Matin comme les
autres où le café, plus que jamais, fait office de fluide vital. Fait un rêve
étrange cette nuit qui parlait de capitalisme. Je me disais que nos dirigeants,
je veux dire les oligarques, pas les politiciens, avaient mis au point avec les
années le meilleur système d’esclavage de tous les temps par le fait que pour
« vivre mieux », tu n’as pas d’autres alternative que d’en faire
partie et de travailler encore plus. Même en montant ta propre boîte, ta propre
business et en y mettant 80 heures par semaine, tu contribues à légitimer ce
système. Tu ne fais qu’apporter une pierre de plus à cette vaste supercherie
qu’ils appellent la démocratie. Pour être « libre », tu vas dépenser
temps, argent et énergie sans l’assurance d’arriver à tes fins. Tu vas
peut-être y arriver et même créer de l’emploi, mais ces emplois ne seront que
d’autres rames supplémentaires léguées à des galériens. On rame tous dans la
même galère appartenant aux oligarques. Système génial où celui qui s’en libère
par défaut (chômeur, licencié, etc) se dépêchera d’y retourner avant de se
retrouver dans la rue. Ça paraît un flou comme ça mais justement, ça l’est
puisque c’est un rêve et qu’un rêve par définition est toujours flou.
Oui je sais, je fais
des rêves étranges. Ça m’arrive. Surtout quand je bouffe juste avant de me
coucher. Comme hier soir justement (Poulet grillé et légumes en papillote).
Mais la fin de mon rêve était encore beaucoup plus pété que son début. En
effet, après les analyses économiques d’une société prisonnière de son système,
j’ai vu dans le ciel des formations étranges d’appareils volants. C’était des
extraterrestres qui arrivaient sur terre pour je ne sais quelle raison.
Je crois que le
poulet que j’ai mangé avant de me coucher avait mangé quelque chose de louche.
Capitalisme et extraterrestres dans le même rêve, y a quelque chose de pas très
net dans tout ça. Je vais mettre un homme là-dessus, comme on dit.
***
Pause repas au
boulot. Assis dans ma voiture, les fenêtres ouvertes en ce superbe jour de
novembre, j’écoute l’émission spéciale sur l’assermentation de Justin (Justine,
comme disent les Français) Trudeau. Pourquoi j’écoute ça ? Fouille moi
mec !
J’éteins la radio et
me concentre sur ces petits mots tapés à la va-comme-je-te-pousse.
Je repense à ce
vernissage avec ma collègue. C’était chouette comme tout. Et puis j’ai fais
deux ventes, ce qui me donne comme ça $800 d’une claque, juste en prenant mon
pied en dessinant des petits bonhommes. Elle est forte la tentation de baisser
les prix, surtout pour les amis. Mais en même temps, je ne peux pas vraiment.
Grosso modo, les prix sont en fonction des heures que j’ai mises sur les toiles
et ça me donne un peu moins que $5 \ hre. La peinture et la toile ne sont pas
calculées. Je ne veux pas exagérer les prix, mais je ne veux pas non plus
perdre du fric. Ya know ?
J’ai deux commandes
de portrait que je me suis fait donner lundi soir. On va tout mettre ça dans un
bas de laine pour me payer une traversée de l’Atlantique l’été prochain et me
rendre à Toulouse pour embrasser les pieds – et la poussière de ses pieds – de
cette magnifique entité vivante de bonheur global. Techniquement donc, j’ai le
billet d’avion avec un peu de gravy en extra pour mes dépenses.
***
Soir à la maison,
après le boulot. Je viens de me taper Les Compères, https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Comp%C3%A8res cette superbe comédie de Francis Veber. J’ai
dû voir ce film au moins 10 fois dans ma vie et c’est toujours aussi drôle.
Mais je dis ça en passant, sans vouloir me lancer dans une longue analyse de
film. Quoi que je trouve que les comédies, même les meilleures, sont trop
souvent boudées par les critiques du cinéma. Ce n’est pas assez snob une
comédie alors que c’est probablement le style cinématographique le plus
difficile à réussir. Faire rire au cinéma est un art complexe et Francis Veber
est un maître en la matière.
Enfin bref, je ne
parlerai pas de cinéma ce soir. Juste envie de laisser mes doigts taper les
touches de mon clavier.
C’était chouette ce
vernissage. Franchement. Je le redis. Je me suis fait plaisir. C’est assez rare
dans une vie où le plus gros de ton temps se passe au boulot.
Content de revoir du
monde que je n’avais vu depuis longtemps.
Chloé (nom fictif)
que je n’avais pas revue depuis trois ans alors que je l’avais croisée par
hasard dans une manif du 1er
mai. Et avant ça, je ne l’avais pas revue depuis au moins… fuck, je ne sais
même pas. Au Devoir en 1984, j’avais 21 ans elle en avait 16 à cette époque.
Emploi d’étudiants. Elle s’est greffée à la bande d’amis et elle est restée
dans le girond pendant quelques années. On s’est perdu de vue quand ? Vers
le début des années ’90 sans doute. Dans ce coin là. N’est plus avec Olivier,
le père de son fils. Couple modèle, celui que tu prends en exemple pour dire
que ça existe encore des gens qui se rencontrent au Devoir dans les années ’80
et qui finissent leurs vies ensemble.
Même pas. Ça n’existe
plus.
Ton dernier exemple
vient de crever. Tout le monde se sépare, même les Chloé et les Olivier (noms
fictifs) de ce monde. C’est triste, mais c’est la vie.
Revue Danielle (nom
fictif) que je n’avais pas revue depuis mon boulot précédent, il y a dix ans au
moins. Avec son mec Dave (nom Fictif) et mon ex, nous avions passé trois jours
au lac Kempt à la pêche. Elle n’est plus avec Dave et a deux enfants avec un
mec que je ne connais pas. J’aimais bien Dave.
Revue Lucie (nom
fictif), la petite Lucie, Lucie-Jolie. Miss parasol et comtesse de la bretelle
rouge qui tombe sur l’épaule pendant les apéros furtifs. Elle a un mec beau
comme un cœur et gentil comme tout, mais quand même un peu chiant vu qu’il
existe et qu’il respire dans une sphère rapprochée de Lucie-Jolie. On a beau
être content que nos belles amies soient heureuses d’être amoureuses, mais faut
quand même se garder un peu de jalousie, sinon on crève à force d’être amorphe.
Aime le, mais pas trop quand même. Pense à moi des fois. Je m’arrangerai avec
le reste.
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