vendredi 23 décembre 2011

Retour au jeu (3e suite)



Nous parlions du clip montrant la mort de Khadafi Éric et moi ce soir. Éric disait : c’était horrible de voir ça même si c’était un trou du cul le mec, mais dans trois ou quatre ans, on sera habitué. 
La banalisation de l’horreur en somme. 
Je lui parlais du premier cas du même genre quelque temps après le début de l’invasion américaine en Irak. Ces otages qui se firent décapiter. Le clip de l’exécution se retrouva sur la planète web et fit scandale. Finalement, quand on y pense, ce clip-là marqua un tournant pour les médias conventionnels. Eux qui se prévalaient d’une sorte de décence à ne pas montrer ce genre d’horreur jusqu’au bout, voilà qu’un nouveau média populaire et libre de toute censure montrait désormais ce genre de séquence horrible dans sa totalité. 
Je cherchais mes mots pour expliquer les conséquences sociales que de telles images eurent sur la société. J’ai d’abord dit «ça nous a amenés à accepter ce type d’horreur....» puis je me suis repris : « Non, pas à accepter, mais à nous amener à une certaine banalisation par le côté maintenant répétitif de ces images que l’on peut trouver en trois clics....»
Banalisation de l’horreur. 
On a ensuite parlé de Jean-Jacques Rousseau qui disait que l’homme naissait fondamentalement bon et que la vie faisait ensuite en sorte qu’il allait ou le rester, ou devenir méchant. Du Marquis de Sade qui lui, affirmait le contraire; que l’homme naissait plutôt fondamentalement méchant et que la vie faisait en sorte qu’il allait le rester, ou devenir bon. 
Moi, mon idée est tout autre. Je crois que nous naissons tous cons et que notre seul véritable cheminement ici bas est de profiter de l’espace d’une vie pour aspirer à le devenir moins. 
On patauge là-dedans toute notre vie en essayant du mieux qu’on peut de s’en extirper. C’est la connerie qui est la cause de toute méchanceté ici-bas quand on y pense. Plus t’es méchant, forcément, plus t’es con. Mais l’inverse n’est pas vrai. Tu peux être con comme un lavabo, mais pas forcément mauvais. Attention! L’intelligence n’a rien à voir et tu peux être très intelligent et très con à la fois. Donc, très dangereux. Hitler par exemple. Intelligent dans sa manière de manipuler les cons, mais très con justement dans sa manière de voir les choses. Combinaison funeste si vous voulez tout savoir. L’intelligence n’a rien à voir avec la conscience. Le monde possède plein d’exemples d’intellos très cons. 
Je m’égare et je me perds dans un texte qui ne se veut qu’un simple exercice de doigté sur le clavier. Je devrais m’en tenir à de sujets légers. À cette douce température qui donne en cette nuit du 23 décembre 2011, de la pelouse mouillée annonciatrice des  prochains Noëls climatiquement bouleversés. Personne ne patine en ce moment. Les patinoires sont pourtant prêtes depuis des semaines. Les pentes de ski sont sur le vert. Il pleut ce soir et ils annoncent 0 degré pour le 25. Nous sommes la première génération vivante qui assiste à ce grand chamboulement. Dans 20 ans, les 23 décembre comme celui-ci seront choses normales. 
Sujet léger, ne débordons pas. Retournons, si vous le voulez bien, à de belles choses. Tiens, comme ça, juste pour le plaisir. Françoise Hardy. C’est mon blogue après tout. 

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