mercredi 25 novembre 2009

Novembre

Suis passé chez mon dépanneur monsieur Lucky après le match de hockey ce soir. C'était madame Lucky qui était au comptoir. Monsieur Lucky lui, il était assis sur une caisse, le dos appuyé sur le mur, les bras appuyés sur les genoux, la tête appuyé sur les bras.
Il somnolait en position fœtal.
Mort de fatigue.
Quand un client entrait, il relevait à peine la tête une toute petite seconde pour vérifier et retombait aussitôt dans son roupillion.
Monsieur et madame Lucky ne prennent jamais de vacances.
Jamais.
De 8h du matin à 23h le soir, sept jours sur sept.
Toujours.
Tout le temps.
Je ne sais pas s'ils sont Cambodgiens ou Vietnamiens. Mais ce que je sais par contre c'est que tout ce qu'ils connaissent de la société québécoise c'est par la petite porte de leur dépanneur qu'ils l'apprennent.
Comme beaucoup d'autres, j'imagine qu'ils sont venus ici en se disant qu'ils connaîtraient une vie plus facile que là-bas.
Je sais que j'en ai déjà parlé, mais ça me fascine grave.

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C'était une journée vraiment grise aujourd'hui. De la pluie, pas de soleil, que du gris partout. Ça se reflétait dans le visage des gens.
Gris les gens.
De la pluie plein la tête.
Pas de soleil dans leurs yeux.
On est loin de ces journées ensoleillées de mai.
Vous vous souvenez de mai?

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Ma vieille voisine vit toujours. Même qu'elle a décoré sa porte d'entrée avec une couronne de Noël. À part moi, personne ne la voit puisque ça se trouve tout en haut de l'escalier intérieur.
Mais comme à chaque année, elle y tenait.
Ce qui m'amène à penser que c'est la troisième fois que je vois cette putain de couronne accroché à sa porte.

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Il n'y a rien qui sort ce soir. Mes doigts figent sur le clavier. C'est sans doute la faute au mois de novembre. Juste pour faire plus long, je vais copier ici le dernier message que m'a envoyé mon ami Barack.

Varice&Versa --
Tomorrow, Thanksgiving Day, Americans across the country will sit down together, count our blessings, and give thanks for our families and our loved ones.American families reflect the diversity of this great nation. No two are exactly alike, but there is a common thread they each share.Our families are bound together through times of joy and times of grief. They shape us, support us, instill the values that guide us as individuals, and make possible all that we achieve. So tomorrow, I'll be giving thanks for my family -- for all the wisdom, support, and love they have brought into my life.But tomorrow is also a day to remember those who cannot sit down to break bread with those they love. The soldier overseas holding down a lonely post and missing his kids. The sailor who left her home to serve a higher calling. The folks who must spend tomorrow apart from their families to work a second job, so they can keep food on the table or send a child to school. We are grateful beyond words for the service and hard work of so many Americans who make our country great through their sacrifice. And this year, we know that far too many face a daily struggle that puts the comfort and security we all deserve painfully out of reach.So when we gather tomorrow, let us also use the occasion to renew our commitment to building a more peaceful and prosperous future that every American family can enjoy. It seems like a lifetime ago that a crowd met on a frigid February morning in Springfield, Illinois to set out on an improbable course to change our nation.In the years since, Michelle and I have been blessed with the support and friendship of the millions of Americans who have come together to form this ongoing movement for change. You have been there through victories and setbacks. You have given of yourselves beyond measure. You have enabled all that we have accomplished -- and you have had the courage to dream yet bigger dreams for what we can still achieve.So in this season of thanks giving, I want to take a moment to express my gratitude to you, and my anticipation of the brighter future we are creating together.With warmest wishes for a happy holiday season from my family to yours,
President Barack Obama



lundi 23 novembre 2009

D'une toile on en arrive à parler de tout et de rien.



(C) Blam


C'est chouette d'avoir un ami qui peint comme un dieu. Je me suis payé cette toile aujourd'hui en allant prendre un café chez lui. Ça faisait quelque temps qu'elle me titillait.
J'ai craqué cet après-midi en buvant mon café.

Je connais Blam depuis le CEGEP Arts Plastiques. On a un peu fait le Vietnam du Vieux-Montréal ensemble. Je veux dire qu'on a écumé les mêmes bars en partageant nos logements d'étudiants tout en pochant nos cours. Lui c'était un artiste et moi j'étais quelque chose d'indéfinissable.
Arts Plastiques? pourquoi pas!
C'était l'un des seuls domaines qui ne demandaient pas grand chose.
J'ai appris à dessiner un peu en le plagiant honteusement sans jamais parvenir à atteindre le mollet de son talent. On ne se faisait pas chier à cette époque. Pas de boulot, pas trop de cours mais beaucoup de bières et des montagnes de pizzas qu'on se faisait livrer.
Et puis du pain et du café instant le reste du temps parce que nous n'avions pas un rond pour nous payer autre chose. Et puis des discussions qui traversaient les nuits et qui se terminaient souvent quand le soleil se levait.
- Bohème? Vous avez dit bohème?
Ça fera quelque chose comme 30 ans l'an prochain.

Combien ais-je dit? 30 ans???
Ouf... !!

Il y avait encore à cette époque quelques cafés sur St-Denis où tu pouvais fumer tes pétards sans te faire chier. La Café La Galoche en était un. Il était situé juste en face du Théâtre St-Denis. C'était un vrai Café de granole avec des nappes à carreaux rouges et blancs sur les tables. Un truc un peu sombre qui ressemblait à une caverne. Je me souviens du plancher de ciment peint en rouge foncé. Les murs de pierres. Les cassettes de Jacques Brel qui jouaient en boucle.
Plus loin, sur la rue Ontario et juste à l'ouest du CEGEP, il y avait un bar qui s'appelait Les Joyeux Naufragés. Un trou à jazz pas plus gros qu'une remise de jardin. Je me souviens des sofas défoncés et des caisses de bois qui servaient de tables. Je me souviens d'avoir vu jouer Vic Voguel et Guy Nadon à cet endroit.
Pour le prix d'une bière.
Plus haut sur St-Denis, à l'endroit même où se trouve aujourd'hui le bar l'Amère à Boire, il y avait un bar qui s'appelait Le Quartier Latin. (Ne pas confondre avec le Quartier Latin d'aujourd'hui qui se trouve sur Ontario près de Sanguinette). Les chiottes étaient à l'étage et pour s'y rendre, on passait à côté d'une large tablette camouflée derrière un rideau. Sur cette tablette, le proprio y "cachait" sa réserve de bouteilles.
Combien en ais-je piqué de ces bouteilles?
Au coin de Sherbrooke et St-Denis, tout un bloc de taudis qui sentaient la pisse et les poubelles oubliées. Un vrai trou à rats où il m'est arrivé à quelques occasions d'aller m'y réchauffer en buvant de la bière tout en attendant le dernier bus de la nuit. N'y habitaient là que des chambreurs à demi clochards, des immigrants vietnamiens sans le sou, des putes et des dealers. Aujourd'hui, ces mêmes bâtissent sont devenus des condos de luxe qui coûtent la peau des fesses.
À cette époque, un verre de bière pression ne coûtait même pas un dollar dans les tavernes. Le paquet de clopes coûtait $1.10. Pour $20, tu pouvais passer une soirée d'enfer et tu revenais au logement à quatre pattes.
Un logement de sept pièces sur la rue Rachel en face du Parc Lafontaine coûtait 300$ de loyer. Je le sais parce que j'habitais là. C'était grand comme un terrain de football. Et le pire c'est qu'on parvenait à payer en retard. Ou pas du tout.
Il n'y avait pas de pistes cyclables dans ce temps là. Ni de cellulaire. Ni de cartes de guichet. Ni de jeux vidéo. Ni de chaînes télé spécialisées. Ni de CD. Ni de caméras de surveillance. Ni d'afficheurs téléphonique. Ni d'ordinateurs personnel. Ni de Wal-Mart. Ni de commerces ouverts les dimanches.
Mais il y avait autre chose.
Quoi exactement?
J'sais pas. Autre chose.
Un peu plus de temps peut-être.
Nostalgique de cette époque?
Non, pas vraiment. Autre temps autres mœurs comme on dit. J'aime bien mon époque et j'aurais beaucoup de difficulté à me passer d'internet, de ma carte de guichet, de mes films que je peux regarder sur mon portable dans le confort douillet de mon chalet. Mais parfois, c'est vrai, je me dit que tout ça va trop vite. On annonçait cette semaine que je ne sais quel gros joueur de l'informatique était parvenu à créer l'équivalent virtuel du cerveau d'un chat. Ils prévoient pouvoir en faire autant d'ici dix ans avec le cerveau humain.
Je ne sais pas quoi penser de cette avancée technologique.
Il y aura assurément dans le futur une fusion entre l'homme biologique et l'homme informatique. C'est déjà commencé. Le mois dernier, on parlait de cet amputé en Irlande qui peut désormais actionner ses bras et mains artificiels grâce à des composantes informatiques reliées au cerveau et qu'il actionne par la pensée, exactement comme le commun des mortels biologiques.
Un cyborg de première génération quoi.

dimanche 22 novembre 2009

Centre Bell

Passé la soirée au Centre Bell hier avec mon plus vieil ami. On a vu le CH se faire crémer toute la soirée par Detroit avant que nos p'tits gars se réveillent et en mettent deux dedans pour niveler la marque.
Sur place, le constat est beaucoup plus frappant qu'à la télé. Le Canadiens n'est pas une bonne équipe. C'est un groupe de joueurs qui a du mal à trouver une cohésion et dont la vitesse d'exécution (du moins hier soir) tranchait honteusement avec celle des Red Wings.
Beaucoup de blessés et non les moindres, c'est vrai, mais ce genre de situation aide généralement à sonder la profondeur du club. Et à la lumière de ce que nous avons vu hier, de ce côté là, je dois dire que c'est terriblement inquiétant pour les prochaines années.

Observations générales:

Nous étions dans les loges de la Caisse Pop. Bouffe gratuite et à volonté. J'ai encore mal au ventre ce matin. De la malbouffe à profusion. Désolé monsieur Bové.

Pendant une présentation d'avant match, centenaire oblige, on énumérait des joueurs du passé. Vincent Damphousse fut plus acclamé qu'Yvan Cournoyer. C'est là qu'on a réalisé que le public du Centre Bell est foutrement jeune ou crissement ignorant.

Patrick Roy fut applaudit comme un dieu, un brin plus fort que Guy Lafleur. C'est là qu'on a encore réalisé que le public du Centre Bell est foutrement jeune ou crissement ignorant.

De la pub, de la pub, de la pub et encore de la pub. De la danse pendant les pauses publicitaires à la télé, des concours idiots, des réclames assourdissantes, de la grosse zizique pendant les temps morts et au milieu de tout ça, parfois, une partie de hockey. J'étais nostalgique de cette époque où la chose la plus importante était ce qui se déroulait sur la glace. Pas de musique, pas de pub, pas de séance de lobotomie de masse.

Impossible d'aller pisser entre les périodes sans risquer de rater les dix premières minutes de la période suivante. Le Centre Bell est peut-être un super édifice, mais ses commodités de base sont nulles à chier.

Le public est cependant incroyable. De toute évidence, il aime cette équipe de médiocres "pousseux d'puck". À un moment, le CH était menotté dans son territoire depuis au moins deux bonnes minutes, incapable de mettre la main sur la rondelle. Aucune protestation dans la foule! Quand finalement ils sont parvenus à la dégager, les gens ont applaudit! À une autre époque, quand cette équipe collectionnait les coupes Stanley, les séquences comme celle-là se terminaient dans les journaux du lendemain par des appels à des exécutions sommaires.

À Montréal, nous n'avons plus d'équipe mais nous avons le meilleur département de marketing de la ligue.

samedi 21 novembre 2009

Ali encore.

Je reviens encore sur le sujet.
Oui, c'est vrai.
Jésus a marché sur les eaux.
Big fucking deal!
Ali a battu le gros George Foreman en 1974!
Même Jésus n'aurait pas été capable!
Regardez d'un autre angle le KO du siècle! Regardez le moment où Foreman tombe et que Ali pourrait lui en mettre un denier. Mais il ne le fait pas!
Pourquoi?
Parce que c'est un artiste et que son art est la boxe! Instinctivement, il le laisse tomber en le regardant. Parce que c'est Ali! Parce que ce n'est pas tout de mettre un monstre KO, encore faut-il y mettre la manière! Le style! La touche personnelle! Au moment où Foreman tombe, Ali sait qu'il a gagné. Mais en même temps, il sait qu'il fait l'histoire. Il ne se bat pas, il écrit sa légende. Il retient sa droite et regarde tomberavec Foreman tout ceux qui lui avait prédit la défaite.
Ali!
http://www.youtube.com/watch?v=Gok2z-mWaeM

Hochelaga-Maisonneuve blues part 345

J'arrive dans mon quartier.
J'arrive dans mon secteur.
J'arrive sur ma rue.
Il est tard. Des dizaines de voitures de police. Des gens partout sur le balcon. Pour rouler sur ma rue, je dois passer un barrage de policiers. J'ouvre ma fenêtre et j'interroge l'agent qui fait le guet.
- J'habite sur cette rue. Je peux passer?
- Oui, pas de problème. Vous avez juste à vous garer là (il m'indique un espace de stationnement laissé libre)
- Qu'est-ce qui se passe?
D'un air indifférent, il me répond: " Bof... on recherche un type armé"
- Ah bon.
Je gare ma voiture à quelques pas de ma maison. J'entends mon voisin parler avec deux autres agents. La porte de son cabanon est ouverte et ce n'est pas normal.
- On va voir dit l'un des deux flics.
Ils vont voir. L'arme au poing, la lampe de poche dans l'autre.
Je suis retnré chez moi.
Au moment où j'écris ces lignes, un type court les rues de mon quartier avec une arme.

Monsieur

Dans une autre vie, j'ai travaillé au Parti-Québécois ainsi qu'au Bloc Québécois. Au PQ, j'ai travaillé sous Pierre-Marc Johnson, Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et un peu sous Bernard Landry. Au Bloc, j'ai travaillé pour Lucien Bouchard et bien sûr, Gilles Duceppe. Je m'occupais surtout du département des éditions et des expéditions pendant les campagnes électorales et référendaires. Le deux parties se confondaient, ayant tous les deux leur permanence dans la même bâtisse sur la rue Papineau. Le PQ au premier et le Bloc au quatrième si je me souviens bien.
Entre nous, quand nous parlions de Pierre-Marc Johnson, nous disions "Johnson" comme dans : "Ce sont les affiches électorales qui sont destinées au comté de Johnson".
Quand nous parlions de Lucien Bouchard, nous disions "Bouchard".
Quand nous parlions de Gilles Duceppe, nous disions "Duceppe".
Quand nous parlions de Bernard Landry, nous disions "Landry".
Quand certains plus anciens parlaient du temps de René Lévesque, ils disaient "Lévesque" ou encore, plus affectueusement "Ti-poil".
Mais quand nous parlions de Jacques Parizeau, nous disions tous "Monsieur Parizeau". Comme dans : " Ce sont les affiches électorales qui sont destinées au comté de Monsieur Parizeau."
Même les quelques anti-Parizeau disaient "Monsieur Parizeau".
Ce n'était même pas forcé. C'était juste naturel. Le mec en imposait tellement que même quand tu te retrouvais seul dans les chiottes, tu te surprenais à penser que " il ne faut pas que j'oublie les tabarnak d'affiches de Monsieur Parizeau".
Monsieur Parizeau, c'était Monsieur Parizeau.
Quand tu croisais Monsieur Parizeau dans les escaliers, ton cerveau s'activait aussitôt et te disait : "C'est Monsieur Parizeau! Cesse de respirer misérable vermisseau que tu es et laisse à Monsieur Parizeau l'oxygène dont il a besoin!"
Au reste, c'était parfaitement idiot parce que Monsieur Parizeau justement, était tout sauf hautain ou arrogant. Au contraire, il était généreux de sa personne, affable, immensément sympathique et facile d'approche. Là où ça coinçait pour les pauvres mortels comme moi, c'était dans son éducation de bourgeois de la vieille école qui faisait un énorme décalage entre lui et tout ceux qui respirait autour de lui. Ça en imposait mais ce n'était pas voulu. Il était comme ça, c'est tout.
Un jour, j'ai croisé Monsieur Parizeau dans les chiottes de la Place Ville-Marie, là où sont situés les bureaux du chef de l'opposition à Montréal. Je sortais, il entrait. J'ai poussé la porte un peu fort et j'ai tapé le front de Monsieur Parizeau avec le coin de la porte.
- Bang!
Quand j'ai vu que je venais de blesser Monsieur Parizeau, j'ai senti mes genoux ramollir et mon cœur cessé de battre. J'étais pétrifié, comme si je venais d'écraser le Dalaï Lama avec ma Terce. Je me voyais déjà obligé de changer de nom et de refaire ma vie loin de Montréal, quelque part dans une des îles perdues du Pacifique. J'hésitais déjà entre Amapala ou Ulithi en me demandant comment j'allais m'y prendre pour regarder mes parties de hockey du samedi soir.
Et vous savez ce qu'il m'a dit en se frottant le front?
Il a d'abord rigolé : - Oh!!
Puis il a rajouté cette phrase remarquable sans se départir de son sourire: - Je suis désolé.
Je venais de lui fracasser le crane à coup de porte de toilette et lui il me dit "Je suis désolé"!!!!
Monsieur Parizeau, c'était ça.
Au bureau du chef de l'opposition, j'ai eu à quelques occasions l'extrême honneur de travailler à son bureau personnel. Je veux dire sur son bureau! Moi derrière son bureau, le cul sur sa son fauteuil personnel, prenant son téléphone personnel pour faire mon travail. Je travaillais sur l'équipe de sondage interne du PQ et nous arrivions à 17h pour faire nos études. Nous prenions les bureaux des employés qui quittaient et nous passions le reste de la soirée à sonder l'opinion public sur les sujets de l'heure. Nous avions le droit de prendre tous les bureaux, même celui de Monsieur Parizeau parce que ce dernier insistait et ne voulait en rien avoir des traitements de faveur. Il m'est donc arrivé plus d'une fois de faire mes sondages sur son grand bureau personnel et devoir arrêter brusquement de respirer parce que Monsieur Parizeau revenait subitement dans son bureau pour mettre la main sur un dossier ou un papier qu'il avait oublié. J'ai donc déjà vécu plusieurs fois ces moments surréalistes où j'étais en grande conversation avec madame Tartenpion du Lac St-Jean ou de monsieur Truc-Muche de Saint-Creux-Creux-Des-Meuh-Meuh pendant que Monsieur Parizeau était agenouillé à mes côtés en train de chercher je ne sais quel papier dans le dernier tiroir en bas à gauche. Et chaque fois, il prenait la peine de me chuchoter en rigolant : " Oh! Oh! Ne faites pas attention à moi." Et tout ça, dans un bureau tapissé de toiles du groupe des sept, de Riopelle et de Marc-Aurèle Fortin.
- Ma mère! J'ai déjà vécu ça!!!
Quand J'y repense aujourd'hui, je n'en reviens tout simplement pas.
Même aujourd'hui, quand je parle de ce bonhomme dans une de ces discussions de taverne qui ne règleront jamais la cause, je me surprends encore à dire "Monsieur Parizeau".
Depuis toujours, autour de moi, il m'arrive souvent d'entendre des gens dirent "Monsieur Parizeau". Que ce soit dans une discussion dans un autobus ou dans un restaurant.

Tout ça pour dire que j'étais dans une librairie aujourd'hui et je farfouillais dans la section des nouveautés. Une jeune femme - pas plus de 30 ans - est arrivée et a abordé un commis. Je l'ai entendu lui demander ceci : " Je cherche le livre de Monsieur Parizeau". Et le commis, guère plus de 25 ans - lui a répondu ceci : " Nous avons un étalage du livre de Monsieur Parizeau devant les caisses".
La femme n'avait pourtant que 15 ans lors du dernier référendum, c'est à dire au moment où Monsieur Parizeau prit sa retraite de la vie politique active.
Le commis lui n'en avait que 10.
Mais les deux se parlaient de lui en disant "Monsieur".

Monsieur Parizeau aura 80 ans bientôt. Comme il le dit et le répète lui-même depuis quelques jours lors de ses entrevues qu'il donne en rafale pour mousser les ventes de son bouquin, il est sur son départ.
Bientôt, l'immense personnage ne sera plus. Ce livre est en quelque sorte son testament politique. Une dernière charge en avant vers ce but ultime qui aura monopolisé la deuxième moitié de sa carrière politique. Un but qu'il ne verra sans doute jamais de son vivant.
Hélas.

Cet homme était un bloc d'intégrité. Il avait dit: "Je suis en politique pour faire l'Indépendance du Québec. J'ai échoué. Donc je prends ma retraite".
Grandiose jusqu'au bout.
Honnête.
Un politicien avec une vision et un but. C'est la dernière fois que j'ai vu ça.

http://www.youtube.com/watch?v=66ot9GlADgU&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=Q2_IrhQXrIU

vendredi 20 novembre 2009

Tercel

J'ai lâchement abandonné ma vieille Tercel toute pourrie que j'aimais tant.
Pour la première fois depuis des siècles, elle dort ce soir ailleurs qu'à mes pieds.
Ma bonne vieille Tercel toute pourrie à moi!
Il le fallait parce que la pauvre coulait de partout. Huile, essence, jus de roues et liquide mystérieux, tout coulait. Et puis des morceaux de taule aussi qui s'envolait sur l'autoroute.
Mais elle ne voulait pas s'éteindre et pour peu que je le lui demandais gentiment, elle se mettait à rouler et allait là où je voulais.
Elle étouffait même pas. Elle démarrait toujours comme au premier jour malgré ses 245000 km bien comptés dont la moitié furent parcourus dans des chemins de garnottes à la recherche de quelques lacs perdus.
Ma bonne vieille Tercel toute pourrie à moi!
Elle n'était jamais aussi heureuse que lorsque je lui glissais mon Zodiac sur le dos et que nous partions tous les deux à la pêche.
- On va où aujourd'hui?
- J'sais pas. Lac Bouteille ou lac Légaré.
- Et si on allait encore plus loin?
- Où?
- Genre lac Kempt?
- Oh mais t'es certaine que tu pourrais encore?
- Monte et tu vas voir si je suis capable!
- Brave vieille Tercel toute pourrie à moi! Allons-y!

La nouvelle Tercel pas pourrie du tout m'attendait dans le stationnement du concessionnaire Toyota près de chez-vous. Elle avait hâte de connaître son nouveau propriétaire. "Vous venez monsieur?" Moi pendant ce temps-là, j'étais devant ma vieille Tercel toute pourrie qui pleurait. Je n'avais pas de mots pour la consoler.
- Vas-y! Cours vers cette jeune salope qui t'attend et laisse moi crever ici comme une chienne!
- Ma pauvre toute pourrie! Je suis désolé. Je ne voulais pas que ça se termine comme ça entre nous.
- Vieux dégueulasse qui se pâme sur une jeune!
- Ne parle pas comme ça, tu sais bien que c'est toi que j'aime!
Derrière nous, les mécaniciens attendaient avec leurs outils. La grande porte du garage venait de s'ouvrir et d'autres employés préparaient le treuil hydraulique sur lequel l'on procéderait sous peu à l'euthanasie non sans lui extirper les organes encore bons qu'ils transplanteront sur une autre Tercel de sa génération.
- Ne me laisse pas! Je t'en supplie! Ne me laisse pas!
Je lui caressais le pare-choc avec une tendresse infinie.
- Allons, courage. Tu sais bien que c'est impossible.
Des images de nos bonheurs partagés me revenaient. Un entre autres et qui se déclamait avec des yeux tout ronds et des pieds nus sur le tableau de bord. Les Beatles dans le vieux lecteur de cassettes, un jour d'avril plein de soleil, le vent qui entrait et qui fouettait nos cheveux comme des étendards de liberté, une course aux fromages qui s'est terminée autour d'un feu de camp le soir et une lecture du Devoir faite à voix haute le lendemain sur la pelouse au petit déjeuner.
- Tu te souviens?
- Toute pourrie, c'est certain que je me souviens. Je ne pourrai jamais oublier ça.
- Si tu la revois, tu lui diras que j'ai adoré ses pieds nus sur mon tableau de bord.
- Et moi sur mes lèvres.
Une voix se fit entendre : "Vous venez monsieur? J'ai hâte de vous montrer ce dont je suis capable"
- Tu l'entends cette salope!
- Toute pourrie, je suis désolé. Sois forte.
Au même moment, les mécaniciens se sont amenés.
- Bon, ça suffit dit le plus gros d'entre eux. C'est pas qu'on soit des êtres insensibles et rustres malgré notre métier de manuels aux mains pleines de cambouis mais c'est qu'on a un boulot à faire.
La voix de ma Tercel toute pourrie se fit déchirante.
- Ne me laisse paaaaaaaaaas!
Le gros mécanicien nous a séparé mais ça lui a tout prit. Ma vieille Tercel toute pourrie s'accrochait à moi, à mon manteau, à mes bras, à mes cheveux. Un autre, plus impatient et surtout plus brutal lui a filé un coup de clé à molette sur le capot pour qu'elle lâche prise. J'ai hurlé!
- Mais ça ne va pas espèce de salaud!
Je l'ai fait valser avec une droite solidement appliqué sur le nez. Il s'est couché net. J'ai remis ça au gros qui s'est retrouvé à son tour allongé de tout son long. Et je ne sais pas pourquoi, mais j'ai sauté dans ma vieille Tercel toute pourrie et nous avons décampé sur des chapeaux de roues. La nouvelle Tercel pas pourrie du tout, et allez savoir pourquoi, nous a suivit. Nous avons roulé comme ça jusqu'à l'un de nos lacs perdus à 345698 km de là, quelque part dans la forêt très loin au nord de nulle part et juste à gauche de plus rien. C'est là que ma vieille Tercel toute pourrie voulait terminer son cycle de pourrissement.
- Laisse- moi maintenant.
Mais il faisait nuit noir et j'ai été me coucher au pied d'un grand sapin en bois (piqué ça à Renaud... désolé). Le lendemain matin, ma vieille Tercel toute pourrie avait disparue. J'ai monté dans la nouvelle Tercel pas pourrie du tout et je suis parti.
Je pleurais.
Mais en chemin, voilà-ty pas que j'entends les Beatles dans le lecteur de cassettes.
- Mais!... mais!...
- Eh oui, c'est moi! J'ai profité de ton sommeil pour crever cette salope et m'emparer de son enveloppe de taule. Je me suis auto transmutée en elle, comme on dit.
On a été fêter ça au chic bar de danseuses Les Amazones de de la Haute Mattawini. On a fait danser tout pleins de filles à nos tables et même que ma vieille-nouvelle Tercel toute pourrie qui ne l'est plus s'est payée une nuit avec celle qui avait les plus gros totons. Demain soir, on se paie une bouffe de luxe chez Toqué et la semaine prochaine, on ira faire une croisière d'amoureux sur un bateau Mouche du vieux port en vomissant partout entre les tables. Après on ira au casino. Là, je dois vous laisser parce que ma nouvelle vieille Tercel toute pourrie qui ne l'est plus vient de mettre la table. Ça sent bon. Les chandelles sont allumées. Une nouvelle vie commence.

lundi 9 novembre 2009

Le plus grand

Le plus intelligent.
http://www.youtube.com/watch?v=7-5_8af3TiY

Le plus beau
http://www.youtube.com/watch?v=Cu2nKcfMS9A

Le plus rapide.
http://www.youtube.com/watch?v=BbLfXGVGz-4&NR=1

Et finalement, le plus fort. (Foreman avait 24 ans, Ali 32. Ali avait été banni de la boxe professionnel pendant 4 ans. Foreman était le champion invaincu. Foreman était un monstre. Une montagne. Personne ne pensait qu'il pouvait perdre contre Ali.... et pourtant...)
http://www.youtube.com/watch?v=10ZIxV9KWgY
(À voir et à revoir: le moment où Foreman tombe et Ali qui retient son dernier coup pour ne pas le blesser... )

La vague

Le cinéma depuis au moins les cinq dernières années, c'est en Allemagne que ça se passe. Il s'y déroule une véritable révolution cinématographique qui donne des petits bijoux par paquets de douze.
Je viens de voir (avec un an de retard) le film La vague (Die Welle) réalisé par Dennis Gansel. http://www.youtube.com/watch?v=xBwj28sflL4

L'histoire est simple. Un prof donne un petit cours 101 sur la mécanique du fascisme à ses élèves. Mais pour donner plus de poids à ses enseignements, il décide d'y inclure une petite touche réaliste à son programme, question de bien sensibiliser ses jeunes étudiants. Ça part d'une bonne intention, mais bien sûr, ça dérape. Et ça fesse dans l'dash comme on dit.
Jouissif.
Du cinéma intelligent comme on aime.

Les deux abrutis.

Voilà le genre d'exemple pour lequel je ne vote plus pour le PQ :
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2009/11/09/002-Caire-Picard-convoites.shtml

Que Pauline Marois puisse songer ne serait-ce qu'un instant à repêcher l'un ou l'autre de ces deux abrutis de droite est suffisant pour nous faire comprendre que ce parti n'a plus d'âme depuis trop longtemps.
- Oh! Pauline! C'est quoi le message que tu lances ici? N'importe qui, n'importe quoi en autant que ça remplisse un siège à l'Assemblée? Deux sacs à merde feraient tout aussi bien l'affaire. Mieux même! Ça sentirait moins fort!

dimanche 8 novembre 2009

Championnes!!!

Une balle tapée du milieu de terrain et qui tombe entre E... et la défenseur droit de McGill. E... récupère et passe magnifiquement la défenseur après un solide contact. De l'endroit où je me trouve, je suis à même de voir le visage de mon amie se crisper sous l'effort au moment où elle se bat pour la récupération. En une fraction de seconde, j'y vois toute la détermination du monde dans ses yeux. Une fraction de seconde, une miette de temps, mais un flash instantané qui te dit que quelque chose de grand va se passer. J'ai déjà vu ces mêmes yeux des centaines de fois auparavant. Au hockey, à la boxe, au soccer, au baseball... c'est le regard d'une assurance démesurée que rien n'arrête et qui va se concrétiser, on en est certain, en une action mémorable. C'est à ce moment là que ça se passe et on ne sait pas pourquoi. Je ne saurais comment décrire la chose, mais ça se sent plus que ça se voit. Une impulsion fantastique du corps de l'athlète qui se déclenche à un moment précis et qui convergera vers un aboutissement grandiose. J'ai déjà vu ces yeux et cette action du corps chez Guy Lafleur des centaines de fois. Je suis debout sur mon siège et sans le réaliser, je hurle son nom comme je hurlais celui de mon idole quand j'avais 16 ans. Je n'ai pas le temps d'être surpris par mon enthousiasme soudain parce que le jeu se poursuit et au même moment, la gardienne de but adverse, qui a prévu la manœuvre, s'est avancée loin de son filet pour couvrir E... qui charge comme un train dans sa direction. E... est trop près de la gardienne pour tirer. Elle sait qu'elle n'a aucune chance. Non!... elle n'en sait rien à ce moment là! C'est son instinct qui lui dicte de ne pas tirer. Elle ne fait qu'écouter toutes les fibres de son corps qui lui disent de déborder sur sa droite pour tenter de gagner de vitesse la gardienne et trouver ainsi un meilleur angle de tire. Mais la gardienne la colle de près pour ne rien lui laisser. Et le jeu déborde tellement sur la droite qu'on en arrive à croire que le jeu sera avorté, qu'il sera impossible à E... de pouvoir non seulement se redresser pour transférer son poids sur sa gauche pour tirer convenablement, mais qu'en plus, l'angle est devenu tellement serré que même dans les meilleurs dispositions, la cible serait d'une extrême difficulté à atteindre.
Et pourtant!
C'est exactement ce qu'elle fait! Elle déborde la gardienne, se redresse en une fraction de seconde alors qu'elle est rendue à l'extrême limite de son angle, s'élance et tire... et putain de bordel de merde.... la balle file dans un silence qui semble durer un siècle et vient faire bouger les cordages du filet!
BUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUT!!!!!!!!!!!!!!
Goal! Goal! Goal! Goooooooooooooooaaaaallll!
Carabins de Montréal 2, McGill 0!
Éva Thouvenot-Hébert vient de marquer le plus beau but de l'année!
Elles gagneront 2 à 1 et seront championnes du Québec.

Je ne peux pas terminer ce petit topo jouissif sans parler de Véronique Maranda, sélectionnée joueuse par excellence de la finale. Véro (J'ai le droit de dire "Véro" parce qu'elle est aussi mon amie! Ce n'est pas pour me vanter mais je suis l'ami des deux meilleures joueuses des Carabins! lalalèreuuuh! Même qu'elles ont louées mon chalet cet été. Alors faites moi pas chier!) est l'épine dorsale de ce club. Pas de Véro, pas de championnat. C'est aussi simple que ça. Elle ne fait pas que jouer au soccer, elle EST le soccer. Ses corners sont des coups de poignards rouillés dans le bide mou de l'équipe adverse et elle te places ses balles comme une snipper meurtrière. Ses passes sont d'une précision suisse. Ça fait toujours mal à l'autre équipe. Et avec ça, un caractère de cochon qui fait que tu ne veux pas jouer contre elle parce que tu vas te retrouver avec une balle placée tellement bien derrière toi que t'auras beau courir pour la récupérer, tu seras toujours 100 ans en retard.
- Véro?
- Quoi?
- Pourrais-tu me placer la balle dans ma tasse à café que j'ai déposé là-bas, à 150 mètres?
- Pas de problème.... Paf! ssssshhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh.....tok! Plouffff!
Véro, elle est comme ça.
Et j'ajoute ici, devant témoins, que j'offre à mes deux amies un wekend gratos à mon chalet quand elles le veulent en guise de petit cadeau pour leur incroyable victoire. Mais je n'ai pas eu le temps de réparer le chauffe-eau par contre.

Bises les filles.
Vous êtes des vraies championnes!!!

http://www-carabins.cepsum.umontreal.ca/pages/nouvelles.aspx?lang=FR-CA&nouvelle=709

vendredi 6 novembre 2009

L'invisible avancée

Sortant
Réchauffé
Du bistro
Les nuages
De novembre
Lourdement
Transportaient
Des odeurs
De neige

Parfum
D'hiver
Flottant
Au-dessus
Des têtes
Le sol
Urbain
Était
Pourtant
Encore
Orphelin
Du tapis
De glace

Mais comme
Ces bêtes
Traquées
Pointant
Le nez
Au vent
Du soir
On sentait
L'arrivée
Prochaine
Du blanc
Prédateur

Il neigeait
Sûrement
Là-bas
Au nord
De l'horizon
Et le souffle
Implacable
Du ciel
S'en faisait
Le froid
Écho

C'était
L'invisible
Avancée
De l'hiver
Faisant
Reconnaissance

Sa blanche
Cavalerie
Ne tardera plus
Maintenant

mercredi 4 novembre 2009

Penchez-vous par en avant, ça sera vite fait.

Il ne faut pas tomber dans le piège. L'opération policière qui a menée à l'arrestation d'une dizaine de motards évoluant dans le domaine de la construction n'a rien à voir avec ce qui se passe dans l'administration de la ville de Montréal. C'est complètement autre chose. Pourtant, le gouvernement de monsieur Charest a tout fait aujourd'hui pour insinuer le contraire.
Normal. Il est en mode "détournons l'opinion de cette désagréable idée d'une enquête public". Monsieur Charest ne veut pas d'une enquête.
Pourquoi?
Le parti Libéral du Québec, comme celui du Canada d'ailleurs, est un nid de Siciliens mafieux et ça ne date pas d'hier. (D'Errico, Gagliano, Rizzuto etc) Accepter une enquête c'est accepter que les réflecteurs éclairent les dessous du parti Libéral.
C'est l'évidence même et c'est pour ça que jamais Charest ne donnera le feu vert à une telle action.

Des ripoux, voilà ce qu'ils sont. Il faudrait bien un jour songer à faire péter tout ça. Les pendre tous après leur avoir mis le nez dans leur merde. La démocratie? Telle qu'ils la pratiquent, c'est de la poudre aux yeux. On se fait tous enculer et on en redemande encore. On se moque de nous. Un type pourri comme Tremblay, corrompu à l'os, vient de regagner le pouvoir avec moins de 38% des votes. On se moque de nous! Et Charest panique.
Forcément! Son parti est financé de la même manière.
Et le PQ aussi sans doute.
Qu'attendons-nous?
Des balles!
Des barricades!
De la poudre à canon!
De la corde pour les pendre aux lanternes!
La guillotine!
Et puis des piques pour y planter leurs têtes comme autant de drapeaux!
AUX ARMES CITOYENS!

Ouf... ça fait du bien.
Mais je déconne presque pas. Il y a des fois où ça me faire royalement chier de les voir nous mentir comme des arracheurs de dents sans pouvoir leur cracher à la gueule.
Ne vous attendez à rien parce qu'il ne se passera rien. Quelques petites réformettes ici et là pour calmer le bon peuple. (Le peuple ici est en effet TRÈS TRÈS bon) Des promesses d'ivrognes et puis beaucoup de tartinade. Et puis plus rien. On laissera le temps au temps. Dans quelques mois, on en parlera même plus. Le H1N1 va tout nous recouvrir ça et au printemps prochain, on aura fait en sorte que les médias n'en parlent plus.
J'espère me tromper.
J'ai encore un peu espoir grâce aux médias justement. Les derniers outils qui protègent une idée de la démocratie. Plus efficace (et de loin!) que ces pourritures de politiciens que nous avons en ce moment. J'espère qu'ils (les médias) continueront à fouiller, à déterrer, à chercher et à dévoiler toutes les merdes que ces putes sales de politiciens tentent de nous cacher.
Mine de rien, et en tenant compte du fait que nous ne pouvons plus compter sur les partis d'opposition pour gratter de ce côté (le PQ est d'une incompétence déprimante dans ce dossier. Ils ne font que reprendre à leur compte le travail des journalistes. Navrant. Pourquoi ne sont-ils pas capable de sortir des faits nouveaux? Sont-ils aussi incompétents qu'ils nous le laissent penser ou est-ce parcequ'ils aimeraient bien eux aussi qu'on passe à autre chose? Au fait, vous ais-je déjà dit que je ne voterai plus jamais pour ce parti? Non? Ah bon.) on en arrive à un point où notre situation est à peu près la même que dans les pays les plus corrompus du monde. C'est à dire que le peu de vérité qui nous parvient encore n'est que le fruit du travail de quelques journalistes courageux. L'opposition est d'une inefficacité désarmante. Pour ne pas dire effrayante parce qu'elle nous lance comme message qu'en ne faisant pas son boulot, elle bouffe carrément dans la même assiette que ceux qui sont au pouvoir, n'attendant qu'une élection pour prendre la place et décacheter pour son compte ces putains d'enveloppes brunes.

Bon, je n'aurais pas dû parler de ça avant d'aller me coucher. Je suis tout énervé et je vais faire des cauchemars. Mais pas de panique! Gérald Tremblay vient de promettre qu'il fera le ménage et Jean Charest a dit que la situation le préoccupait au plus haut point.
Nous pouvons donc dormir sur nos deux oreilles. Nos bons gouvernements vont tout régler.

- Penchez-vous par en avant. Oui, comme ça. Maintenant prenez une grande respiration... vous ne sentirez presque rien. Ça sera vite fait.

dimanche 1 novembre 2009

La mafia contrôle la politique du Québec.

Il est 20h35 et j'écris ces petites choses en écoutant le résultat des élections municipales à la radio de Radio-Canada.
À Québec, Labaume est élu avec près de 80% des votes.
http://www.youtube.com/watch?v=O7dSBQCAWzA
À Saguenay, Jean "Lâ Lâ" Tremblay est aussi élu avec à peu près le même score. http://www.youtube.com/watch?v=jdErqHlPw3A
Moralité: 80% des citoyens votants dans ces deux villes sont de parfaits idiots. Ou alors des crétins de première qualité.
J'aime les élections pour l'éclairage édifiant qu'elle nous donne sur le portrait de nos contemporains.

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20h54
À Laval,Vaillancourt, le mafiosi presque officiellement reconnu et maire depuis plus de 20 ans est en avance avec plus de 60% des votes. Autre sondage intéressant sur l'imbécilité des votants. C'est chouette la démocratie quand le peuple est aussi allumé politiquement.

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21h05
Merde!!! Premiers résultats à Montréal
Tremblay 41%
Harel 32%
Bergeron 22%
C'est pas vrai!!! Dites-moi que ce ne sont que les dépouillements des boîtes de l'ouest de Montréal!

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21h07
Rectification : C'est 89% des citoyens votants de Québec qui sont de parfaits idiots puisque Jeff Fillion est à 9%
http://www.youtube.com/watch?v=DnRs3aSpUOA&NR=1

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21h22
Québec est un mystère total. Je ne comprends pas cette ville. Trop facile de dire que ce ne sont que des consanguins. Enfin si, ils le sont assurément mais il ne doit pas y avoir que ça.

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21h31
André Lavallée, ex felquiste dans les années '70 est en avance pour Union Montréal dans Rosemont-La Petite-Patrie. Le Québec est fascinant quand même.

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21h34
J'ai regardé les élections américaines sur internet. Comment se fait-il que je ne peux pas en faire autant pour les municipales du Québec avant 22h??? Nous sommes au 21ème siècle oui ou non?

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21h38
Montréal:
Tremblay 39%
Harel 33%
Bergeron 25%
Les infos sont fragmentaires et on ne sait pas combien de bureaux sont comptés. Mais si la tendance se maintient, comme dirait l'autre, ce sont les Anlgos de l'ouest qui auront élu Tremblay. Je ne suis pas triste mais plutôt déçu. Je n'aime pas Harel comme je n'aime pas Tremblay et que je trouve Bergeron rigolo, mais bordel.... Tremblay était au courant de toutes ces magouilles! Tremblay est un ripoux confirmé!! C'est quoi la joke??
http://www.youtube.com/watch?v=AKem89EVHAQ

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21h55
Longueuil
Au moins un mafiosi de moins. Madame St-Hilaire est en passe de défaire Goyette, le dauphin de
Claude Gladu, maire depuis 300 ans et trou du cul depuis 2,000 ans.

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22h01
À Sainte-Émilie-de-l'Énergie, aucun résultat encore. Barack Obama est très préoccupé de cette situation.

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22h03
En même temps que j'écoute les élections sur le net de Radio-Canada, je peux voir les gens bloguer leur commentaires en direct. Voici un petit exemple de ce que ça donne. Je copie-colle:

22h03
[Commentaire de la part de P.BoucherP.Boucher: ] Granby 1500 voix d'avance pour Goulet, Ste-Cécile de Milton Beaudoin Élue, Bromont Quinlan élue, Cowansville maire sortant Fauteux ré-élue,
dimanche 1 novembre 2009 22h03 P.Boucher
22h03
[Commentaire de la part de StëphaneStëphane: ] vieux discours pierre, on est en 2009
dimanche 1 novembre 2009 22h03 Stëphane
22h03
[Commentaire de la part de FrancineFrancine: ] Censurée??? Bravo! Vous avez peur de la controverse? Bonne nuit.
dimanche 1 novembre 2009 22h03 Francine
22h03
[Commentaire de la part de Tony AccursoTony Accurso: ] Envoye Gérald

J'ai envoyé ce message:

Dimanche, 1 novembre 2009 22h03 Varice&Versa
À louer, beau 4 1/2 dans Hochelaga-Maisonneuve, pas cher, près de toutes les commoditiés. Aussi à vendre, moteur 2 forces pour petite embarcation. Idéal pour pêche en rivière.

Ils doivent avoir des filtreurs parce que ça n'a pas passé. Même Radio-Canada pratique la censure!

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22h10, Montréal:`

Tremblay : 37.3
Harel: 33.0
Bergeron: 25.6
Je crois que c'est cuit pour madame Harel.
Autrement dit, les Anglos de Montréal préfèrent élire un mafiosi pourri et reconnu comme tel que donner leur vote à une souverainiste.
Fort, très fort!
Vive la Canada! Quel beau pays!!

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23h05
Gérald Tremblay élu. C'est incroyable. Le pire ostie de vendu d'ostie de mafiosi qui revient en poste. C'est pas croyable. C'est juste pas croyable. Câlisse que le monde est con.