jeudi 3 février 2011

Le Yéti du Plateau.

Tu te lèves et par la fenêtre, tu vois ta voiture ensevelie sous une immense couche de neige. Comme la charrue a passé par là toute la nuit, elle se trouve aussi prisonnière d’un immense mur blanc-brun qui s’est solidifié pendant que tu dormais.

Tu voudrais remettre la tâche qui t’attends à plus tard mais tu as un rendez-vous ce matin. Mais pire encore, même si tu n’avais pas de rendez-vous, il faudrait quand même aller s’y geler le cul parce que tu dois transférer ta voiture de l’autre côté de la rue avant 8h.

C’est écrit sur les petits panneaux plantés tout autour du seul espace de parking que tu as miraculeusement trouvé la veille.


Quelque chose d’étrange se déroule sur le Plateau Mont-Royal. Quelque chose qui n’existait pas à l’époque où j’y vivais, il a de ça au moins un siècle.

On ne déneige pas les rues!

Ou alors si peu.

Sur la mienne par exemple, les déneigeuses ne sont passées qu’une fois, en décembre lors de la première bordée de neige. Et encore! Ils n’ont fait que tasser la neige, mais n’ont rien ramassé par la suite, comme cela se fait pourtant partout.

Résultat, il s’est créé sur ma rue une nouvelle chaîne de montagnes qui borde les deux côtés et que les géographes n’ont pas encore eu le temps d’intégrer aux nouvelles cartes topographiques. Ces bordures de neige se sont solidifiées avec les semaines, devenant de plus en plus solides et de plus en plus envahissantes à mesure qu’une nouvelle couche de neige s’y dépose.

La dernière fois, en sortant de ma voiture et voulant rentrer à la maison, j’ai été obligé d’embaucher une équipe de Sherpas pour me guider jusqu’au sommet et atteindre ensuite l’autre versant, là où se trouvait ma maison. Pareil comme dans Tintin au Tibet sauf que je n’ai pas vu de Yéti. J’ai par contre croisé un Témoin de Jehovah et franchement, j’aurais préféré le Yéti (qui était quand même plus gentil. C’est grâce à lui si Tchang n’est pas mort dans l’écrasement d’avion....)


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