Photo floue provenant d’un photographe médiocre, mais toujours allumé d’un enthousiasme délirant.
Moi.
Cette photo montre la ruelle derrière chez moi.
Elle n’est jamais déneigée, sauf par les pas répétés des voisins courageux qui y creusent jour après jour des tranchés contre l’hiver et la déprime.
Nous sortons de ce côté quand nous allons sur Mont-Royal acheter des produits frais. C’est surréaliste de penser qu’un jour, dans trois mois à peine, les résidents de cette ruelle étireront langoureusement leurs soirées au même endroit, leurs culs bien calés sur des chaises de jardin.
Mais en ce moment, ça reste un paysage de Tintin au Tibet et je crois même apercevoir au loin la silhouette inquiétante du yéti qui était tout de même un personnage gentil de l’album du même nom. Quand je reviens chez moi après avoir acheté mon Tartare à la maison du rôtie, je me sens exactement comme Tchang après l’écrasement de l’avion. Même angoisse devant la solitude infinie du paysage. Je rentre chez moi et j’attends que Tintin vienne me secourir.
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