Norma Jeane Baker, femme anonyme.
Marilyn Monroe, symbole de toutes les femmes symboles.
Orpheline ou tout comme, sa mère l’ayant abandonnée. Ne s’en est jamais remise. Devenue femme, Norma usa de ce qu’elle avait de plus fort pour survivre : sa beauté.
Elle met alors au monde Marilyn Monroe. Son autre «moi».
Du coup, elle devient femme fatale.
Femme fantasme.
Norma ne voulait qu’être aimée.
Marilyn n’est que désirée.
C’est le succès.
Au début triomphal, à la longue létal.
Norma crie dans la peau de Marilyn, mais personne ne l’entend.
On trouve Marilyn idiote alors qu’en fait, Norma est brillante.
Elle joue le jeu pour être aimée.
Mais elle n’est que désirée.
Pendant que Norma rêve de tout abandonner, Marilyn se lance sur toutes les scènes, toutes les drogues et dans les bras de tous les hommes.
Hollywood exploite Marilyn pendant que Norma pleure en silence.
L’une tourne le matin et l’autre consulte le soir, ou boit, ou se drogue.
Marilyn est devenue une icône de l’Amérique. Norma ne peut plus exister. La créature est devenue incontrôlable.
36 ans, Marilyn sait que ses jours sont comptés. On ne peut pas être un fantasme au-delà d’une certaine limite. Déjà, elle est obsédée par son corps dont les lignes de sa vingtaine s’évanouissent doucement. Demain, elle sera vieille. Marilyn ne peut pas être vieille. Plutôt mourir. Quant à Norma, c’est déjà fait depuis longtemps.
Un dernier tour de piste. JFK pour se prouver que Marilyn n’est pas encore morte. Happy Birthday mister President.
Norma Jeane Baker alias Marilyn Monroe se suicide le 5 août 1962.
Je viens de voir un docu sur les deux dernières années de sa vie. Touchant. Une vie de merde dans un corps de divinité. Derrière l’image de la sulfureuse, il y a une femme qui souffre en silence et qui tente de survivre dans une jungle d’exploiteurs. Elle les domine tous autant qu’ils sont - même Kennedy - par son incomparable image, mais en même temps, c’est cette image qui va finir par la tuer. Une vraie tragédie grecque.
Morte à 36 ans. Aujourd’hui, elle en aurait 86. Tu ne peux pas l’imaginer à 86 ans. Ça ne serait pas Marilyn et son destin était justement d’être Marilyn.
Ça fait du sens ce que je raconte? Non?
Pas grave, je vais me coucher. Je suis fatigué.
Nota : la photo fut prise pendant le tournage des Misfits. Scénario écrit par son mari de l’époque, Arthur Miller. Réalisation John Huston. Casting de malade avec Clark Gable et Montgomery Cliff. Miller, Huston, Gable, Cliff. Tu veux une brochette de grosses pointures? T’en as une. Elle pouvait jouer des rôles sérieux et bien les jouer. Ce film le prouve. D’ailleurs, c’était un cadeau de Miller. Il a écrit ce scénario pour elle. Mais jusqu’au bout, elle dut essuyer les insultes et les préjugés. Par exemple, elle demanda à Huston pourquoi il l’avait choisi pour jouer dans son film. La réponse de Huston? Parce que t’es une pute et ça me prend une pute pour jouer le rôle d’une pute.
2 commentaires:
Son mari n'était pas Henry Miller, l'écrivain, mais Arthur Miller, le dramaturge.
T'as raison. J'ai toujours confondu les deux. Je vais corriger. Merci.
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