Je suis à mon chalet. Décision de dernière minute. J'ai roulé après le boulot sans savoir ou aller et je suis arrivé ici, comme par hasard.
Une bûche brûle dans le foyer.
J'écris en regardant la flamme lécher la vitre du poêle.
La chaleur qui emplie les pièces et qui fait que je suis bien vient de cette boîte de fonte.
Sentiment de bien-être.
Cette chose, ces quatre murs, ce rectangle de bois et de fenêtres est à moi.
Personne ne peut venir me faire chier ici.
Sauf la banque et les assureurs.
Mais bon, c'est ok.
J'accepte le deal.
Je suis un propriétaire. J'ai une propriété privée. J'ai en plus un logement dans la grande ville. Parfois, je me plains de mes problèmes alors que d'autres n'ont même pas un toit pour dormir. J'ai de l'eau courante et je n'ai qu'à faire dix pas pour toucher l'eau du lac qui se trouve juste en face. J'ai acheté du bois de chauffage. Je brûle des bûches non pas pour me chauffer et assurer ma survie, mais simplement pour me créer un sentiment de quiétude sublimé par l'image de quiétude que m'a légué mon éducation de citoyen né au nord de l'Amérique. Je n'avais pas besoin de ce chalet. Je l'ai acheté parce que j'avais de l'argent en trop que je voulais investir. Je gagne assez d'argent pour manger à ma faim, et bien plus, à chaque jour. Je dépense beaucoup d'argent pour des choses qui ne regardent pas ma survie physique. J'achète des clopes, des bouteilles de vin, des livres, des films, des disques de musique, des spectacles, des expositions de photos qui montrent la misère du monde. Je paie de ma poche pour voir des photos qui me montrent la misère du monde. Je paie de ma poche pour voir des photos qui me montrent la misère du monde. Je paie de ma poche pour voir des photos qui me montrent la misère du monde. Je paie de ma poche pour voir des photos qui me montrent la misère du monde. Je paie de ma poche pour voir des photos qui me montrent la misère du monde. Je paie de ma poche pour voir des photos qui me montrent la misère du monde. Je paie de ma poche pour voir des photos qui me montrent la misère du monde. Je paie de ma poche pour voir des photos qui me montrent la misère du monde. Je paie de ma poche pour voir des photos qui me montrent la misère du monde. Un type passait entre les voitures alors que j'attendais le feu vert au coin de René-Lévesque et DeLorimier. Je revenais du syndicat où j'ai travaillé à essayer de régler les iniquités. Le type avait une petite boîte de carton et demandait sans agressivité l'aumône aux automobilistes. J'ai tourné la tête quand il m'a regardé. Pourtant, je paie de ma poche pour voir des photos qui me montrent la misère du monde.
À quoi je joue?
Qui suis-je vraiment?
Un hypocrite?
Pour me donner bonne conscience, je me suis rabattu sur la qualité son pantalon. J'ai vu qu'il portait des jeans d'une qualité supérieur. Ça m'a rassuré sur le fait de ne rien lui donner. Comme si un type qui avait tout perdu n'avait pas le droit de se promener dans des fringues qu'il s'est acheté du temps où il avait de l'argent. Mais aurait-il porté un pantalon crado que j'aurais trouvé une autre excuse pour ne rien lui donner. Le cerveau est ainsi fait. Il aime nettoyer la conscience avec des images toutes faites.
Hier, j'ai payé de ma poche pour voir des photos qui me montraient la misère du monde. Ce soir, je n'ai même pas osé soutenir le regard d'un type qui vit dans ma ville et qui demandait de l'aide. Et j'écris ces mots en me chauffant les pieds devant le poêle à bois dans lequel je brûle des bûches qui ne servent pas à ma survie, mais qui mettent une image concrète sur l'idée que je me fait du bonheur. Ce soir, le type à la petite boîte de carton dort sans doute à la belle étoile, quelque part dans un recoin de la grande ville. Et en plus, je vide une bouteille d'un bon blanc argentin. J'écoute de la musique classique à Radio-Canada. Il fait chaud, la flamme lèche la vitre du poêle, j'ai un ordi, j'écris mes conneries dans un blogue, je viens de bouffer à m'éclater l'estomac et demain.
Où vais-je avec tout ça?
Suis-je digne de la chance qui m'a été donné de jouir de ces biens?
Pourquoi moi et pas lui?
Une bûche brûle dans le foyer.
J'écris en regardant la flamme lécher la vitre du poêle.
La chaleur qui emplie les pièces et qui fait que je suis bien vient de cette boîte de fonte.
Sentiment de bien-être.
Cette chose, ces quatre murs, ce rectangle de bois et de fenêtres est à moi.
Personne ne peut venir me faire chier ici.
Sauf la banque et les assureurs.
Mais bon, c'est ok.
J'accepte le deal.
Je suis un propriétaire. J'ai une propriété privée. J'ai en plus un logement dans la grande ville. Parfois, je me plains de mes problèmes alors que d'autres n'ont même pas un toit pour dormir. J'ai de l'eau courante et je n'ai qu'à faire dix pas pour toucher l'eau du lac qui se trouve juste en face. J'ai acheté du bois de chauffage. Je brûle des bûches non pas pour me chauffer et assurer ma survie, mais simplement pour me créer un sentiment de quiétude sublimé par l'image de quiétude que m'a légué mon éducation de citoyen né au nord de l'Amérique. Je n'avais pas besoin de ce chalet. Je l'ai acheté parce que j'avais de l'argent en trop que je voulais investir. Je gagne assez d'argent pour manger à ma faim, et bien plus, à chaque jour. Je dépense beaucoup d'argent pour des choses qui ne regardent pas ma survie physique. J'achète des clopes, des bouteilles de vin, des livres, des films, des disques de musique, des spectacles, des expositions de photos qui montrent la misère du monde. Je paie de ma poche pour voir des photos qui me montrent la misère du monde. Je paie de ma poche pour voir des photos qui me montrent la misère du monde. Je paie de ma poche pour voir des photos qui me montrent la misère du monde. Je paie de ma poche pour voir des photos qui me montrent la misère du monde. Je paie de ma poche pour voir des photos qui me montrent la misère du monde. Je paie de ma poche pour voir des photos qui me montrent la misère du monde. Je paie de ma poche pour voir des photos qui me montrent la misère du monde. Je paie de ma poche pour voir des photos qui me montrent la misère du monde. Je paie de ma poche pour voir des photos qui me montrent la misère du monde. Un type passait entre les voitures alors que j'attendais le feu vert au coin de René-Lévesque et DeLorimier. Je revenais du syndicat où j'ai travaillé à essayer de régler les iniquités. Le type avait une petite boîte de carton et demandait sans agressivité l'aumône aux automobilistes. J'ai tourné la tête quand il m'a regardé. Pourtant, je paie de ma poche pour voir des photos qui me montrent la misère du monde.
À quoi je joue?
Qui suis-je vraiment?
Un hypocrite?
Pour me donner bonne conscience, je me suis rabattu sur la qualité son pantalon. J'ai vu qu'il portait des jeans d'une qualité supérieur. Ça m'a rassuré sur le fait de ne rien lui donner. Comme si un type qui avait tout perdu n'avait pas le droit de se promener dans des fringues qu'il s'est acheté du temps où il avait de l'argent. Mais aurait-il porté un pantalon crado que j'aurais trouvé une autre excuse pour ne rien lui donner. Le cerveau est ainsi fait. Il aime nettoyer la conscience avec des images toutes faites.
Hier, j'ai payé de ma poche pour voir des photos qui me montraient la misère du monde. Ce soir, je n'ai même pas osé soutenir le regard d'un type qui vit dans ma ville et qui demandait de l'aide. Et j'écris ces mots en me chauffant les pieds devant le poêle à bois dans lequel je brûle des bûches qui ne servent pas à ma survie, mais qui mettent une image concrète sur l'idée que je me fait du bonheur. Ce soir, le type à la petite boîte de carton dort sans doute à la belle étoile, quelque part dans un recoin de la grande ville. Et en plus, je vide une bouteille d'un bon blanc argentin. J'écoute de la musique classique à Radio-Canada. Il fait chaud, la flamme lèche la vitre du poêle, j'ai un ordi, j'écris mes conneries dans un blogue, je viens de bouffer à m'éclater l'estomac et demain.
Où vais-je avec tout ça?
Suis-je digne de la chance qui m'a été donné de jouir de ces biens?
Pourquoi moi et pas lui?
1 commentaire:
" Bijoux, bijoux."
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