Suis allé voir l'expo sur Andy Warhol avec A... et du coup, en passant, comme ça et parce que je devais y aller, nous avons visité la nouvelle exposition permanente sur Napoléon provenant de la collection personnelle du regretté Ben Weider.
Moment intense d'émotion lorsque je me suis retrouvé devant l'un des rares chapeaux encore existant et portés par l'Empereur. Celui-ci est très particulier puisqu'il a été porté lors l'effroyable Campagne de Russie.
C'est quoi la Campagne de Russie? Il me serait trop long de tout résumer ici. Restons-en simplement à certains chiffres qui donnent froid dans le dos.
Durée: De juin 1812 à décembre de la même année. C'est à dire environ six mois. Mais le premier véritable affrontement n'arrive que le 17 août à Smolensk.
Forces en présence:
La Grande Armée dirigée par Napoléon: 691 000 hommes
L'armée Russe dirigée par Koutousov: 900 000 soldats réguliers plus environ 70 000 Cosaques.
Toutes les batailles livrées furent remportées par l'armée de Napoléon.
Pertes humaines des deux côtés à la fin du conflit? On l'estime à environ un million. (un million !!!!)
Nombre de soldats de l'armée de Napoléon survivant à cette Campagne? On l'estime à environ.... 91 000.
Quatre mois de combats pour un million de morts. Malgré la boucherie épouvantable des champs de bataille, la grande majorité des pertes de l'armée française se produira non pas en combattant, mais pendant la terrible retraite. Le froid tuera plus que les canons.
Ce bicorne a vu la terrible bataille de la Moskova. (Environ 100 000 pertes humaines des deux côtés en une seule bataille. Essayez de battre ça juste avec des fusils qui ne tiraient qu'un seul coup et qui se rechargeaient en 12 actions. Sans parler de leur précision relative... disons que les baïonnettes dans les corps à corps ont sans doute tuées plus de soldats de les balles. À cette époque, les ennemis se voyaient dans le blancs des yeux avant de s'étriper. C'était épouvantable, mais au moins ça restait entre soldats et les civils n'écopaient pas comme aujourd'hui.)
Ce bicorne a vu Moscou brûler.
Ce bicorne a vu le passage de la Bérézina.
Vu comme une catastrophe dans l'imagerie populaire mais pourtant, c'est tout le contraire. Ce passage in extremis du fleuve ne fut possible que grâce à l'incroyable audace de Napoléon. À la tête d'une armée décimée par le froid et la faim, une armée désorganisée, démoralisée et dont la file de traînards s'étiraient sur de KMS, Napoléon se retrouve rapidement devant un problème majeur. Il doit en effet traverser ce fleuve alors qu'il ne reste plus aucun pont intacts. Pire encore. On le tient en tenaille par trois fronts. En arrière (Koutousov) sur son flanc gauche (Wittgenstein) et même, terrible menace, au delà de la Bérézina par un fort détachement dirigée par Tchitchagov et qui presse le pas pour arriver le premier à la hauteur de Borissov, seul lieu logique de passage. Napoléon dépêche en éclaireurs plusieurs unités pour tenter de trouver un second point favorable à la traversée. Le général Corbineau en trouve un du côté de Studienka, à quelques km au nord de Smolensk. C'est là que Napoléon décide de traverser. Mais il donnera le change aux Russes en envoyant un détachement vers Borissov en offrant un leurre à Tchitchagov. Il ordonnera en effet à ce détachement de feindre une opération de traversée pendant qu'il s'activera à Studienka. Ce coup de poker ultime fonctionne mais simplement grâce au dévouement héroïque des pontonniers de Napoléon qui construisent deux ponts alors que la température chute à moins 20 centigrade. Imaginez travailler dans l'eau d'une rivière pour soutenir des poutres et taper sur des clous alors qu'il fait moins 20! D'ailleurs, la plupart de ces légendaires pontonniers meurent d'hypothermie, mais sans pour autant déserter leur place. Jusqu'au bout pour l'Empereur! On constate leur décès que lorsque l'on voit leurs corps dériver par le courant. Une poignée seulement auront survécu à ces deux journées d'enfer. (en comparaison, la dernière journée où j'ai sauté dans la rivière cette année fut le 29 septembre et j'ai battu mon précédent record qui était du 20. Je n'y suis resté que quelques secondes et je peux dire qu'elle était frette en TABARNAK!) Anyway, quand Tchitchagov réalise qu'il s'est fait fourrer, il se précipite sur Studienka et pendant les deux jours que prend l'armée de Napoléon pour traverser, une ultime bataille s'engage. Les Russes font pleuvoir une averse de boulets sur les deux ponts et c'est pendant la deuxième journée que le drame arrive. Mais le gros de l'armée de Napoléon a traversé et la plupart des victimes sont les traînards et les civils qui suivaient l'armée française. Beaucoup de femmes et d'enfants, ce qui a profondément marqué les témoins de la scène. C'est un épisode épouvantable, mais le fait est que Napoléon a réussit à sauver le restant de cette armée. Si ce n'avait pas été de son génie, l'Empire aurait terminée sur les berges de ce fleuve et non trois ans plus tard, dans la morne pleine de Waterloo.
Merde... je voulais faire bref. Mais dès que je parle de Napoléon, je m'emballe. Désolé.
Longue discussion pendant cette visite de l'exposition avec A... sur Napoléon qu'elle voyait un peu comme une sorte de mégalomane pré-hitlérien. Je lui expliquais que l'histoire est écrite par les vainqueurs et que parfois, ça prend des années pour rétablir la vérité. Napoléon représentait l'héritage de la révolution française. Je lui ai parlé des 7 coalitions européennes menées contre la France entre 1789 (révolution française) et 1815 (Waterloo, défaite ultime de Napoléon) Que le méchant n'était pas Napoléon, mais les têtes couronnées de l'Europe qui voyaient la France et ses droits de l'homme comme un virus qui menaçait leur suprématie. Tuer Napoléon, c'était revenir à l'ancien régime, des rois et des nobles d'un côté, et le reste de la crasse de l'autre. Napoléon n'a pas fait que des bons coups, mais il était la réponse implacable du peuple contre l'iniquité des royautés. Je lui ai appris que Napoléon fut le premier chef d'État moderne à avoir reconnu les Juifs comme des citoyens égaux. Le premier à avoir reconnu les enfants nés de relations extra-conjugales comme des héritiers légitimes. Le premier à avoir conçu et imposé un code civil si révolutionnaire et si équitable qu'il fut une référence pour plusieurs pays démocratiques (y compris le Canada) pendant près de 200 ans. Que sous son règne, les peines de morts on chutées tandis qu'en Angleterre, elles augmentaient. Qu'il voulut unifier l'Europe 200 ans avant que cela se fasse. Qu'il voulut instaurer une monnaie commune 200 ans avant que cela se fasse. Qu'il a prédit l'essor de la Russie 100 ans avant le Révolution Russe. Qu'il n'a jamais trahit un accord de paix signé. Qu'il a toujours été l'agressé et qu'il n'a fait que se défendre contre les coalitions, mais que le problème (pour les Rois européens) c'est que plus on l'attaquait, plus il gagnait et que plus il gagnait, plus son empire s'étendait. En d'autres mots, on lui aurait foutu la paix dès le début qu'il n'aurait pas construit son empire. Mais ça, les antis-napoléoniens se refusent à l'admettre. Et la raison est bien simple, c'est qu'ils sont trop paresseux pour lire et pour apprendre. A... était bien contente que je lui apprenne tout ça. Pour la remercier, j'ai pris une photo d'elle un peu plus tard alors qu'elle était devant un Renoir.
Mais bon... c'est assez pour ce soir. Je vais me coucher.
Moment intense d'émotion lorsque je me suis retrouvé devant l'un des rares chapeaux encore existant et portés par l'Empereur. Celui-ci est très particulier puisqu'il a été porté lors l'effroyable Campagne de Russie.
C'est quoi la Campagne de Russie? Il me serait trop long de tout résumer ici. Restons-en simplement à certains chiffres qui donnent froid dans le dos.
Durée: De juin 1812 à décembre de la même année. C'est à dire environ six mois. Mais le premier véritable affrontement n'arrive que le 17 août à Smolensk.
Forces en présence:
La Grande Armée dirigée par Napoléon: 691 000 hommes
L'armée Russe dirigée par Koutousov: 900 000 soldats réguliers plus environ 70 000 Cosaques.
Toutes les batailles livrées furent remportées par l'armée de Napoléon.
Pertes humaines des deux côtés à la fin du conflit? On l'estime à environ un million. (un million !!!!)
Nombre de soldats de l'armée de Napoléon survivant à cette Campagne? On l'estime à environ.... 91 000.
Quatre mois de combats pour un million de morts. Malgré la boucherie épouvantable des champs de bataille, la grande majorité des pertes de l'armée française se produira non pas en combattant, mais pendant la terrible retraite. Le froid tuera plus que les canons.
Ce bicorne a vu la terrible bataille de la Moskova. (Environ 100 000 pertes humaines des deux côtés en une seule bataille. Essayez de battre ça juste avec des fusils qui ne tiraient qu'un seul coup et qui se rechargeaient en 12 actions. Sans parler de leur précision relative... disons que les baïonnettes dans les corps à corps ont sans doute tuées plus de soldats de les balles. À cette époque, les ennemis se voyaient dans le blancs des yeux avant de s'étriper. C'était épouvantable, mais au moins ça restait entre soldats et les civils n'écopaient pas comme aujourd'hui.)
Ce bicorne a vu Moscou brûler.
Ce bicorne a vu le passage de la Bérézina.
Vu comme une catastrophe dans l'imagerie populaire mais pourtant, c'est tout le contraire. Ce passage in extremis du fleuve ne fut possible que grâce à l'incroyable audace de Napoléon. À la tête d'une armée décimée par le froid et la faim, une armée désorganisée, démoralisée et dont la file de traînards s'étiraient sur de KMS, Napoléon se retrouve rapidement devant un problème majeur. Il doit en effet traverser ce fleuve alors qu'il ne reste plus aucun pont intacts. Pire encore. On le tient en tenaille par trois fronts. En arrière (Koutousov) sur son flanc gauche (Wittgenstein) et même, terrible menace, au delà de la Bérézina par un fort détachement dirigée par Tchitchagov et qui presse le pas pour arriver le premier à la hauteur de Borissov, seul lieu logique de passage. Napoléon dépêche en éclaireurs plusieurs unités pour tenter de trouver un second point favorable à la traversée. Le général Corbineau en trouve un du côté de Studienka, à quelques km au nord de Smolensk. C'est là que Napoléon décide de traverser. Mais il donnera le change aux Russes en envoyant un détachement vers Borissov en offrant un leurre à Tchitchagov. Il ordonnera en effet à ce détachement de feindre une opération de traversée pendant qu'il s'activera à Studienka. Ce coup de poker ultime fonctionne mais simplement grâce au dévouement héroïque des pontonniers de Napoléon qui construisent deux ponts alors que la température chute à moins 20 centigrade. Imaginez travailler dans l'eau d'une rivière pour soutenir des poutres et taper sur des clous alors qu'il fait moins 20! D'ailleurs, la plupart de ces légendaires pontonniers meurent d'hypothermie, mais sans pour autant déserter leur place. Jusqu'au bout pour l'Empereur! On constate leur décès que lorsque l'on voit leurs corps dériver par le courant. Une poignée seulement auront survécu à ces deux journées d'enfer. (en comparaison, la dernière journée où j'ai sauté dans la rivière cette année fut le 29 septembre et j'ai battu mon précédent record qui était du 20. Je n'y suis resté que quelques secondes et je peux dire qu'elle était frette en TABARNAK!) Anyway, quand Tchitchagov réalise qu'il s'est fait fourrer, il se précipite sur Studienka et pendant les deux jours que prend l'armée de Napoléon pour traverser, une ultime bataille s'engage. Les Russes font pleuvoir une averse de boulets sur les deux ponts et c'est pendant la deuxième journée que le drame arrive. Mais le gros de l'armée de Napoléon a traversé et la plupart des victimes sont les traînards et les civils qui suivaient l'armée française. Beaucoup de femmes et d'enfants, ce qui a profondément marqué les témoins de la scène. C'est un épisode épouvantable, mais le fait est que Napoléon a réussit à sauver le restant de cette armée. Si ce n'avait pas été de son génie, l'Empire aurait terminée sur les berges de ce fleuve et non trois ans plus tard, dans la morne pleine de Waterloo.
Merde... je voulais faire bref. Mais dès que je parle de Napoléon, je m'emballe. Désolé.
Longue discussion pendant cette visite de l'exposition avec A... sur Napoléon qu'elle voyait un peu comme une sorte de mégalomane pré-hitlérien. Je lui expliquais que l'histoire est écrite par les vainqueurs et que parfois, ça prend des années pour rétablir la vérité. Napoléon représentait l'héritage de la révolution française. Je lui ai parlé des 7 coalitions européennes menées contre la France entre 1789 (révolution française) et 1815 (Waterloo, défaite ultime de Napoléon) Que le méchant n'était pas Napoléon, mais les têtes couronnées de l'Europe qui voyaient la France et ses droits de l'homme comme un virus qui menaçait leur suprématie. Tuer Napoléon, c'était revenir à l'ancien régime, des rois et des nobles d'un côté, et le reste de la crasse de l'autre. Napoléon n'a pas fait que des bons coups, mais il était la réponse implacable du peuple contre l'iniquité des royautés. Je lui ai appris que Napoléon fut le premier chef d'État moderne à avoir reconnu les Juifs comme des citoyens égaux. Le premier à avoir reconnu les enfants nés de relations extra-conjugales comme des héritiers légitimes. Le premier à avoir conçu et imposé un code civil si révolutionnaire et si équitable qu'il fut une référence pour plusieurs pays démocratiques (y compris le Canada) pendant près de 200 ans. Que sous son règne, les peines de morts on chutées tandis qu'en Angleterre, elles augmentaient. Qu'il voulut unifier l'Europe 200 ans avant que cela se fasse. Qu'il voulut instaurer une monnaie commune 200 ans avant que cela se fasse. Qu'il a prédit l'essor de la Russie 100 ans avant le Révolution Russe. Qu'il n'a jamais trahit un accord de paix signé. Qu'il a toujours été l'agressé et qu'il n'a fait que se défendre contre les coalitions, mais que le problème (pour les Rois européens) c'est que plus on l'attaquait, plus il gagnait et que plus il gagnait, plus son empire s'étendait. En d'autres mots, on lui aurait foutu la paix dès le début qu'il n'aurait pas construit son empire. Mais ça, les antis-napoléoniens se refusent à l'admettre. Et la raison est bien simple, c'est qu'ils sont trop paresseux pour lire et pour apprendre. A... était bien contente que je lui apprenne tout ça. Pour la remercier, j'ai pris une photo d'elle un peu plus tard alors qu'elle était devant un Renoir.
Mais bon... c'est assez pour ce soir. Je vais me coucher.
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