Tu sais que tu commences à être vieux quand tu reconnais les jouets de ton enfance dans la vitrine d'un antiquaire. Ça m'est arrivé l'autre jour en passant devant une boutique d'antiquités près du Mousse-Café. J'y suis entré, question de me faire encore plus mal.
J'ai trouvé toutes sortes d'objets que j'avais déjà tenu dans mes mains à une lointaine époque. J'ai voulu engueuler la propriétaire mais elle était trop occupée à refaire sa vitrine avec mes souvenirs.
La salope.
***
Rachid Taha vient de lancer son dernier album, dis-je en passant. Ne boudez pas votre plaisir et allez l'acheter. Renaud aussi vient d'en sortir un. Des reprises de chansons irlandaises. Bof.. Mon pauvre petit Renaud que j'aime tant, je crois qu'il devrait sérieusement commencer à penser à la retraite. Il me fait penser à ces derniers albums d'Astérix depuis que Goscinny n'est plus là pour écrire les textes. Ça ressemble vaguement à du Astérix mais ce n'en est pas. Même chose pour Renaud. Il est mort un peu après l'album À La Belle De Mai.
J'ai aussi acheté le dernier Daniel Bélanger. Très bon.
***
Suis en train de cogiter pour faire mon deuxième étage au chalet. Après les Fêtes, je m'y lance avec mon papa parce que moi, un marteau, je ne sais pas trop comment ça marche. Je sais qu'il y a un bout pour taper le clou et un autre pour l'arracher mais je ne suis pas certain de bien différencier l'un de l'autre. Mon père va tout m'expliquer ça.
En attendant qu'il me montre, je bûche du bois de chauffage.
J'adore ça.
Je prends ma grosse hache, me sélectionne quelques bûches et je tape dedans en m'assurant que je vise bien comme il faut. Quand la chose en bois se fend en deux, j'éprouve une émotion singulière qui fait tout plein de bien à l'intérieur de mon moi urbain. L'impression de travailler pour ma survie et que ça fonctionne. C'est vraiment cool de bûcher du bois. Tout le monde devrait bûcher du bois au lieu d'écrire des conneries dans un blog. Tu ne penses à rien et tu descends ta hache dans quelque chose de dur qui va se fendre en deux sous la force de tes bras. C'est jouissif.
Le seul truc qui est chiant c'est de ramasser ensuite les bûches fendues pour les corder bien comme il faut. La vie serait tellement plus simple si l'on avait qu'à bûcher le bois sans devoir ramasser les bûches fendues.
Salopes de bûches fendues!
J'aimerais pouvoir bûcher du bois n'importe où en ville quand la grisaille du temps m'afflige. T'attends l'autobus, tu te fais chier mais voilà que derrière l'abri-bus, il y a des bûches et une hache qui t'attendent. T'écrases ta cigarette et tu te mets à fendre du bois en attendant l'autobus.
T'arrives au guichet automatique mais t'as oublié que c'est le premier du mois et que tous les pauvres de la ville font la queue pour encaisser leur chèque d'assistance sociale. Tu veux gueuler mais tu te souviens que dans tes poches, t'as justement une dizaine de bûches qui attendent d'être fendues n'importe où. Tu demandes à la mémé derrière toi de te prêter sa hache et tu te mets à bûcher du bois en attendant que le guichet se libère.
Tu vas au Centre Bell, les Canadiens se font planter mais au lieu de gueuler, les 18,000 spectateurs se mettent soudainement à bûcher du bois.
T'arrives du boulot, il est tard le soir et il fait froid. Tu passes devant les putes du quartier qui font le trottoir et tu remarques qu'elles sont toutes en train de bûcher du bois.
Tu vas te prendre une bière dans un club de danseuses et sur le stage, tu vois trois filles toutes nues qui bûchent du bois parce qu'elles se font chier. D'ailleurs, tu remarques aussi que toute la clientèle mâle de l'endroit bûche du bois parce qu'ils se font chier eux aussi.
***
Je n'avais pas travaillé en succursale depuis des mois. Le matin du premier jour, et alors que le magasin était ouvert depuis une heure, j'ai vu mon directeur se diriger vers le poste de radio pour syntoniser Cité Rock Détente, ce poste de merde qu'ils se sentent tous obligés de nous faire écouter. C'est à ce moment que j'ai eu le flash.
Nous vivons dans une dictature.
La dictature du nombre.
Cité Rock Détente, Le Banquier, Le Journal de Montréal, les idées toutes faites qui se répandent dans la masse comme des saveurs du mois, la mode vestimentaire imposée, les revêtements de maison en aluminium, la tonte généralisée des pelouses les samedis matins, les pubs matraquées à la télé, les humoristes insipides qui plaisent tant...
J'ai trouvé toutes sortes d'objets que j'avais déjà tenu dans mes mains à une lointaine époque. J'ai voulu engueuler la propriétaire mais elle était trop occupée à refaire sa vitrine avec mes souvenirs.
La salope.
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Rachid Taha vient de lancer son dernier album, dis-je en passant. Ne boudez pas votre plaisir et allez l'acheter. Renaud aussi vient d'en sortir un. Des reprises de chansons irlandaises. Bof.. Mon pauvre petit Renaud que j'aime tant, je crois qu'il devrait sérieusement commencer à penser à la retraite. Il me fait penser à ces derniers albums d'Astérix depuis que Goscinny n'est plus là pour écrire les textes. Ça ressemble vaguement à du Astérix mais ce n'en est pas. Même chose pour Renaud. Il est mort un peu après l'album À La Belle De Mai.
J'ai aussi acheté le dernier Daniel Bélanger. Très bon.
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Suis en train de cogiter pour faire mon deuxième étage au chalet. Après les Fêtes, je m'y lance avec mon papa parce que moi, un marteau, je ne sais pas trop comment ça marche. Je sais qu'il y a un bout pour taper le clou et un autre pour l'arracher mais je ne suis pas certain de bien différencier l'un de l'autre. Mon père va tout m'expliquer ça.
En attendant qu'il me montre, je bûche du bois de chauffage.
J'adore ça.
Je prends ma grosse hache, me sélectionne quelques bûches et je tape dedans en m'assurant que je vise bien comme il faut. Quand la chose en bois se fend en deux, j'éprouve une émotion singulière qui fait tout plein de bien à l'intérieur de mon moi urbain. L'impression de travailler pour ma survie et que ça fonctionne. C'est vraiment cool de bûcher du bois. Tout le monde devrait bûcher du bois au lieu d'écrire des conneries dans un blog. Tu ne penses à rien et tu descends ta hache dans quelque chose de dur qui va se fendre en deux sous la force de tes bras. C'est jouissif.
Le seul truc qui est chiant c'est de ramasser ensuite les bûches fendues pour les corder bien comme il faut. La vie serait tellement plus simple si l'on avait qu'à bûcher le bois sans devoir ramasser les bûches fendues.
Salopes de bûches fendues!
J'aimerais pouvoir bûcher du bois n'importe où en ville quand la grisaille du temps m'afflige. T'attends l'autobus, tu te fais chier mais voilà que derrière l'abri-bus, il y a des bûches et une hache qui t'attendent. T'écrases ta cigarette et tu te mets à fendre du bois en attendant l'autobus.
T'arrives au guichet automatique mais t'as oublié que c'est le premier du mois et que tous les pauvres de la ville font la queue pour encaisser leur chèque d'assistance sociale. Tu veux gueuler mais tu te souviens que dans tes poches, t'as justement une dizaine de bûches qui attendent d'être fendues n'importe où. Tu demandes à la mémé derrière toi de te prêter sa hache et tu te mets à bûcher du bois en attendant que le guichet se libère.
Tu vas au Centre Bell, les Canadiens se font planter mais au lieu de gueuler, les 18,000 spectateurs se mettent soudainement à bûcher du bois.
T'arrives du boulot, il est tard le soir et il fait froid. Tu passes devant les putes du quartier qui font le trottoir et tu remarques qu'elles sont toutes en train de bûcher du bois.
Tu vas te prendre une bière dans un club de danseuses et sur le stage, tu vois trois filles toutes nues qui bûchent du bois parce qu'elles se font chier. D'ailleurs, tu remarques aussi que toute la clientèle mâle de l'endroit bûche du bois parce qu'ils se font chier eux aussi.
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Je n'avais pas travaillé en succursale depuis des mois. Le matin du premier jour, et alors que le magasin était ouvert depuis une heure, j'ai vu mon directeur se diriger vers le poste de radio pour syntoniser Cité Rock Détente, ce poste de merde qu'ils se sentent tous obligés de nous faire écouter. C'est à ce moment que j'ai eu le flash.
Nous vivons dans une dictature.
La dictature du nombre.
Cité Rock Détente, Le Banquier, Le Journal de Montréal, les idées toutes faites qui se répandent dans la masse comme des saveurs du mois, la mode vestimentaire imposée, les revêtements de maison en aluminium, la tonte généralisée des pelouses les samedis matins, les pubs matraquées à la télé, les humoristes insipides qui plaisent tant...
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