mardi 27 avril 2010

Halak le lendemain matin.

Je me lève en me disant que mon petit texte de la veille sur Halak était peut-être un peu «trop»... l’effet de la bière dans la soirée sans doute. Ça m’arrive et l’émotion prend parfois un peu trop le dessus quand j’ai une bière ou deux dans le corps. Je me suis fait un café ce matin avec l’intention d’aller relire et de couper certains passages qui me semblaient un peu «trop».

Mais juste avant, j’ai été décortiquer les articles des journaux sur la partie d’hier. J’ai lu le même mot que j’ai utilisé : Anthologie.

J’ai vu aussi que Red Fisher, le légendaire chroniqueur de la Gazette qui couvre le CH depuis les années 50, a dit que la performance de Halak était l’une des plus belles de sa carrière de journaliste. Et si Red Fischer le dit, c’est que c’est vrai. Venant d’un type qui a connu et vu jouer les Plante, Vachon, Worsley, Dryden, Roy de ce club, ça veut sans doute dire que je n’étais pas si «trop» que ça. Peut-être un peu dans la forme, mais bon, je vais mettre ça sur le coup de l’émotion.

J’ai le droit après tout.


Match historique donc et je ne regrette pas d’avoir raté la conférence. On se sent bien au lendemain d’une telle partie. L’impression d’avoir assisté à un événement grandiose. Une partie de hockey est une chose éphémère. C’est une série d’actions qui aussitôt exécutées s’évaporent, dans l’inconscient pour ensuite laisser la place à d’autres séries d’actions qui se créent pour mourir aussitôt. Et ainsi de suite pendant trois périodes de 20 minutes. C’est comme une musique, une série de mesures qui s’enchaînent en préparant la prochaine mesure à venir, qui elle prépare la suivante, qui elle prépare la suivante. Après les trois périodes, ce qui reste dans la mémoire ce sont les impressions et les quelques moments forts répartis tout au long de ces 60 secondes. On ne refait pas deux parties identiques. Ça se passe là, maintenant et tant pis pour toi si tu la rates. La reverras-tu le lendemain en reprise cette partie que ça ne sera pas la même chose. C’est une communion entre l’événement qui se déroule devant nous, sur l’écran, et les émotions du moment présent avec lesquels nous assistons à l’événement. C’est une construction qui se fait sur deux pôles. Le premier se déroule sur une surface gelée dans un amphithéâtre quelconque et le second se compose de l’environnement dans lequel nous assistons à ce spectacle. Le lieu, les gens avec qui nous regardons le match, l’état dans lequel nous sommes, le stress d’une élimination possible, la crainte d’un mauvais but, etc..

Revoir cette même partie une seconde fois ne redonnera jamais le même feeling. Elle s’inscrit dans un présent donné et offre son intensité absolue qu’une seule fois. C’est un voyage de 60 minutes. Après, quand on revoit les séquences de cette même partie le lendemain, la semaine d’après ou dans dix ans, on ne fait que revoir un album photo de ce même voyage. Intéressant, agréable, mais il manque la magie du moment.

Et c’est pourquoi on attend la prochaine partie en espérant pouvoir revivre un autre moment semblable. La passion se crée comme ça, par une soif de revivre de telles émotions. C’est pourquoi le sport est si populaire puisqu’il permet de renouveler à l’infini les possibilités émotives du citoyen.


Bref, quel match!!!

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