mercredi 28 mars 2012

Nostalgie du Maroc

Demande particulière à mon ami Pierre. Pourrais-tu commander une caisse de Domaine de Sahari et me la mettre de côté? Cuvée du soleil, vin du Maroc de la région de Meknes. 
Guerrouane, appellation d’origine garantie. Mon ami, quelle est la différence entre une appellation d’origine contrôlée et d’une autre d’origine garantie? 
J’ai la nostalgie du Maroc mon vieux. En ce moment, à défaut d’y être, je le bois par petites gorgées. Cabernet Sauvignon et Merlot, deux potes Bordelais qui se sont retrouvés quelque part au nord de l’Afrique, près des ruines romaines de Volubilis. 
Volubilis! Fuck, quel endroit pour toucher l’histoire. 




Me voici marchant dans ce qui reste d’une petite rue animée où il y a 2000 ans, vivaient, bougeaient, respiraient des gens comme nous. Une société évoluée semblable à la nôtre avec ses riches et ses pauvres, avec ses boutiques et ses résidences secondaires. Je revois cette photo et je me souviens du soleil qui me tapait sur la tête. J’avais acheté un chapeau d’un vendeur ambulant qui m’en avait demandé 5 fois le prix. Le guide que l’on voit ici m’avait dit «Demande-lui le prix, divise-le pas trois et il fera encore du profit». C’est ce que j’ai fait. Sur la photo, je traîne le sac de M... Il devait y avoir là-dedans des bouteilles d’eau, deux ou trois guides touristiques, de la crème pour la peau, des mouchoirs, son porte-feuille, les clés de notre Riad, peut-être même une clé à molette. Va savoir. Le sac des filles, c’est rempli de machins comme ça.
On ne le voit pas sur la photo, mais ça sentait bon le Maroc. L’air sec, le sable, les plantes et puis je ne sais quoi de ce parfum si particulier qu’on retrouve juste quand la liberté nous chatouille du bon de son doigt invisible. 
J’étais bien là-bas. En parfaite harmonie avec la vie.  
Commande-moi une caisse du vin de là-bas mon bon Pierrot. 





Le grand boulevard. À droite et à gauche, des arcades gigantesques. Il n'en reste que quelques unes debout. À droite de celles-ci, sur la photo, le passage piétonnier. Il était recouvert pour protéger les passants des intempéries. Les boutiques se trouvaient à droite du passage piétonnier. Au milieu, sous la série de dalles que l'on voit, passait la canalisation qui amenait l'eau jusqu'aux maisons. Exactement comme aujourd'hui mais avec 2000 ans d'avance. Les chevaux passaient par là. Tout au bout, à l'entrée de la ville, l'Arc de triomphe par où entrait et sortait l'armée. 



Moi, sous l'arc de triomphe. Au-dessus de ma tête, 2000 ans d'histoire. Sous mes pieds, une des plus grandes armées de tous les temps a foulé ce même sol. À cet endroit, la vue sur la plaine est magnifique. Je sais que j'ai déjà glissé ces photos quelque part dans ce blogue l'an dernier mais bon, on s'en tape un peu. Je suis bouffé de nostalgie ce soir. Je veux revoir le Maroc. 

Je veux me replonger dans ses odeurs magnifiques d’épices et de grillades. Je veux retrouver cette sensation paradisiaque de ces fins de soirées à regarder le soleil se coucher. J’aimerais être là ce soir et entendre de la terrasse de ma Riad les appels à la prière au coucher du soleil. Cette surréaliste mélodie trainante qui te déstabilise grave de ta petite vie de Nord Américain. Je veux encore une fois me perdre dans les rues labyrinthiques de Fès. Fourmilière géante. Fatras humain. Linéaments de destins. 
Pierrot, commande-moi ce vin. 

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