mardi 13 novembre 2012

Écoeurement planétaire


Grève générale en Espagne ce soir. 



Espagne, Portugal, Italie, Grèce, Canada (Québec printemps érable et Toronto lors du G20)  Wisconsin, Islande, Argentine, Israël, Égypte, Tunisie, Syrie, Libye... un peu partout sur la planète, le peuple se lève et tient tête aux autorités corrompues. Là-bas, c’est pour abattre une dictature; ici, pour revendiquer un système social plus équitable; à côté, c’est pour contrer les lois antisyndicales; encore là-bas, c’est pour dire «non» aux coupures sauvages de l’état dictées par des banquiers de la finance. Peu importe les raisons, le fondement reste le même : écoeurement général qui monte et qui monte et qui monte encore! Ça se lève de partout parce que partout les inégalités se sont creusées de manière exponentielle depuis les 20 dernières années. Écoeurement des inégalités. Écoeurement d’un système monétaire planétaire qui ne profite qu’à une poignée de milliardaires. Et ils ont peur ces salauds. Et vous savez pourquoi ils ont peur ces enculés? Parce que pour la première fois depuis des décennies, le syndicat ne contrôle pas ces poches de révolte. (Je parle surtout pour l’Europe et les Amériques) Ces mouvements sont imprévisibles parce qu’ils ne répondent à aucun des schémas de revendications traditionnelles. Le pouvoir voit ainsi son ennemi utiliser une nouvelle forme de combat. Tout est décentralisé. Il n’y a pas de leaders. C’est une convergence d’indignés de toutes sortes réunis dans un seul et même but : instaurer une nouvelle politique basée sur l’équité et le respect tout en renversant (ou en modifiant) le capitalisme tel qu’il est présentement pratiqué. Anarchistes, écologistes, socialistes, humanistes, pacifistes, communistes... tous ces mouvements font à peu près cause commune dans un premier temps. Comme une pensée généralisée et acceptée par tous et qui dirait à peu près ceci : commençons par renverser ces ordures qui nous gouvernent et après on verra pour la suite des choses. Mais une chose fondamentale demeure : on ne veut plus vivre dans ce système.
Inquiétant pour le pouvoir, jouissif pour nous.
Révolution? 
Peut-être, mais ce ne sera pas 1789, ni 1917. Je vois plutôt une révolution des pensées. Pour la première fois depuis le début de l’humanité, la société a créé des millions et des millions de chômeurs instruits partout sur la planète. Cela forme une masse formidable de bacheliers pauvres qui comprend exactement pourquoi elle est maintenue dans la misère. Une marée humaine fantastique qui analyse et qui cogite. Des ventres affamés qui savent lire un éditorial, écrire des manifestes et surtout compter les écarts de salaires qui ne cessent de grandir entre les plus riches et les moins nantis. On a jamais vu ça dans l’histoire. C’est une grande première qui fait peur aux  dirigeants. Pour le moment, ils ignorent ce qui en résultera, mais ce lugubre tumulte qui remonte des bas quartiers leur fout une trouille pas possible. 
Et ils ont raison de chier dans le froc. Parce qu’il n’y a rien de moins prévisible qu’une révolte menée par une marée de sans-culottes 2.0 (1) 

(1) Sans-culottes : http://fr.wikipedia.org/wiki/Sans-culottes

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