vendredi 19 décembre 2008

Le facteur vent.

Ils annoncent moins 30 degrés sous zéro ce soir avec le facteur vent.
Le facteur vent, il ne transporte que des enveloppes vides dans sa besace. Que du vent quoi, mais oblitéré. C'est pour ça qu'il contribue à faire baisser la température ambiante. Parce qu'il est de glace quand nous attendons nos correspondances amoureuses.

Le facteur vent, c'est un enculé mondain et personne ne sera surpris d'apprendre qu'il est copain avec le facteur économique. Autre ordure de première celui-là. Le complément de l'autre. Lui, il ne distribue que des lettres d'éviction, des lettres de congédiement, des lettres d'expropriation, des visas refusés, des refus de prêts bancaires, des refus de subvention. Si le premier fait refroidir, l'autre fait bouillir le sang. D'ailleurs, le réchauffement climatique, c'est aussi lui qui le transporte sur son dos.

Il y a aussi le facteur déterminant mais lui, on ne sait jamais de quel côté il sera. Il mange à tous les râteliers.

Au moment où j'écris ces lignes, j'entends justement le facteur vent frapper comme un malade contre mes vitres du logement. Le facteur vent aime les villes qui se désertent en hiver. Il aime quand les gens se planquent dans leur maison pendant des mois. Quand il nous surprend dehors, il nous pince aussitôt les oreilles, les doigts, les orteils. Il fait pleurer aussi quand on lui fait face. Il ne supporte pas quand l'on se dresse devant lui. Il aime mieux nous voir le dos courbé, la tête rentrée entre les épaules, le regard baissé et passer notre chemin le plus rapidement possible.
Si un jour je le croise dans la rue, je lui pète la gueule.
Moins 30 degrés sous zéro... c'est-y pas déprimant?

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