Le quartier était très animé à mon arrivée peu après 21h. C'est sans doute à cause de cette belle soirée de septembre, ni trop froide ni trop chaude. Les vendeuses de charme s'en donnaient à cœur joie. Juste au coin de ma rue, il devait bien y avoir six ou sept galantes qui arpentaient le trottoir. Certaines étaient en grande conversation, d'autres allaient et venaient entre le dépanneur de monsieur Lucky et leur coin de rue respectif. Les voitures défilaient pratiquement à la file indienne pour scruter la marchandise avant d'opter pour l'une ou l'autre.
La prostitution est un commerce très lucratif dans Hochelaga-Maisonneuve. C'est le moteur économique principal et c'est sans doute pour ça que les élus municipaux n'osent pas trop intervenir. Ça attire beaucoup de monde et ça fait vivre les dépanneurs et les pharmacies du coin.
Il n'y a rien de plus déprimant que de croiser une pute défoncée qui peine à se tenir debout. En fait si, il y a plus déprimant encore. Le client qui embarque la pute défoncée justement.J'aimerais juste une fois pouvoir converser avec ce genre de mec. Leur demander ce qui les fait bander dans cette exploitation de la misère et observer ensuite leurs yeux pendant qu'ils me tricoteraient leur réponse.
Ce n'est pas le fait d'aller aux putes qui me turlupine. Aller aux putes, je veux dire payer une femme ou un homme (je pense entre autre à toutes ces femmes qui se paient des voyages dans le sud pour se payer des étalons du tiers monde à la peau d'ébène) pour des services sexuels particuliers, je n'ai rien contre. À mes yeux, ce n'est pas plus éloigné au niveau utilitaire que de payer un psy pour qu'il nous tripatouille l'inconscient dans le but de nous redresser je ne sais quelle affliction psychologique. Mais payer une pauvre épave complètement déconnectée de la réalité, là, j'ai un petit problème moral qui m'empêche de trouver l'exercice moralement acceptable.
C'est le genre de question que je me pose souvent depuis que j'habite ce sympathique quartier.
Dans mes escaliers extérieurs, j'ai revu le type dont j'ai déjà parlé quelque part dans ce blogue et que je croyais être un pauvre clochard avant d'apprendre qu'il assumait dans le secteur le département masculin de la luxure commercialisée. Il venait sans doute de terminer son premier quart de la soirée puisqu'il se préparait à manger un bout de pain qu'il accompagnait d'une bière en cannette. Il m'a reconnu et nous avons échangé des salutations polies. J'ai remarqué que depuis la dernière fois, il s'était fait poser une boucle d'oreille. Et puis il sentait fort le parfum bas de gamme. Il était propre, bien lavé, fraîchement rasé et ma foi, habillé assez élégamment. Ça m'a étonné mais je ne sais pas pourquoi.
Hochelaga-Maisonneuve est un quartier vraiment particulier. Le moins que l'on puisse dire c'est que c'est vivant. Ou plutôt survivant. Il ya deux Hochelaga-Maisonneuve. Celui de jour et celui de nuit. L'ombre et la lumière.
Je ne sais pas trop où je m'en vais avec ce texte. Je voulais juste balancer comme ça mes impressions de ce que je viens de voir en arrivant.
C'est pas drôle et je suis désolé. Je suis fatigué. C'est à cause de mon boulot. Je reviens à la maison complètement crevé et forcément, l'humour en prend un coup. Mais si vous insistez, je peux essayer d'être rigolo :
Bite, poil, cul!
Bon, je vais me coucher.
La prostitution est un commerce très lucratif dans Hochelaga-Maisonneuve. C'est le moteur économique principal et c'est sans doute pour ça que les élus municipaux n'osent pas trop intervenir. Ça attire beaucoup de monde et ça fait vivre les dépanneurs et les pharmacies du coin.
Il n'y a rien de plus déprimant que de croiser une pute défoncée qui peine à se tenir debout. En fait si, il y a plus déprimant encore. Le client qui embarque la pute défoncée justement.J'aimerais juste une fois pouvoir converser avec ce genre de mec. Leur demander ce qui les fait bander dans cette exploitation de la misère et observer ensuite leurs yeux pendant qu'ils me tricoteraient leur réponse.
Ce n'est pas le fait d'aller aux putes qui me turlupine. Aller aux putes, je veux dire payer une femme ou un homme (je pense entre autre à toutes ces femmes qui se paient des voyages dans le sud pour se payer des étalons du tiers monde à la peau d'ébène) pour des services sexuels particuliers, je n'ai rien contre. À mes yeux, ce n'est pas plus éloigné au niveau utilitaire que de payer un psy pour qu'il nous tripatouille l'inconscient dans le but de nous redresser je ne sais quelle affliction psychologique. Mais payer une pauvre épave complètement déconnectée de la réalité, là, j'ai un petit problème moral qui m'empêche de trouver l'exercice moralement acceptable.
C'est le genre de question que je me pose souvent depuis que j'habite ce sympathique quartier.
Dans mes escaliers extérieurs, j'ai revu le type dont j'ai déjà parlé quelque part dans ce blogue et que je croyais être un pauvre clochard avant d'apprendre qu'il assumait dans le secteur le département masculin de la luxure commercialisée. Il venait sans doute de terminer son premier quart de la soirée puisqu'il se préparait à manger un bout de pain qu'il accompagnait d'une bière en cannette. Il m'a reconnu et nous avons échangé des salutations polies. J'ai remarqué que depuis la dernière fois, il s'était fait poser une boucle d'oreille. Et puis il sentait fort le parfum bas de gamme. Il était propre, bien lavé, fraîchement rasé et ma foi, habillé assez élégamment. Ça m'a étonné mais je ne sais pas pourquoi.
Hochelaga-Maisonneuve est un quartier vraiment particulier. Le moins que l'on puisse dire c'est que c'est vivant. Ou plutôt survivant. Il ya deux Hochelaga-Maisonneuve. Celui de jour et celui de nuit. L'ombre et la lumière.
Je ne sais pas trop où je m'en vais avec ce texte. Je voulais juste balancer comme ça mes impressions de ce que je viens de voir en arrivant.
C'est pas drôle et je suis désolé. Je suis fatigué. C'est à cause de mon boulot. Je reviens à la maison complètement crevé et forcément, l'humour en prend un coup. Mais si vous insistez, je peux essayer d'être rigolo :
Bite, poil, cul!
Bon, je vais me coucher.
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