J’ai vu Monte Walsh, avec Tom Selleck. (Remake d’un film de 1970) Bon, faut que j’explique si je ne veux pas ruiner ma réputation. Je montais au chalet et comme il m’arrive souvent quand je vais passer quelques jours là-bas, j’arrête en passant à Joliette pour acheter quelques trucs, donc des DVD prévisionnés dans un club vidéo. Généralement, je ne paie pas plus de $5 le film, question de rester dans mon budget. Mais là, je ne sais pas ce qui s’est passé, mais les choix étaient à chier. À part The Abyss et un autre truc dont je vais parler plus tard, il n’y avait rien d’autre. Or chaque DVD est à $5 mais si tu en prends trois, on te refile le troisième à $2. Le problème c’est qu’il n’y avait rien pour compléter mon troisième choix! Après une très très très très longue hésitation, j’ai opté pour ce western avec Tom Selleck.
Comment c’était? Suivez le guide s’il vous plaît et faites attention à la marche.
D’abord la pochette. La grosse face de Tom Selleck en avant-plan avec la silhouette d’un cavalier derrière, en contre jour et soleil couchant. T’as même pas retiré la pellicule plastique de ton DVD que tu sais déjà que ça sera un ramassis de clichés. La face à Tom, c’était aussi pour montrer à l’époque qu’il faisait un «grand» come-back au cinéma. On ne vend pas un film ici, mais on tente de vendre un nom. Déjà, tu sais que ça regarde mal. Mais bon, donnons-lui quand même une chance. Le quatrième de couverture est intéressant. On parle d’un cowboy arrivé à la croisée des chemins, coincé entre deux siècles. Le début de la fin du Far West. Thème intéressant déjà exploité par Sam Peckinpah dans The Wild Bunch, Sergio Leone dans Il était une fois la Révolution ou encore par Philip Kaufman dans The Great Northfield Minnesota Raid (Avec un Robert Duval magnifique dans le rôle de Jesse James). Bon, pour $2, j’achète. Et puis il y avait Isabella Rossellini comme second rôle. Ça ne pouvait donc pas être tout à fait mauvais de A à Z.
Le soir, donc je criss deux bûches dans le poêle, je fais un spag gros comme ça et je me tape le film. Dès la première scène, dès la toute première scène, dès la st-ciboire de câlisse de première seconde de la toute première scène, tu sais immédiatement que c’est n’est pas une bonne production. Village western que tu devines tout frais monté pour le film, éclairage sans subtilité, plans de caméra convenus, personnages surjoués, musique de téléfilm, ça pue la merde en partant. Et ça reste justement une quasi-merde pour le premier quart du film. Ou disons la moitié tiens. Ne chipotons pas pour si peu. Scènes de franches camaraderies (pour montrer l’aspect viril de l’amitié des cowboys) naïves, quelques passages d’humour directement issu des années 40, une intrigue télégraphiée, acteurs mal dirigés qui en font toujours beaucoup trop, en veux tu en voilà.
Puis, peu à peu, va savoir, ça se tasse à ton insu et t’as l’impression que le directeur (Simon Wincer, un obscur tâcheron dont le haut fait d’armes aura été de réaliser Crocodile Dundee III) s’est mis à faire ses classes pendant le tournage du film. Ça ne devient pas génial, mais ça se laisse agréablement regarder. Ça se joue sur plusieurs personnages pendant plusieurs années. Forcément, tu veux savoir ce qui va arriver aux personnages. Vieille recette qui marche toujours. La facture est hyper classique. Même que je dirais conservatrice du type western Américain pré Leone. C’est tiré d’un roman et je ne sais pas pourquoi, mais je suis certain que c’est une fille qui a écrit le bouquin. À cause de l’histoire d’amour qui accompagne le film. Et même les quelques scènes de fusillades, ça fait «fille »qui ne connait pas l’instinct de violence des mecs. Ou alors mon autre hypothèse, et si c’est un mec le romancier, c’est que le roman date des années ’50. J’sais pas... y a un putain de décalage entre ce film et le courant ambiant de l’époque.Totalement à côté de la track comme on dit. Je vais faire des recherches sur internet à mon retour à Montréal. (J’ai écrit cette partie au chalet. Me voici à Montréal et après recherches, j’avais à demi raison. Ce n’est pas une fille, mais un mec. Jack Schaefer 1907-1991. On peut donc supposer que le roman a été écrit quelque part dans les années 50. Ce qui collerait avec le décalage dont je parle. Le producteur, monsieur Selleck lui-même, aurait dû embaucher un scénariste de talent pour retoucher la trame et la dépoussiérer.)
Bon, Tom Selleck pas totalement mauvais, mais on devine que la direction artistique était à chier. Il manquait de direction le Tom. Mais c’est normal puisque c’est précisément Tom Selleck qui a produit le film. Ne voulait pas d’un réalisateur qui lui dise quoi faire. Bref, il était le patron de celui qui devait le diriger. On comprend pourquoi la pâte ne lève pas.
Néanmoins, je dois avouer qu’il y a une scène qui est venue très près de m’arracher une larme. Si, si! Je ne rigole pas.
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