É... le syndicaliste et M... le journaliste sont venus passer la soirée à la maison pour regarder la partie de hockey.
On a à peine regardé le match de hockey.
On a plutôt parlé d’éducation, d’économie, de soins de santé, de guerre en Irak, de celle en Afghanistan, de la révolution du jasmin, de la probable exception marocaine dans ce grand effet domino, de l’histoire en général et aussi de la «non-histoire» dans le système d’éducation québécois.
On a aussi mangé.
Des filets de poisson, du taboulé, des machins libanais que je ne sais même pas comment ça s’appelle, des chips, des fromages, des cornichons.
Tout ça pendant que sur le petit écran de mon ordi que j’avais stratégiquement placé sur le coin de la table, des joueurs de hockey allaient et venaient comme des poules sans tête sur une surface artificiellement glacée.
Dehors pourtant, la tempête de neige venait de cesser après avoir déposé sur le sol 10cm de silence blanc.
Trois Homos Sapiens mâles réunis dans une manière de conclave tribal en attendant que le soleil finisse par nous faire fondre tout ça pour qu’on puisse passer à autre chose.
Trois pères de famille.
Trois destins opposés que rien à la naissance n’aurait laissé prévoir une telle communion.
Il y a 50 000 ans, nous aurions entre nous recréé cette même chaleur fraternelle tout au fond de notre grotte. La seule différence aurait été l’absence de fourchettes et d’assiettes.
Trois cultures différentes, trois degrés d’éducation différents, mais pourtant, cette symbiose masculine qui se crée comme par magie.
Une mutuelle compréhension collective qui s’exprime sans effort et sans mots. Cela est inexprimable, mais l’on comprend sans pouvoir l’expliquer que cela vient de la nuit des temps.
On se sent bien entre potes.
Pour peu, il aurait suffi d’un rien pour préparer notre prochaine expédition de chasse.
Mais où sont donc les mammouths quand on a besoin d’eux?
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