vendredi 6 novembre 2015

En laissant tes doigts taper sur le clavier.


Matin comme les autres où le café, plus que jamais, fait office de fluide vital. Fait un rêve étrange cette nuit qui parlait de capitalisme. Je me disais que nos dirigeants, je veux dire les oligarques, pas les politiciens, avaient mis au point avec les années le meilleur système d’esclavage de tous les temps par le fait que pour « vivre mieux », tu n’as pas d’autres alternative que d’en faire partie et de travailler encore plus. Même en montant ta propre boîte, ta propre business et en y mettant 80 heures par semaine, tu contribues à légitimer ce système. Tu ne fais qu’apporter une pierre de plus à cette vaste supercherie qu’ils appellent la démocratie. Pour être « libre », tu vas dépenser temps, argent et énergie sans l’assurance d’arriver à tes fins. Tu vas peut-être y arriver et même créer de l’emploi, mais ces emplois ne seront que d’autres rames supplémentaires léguées à des galériens. On rame tous dans la même galère appartenant aux oligarques. Système génial où celui qui s’en libère par défaut (chômeur, licencié, etc) se dépêchera d’y retourner avant de se retrouver dans la rue. Ça paraît un flou comme ça mais justement, ça l’est puisque c’est un rêve et qu’un rêve par définition est toujours flou.
Oui je sais, je fais des rêves étranges. Ça m’arrive. Surtout quand je bouffe juste avant de me coucher. Comme hier soir justement (Poulet grillé et légumes en papillote). Mais la fin de mon rêve était encore beaucoup plus pété que son début. En effet, après les analyses économiques d’une société prisonnière de son système, j’ai vu dans le ciel des formations étranges d’appareils volants. C’était des extraterrestres qui arrivaient sur terre pour je ne sais quelle raison.

Je crois que le poulet que j’ai mangé avant de me coucher avait mangé quelque chose de louche. Capitalisme et extraterrestres dans le même rêve, y a quelque chose de pas très net dans tout ça. Je vais mettre un homme là-dessus, comme on dit.  

***

Pause repas au boulot. Assis dans ma voiture, les fenêtres ouvertes en ce superbe jour de novembre, j’écoute l’émission spéciale sur l’assermentation de Justin (Justine, comme disent les Français) Trudeau. Pourquoi j’écoute ça ? Fouille moi mec !
J’éteins la radio et me concentre sur ces petits mots tapés à la va-comme-je-te-pousse.

Je repense à ce vernissage avec ma collègue. C’était chouette comme tout. Et puis j’ai fais deux ventes, ce qui me donne comme ça $800 d’une claque, juste en prenant mon pied en dessinant des petits bonhommes. Elle est forte la tentation de baisser les prix, surtout pour les amis. Mais en même temps, je ne peux pas vraiment. Grosso modo, les prix sont en fonction des heures que j’ai mises sur les toiles et ça me donne un peu moins que $5 \ hre. La peinture et la toile ne sont pas calculées. Je ne veux pas exagérer les prix, mais je ne veux pas non plus perdre du fric. Ya know ?
J’ai deux commandes de portrait que je me suis fait donner lundi soir. On va tout mettre ça dans un bas de laine pour me payer une traversée de l’Atlantique l’été prochain et me rendre à Toulouse pour embrasser les pieds – et la poussière de ses pieds – de cette magnifique entité vivante de bonheur global. Techniquement donc, j’ai le billet d’avion avec un peu de gravy en extra pour mes dépenses.

***

Soir à la maison, après le boulot. Je viens de me taper Les Compères, https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Comp%C3%A8res cette superbe comédie de Francis Veber. J’ai dû voir ce film au moins 10 fois dans ma vie et c’est toujours aussi drôle. Mais je dis ça en passant, sans vouloir me lancer dans une longue analyse de film. Quoi que je trouve que les comédies, même les meilleures, sont trop souvent boudées par les critiques du cinéma. Ce n’est pas assez snob une comédie alors que c’est probablement le style cinématographique le plus difficile à réussir. Faire rire au cinéma est un art complexe et Francis Veber est un maître en la matière.
Enfin bref, je ne parlerai pas de cinéma ce soir. Juste envie de laisser mes doigts taper les touches de mon clavier. 

C’était chouette ce vernissage. Franchement. Je le redis. Je me suis fait plaisir. C’est assez rare dans une vie où le plus gros de ton temps se passe au boulot.
Content de revoir du monde que je n’avais vu depuis longtemps.
Chloé (nom fictif) que je n’avais pas revue depuis trois ans alors que je l’avais croisée par hasard  dans une manif du 1er mai. Et avant ça, je ne l’avais pas revue depuis au moins… fuck, je ne sais même pas. Au Devoir en 1984, j’avais 21 ans elle en avait 16 à cette époque. Emploi d’étudiants. Elle s’est greffée à la bande d’amis et elle est restée dans le girond pendant quelques années. On s’est perdu de vue quand ? Vers le début des années ’90 sans doute. Dans ce coin là. N’est plus avec Olivier, le père de son fils. Couple modèle, celui que tu prends en exemple pour dire que ça existe encore des gens qui se rencontrent au Devoir dans les années ’80 et qui finissent leurs vies ensemble.
Même pas. Ça n’existe plus.
Ton dernier exemple vient de crever. Tout le monde se sépare, même les Chloé et les Olivier (noms fictifs) de ce monde. C’est triste, mais c’est la vie.
Revue Danielle (nom fictif) que je n’avais pas revue depuis mon boulot précédent, il y a dix ans au moins. Avec son mec Dave (nom Fictif) et mon ex, nous avions passé trois jours au lac Kempt à la pêche. Elle n’est plus avec Dave et a deux enfants avec un mec que je ne connais pas. J’aimais bien Dave.
Revue Lucie (nom fictif), la petite Lucie, Lucie-Jolie. Miss parasol et comtesse de la bretelle rouge qui tombe sur l’épaule pendant les apéros furtifs. Elle a un mec beau comme un cœur et gentil comme tout, mais quand même un peu chiant vu qu’il existe et qu’il respire dans une sphère rapprochée de Lucie-Jolie. On a beau être content que nos belles amies soient heureuses d’être amoureuses, mais faut quand même se garder un peu de jalousie, sinon on crève à force d’être amorphe. Aime le, mais pas trop quand même. Pense à moi des fois. Je m’arrangerai avec le reste.

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