samedi 25 avril 2009

Mais d'où vient cet argent?

Je ne suis pas économiste, loin de là. En fait, et quand je regarde mes économies personnelles justement, je pourrais dire sans me tromper que je me situe du côté opposé du grand prisme de la chose Économique. Ce qui ne veut pas dire que cela ne m'intéresse pas. Je me tiens informé comme je le fais pour les sujets qui concerne directement l'être humain.
Je pense notamment à cette crise qui nous tombe dessus et qui, selon bien des observateurs, ne serait que la pointe de l'iceberg. Et en l'analysant comme une résultante "naturelle" du cheminement de l'évolution humaine, on en arrive à se demander si justement, l'espèce humaine peut apprendre de ses erreurs.
Je m'explique.
Le système économique mondial est basé sur l'exploitation des plus faibles par les plus forts. Cela produit des richesses fabuleuses pour une minorité à un bout et à l'inverse, cela donne une majorité d'hommes et de femmes qui vivent dans la pauvreté la plus exécrables. Par exemple, si dans l'hémisphère nord nous pouvons rouler dans nos voitures en payant le litre d'essence moins cher que le litre d'eau, c'est qu'au sud, des dizaines de millions d'êtres humains vivant dans les pays producteurs sont exploités et condamnés à vivre dans la misère extrême. Même chose pour les fruits que nous mangeons, pour le café, pour les vêtements que nous portons, pour les bidules informatiques dont nous nous servons et j'en passe et j'en passe et j'en passe.
C'est comme ça que ça fonctionne.
Je résume grossièrement parce que je n'ai pas le temps ce matin de m'étendre très longtemps sur le sujet, mais disons que si nous, du nord, vivons dans le luxe, c'est que les habitants du sud de la planète sont exploités, spoliés, réprimés, massacrés dans certains cas, tenus en esclavage dans certains autres et condamnés dans la misère pour alimenter nos appétits démesurés de consommateurs.
Quoi qu'on en dise ou quoi qu'on en pense, le capitalisme mondial dans sa forme actuel, c'est ça. Ou à tout le moins, cela en est sa résultante concrète.
Et je ne parle même pas des perturbations climatiques qui vont jusqu'à menacer notre propre survivance à tous et dont ce système économique est directement responsable.
Je ne m'en tiens qu'a ses dommages sociaux.
Ainsi, et en revenant à cette crise économique, je m'étonne de plus en plus de voir ces milliers de milliards de $ sortir d'on ne sait où par tout les gouvernements de la planète pour "sauver" les banques et les grandes entreprises, alors que ces mêmes gouvernements nous répétaient depuis toujours ne pas avoir les moyens de réduire la dette des pays africains, n'avait pas les moyens de se payer un système de santé public (USA), n'avaient pas les moyens d'assurer des logements sociaux, n'avaient pas les moyens de contrer la malaria dans le monde, n'avaient pas les moyens de développer des énergies non polluantes, n'avaient pas les moyens d'éradiquer la pauvreté, n'avaient pas les moyens de fournir l'éducation gratuite à ses citoyens, n'avaient pas les moyens de mettre plus d'argent dans le développement et la recherche, n'avaient pas les moyens de construire de nouveaux hôpitaux, n'avaient pas les moyens de et de et de et encore de...
Comment se fait-il alors que pour sauver ces banques, soudainement, les milliards de $ se mettent à pleuvoir?
J'ose quelques questions.
- Se pourrait-il qu'on nous prenne pour des cons? Que l'argent n'a jamais été un problème? Que les moyens d'éradiquer la pauvreté et l'iniquité existe mais qu'une minorité de dirigeants s'y opposait et s'y opposera toujours?
En d'autres mots, se pourrait-il que notre démocratie ne soit qu'un outil comme un autre dans les mains de ce capitalisme sauvage pour consolider le pouvoir de la minorité dirigeante (et je ne parle pas des gouvernements) tout en nous donnant l'illusion d'une liberté?
Car enfin, pourquoi dépenser autant d'argent pour renflouer le moteur de cette machine alors que cette même machine vient de nous prouver par A + B qu'elle est directement responsable de ce qui arrive?
Car si j'ai bien compris, c'est exactement ça : On tente de régler le problème en remettant le même problème en marche. C'est à dire régler les problèmes planétaire causés par la surconsommation en permettant de surconsommer à nouveau.
Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, ça me fait peur un peu.

Ce n'est pas exactement de ça que je voulais parler avant d'aller travailler. Je voulais plutôt parler du beau temps qu'il fait, des bourgeons que je vois enfin éclore sur les branches des arbres un peu tristes de ma rue. De ce printemps enfin revenu et qui ce matin, oui, semble chanter un tout petit peu. Mais je n'ai déjà plus le temps pour le faire puisque je vois l'heure avancer inexorablement sur l'écran de mon cadran numérique et qui indique que si je ne m'extirpe pas de ce clavier bientôt, je serai en retard. Même si j'ai un bon syndicat, un retard reste un retard et c'est toujours un peu difficile à défendre. Même un matin de printemps quand il fait aussi beau.

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