J'étais invité chez A... l'autre soir. A... est une amie qui a la bonne idée d'avoir des soeurs et des amies très jolies. Ce soir là, il y en avait partout, dans toutes les pièces où j'allais. Même dans le sous-sol où je m'éclipsais discrètement pendant la soirée pour aller suivre odieusement le déroulement de la partie. Même là, il y avait une jolie fille toute seule qui regardait le match de hockey. La maison de A... est une planque à filles. C'est chouette. Très vivant. Très accueillant. Le genre de place où même le mec le plus moche du monde entier trouvera une jolie fille pour lui tout seul avec qui il pourra parler de n'importe quel sujet pendant toute la soirée.
- A....?
- Oui?
- Je peux regarder un tout petit peu la partie de hockey même si je ne connais personne ici et que je vais assurément passer pour un sauvage auprès de tes ami-e-s? Hein A... ? Si-ou plaît A...! J'peux-tu?
- Pas de problème. Tu vas au sous-sol, la télé est ouverte et justement, il y a une fille toute seule qui regarde le match.
- Non!!!
- Si! Si!
En effet, je descends en vitesse dans la sous-sol et là, sans blague, je trouve une fille toute seule sur un gros sofa et qui regardait la partie de hockey en se rongeant les ongles.
- Bonsoir.
- Bonsoir.
- Moi je suis un gars.
- Et moi un fille.
- Enchanté.
- Enchantée.
- Vous êtes une fille? Vraiment?
- Oui! Oui! Et vous? Vous êtes un gars alors?
- Parfaitement. Même que je porte le même pull que celui d'hier parce qu'il ne pue pas encore tout à fait et que je n'ai plus de conjointe pour le laver.
- Mais encore?
- Vous ne me croyez pas?
- Pas tout à fait.
- Alors écoutez ceci: J'ai sous mon Jean's ma très confortable paire de bobettes de sûreté, celle à l'élastique toute pétée et qui fait que j'ai la poche qui se promène dans le vide quand je marche mais que bon, je garde quand même parce que ça me sauve une lessive.
- Vous êtes vraiment un vrai gars alors!
- Comme vous dites madame, et je n'en suis pas peu fier.
- J'en suis ravie.
- Et vous regardez le hockey comme ça, toute seule sur un sofa dans un sous-sol tout en vous rongeant les ongles?
- Tout à fait.
- Mais alors, vous n'êtes pas une vraie fille!
- Vous voulez une preuve? Allez-y, questionnez-moi sur le hockey.
- Que pensez-vous de la blessure de Robert Lang?
- Il est blessé? Dommage, c'est le plus beau joueur de l'équipe.
- C'est vrai, vous êtes vraiment une fille. Me permettez-vous alors de vous alléger de la tâche de vous les ronger? Je parle de vos ongles bien sûr.
- Mais faites! Faites!
Elle allongea langoureusement ses deux mains vers moi et aussitôt, d'un geste noble, j'entrepris de lui ronger les ongles tout en regardant la partie du coin de l'oeil.
Après un certain temps, et alors que je m'acharnais sur l'ongle de son pouce droit, elle m'avoua candidement ne pas aimer Kovalev. Je crois que c'est à cause d'un sale virus qu'elle a attrapé au boulot. Elle travaille juste avec des mecs et ces mecs-là croient connaître le hockey mais en fait, ils ne connaissent rien du tout. Ils n'aiment pas Kovalev et forcément, ça déteint sur cette pauvre fille sans défense toute seule sur le sofa.
Un mec qui n'aime pas Kovalev, c'est un con et il n'y a rien à faire avec ça. Ou alors on le castre comme un cochon pour ne pas qu'il se reproduise mais bon, on ne chipotera pas sur les manières de le soigner puisque justement, ça ne se soigne pas.
Mais une fille!!... C'est fragile comme tout! Influençable et tout le tralala. C'est certain que ce n'est pas de sa faute. Sexe faible. Il faut y aller doucement, la mettre en confiance et la déprogrammer. Lui dire qu'un patineur naturel comme voilà-t-y pas Kovie, ça se regarde comme un bon feu de camp. Ça pétille, ça crépite et puis ça réchauffe lors des soirées fraîches.
Elle ne sait pas regarder les parties de hockey mais c'est ok, je peux accepter ça de la part d'une fille. Si je la revois un jour, je vais lui expliquer la complexité des coups de patin, l'élégance subtile du mouvement, la cambrure du patineur, la fluidité d'ensemble. Lui apprendre par exemple à regarder autant les pieds que le corps. Je vais même lui expliquer pourquoi juste à voir la manière dont Kovie enrobe ses mollets de ruban gommé il diffère du commun des mortels.
- Pourquoi tu aimes Kovalev? C'est un égoïste.
- Comme n'importe ... pfft! pfft!... quel grand artiste.
- Il est égocentrique.
- Il n'est pas égocentrique. C'est un créateur esseulé. Il ne joue pas ... pfft! pfft!... au hockey, il construit des pièces. C'est un auteur compositeur metteur en scène et un grand acteur. Et si ses pièces ... pfft! pfft!... avortent parfois, c'est qu'il lui manque les accompagnateurs dignes de son talent. C'est tout.
- Moi je vois un joueur qui ne pense qu'à lui.
- Moi ... pfft! pfft!... quand je vois le numéro 27 jouer au hockey, je ne vois pas le joueur vedette millionnaire, je ne vois pas... pfft! pfft!... le gros méchant Russe, je vois plutôt ... pfft! pfft!... le petit Alexei Viatcheslavovitch Kovalev de sept ou huit ans s'amuser à patiner sur la surface gelé d'un bras de la rivière Volga longeant la ville de Togliatti en Russie. Je revois ... pfft! pfft!... le vrai hockey. De ce hockey qui ne se joue plus dans la NHL depuis une bonne vingtaine d'années ... pfft! pfft!... parce que c'est devenu trop technique. Trop conformiste. Et Kovalev justement ... pfft! pfft!... n'est pas conformiste. Il est libre. Exactement comme l'était Guy Lafleur ... pfft! pfft!... qui n'était pas Russe et que tout le monde aimait. Aujourd'hui, Guy Lafleur ne compterait pas 50 buts par année ... pfft! pfft!... parce qu'ils exigeraient de lui qu'il soit technique, conformiste, à sens unique, lui l'électron libre. J'aurais pu ajouter aussi ... pfft! pfft!... Gilbert Perreault, Stan Mikita, Bobby Orr, Valeri Kharlamov, d'autres fabuleux magiciens du temps où le hockey ne se jouait qu'avec le talent pur. Mais ... pfft! pfft!... je vais m'arrêter ici madame parce que...pfft! pfft!... je termine dans deux secondes... pfft! pfft!... de cracher vos derniers bouts d'ongle.
Après la partie, je me suis retrouvé avec toute la bande et ça discutait ferme. Le vin coulait, la bouffe était bonne et tout était parfait. Parce qu'en plus, A... avait fait deux tables remplies de bouffe. T'arrives, on te présente à tout le monde et puis la première chose que tu fais ensuite c'est de plonger dans les plats préparés par A... Plein de petits machins partout qui goûtent bon dans le ventre! A... fait des trucs à manger que tu dirais que ça vient d'un traiteur. La tarte au fromage? Je croyais qu'elle venait de chez Première Moisson ou de ch'sais pas où. Pas du tout! Ça venait des petites mains de A... qui a fait ça toute seule.
J'ai ensuite voulu tester la qualité des filles présentes.
- A...?
- Oui?
- J'ai envie de parler de pêche.
- Pas de problème. Y a justement celle-ci qui tripe chasse et pêche.
- Non!
- Si! Si!
- Jolie amie chasse et pêche, voici Varice & Versa. Parlez-vous!
La maison de A... est une caverne d'Ali Baba de filles incroyables. Tu veux parler du système de l'éducation? No problemo. Il y en a une qui patauge dans la chose.
- A....?
- Quoi?
- J'ai envie de zieuter une top modèle. Parce que c'est ma fête dans quelques heures et que j'en ai jamais vu une en personne.
- Ben justement, y a ici ma soeur qui se trouve justement à gagner sa vie comme top modèle. Elle arrive à l'instant de Paris. Ma soeur top modèle qui arrive justement de Paris, voici Varice & Versa.
- Enchantée.
- Enchanté madame sa soeur la top modèle.
Elle était là, blonde pétante mais pas pétasse du tout, toute belle et toute gentille en plus.
En voulez-vous encore? Voici justement l'autre soeur de A..., celle qui n'est pas top modèle mais qui d'un sourire vous fouterait le bordel pas possible dans une congrégation de jeunes prêtres.
- A....?
- Oui?
- C'est où qu'y faut payer?
- Payer quoi?
- Ben j'sais pas moi... le prix d'entrée par exemple...
- Ta gueule, mange, bois et contemple. C'est ton anniversaire.
- Merci A...!
- A....?
- Oui?
- Je peux regarder un tout petit peu la partie de hockey même si je ne connais personne ici et que je vais assurément passer pour un sauvage auprès de tes ami-e-s? Hein A... ? Si-ou plaît A...! J'peux-tu?
- Pas de problème. Tu vas au sous-sol, la télé est ouverte et justement, il y a une fille toute seule qui regarde le match.
- Non!!!
- Si! Si!
En effet, je descends en vitesse dans la sous-sol et là, sans blague, je trouve une fille toute seule sur un gros sofa et qui regardait la partie de hockey en se rongeant les ongles.
- Bonsoir.
- Bonsoir.
- Moi je suis un gars.
- Et moi un fille.
- Enchanté.
- Enchantée.
- Vous êtes une fille? Vraiment?
- Oui! Oui! Et vous? Vous êtes un gars alors?
- Parfaitement. Même que je porte le même pull que celui d'hier parce qu'il ne pue pas encore tout à fait et que je n'ai plus de conjointe pour le laver.
- Mais encore?
- Vous ne me croyez pas?
- Pas tout à fait.
- Alors écoutez ceci: J'ai sous mon Jean's ma très confortable paire de bobettes de sûreté, celle à l'élastique toute pétée et qui fait que j'ai la poche qui se promène dans le vide quand je marche mais que bon, je garde quand même parce que ça me sauve une lessive.
- Vous êtes vraiment un vrai gars alors!
- Comme vous dites madame, et je n'en suis pas peu fier.
- J'en suis ravie.
- Et vous regardez le hockey comme ça, toute seule sur un sofa dans un sous-sol tout en vous rongeant les ongles?
- Tout à fait.
- Mais alors, vous n'êtes pas une vraie fille!
- Vous voulez une preuve? Allez-y, questionnez-moi sur le hockey.
- Que pensez-vous de la blessure de Robert Lang?
- Il est blessé? Dommage, c'est le plus beau joueur de l'équipe.
- C'est vrai, vous êtes vraiment une fille. Me permettez-vous alors de vous alléger de la tâche de vous les ronger? Je parle de vos ongles bien sûr.
- Mais faites! Faites!
Elle allongea langoureusement ses deux mains vers moi et aussitôt, d'un geste noble, j'entrepris de lui ronger les ongles tout en regardant la partie du coin de l'oeil.
Après un certain temps, et alors que je m'acharnais sur l'ongle de son pouce droit, elle m'avoua candidement ne pas aimer Kovalev. Je crois que c'est à cause d'un sale virus qu'elle a attrapé au boulot. Elle travaille juste avec des mecs et ces mecs-là croient connaître le hockey mais en fait, ils ne connaissent rien du tout. Ils n'aiment pas Kovalev et forcément, ça déteint sur cette pauvre fille sans défense toute seule sur le sofa.
Un mec qui n'aime pas Kovalev, c'est un con et il n'y a rien à faire avec ça. Ou alors on le castre comme un cochon pour ne pas qu'il se reproduise mais bon, on ne chipotera pas sur les manières de le soigner puisque justement, ça ne se soigne pas.
Mais une fille!!... C'est fragile comme tout! Influençable et tout le tralala. C'est certain que ce n'est pas de sa faute. Sexe faible. Il faut y aller doucement, la mettre en confiance et la déprogrammer. Lui dire qu'un patineur naturel comme voilà-t-y pas Kovie, ça se regarde comme un bon feu de camp. Ça pétille, ça crépite et puis ça réchauffe lors des soirées fraîches.
Elle ne sait pas regarder les parties de hockey mais c'est ok, je peux accepter ça de la part d'une fille. Si je la revois un jour, je vais lui expliquer la complexité des coups de patin, l'élégance subtile du mouvement, la cambrure du patineur, la fluidité d'ensemble. Lui apprendre par exemple à regarder autant les pieds que le corps. Je vais même lui expliquer pourquoi juste à voir la manière dont Kovie enrobe ses mollets de ruban gommé il diffère du commun des mortels.
- Pourquoi tu aimes Kovalev? C'est un égoïste.
- Comme n'importe ... pfft! pfft!... quel grand artiste.
- Il est égocentrique.
- Il n'est pas égocentrique. C'est un créateur esseulé. Il ne joue pas ... pfft! pfft!... au hockey, il construit des pièces. C'est un auteur compositeur metteur en scène et un grand acteur. Et si ses pièces ... pfft! pfft!... avortent parfois, c'est qu'il lui manque les accompagnateurs dignes de son talent. C'est tout.
- Moi je vois un joueur qui ne pense qu'à lui.
- Moi ... pfft! pfft!... quand je vois le numéro 27 jouer au hockey, je ne vois pas le joueur vedette millionnaire, je ne vois pas... pfft! pfft!... le gros méchant Russe, je vois plutôt ... pfft! pfft!... le petit Alexei Viatcheslavovitch Kovalev de sept ou huit ans s'amuser à patiner sur la surface gelé d'un bras de la rivière Volga longeant la ville de Togliatti en Russie. Je revois ... pfft! pfft!... le vrai hockey. De ce hockey qui ne se joue plus dans la NHL depuis une bonne vingtaine d'années ... pfft! pfft!... parce que c'est devenu trop technique. Trop conformiste. Et Kovalev justement ... pfft! pfft!... n'est pas conformiste. Il est libre. Exactement comme l'était Guy Lafleur ... pfft! pfft!... qui n'était pas Russe et que tout le monde aimait. Aujourd'hui, Guy Lafleur ne compterait pas 50 buts par année ... pfft! pfft!... parce qu'ils exigeraient de lui qu'il soit technique, conformiste, à sens unique, lui l'électron libre. J'aurais pu ajouter aussi ... pfft! pfft!... Gilbert Perreault, Stan Mikita, Bobby Orr, Valeri Kharlamov, d'autres fabuleux magiciens du temps où le hockey ne se jouait qu'avec le talent pur. Mais ... pfft! pfft!... je vais m'arrêter ici madame parce que...pfft! pfft!... je termine dans deux secondes... pfft! pfft!... de cracher vos derniers bouts d'ongle.
Après la partie, je me suis retrouvé avec toute la bande et ça discutait ferme. Le vin coulait, la bouffe était bonne et tout était parfait. Parce qu'en plus, A... avait fait deux tables remplies de bouffe. T'arrives, on te présente à tout le monde et puis la première chose que tu fais ensuite c'est de plonger dans les plats préparés par A... Plein de petits machins partout qui goûtent bon dans le ventre! A... fait des trucs à manger que tu dirais que ça vient d'un traiteur. La tarte au fromage? Je croyais qu'elle venait de chez Première Moisson ou de ch'sais pas où. Pas du tout! Ça venait des petites mains de A... qui a fait ça toute seule.
J'ai ensuite voulu tester la qualité des filles présentes.
- A...?
- Oui?
- J'ai envie de parler de pêche.
- Pas de problème. Y a justement celle-ci qui tripe chasse et pêche.
- Non!
- Si! Si!
- Jolie amie chasse et pêche, voici Varice & Versa. Parlez-vous!
La maison de A... est une caverne d'Ali Baba de filles incroyables. Tu veux parler du système de l'éducation? No problemo. Il y en a une qui patauge dans la chose.
- A....?
- Quoi?
- J'ai envie de zieuter une top modèle. Parce que c'est ma fête dans quelques heures et que j'en ai jamais vu une en personne.
- Ben justement, y a ici ma soeur qui se trouve justement à gagner sa vie comme top modèle. Elle arrive à l'instant de Paris. Ma soeur top modèle qui arrive justement de Paris, voici Varice & Versa.
- Enchantée.
- Enchanté madame sa soeur la top modèle.
Elle était là, blonde pétante mais pas pétasse du tout, toute belle et toute gentille en plus.
En voulez-vous encore? Voici justement l'autre soeur de A..., celle qui n'est pas top modèle mais qui d'un sourire vous fouterait le bordel pas possible dans une congrégation de jeunes prêtres.
- A....?
- Oui?
- C'est où qu'y faut payer?
- Payer quoi?
- Ben j'sais pas moi... le prix d'entrée par exemple...
- Ta gueule, mange, bois et contemple. C'est ton anniversaire.
- Merci A...!
1 commentaire:
Trop drôle ce texte!!
Tu es officiellement la personne que je connais qui aime le plus le hockey!!
Enregistrer un commentaire