Temps exécrable aujourd’hui. Je roulais sur le boulevard Iberville en direction de ce café où m’attendait É... et même si nous n’étions qu’en plein après-midi, la circulation se faisait de parechoc à parechoc. La chaussée était glissante par l’accumulation de neige combinée à l’absence d’épandage de produits abrasifs. Sur les trottoirs par contre, les piétons semblaient se démerder un peu mieux. Même l’aveugle que je venais de croiser et qui remontait en direction Nord semblait en parfait contrôle de son déplacement. Sa canne blanche balayant frénétiquement de gauche à droite comme pour chasser des mouches imaginaires, le pas incroyablement assuré malgré les conditions difficiles, le type n’en marchait pas moins sans problème apparent. Mais voilà qu’à peine rendu au coin de rue suivant, je croise un autre aveugle qui cette fois allait dans la direction contraire, c’est à dire vers le Sud. Et je me suis demandé comme ça quelles pouvaient bien être les probabilités statistiques que deux aveugles marchant sur la même rue mais en sens contraire puissent se percuter l’un contre l’autre? Je ne connais pas la réponse mais je me doute bien que cette possibilité est de l’ordre de 1 fois sur je ne sais pas combien de milliers, voire de millions. Et pourtant, toutes les conditions étaient en place pour qu’un tel phénomène se produise dans les minutes qui allaient suivre. J’aurais bien aimé voir ça, question de pouvoir me vanter qu’une fois dans ma vie, j’aurai été témoin d’une telle cocasserie du hasard. Mais je montais vers le Nord et la chose allait se produire derrière moi, un peu plus bas vers le Sud. J’étais passé par là juste un peu trop tôt.
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