lundi 31 décembre 2012

Manque de temps


Nous y voilà, 31 décembre et je suis loin de mes 365 textes. Enfin non, pas si loin que ça finalement. Faut pas être si sévère. 
N’empêche que pour écrire un texte par jour, ça prend deux choses : du temps et du temps. 
J’ai manqué par moments de ces deux choses essentielles. 
Et puis en ne faisant que travailler, les sujets de texte sont parfois manquants. T’as beau te creuser la tête devant ton ordi, quand ça ne sort pas, ça ne sort pas comme on dit. 
J’aurais pu tricher et écrire des trucs comme « Ce soir, je n’ai pas d’idée. Je passe mon tour» ça m’aurait fait autant de textes pour chaque panne d’inspiration... 

En décembre, j’ai pensé pouvoir rattraper le temps perdu. J’aurais pu. Mais le suicide de Mario m’a un peu (pas mal) affecté. 
C’est con les suicides. 

Par moments, je n’arrive pas à croire qu’il est mort. Je n’arrive pas encore à me dire qu’il ne me téléphonera plus jamais, qu’il ne se mettra plus jamais dans la merde au boulot et que je n’irai plus jamais défendre un de ses dossiers. Je n’arrive pas à croire que je n’entendrai plus jamais sa voix. 

Outre son décès, la chose qui m’aura le plus marqué pendant cette année 2012 fut cet incomparable printemps érable. Ceux qui n’étaient pas à Montréal ne pourront jamais comprendre... et ceux qui y étaient, mais qui n’ont jamais pris la rue n’ont qu’une vague idée de la magie qui régnait sur cette ville. 
J’aurai pour toute ma vie un souvenir impérissable d’une certaine soirée folle. C’était dans les premiers jours des casseroles. Je suis au coin de Mont-Royal et Berri, devant la station de métro. Il est 20h. Le tintamarre commence, mais il n’y a qu’une poignée de manifestants. Je fais le tour du bloc pour voir comment ça se passe dans le quartier et je découvre des familles entières au coin des rues. Tout le monde est là. Jeunes, vieux, francos, anglos, blancs, noirs, riches, pauvres... je reviens à mon point de départ et je découvre une foule immense qui tape en rythme dans leur casserole. Les rues sont bloquées, mais les automobilistes ne ronchonnent pas. Au contraire, ils participent comme ils peuvent. Tout le monde a le sourire. Quelques instants après, la marche s’organise d’elle-même. On marche et on tape dans nos batteries de cuisine. On se rend dans un autre quartier, puis un autre et encore un autre. Le soleil est couché depuis un bon moment, mais on marche toujours. Nord-Ouest, Ouest, puis Sud vers la Place des Arts. En descendant le boulevard St-Laurent, dans la côte, je regarde tout en bas et je vois la foule qui n’en finit plus de s’allonger. Je regarde derrière moi et je vois tout autant de monde qui descend la rue. C’est complètement fou, complètement délirant, complètement magique. 

J’ai vu 2012 comme un grand réveil. 
J’aimerais en dire plus, mais je n’ai pas le temps. Je m’en vais travailler, mais non sans vous souhaiter une bonne année 2013.

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