l’homme par l’homme sous toutes ses formes, de même que quelques autres sujets du même acabit. Les ciels bleus et les enfants heureux sont des thèmes rigoureusement interdits dans la peinture contemporaine. Si on peint un soleil, il doit être de type nucléaire et apocalyptique. Si on peint des enfants, ils se doivent impérativement être des victimes des pires abus commis par les adultes.

T’as pas le choix si tu veux vraiment être respecté un jour dans le milieu de l’art contemporain. Je me suis donc plié à la règle et je me suis laissé aller à improviser quelque chose de sombre. (Et j’insiste: L’Improvisation est importante ici. Un vrai peintre contemporain ne fait jamais de croquis préparatoire. Il faut que ça soit spontané sinon, c’est de la merde. Je veux dire de la vraie. Pas de celle que certains y voient des choses que d’autres ne voient pas. Comprenez? Putain mais faut tout vous expliquer!)


Bon, comment dire? C’est n’importe quoi et ça ne m’a prit guère plus que 15 minutes à peindre. Mais ça, il ne faut pas le dire. En fait, il ne faut rien dire du tout de la contemporaine toile quand on fait de la peinture contemporaine. Sinon, tu te cales. Tu dois obligatoirement laisser l’acheteur potentiel se planter avec ses propres interprétations. C’est comme ça qu’il va finir par acheter ta merde.

«Voulue» la merde, on s’entend.


- J’adoooOOOoooore votre soldat!

- Soldat? Quel soldat?

- Celui-là! Avec le fond ocre!

- ...??? Ah oui! Le soldat!! Bien sûr, bien sûr. Mon soldat quoi.

- Je vois toute la douleur du monde dans ses yeux à peine esquissés!

- À peine esquissés... c’est ça. C’est voulu. Toute la douleur du monde.

- Et l’enfer de la guerre, bien sûr!

- Bien sûr! (hum!)

- On voit bien qu’il revient cassé psychologiquement de la guerre mais tout de même heureux d’être en vie.

- C’est cela oui, c’est tout à fait cela.

- Il s’en va vers le côté clair, preuve qu’il y a de l’espoir.

- De l’espoir, en effet.

- C’est très audacieux de votre part de laisser couler de l’espoir dans une peinture contemporaine.

- Oui heu... hum, j’ai voulu renverser les conventions... mettons.

- Génial! Combien?

- C’est heu.... 10,000$

- Une aubaine! J’achète!


Après ça, ben mes amis, j’étais crissement en forme et je me suis tapé un vieux fantasme. Je me suis fait une vieille photo d’un joueur des Canadiens qui date des années ’20 et qui me trottait dans la tête depuis des mois.

Didier Pitre son nom.

Voici la chose.

Je me suis amusé comme c’n’est pas possible et là, franchement, j’ai découvert que la peinture contemporaine, ben mon vieux, c’est cool en ostie! Comme on dit, j’ai vraiment pris mon pied et pendant près de deux heures, j’ai été un vrai peintre contemporain si vous voulez tout savoir. J’ai compris un tas de trucs en me tapant cette toile. D’abord, et la chose la plus importante, ce fut le plaisir tout simple de gosser sur du canevas pendant deux heures en ne sachant pas trop ce que ça va donner mais en étant persuadé que le plus important, ce n’était pas le rendu, mais le plaisir de s’abandonner totalement à une création.

Sinon quoi? Ben merde, faut encore tout vous expliquer???

T’as pas vu le visage de Didier volontairement déformé «mais pas trop»? Avec ces bavures de blanc sur les côtés qui font fantomatiques?

«Fantôme» comme dans «Joueur d’un autre temps, mort en 1934... qui revit dans la peinture...»

C’est voulu?

Pas du tout mais il ne faut pas le dire, c’est du contemporain nom d’un chien! Faut vous tenir encore longtemps par la main?

Et l’aspect vieillot de la toile? T’as vu?

Explication officielle: J’ai une telle quantité de peinture ocre que je ne sais plus quoi en faire.

Explication du peintre contemporain: J’ai utilisé l’ocre pour faire un clin d’oeil à l’aspect morpho-chrome (des mots compliqués, c’est toujours vendeur en art) des vieux clichés du début du siècle dernier.


Des commentaires?

À part M..., personne n’a aimé.

É... par exemple trouve que les jambes sont à chier. J’avais beau lui expliquer que c’était voulu, que la plus importante partie du sujet se trouvait dans le haut du corps, dans cette apologie démesurée du CH à travers le temps, mais il n’y avait rien à faire. L’image des petites jambes - qui amplifie pourtant mon message symbolique par le fait que le CH prend le contrôle du centre de la toile - le dérangeait.

Il faut dire que É... est un syndicaliste de la plus pure tradition qui conçoit l’art selon la notion très manichéenne basée sur le beau et du laid.

L’art contemporain, très peu pour lui.

Par contre, M... m’a dit qu’elle adorait le sexy déhanchement de mon sujet.

Ça, je crois que ça vient de l’après-rôti de boeuf, mais bon, c’est une tout autre histoire comme on dit.

Moi, sincèrement, et si vous voulez mon avis, je capote.

J’aime mon Didier Pitre 1883-1934.

Y a rien à faire, je l’aime.

Le visage surtout.

Fantomatique mon ami! Rien de moins!

Tiens, voici la photo qui m’a inspiré.


jeudi 6 janvier 2011

Méritons-nous cette planète?

C’est terrifiant cette histoire d’oiseaux, de poissons et maintenant de crabes (http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/lemonde/archives/2011/01/20110106-080202.html) qui meurent comme ça, ne trouvez-vous pas? J’ai la sinistre impression d’être au début d’un film de science-fiction catastrophe. Vous savez, le genre de film parano dont le but est de nous faire réfléchir sur la folie des hommes?

Je n’aime vraiment pas ça.

Putain d’époque de merde. Ça ne peut pas continuer comme ça bordel de merde. Ça va nous tomber dessus au détour mes amis que ça ne sera même pas drôle. Y a pas quelqu’un dans la salle qui pourrait dire aux dirigeants de cette planète qu’il serait peut-être temps qu’on mette un frein au développement? J’sais pas mais quand les oiseaux commencent à crever comme ça, par milliers, sans qu’on ne sache trop pourquoi, ça ne me dit rien de bon pour la suite des choses.

Ça ne ressemblerait pas à un signe avant-coureur de quelque chose de plus gros qui s’en vient nous «maper» par centaines de millions par hasard?

Et si c’était nous demain?

Comment? Quoi? Que j’suis trop négatif? Où ça que t’as vu que je suis négatif? Je ne suis pas négatif, je pause de questions à voix haute, c’est tout. T’as pas remarqué le trou dans la couche d’ozone du côté de l’Amérique du Sud? Ça fait plus de trente ans qu’il est là, qui nous regardent en laissant passer des rayons ultra-violets. J’dis pas que c’est ça qui cause cette saloperie, mais je dis que tôt ou tard, y a des merdes qu’on a contribué à provoquer qui finiront bien par nous retomber sur la gueule.

On ne sait vraiment pas ce qui cause ces milliers de morts d’oiseaux, de poissons, de crabes? Alors prouvez-moi que c’est sans danger pour nous.

Le fait est que nous sommes en train de saloper cette belle planète et qu’il n’y a personne qui peut dire le contraire.

Tôt ou tard, on va payer cher...

Et si c’était déjà commencé? Il suffit d’un rien pour bouleverser le fragile équilibre de la vie.

Moi qui angoisse à rien, ce genre de nouvelle n’a rien pour m’assurer un sommeil réparateur. Je suis comme ça moi, du genre à m’énerver grave quand je vois des milliers d’oiseaux tomber du ciel raide-morts.

Crabes et oiseaux... c’est quand même étrange... l’un du haut du ciel et l’autre du fond des profondeurs. Nous entre les deux... pas rassurant pantoute cette affaire...

On fait quoi quand l’eau et l’air se contaminent comme ça, du jour au lendemain?

On boit quoi?

On respire quoi?

Ce n’est peut-être pas une contamination, on s’entend... mais tant qu’on a pas trouvé, toutes les possibilités restent ouvertes. Et les solutions fermées.

Remarquez, 40,000 crabes morts, c’est quand même moins important que les 500 000 civils tués en Irak depuis le début de la guerre de Bush, moins importants que les 4 millions de Congolais tués depuis le début du conflit armé en 1996, (oui oui, quatre millions....) moins importants que les 6 enfants à la minute qui meurent de faim dans le monde.

Et puis merde, si tout ça était relié? Je veux dire, si le reste de la planète a pu continuer à vivre au quotidien comme si de rien n’était pendant qu’on a tué plus de quatre millions de nos frères et soeurs dans la plus abjecte indifférence, n’est-ce pas un peu la suite de choses que de voir le ciel s’apprêter à nous tomber sur la tête?

Sommes-nous dignes de cette planète?

Sommes-nous dignes de vivre?


Ce n’est pas exactement ce sur quoi je voulais écrire ce soir. Je pensais prendre ça relax et me laisser aller à raconter des trucs rigolos. Mais bon... des milliers d’oiseaux qui meurent sans qu’on ne sache pourquoi, c’est paniquant. C’est beaucoup plus concret que les trous noirs qui se promènent dans le grand cosmos et qui avalent des galaxies complètes. Même si c’est très très très très angoissant de savoir qu’il existe un machin quelque part par là, du côté du grand vide sidéral, dont la principale occupation est d’anéantir des galaxies par absorption de masse, ça reste pour le moment dans le domaine du «très lointain». Comme on dit, ce n’est pas pour demain. On a en effet le temps de les voir venir ces foutus trous noirs grâce à Hubble. Et puis c’est tellement gros que quand ils vont décider de tourner à gauche après avoir dépassé Alpha du Centaure pour s’amener par ici, on aura le temps en masse de les voir débarquer avec leurs gros sabots cosmiques et de se pousser d’ici vite fait bien fait. Ou alors on aura le temps de leur envoyer des travailleuses sociales pour les analyser, les comprendre, les aimer et les rééduquer socialement pour en faire de gentils petits trous noirs repentis qui ne demanderont rien de moins que de se trouver un vrai boulot pour être utiles à la société. Même qu’ils aideront les mémés à traverser la rue pour peu qu’on sache comment s’y prendre avec leur psychologie de trou noir. Mais des oiseaux qui meurent comme ça, c’est pas de la tarte. On ne sait pas par quel bout prendre ça. Y a aucune travailleuse sociale qui peut prévenir ça.

J’ai jamais vu un oiseau tomber du ciel et je ne voudrais jamais voir ça d’ailleurs. Par contre, j’ai déjà vu un arbre tomber tout seul. C’est très impressionnant. C’était au printemps dernier, après de fortes pluies. Je roulais en longeant la rivière noire quand j’ai vu un arbre s’abattre comme ça, gratuitement et sans demander rien à personne. Il était tellement grand qu’il a fait comme un pont naturel par-dessus la rivière. J’étais seul dans la voiture et seul aussi sur la route. Résultat, je suis le seul témoin de l’univers à avoir vu cet arbre tomber. Ça m’a un peu frustré parce que je n’avais personne avec qui en parler ni personne quoi pouvait témoigner de la véracité de cette anecdote. Ça m’a fait penser à cette prise incroyable à St-Zénon il y a trois ans. J’avais mis deux hameçons après ma ligne, un montage très scientifique et inventé par moi. Le premier était à environ 18 pouces et l’autre à 36. Je pêchais à la traîne et dans l’après-midi, j’ai pêché deux truites en même temps! Mais j’étais seul dans ma chaloupe et du coup, personne pour me voir réussir cet exploit. Personne ne me croit quand je raconte cette histoire et pourtant, c’est vrai vrai vrai vrai!

Mais où sont donc les journalistes quand on a besoin d’eux?

Je vous le demande braves gens.

Pourquoi c’est jamais les politiciens qui tombent du ciel en mourant? Moi, j’aimerais bien enjamber une centaine de politiciens corrompus morts sur l’asphalte froide de ma ville. Il me semble que ça mettrait de la joie en allant travailler le matin. Et puis il y aurait une certaine justice il me semble. Ou alors une pluie d’hommes d’affaires. Ou une averse de polices. Pourquoi c’est toujours les p’tits zoizeaux qui n’ont jamais demandé rien à personne qui meurent en tombant du ciel?

C’est pas juste.


Massacre au Congo.

C’est vraiment étrange... au moment où j’ai trouvé cette photo horrible sur le net pour illustrer ce texte, un type qui passait dans la ruelle juste derrière chez moi s’est mis à hurler comme un possédé. Ça m’a glacé le sang.

mercredi 5 janvier 2011

Trois sujets et un seul clavier.

J’ai lu des trucs pas très rassurants sur l’économie du Québec pour 2011 et 2012. J’ai pas très bien compris, mais ça disait qu’on allait y goûter à cause d’un tas de hausses éparpillées.

Bof.

Y a rien de nouveau sous le soleil. C’est juste la continuité des choses qui se poursuit depuis les années ’80. Plus d’argent aux entreprises, moins d’argent aux salariés. Plus d’argent pour les plus riches, moins d’argent pour les pauvres. C’est l’élastique qui s’étire encore, mais qui ne pète toujours pas.

La classe moyenne se fera encore avoir, mais cette même classe moyenne continuera à dire que le capitalisme est le meilleur système qui puisse exister.

Qu’ils crèvent s’ils ne veulent rien changer à leur sort.

Moi, ça ne me dérange pas. J’ai toujours vécu pauvrement. Je suis le champion du monde toute catégorie pour survivre pendant des semaines avec du riz ou des pâtes. Des pâtes à l’eau ou du riz au beurre, avec un peu de sel, c’est délicieux.

Une télé? Pour quoi faire? J’ai internet et je regarde tout ce dont j’ai besoin.

Des vêtements neufs? Je préfère m’acheter des coudières. C’est plus pratique.

Et puis faut pas dramatiser, nous ne sommes tout de même pas en Somalie.


***


Vu ce soir le Canada perdre 5-3 en finale contre les Russes au championnat de hockey junior. Ils menaient 3-0 après deux périodes. Faut le faire! N’empêche, je n’étais pas fâché de voir cette marée rouge et blanche se faire fermer la gueule. Canada par-ci, Canada par-là, les commentateurs n’en avaient que pour la feuille d’érable en oubliant que là-bas, de l’autre côté de la terre, on joue aussi au hockey. L’arrogance, ce n’est jamais trop bon dans le sport.

En passant, je me suis toujours demandé en quoi le nationalisme canadien était plus acceptable que le québécois? C’est vrai quoi, dès qu’on lève un drapeau du Québec, le ROC se roule par terre en criant contre notre nationalisme, mais quand c’est eux, curieusement, c’est correct.

Y sont drôles ces Canadiens.


***


Depuis quelque temps, l’idée d’aller me faire Compostelle. Pas que je sois mystique ou cosmique, loin de là, mais disons que ces temps-ci, j’aurais foutrement envie d’une longue, très longue balade avec rien d’autre à m’occuper que la prochaine étape à franchir. On dit que ceux qui le font en reviennent changés à jamais. Mais ils ne disent pas en quoi.

Faudrait s’informer.

mardi 4 janvier 2011

Madame Dang et Domdom.

Me suis acheté des coudières (protège-coude) pour le hockey. La dernière fois que j’ai porté ce type d’équipement, ça doit bien faire 200 ans. Ou quelque chose comme ça. À l’époque, la chose était assez simple, pour ne pas dire rudimentaire et s’enfilait assez facilement. Mais les coudières modernes sont... heu... modernes justement et je dois avouer très franchement que j’ai mis plus de trente minutes à me demander de quel côté ça s’enfilait. Il y a plein d’attaches en velcro et des membranes amovibles qu’on se demande bien à quoi ils servent. Et encore, j’ai acheté les plus cheapos. C’est pour protéger mon coude des effets du vieillissement prématuré. C’est madame Dang qui m’a dit de lui faire attention après me l’avoir shooté sans façon à la cortisone.

Madame Dang dîne.

Madame Dang danse.

Madame Dang doute.

Madame Dang dort.

J’ai hâte de les essayer sur le nez d’un adversaire. Mais pour ça, il faudra que je sois remis à 100% de ma grippe. Sérieux, j’ai l’impression d’avoir pris 10 ans depuis 5 jours. Putain de grippe. Juste aller faire l’épicerie fut une épreuve. J’étais épuisé juste à regarder le 10lb de patates. À la place, j’ai opté pour une boîte de riz. C’était moins lourd. Là, ça va un peu mieux même si mes pantalons me tombent aux genoux à force de ne pas vouloir suivre ma maigreur de hanches grippées. Y a que mon coude qui ne veut pas maigrir.


Pour le hockey, et si vous voulez vraiment savoir, on a été chercher un super défenseur pour remplacer un de nos gars qui a lâché pour cause inconnue. Ce n’est pas un fin marqueur mais comme défenseur qui n’aura pas de difficulté à se faire respecter, c’est le candidat numéro 1. C’est un pote du syndicat qui fut boxeur dans les combats ultimes dans son autre vie. Il s’est fait péter le nez à au moins 345 occasions et son trip c’est de bloquer les tirs. Même ceux de Rochon. Il est un peu maso et il prend les blessures comme des marques de croissances personnelles. Il carbure aux blessures physiques. Il en prend mais il en donne aussi. Surtout pendant les grèves. Mais comme il n’y aura plus de grève avant au moins 7 ans, il joue au hockey. En plus de son boulot régulier, il est aussi doorman à temps partiel dans un club. Non pas parce qu’il manque de fric, mais bien pour avoir la chance de péter des gueules et être payé pour. En tout cas avec lui, je crois que nous sommes en business. Domdom son nom.


Domdom, notre nouvelle recrue.




dimanche 2 janvier 2011

Les criss de non-fumeurs!

Une criss de grippe me tient sur le carreau depuis trois jours et deux nuits. J’en ai ma claque! Je veux dormir! Il est 1h du matin en cette troisième nuit et je n’arrive pas à fermer l’oeil. Je passe mes nuits dans des draps couverts de sueur. J’ai chaud et j’ai froid. J’ai les mêmes yeux exorbités d’une carpe des profondeurs à force de me moucher toute la nuit sans pouvoir trouver le sommeil. Je me relève et je fume une cigarette sans remords ni regret malgré ma décision de cesser. J’y suis presque arrivé d’ailleurs, car je n’en ai fumé que trois aujourd’hui et un peu plus hier. Mais là, agglutiné dans cette mélasse virale des dernières heures, à bout de nerfs de ne pas pouvoir fermer l’oeil alors que je viens de passer les 4 dernières heures dans mon lit, j’en fume une en envoyant chier mon ostie de culpabilité de ne pas être foutu d’arrêter.

Je voudrais bien, mais je n’y arrive pas. Ce n’est pas moi qui craque, mais quelque chose en moi que je n’arrive pas à contrôler et qui me possède à chaque fois. Je suis un esclave de cette merde. Une victime de la nicotine qui se combine à un paria de la société. Et j’entends les gens autour de moi, ces osties de non-fumeurs qui ignorent la torture que l’on vit, nous, les fumeurs, me rabaisser et me démoraliser. «Tu avais pourtant dit que tu essaierais...» «Tu me déçois...» «Ah! tu empestes!...»

Comme si je me levais chaque matin en me disant : «Aujourd’hui, j’ai décidé de puer encore plus qu’hier». Ou encore : «Tiens, aujourd’hui je vais tenter de me décrisser encore un peu plus la santé pour mourir plus vite.»

Qu’on se le dise: S’il était possible de revenir dans le temps et de changer quelque chose à nos vies, tous les fumeurs de la terre - même les plus farouches - refuseraient cette maudite première cigarette. Nous ne sommes pas plus suicidaires que les autres, bordel de merde! Et non, ce n’est pas qu’une question de volonté parce que de la volonté, ça en prend pour supporter tous ces cons qui vous font la morale 365 jours par année sur l’aspect néfaste de la cigarette. Nous sommes juste plus vulnérables à ce poison. Comme certains le sont pour l’alcool ou pour la bouffe ou encore pour le jeu. (Va dire au joueur compulsif qu’il n’a qu’a boire de l’eau et grignoter des carottes pour arrêter de jouer. Tu vas voir ce qu’il va te répondre.) À la longue, se faire quotidiennement pointer du doigt, se faire culpabiliser par les pubs télé, se faire constamment accuser de meurtre par notre «fumée secondaire» (alors que personne ne semble se soucier du fait que nous vivons dans des métropoles constamment recouvertes de smog à longueur d'année), comme dirait l’autre, ça finit par atteindre une sorte de limite intérieure qui te donne juste envie de fumer plus. J’en ai marre de ces curés et de leur prêche à trois sous. Ils ignorent que cette manière de faire est la pire pour les fumeurs. Surtout si ça vient de personne que l’on aime. Parce que forcément, on voudra tout faire pour y arriver, pour leur montrer... pour leur faire plaisir et du même coup, nous faire plaisir aussi. Mais assurément, quand tu es devenu un gros, un très gros fumeur comme moi, c’est plus difficile d’y arriver. Et quand tu craques après trois, deux et même une seule journée de tentative, t’as envie de chialer tellement tu es déçu. Mais ce n’est pas fini parce que ceux qui t’aiment et qui croient te faire du bien avec leur «critique positive», ces criss de non-fumeurs, ils vont te dire des trucs comme «Ah, tu me déçois tellement!»

Alors qu’est-ce qui te reste comme alternative? Crisser ton camp ailleurs, allez vivre parmi les tiens, ces pestiférés à l’étoile jaune... pardon, aux doigts jaunes.


... (Dernier paragraphe censuré)


Bonne année.