vendredi 7 septembre 2012

Jack


Au chalet, celui de St-Zénon, j’ai un voisin qui n’aime pas les écureuils. J’en ai déjà parlé. Jack son nom. Il passe son temps à les tirer avec son fusil à plombs. 
Un gros con comme on en fait dans les clichés du cinéma. 
L’autre jour, j’ai trouvé un piège à rats sur le bord du lac. Le clapet meurtrier s’était abattu sur un écureuil. Sur le piège, un gland servait de leurre. 
La chose funeste flottait sur l’eau. 
J’ai ramassé. 
J’ai fourré tout ça dans ma poubelle, piège et mammifère inclus. 

Et j’ai cogité. 

Sa femme se meurt lentement d’une maladie dégénérative. Il n’est pas heureux. Sans parler qu’il est con comme ses pieds. Cocktail dangereux. Au lieu de tirer sa femme, au lieu de se flinguer, au lieu de rentrer dans un MacDo et de tuer tout le monde, il tue des petits mammifères. 
Vu sous cet angle, c’est sans doute plus positif. 

N’empêche, c’est un furieux con comme on en fait plus en ville. Faut reculer dans les campagnes pour en trouver des comme ça. 
Je crois l’avoir déjà dit, mais je vais le répéter tant ça me fascine. Parfois, quand il se fait vraiment chier et qu’il n’y a plus d’écureuils à tuer pour passer le temps, il prend son 4 roues et tourne en rond sur son terrain pendant des heures. 
Le soir, il fait un feu de camp et regarde les flammes en vidant sa bouteille de vin. 
C’est tout ce qu’il fait dans une journée. Tuer des écureuils, tourner en rond avec son 4 roues, et regarder son feu de bois brûler. Le reste du temps, il est dans sa maison et on ne le voit jamais. 

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