Jour 2 après le vol de mon ordi. Mes doigts tentent de s’habituer à ce petit clavier de ce petit laptop. MacBook Air, écran de 11 pouces. C’est léger comme tout. Facile à transporter, facile à voler. (fuck!) Je crois qu’on va bien s’entendre lui et moi. N’empêche, je pense encore à l’autre.
Un peu rond par la dégustation d’un blanc du Sud Ouest de la France, j’ai envoyé le texte précédent à V…, question de jouer un peu la carte de la pitié. (des fois que ça la déciderait de tout laisser tomber et prendre le premier avion pour venir se lancer dans mes bras. Oui, bon, on peut rêver encore) Le doux piment de l’aveu balancé dans un texte, ce passage qui dit que je suis amoureux d’elle depuis 300 ans. C’était quand même audacieux mec. Si, si! J’insiste. Audacieux est le mot. Elle aurait pu se dire « mais qu’est-ce qu’il est con celui-là! » et puis ne pas répondre en me deleatant aussi sec de ses contacts. Mais non! À la place, j’ai reçu dès le lendemain matin deux photos d’elle pour compenser celles que j’ai perdus. Avec ce petit mot charmant « Le voleur, je le maudits aussi. Il ne l’emportera pas au paradis. »
C’est y pas charmant? J’adore cette fille. Vous l’ai-je déjà dit? Si? Ah bon, désolé.
Je me relève péniblement d’une soirée particulièrement arrosée. C’était l’anniversaire de ma coloc. Je lui ai acheté un bouquet de roses et puis des steaks. On est comme ça nous, les mecs. Un peu de tendresse, et puis tout de suite après, de la grosse viande rouge à mettre sur le grille du BBQ parce que bon, faut rester virile quand même. Le Che était là parce que depuis sa séparation, il est toujours là. N’a plus vraiment de vie sociale. Ou alors comme moi, avec le syndicat. Ce qui n’est pas toujours une bonne chose. Quand il sonne à la porte et que c’est ma coloc qui répond, elle me dit « Rej, ta femme vient d’arriver! » Ça surprend toujours un peu. N’empêche, elle l’aime bien quand même. On l’a inséré dans notre souper de fête de coloc en lui donnant le plus gros steak et la plus grosse portion de patates cuites en papillote. Faut bien les nourrir ces nouveaux célibataires mâles qui peinent à se faire cuir un oeuf. Sinon y font des conneries et vont se gaver de McDo. Vin blanc Italien en apéro, vin Marocain au souper, vin Espagnole pour éteindre le tout en fin de soirée. Faut faire gaffe quand des gens comme nous, qui travaillent à cet endroit, se rencontre dans un souper. On ne boit pas d’eau comme on dit. Ma coloc voulait ouvrir son Single Malt pour faire passer le tout, mais j’ai refusé. Sinon, je serais encore en train de ramper pour trouver mon lit. Faut de la discipline en ce bas monde, merde.
Je me lève et je prends mon temps avant d’aller travailler. Je crois même que je vais arriver en retard. Mon patron ne dira rien. D’ailleurs, il ne dit plus rien depuis deux mois. Cassé le mec. On fait ce qu’on veux depuis qu’il a décidé de jouer aux bras avec nous. Il vient de chez Maxi et croyait qu’il pouvait gérer de la même manière. Fait pas ça mec, que je lui ai dit au mois trois fois avant qu’il ne signe la lettre de suspension de mon collègue. Tu ne sais pas dans quoi tu t’embarques. Il l’a fait quand même. Ç’a chié solide et depuis, il est cassé. Devant l’ampleur du bordel qu’on lui a donné, ses patrons l’on largué pour racheter la paix. Depuis, on fait ce qu’on veut et il nous fout la paix.
Je crois que je vais arriver en retard ce matin. Mon patron ne dira rien.
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