vendredi 7 février 2014

Le souper s'est bien passé pourtant.


Je me lève péniblement. Douloureusement. La langue râpeuse comme et sèche comme du papier à sabler. L’impression que ma tête va exploser. Ou imploser, ça dépend de la position que j’adopte. Non, ça ne tourne pas autour de moi. On dirait plutôt que ça s’effondre dans un trou sans fond très très très loin sous le plancher.
J’ai tellement soif !
Et puis ce mal de bloc ! Mais qu’est-ce qui s’est donc passé ?
Pourtant le souper s’est bien passé. Un an et demi que je n’avais pas vu Christophe. Il était de passage au Québec. Sorte de voyage d’affaire et touristique combiné. Il était avec un collègue du boulot qui lui n’était jamais venu dans ces Nordiques contrées. Ils ont fait la totale : motoneige, pêche blanche, traineau à chiens (qu’aucun Québécois de ma connaissance n’a jamais fait, mais bon, ils sont comme ça les touristes du vieux continent), Québec et son hôtel de glace, et puis quoi encore ? J’sais pas trop.
Le souper s’est bien passé pourtant. Il a ramené de chez lui deux bouteilles du Valais, un blanc délicieux et un Pinot Noir. On s’est fait le blanc en apéro en préparant la bouffe. Tout doucement, modérément même. Pour le roastbeef, j’avais déjà un vin australien qui carafait. On se l’est bu sans se presser en se bouffant la viande et en se racontant nos histoires. Même qu’on a bu de l’eau entre nos coupes de vin.
Alors pourquoi j’ai si mal à la tête ce matin ? Pourquoi j’ai si soif que j’ai l’impression d’avoir séché au soleil ?
Le souper s’est bien passé pourtant. Deux bouteilles de vin pour deux mecs, un rouge un blanc, pendant un souper qui a duré 4 heures de temps, ce n’est rien. J’ai déjà fait bien pire avec beaucoup moins de dommages. Même qu’à la fin, ouais je me souviens, on s’est fait un thé à la menthe. Un vrai avec de la vraie menthe que j’ai acheté à la fruiterie créole sur Pie IX. Est-ce à cause du sucre que j’ai mis dedans ?
Ah merde, je me souviens maintenant. Après le thé… j’avais encore un peu soif. J’avais une bouteille de blanc dans le frigo. Un petit portugais inoffensif. Un truc léger, 12% je crois. Christophe n’a pris qu’une goutte, juste pour y goûter. Mais pourquoi la bouteille est vide ce matin ? Pourquoi elle me regarde en riant ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Comment peut-elle être vide alors que mon pote n’a fait que s’y tremper les lèvres.
Oh fuck…
J’ai glissé comme on dit. Je me suis enfargé dedans. Je me suis claqué cette maudite bouteille en moins de deux pendant que Christophe terminait son thé à la menthe.
Ah ouais, je me souviens maintenant.
Fuck, c’est pour ça cette impression de sécheresse ce matin, cette désagréable pression entre mes deux oreilles, ce pénible sentiment de fin du monde dans mon organisme.
Eh merde.

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