
Mon coach était Monsieur Clouette qui, dans mon imagination délirante, je comparais aisément avec Scotty Bowman. Même désir de vaincre, même ascendant sur ses joueurs, même auréole au-dessus de la tête. Nous avions 10 ou 11 ans mais quand nous revêtions nos uniformes, nous étions les prochaines étoiles du Canadiens.
Putain de merde, j'y croyais vraiment.

C'est Monsieur Clouette qui avait pris cette photo parce qu'il avait soudoyé la direction d'un journal de quartier pour que l'on parle de nous. Cette photo fut donc imprimée et publiée mais hélas, je n'ai plus la copie de ce journal, de même que je n'ai pas le moindre souvenir de ce que le journaliste affecté avait pu écrire sur moi.

Ma position est des plus bizarre mais je ne faisais que répondre aux directives de mon coach et photographe officiel. En principe, et si je me souviens bien, il voulait recréer les photos de promotion des joueurs professionnels que l'on voyait en simili action. Comme sur celle de Jacques Plante ici. Je devais simuler un arrêt spectaculaire avec la mitaine mais ça n'avait pas très bien marché parce que je me bidonnais tout le temps et que la rondelle n'arrêtait pas de tomber. Le résultat donne quelque chose de très statique et de franchement rigolo. Monsieur Clouette était meilleur coach que photographe.

Pourquoi je sais ça?
À cause de ma photo de Ken Dryden sur mon bloqueur.
Ce gamin porte sur lui l'équivalent en argent d'une puissante voiture sport. Juste sa mitaine (et je ne parle pas de son bloqueur, des ses jambières ou de son bâton) doit frôler les 300$. Une merveilleuse conception imperméable à l'eau et qui ne doit même pas peser trois plumes. N'empêche, juste à lui voir la gueule, je sais que je l'aurais atomisé. On voit trop bien que c'est un gosse de riche. T'as pas une tête comme ça à 12 ans sans avoir une piscine intérieur et un spa dans ta chambre. Et puis dans mon équipe, il y avait Denis Morneau qui avait la plus puissante garnotte de toute l'histoire des garnottes du hockey mineur. Denis l'aurait remis à sa place vite fait bien fait en lui sifflant un plomb autour des oreilles.
Denis était un cas à part. Un prodigieux doué, il jouait au hockey comme d'autres vont prendre des marches de santé. À la seule différence que lui, il était plus fort que tout le monde mais il s'en crissait complètement. Je me souviens qu'à 18 ou 19 ans, j'organisais l'été des parties amicales et certains potes qui avaient été repêchés par des équipes professionnelles venaient jouer pour garder la forme avant les camps d'entraînement. Un soir, et alors qu'il nous manquait un ou deux joueurs, j'avais convaincu Denis de venir combler un poste. Ça faisait deux ou trois ans qu'il n'avait pas enfilé ses patins. Mais lors de cette partie, il avait complètement dominé tout le monde, enfilant je ne sais plus combien de buts. Tout ce qui intéressait Denis était la chasse, la pêche et le trapage. Un drôle de zigue. Et puis fort comme un boeuf. Je l'avais déjà vu garer sa voiture en lui soulevant le cul et la replacer à bout de bras. Et avec ça une tête blonde qui faisait craquer toute les filles. Et puis drôle et tellement sympa. Il y en a comme ça qui ont tout.
Denis était un cas à part. Un prodigieux doué, il jouait au hockey comme d'autres vont prendre des marches de santé. À la seule différence que lui, il était plus fort que tout le monde mais il s'en crissait complètement. Je me souviens qu'à 18 ou 19 ans, j'organisais l'été des parties amicales et certains potes qui avaient été repêchés par des équipes professionnelles venaient jouer pour garder la forme avant les camps d'entraînement. Un soir, et alors qu'il nous manquait un ou deux joueurs, j'avais convaincu Denis de venir combler un poste. Ça faisait deux ou trois ans qu'il n'avait pas enfilé ses patins. Mais lors de cette partie, il avait complètement dominé tout le monde, enfilant je ne sais plus combien de buts. Tout ce qui intéressait Denis était la chasse, la pêche et le trapage. Un drôle de zigue. Et puis fort comme un boeuf. Je l'avais déjà vu garer sa voiture en lui soulevant le cul et la replacer à bout de bras. Et avec ça une tête blonde qui faisait craquer toute les filles. Et puis drôle et tellement sympa. Il y en a comme ça qui ont tout.
Me revoilà encore en train de me perdre dans les souvenirs et la nostalgie.... je ne sais pas ce qui se passe en ce moment mais j'ai l'impression que dès que mes mains se placent au dessus du clavier, elles vont crépiter leur inspiration éthylique dans les vieux souvenirs. Aussi bien aller me coucher avant de sombrer dans le mièvrerie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire