mercredi 16 septembre 2009

Bon, je vais être en retard pour le boulot...

Le fait que le prochain documentaire de Michael Moore s'attaque directement au capitalisme me fait dire que quelque chose de gros se passe aux USA en ce moment. Moore n'est pas le plus aimé des Américains, on s'entend, mais en même temps il fait figure d'icône de l'intelligentsia contestataire de gauche. Il a ses fans et ils sont nombreux. Son message ne sera peut-être pas du prochain programme politique des démocrates (et ne le sera sans doute pas avant deux ou trois siècles) mais à coup sûr il sera lu, débattu et très férocement combattu... parce que justement et contrairement aux Chomsky de ce grand pays, le messager est pour une fois accessible, populaire et bien connu de la base américaine. Je ne dis pas que l'idée fera son chemin jusqu'à une modification en règle du système, mais la graine est désormais plantée et elle aura très certainement ses jardiniers pour la préparer à la germination. (À noter ici le lien subtile avec le roman de Zola... putain, je suis fort des fois... moi qui n'a pas fait d'étude... ou alors si peu... et seulement quand ça me tentait... c'est à dire pas souvent et seulement quand je n'avais plus d'argent pour aller me payer des bières autour du CEGEP du Vieux, dis-je en me souvenant avec un brin de nostalgie de ces longues soirées de philosophie éthyliques au Cheval Blanc sur Ontario... Cheval Blanc qui existe encore d'ailleurs, mais sans nous.... chose que l'on croyait impossible à l'époque...)

Mais c'est toujours un peu dangereux de parler de ces chose le matin avant d'aller travailler. Ce genre de texte demande trop souvent un long développement et on a pas toujours le temps. Ni la tête pour. (Oui je sais, cette dernière phrase est impossible mais bon, c'est le matin alors que veux-tu) Mieux vaut parler de choses légères.
Oui mais parler de quoi justement?
De Fabrice Luchini que je vais aller voir ce vendredi?
Ou alors de la Mafia qui pullule dans l'entourage de la mairie de Montréal?
Du moulin à parole de dimanche dernier et qui a tant fait parler justement?
Étiez-vous pour ou contre la lecture du manifeste du FLQ pendant cet événement?
Personnellement, ça me laissait assez froid jusqu'à ce que Sam Hamad parle d'une apologie de la terreur et de la violence sans savoir qu'on y lirait aussi la lettre du ministre Pierre Laporte adressée à Robert Bourassa. (Lettre demandant à son ami Robert de lui sauver la vie... contrebalançant du même coup la portée symbolique dudit manifeste) Ce qui m'a fait plaisir dans tout ça c'est de voir que les mots, de simple mots, juste des mots et rien que des mots, peuvent encore provoquer des émotions aussi vives... peuvent encore provoquer le débat, peuvent encore obliger un peuple à réfléchir, à penser, à se regarder dans le miroir et à se questionner... que de simples mots peuvent remuer le simple citoyen en nous. Je ne dis pas que je suis pour ou contre cette lecture, je dis simplement qu'il y avait dans toute cette tempête (dans un petit verre d'eau finalement ) une réelle jouissance de voir la politicaillerie de toute allégeance s'énerver pour des mots.
Quoi qu'on en dise, c'était un événement à caractère historique. Isoler un seul texte, le sortir de son contexte et le brandir ensuite bien haut dans le but d'en dénoncer les méchants indépendantistes, c'était de la petite politique de clocher. Ces mêmes vierges offensées n'ont pas souligné cette superbe idée que fut l'invitation faite aux descendants de Wolf et Montcalm qui, ensemble sur la même scène, lurent des lettres de leur ancêtre.
Quoi!!! Un descendant de Wolf sur les Plaines d'Abraham pour souligner l'anniversaire de la défaite française??? Et ce, sans que la famille indépendantistes des Pierre Falardeau ne monte aux barricades???
Curieusement, personne chez les "contre" n'aura relevé ce détail bien plus symbolique selon moi que la lecture du Manifeste.
Là, je dois vraiment y aller... je vais être en retard pour le boulot...

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