dimanche 1 janvier 2012

Kind of Blue


J’écoute Miles Davis. Kind of Blue. On y revient toujours. Ça ne va pas trop bien en ce moment. Spleen. Ça m’arrive. Faut pas s’inquiéter tant qu’il reste de l’alcool. Au fait, je vous avais dit que je suis alcoolo? Non? Ah bon. Désolé. 
Je commence à m’emmerde d’être malheureux tout le temps. J’aimerais bien faire autre chose dans ma vie. Comme être heureux par exemple, mais je n’ai jamais trouvé le mode d’emploi. C’est une maladie à ce qu’il paraît. J’ai entendu un spécialiste de la chose en parler l’autre jour à Radio-Canada. Ça porte un nom, mais j’ai oublié. Trop compliqué. Y a qu’avec les filles que je suis bien, mais les filles, elles finissent toutes par vous laisser tomber. Et quand ça arrive, câââlice que ça fait mal.T’en as pour trois ans à t’en relever. Alors du coup, je tombe amoureux de filles avec qui c’est impossible. Je les aime de loin, à distance, par correspondance ou en cachette. Elles ne le savent même pas pour la plupart. Certaines deviennent même des amies. On baise parfois et c’est chouette. Mais quand ça risque d’aller plus loin, du coup, moi, hop! je m’éloigne. Trop peur d’avoir mal encore. Je ne m’engage plus dans ces eaux-là où je n’ai fait que m’y noyer depuis que je suis homme. Mais ça aussi, le célibat, ça rend malheureux. On s’en sort jamais finalement. 
Du coup, il te vient des idées de plus en plus persistantes de tout crisser-ça là et de câlisser ton camp vers des ailleurs en sac à dos. Comment on peut faire à presque 50 ans? 
J’écoute Miles Davis. Kind of Blue. On y revient toujours. Il est plus de 3h du matin et je suis encore là, à écrire des conneries. Demain matin, j’aurai encore la gueule de bois. Une autre dans ma vaste collection des dernières années. Je crois que je traverse une dépression qui dure depuis 48 ans, 10 mois et deux jours. Qu’est-ce que je donnerais bon Dieu pour être comme tout le monde! Me contenter d’un boulot bien abrutissant, aimer la télé, faire mon 40 heures semaine et triper sur l’angle parfait de ma haie de cèdres. C’est quoi l’ostie de truc de tabarnak pour arrêter d’être malheureux? Y a rien qui me branche. Tout est vide de sens. Je tourne en rond depuis des décennies pour essayer de trouver une place où je pourrais juste être bien. Je crois que je vais aller voir un psy de merde et lui demander de me geler le cerveau de manière à trouver chouette l’idée d’être un mouton comme tout le monde et faire mon 9 à 5 en rêvant à ma retraite qui, de toute manière, n’existera plus dans 10 ans. Gnan gnan gnan... métro-boulot-dodo, la liberté par la lobotomie volontaire. Faites passer le troupeau, l’abattoir est par-là. Donnez-leur du crédit et ils seront enchaînés encore plus qu’avec de vraies chaînes. Plus besoin de les fouetter, ils sont bien éduqués et se soumettent maintenant d’eux-mêmes. 
Bon, je vais me coucher. Ça a fait du bien de vomir un peu.

2 commentaires:

Pierre R a dit…

Je sais que cela ne change rien et ne rend pas plus heureux, mais j'aime aussi Kind of blue (c'est même pour moi l'Album de tout les temps), et je suis aussi toujours malheureux, juste un peu moins alcoolo (parce que ma femme me surveille souvent), bref tu n'es pas seul.
Ça te fait une belle jambe hein?

Varice et Versa a dit…

Merci de tes encouragements. :-)
Ce genre d'état, ça vient et ça va. Ce soir-là, c'était bien présent. Pénible. Mais là, ça va. Enfin, disons que c'est moins pénible.
Heureusement que la musique existe.