Un client s'est fait prendre à voler à la succursale aujourd'hui. Quand les agents l'ont intercepté, il a carrément fait dans son pantalon. Et ce n'est pas qu'une image. Tellement qu'il en a laissé quelques morceaux fumants sur le plancher. (Ce n'est pas moi qui a ramassé!) Fallait voir le mec dans le bureau par la suite. Honte d'être regardé comme un voleur en attendant les flics, et honte d'avoir chié devant tout le monde. C'était assez cocasse comme petite scène de vie. On a bien rigolé.
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Je suis entrain de lire Une brève histoire du temps, par Stephen Hawking. Ça faisait longtemps que je voulais m'y mettre et essayer de me rentrer dans la tête certaines théories sur l'Univers. Une phrase comme ça, prise au hasard et qui laisse songeur: "... il n'y a pas de temps absolu unique, chaque individu a sa propre mesure personnelle du temps qui dépend du lieu où il est et de la manière dont il se déplace."
Et puis un peu plus loin: " L'espace et le temps n'affectent pas seulement tout ce qui arrive dans l'univers, ils en sont aussi affectés."
Et puis cette autre, qui prend des proportions vertigineuses: "...en 1962, à l'aide d'une paire d'horloges très exactes installées au sommet et au pied d'une tour, () on trouva que l'horloge du pied, qui était la plus proche de la Terre, marchait plus lentement, en accord exact avec la Relativité générale."
Le temps n'est pas absolu et diffère selon l'endroit où l'on se trouve. C'est en fait une dimension. Par exemple, et au même moment où j'écris ces mots, le future est aussi réel et concret que le présent. Il existe déjà.
Inversement, quand je vois le soleil "se coucher" à l'horizon, c'est qu'il est déjà couché depuis huit minutes, temps que prend la lumière du soleil pour se rendre jusqu'à nous. Autrement dit, j'assiste dans mon présent à un événement qui est déjà passé.
De même que lorsque je regarde une étoile, je vois en fait un rayon lumineux qui aura parcouru des millions d'années pour se rendre à moi. Donc, ce que je vois n'existe plus depuis des millions d'années. Pourtant, je le vois dans mon présent!
C'est pas fascinant tout ça? Je le savais déjà, mais de le relire et de me remettre le nez là dedans me donne le vertige.
Ce qui m'amène à citer Thibault Damour, professeur à l'institut des hautes études scientifiques : "Certaines de nos métaphysiques et de nos religions deviendront caduques quand la révolution amorcée par Einstein sera comprise par tout un chacun..."
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Depuis les derniers mois, je traverse une drôle de période qui m'amène de puissantes crises existentielles. Je crois que c'est la quarantaine qui fait ça, cette étape pas très drôle qui te fait quitter un état pour entrer dans un autre. Un peu comme à l'adolescence. Je ne suis plus jeune, mais je ne suis pas encore vieux. J'entre dans la seconde et dernière partie de ma vie. Je suis dans une transition qui est très désagréable à vivre. J'ai conscience de mon vieillissement tout en ne me sentant pas plus différent entre mes deux oreilles qu'un jeune de 20 ans, avec l'expérience en plus, bien sûr. J'ai conscience que la société m'éjecte peu à peu, que les modes ne sont plus les miennes, que les goûts en vigueur ne sont plus les miens, que la musique n'est plus la mienne, que les courants dominants ne sont plus portés par les vecteurs de ma génération. Comme si ce monde me glissait entre les doigts sans que je ne puisse rien n'y faire.
Hugo disait (de mémoire) : La vieillesse, c'est d'avoir terminé le repas et d'être obligé de rester pour regarder les autres le commencer.
C'est exactement ça qui se passe dans ma tête en ce moment. Une impression de décalage, de retrait progressif qui se ferait malgré moi. Et avec ça, une épouvantable nostalgie de ma jeunesse disparue et qui ne reviendra plus.
Sincèrement. j'ai hâte que ça passe. J'ai hâte de trouver la quiétude dans tout ça. Hâte de pouvoir accepter la décrépitude progressive de mon corps. Est-ce possible? Peut-on être bien dans sa peau quand sa peau, justement, se parsèmera de petites taches brunes bientôt?
Les filles de mon âge, celles qui portaient des jupes à carreaux à la petite école, celles qui écoutaient Crocodile Rock de Elton John en boucle en 1973, ces mêmes qui, quelques années plus tard, allaient être les premières à se mettre une épingle à couche dans le nez tout en gueulant London Calling des Clash à l'auditorium de Verdun en recevant au passage des coups de matraques de la police, ces filles là, ben mon vieux, elles ont mon âge. C'est à dire 45 ans. Ma génération vient d'atteindre l'âge de nos parents quand justement, nous avions l'âge de chier sur le mode de vie de nos parents. (Vous me suivez là? Il me semble que c'est un peu confus tout ça... )
Je vois dans ma génération beaucoup de bras tombés, de bateaux désertés, de plus en plus de places vides dans les marges de la société. Je vois dans la génération qui monte des choses que je ne partage pas, à commencer par cet incommensurable conformisme qui donne le même look à chacun. La génération qui monte n'est qu'une coupe de cheveux en crête de coq répétée des milliers de fois dans la foule anonyme tout en se croyant original. La nouvelle génération est robotisée, programmée, manipulée. L'on croyait le communisme orwelien mort depuis la chute du mur de Berlin, mais force est de constater qu'il est encore plus fort qu'au temps de la guerre froide. En ce sens qu'il n'est plus imposé par le gouvernement, mais plutôt sciemment voulu par la masse. De l'auto endoctrinement. "J'ai le sentiment d'exister qu'en me glissant dans le troupeau" Même coupe de cheveux, mêmes vêtements, mêmes pensées, même musique, même seins refaits, mêmes tatous, mêmes annaux dans le nombril, même vide abyssal dans la réflexion. Le degré de rébellion à zéro. L'acceptation global comme ultime mécanisme d'avancement social.
Je me sens totalement seul au milieu de tout ça. De cette génération qui monte et de la mienne qui vient de déserter.
Crise existentielle je disais. Que puis-je y faire?
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Je suis entrain de lire Une brève histoire du temps, par Stephen Hawking. Ça faisait longtemps que je voulais m'y mettre et essayer de me rentrer dans la tête certaines théories sur l'Univers. Une phrase comme ça, prise au hasard et qui laisse songeur: "... il n'y a pas de temps absolu unique, chaque individu a sa propre mesure personnelle du temps qui dépend du lieu où il est et de la manière dont il se déplace."
Et puis un peu plus loin: " L'espace et le temps n'affectent pas seulement tout ce qui arrive dans l'univers, ils en sont aussi affectés."
Et puis cette autre, qui prend des proportions vertigineuses: "...en 1962, à l'aide d'une paire d'horloges très exactes installées au sommet et au pied d'une tour, () on trouva que l'horloge du pied, qui était la plus proche de la Terre, marchait plus lentement, en accord exact avec la Relativité générale."
Le temps n'est pas absolu et diffère selon l'endroit où l'on se trouve. C'est en fait une dimension. Par exemple, et au même moment où j'écris ces mots, le future est aussi réel et concret que le présent. Il existe déjà.
Inversement, quand je vois le soleil "se coucher" à l'horizon, c'est qu'il est déjà couché depuis huit minutes, temps que prend la lumière du soleil pour se rendre jusqu'à nous. Autrement dit, j'assiste dans mon présent à un événement qui est déjà passé.
De même que lorsque je regarde une étoile, je vois en fait un rayon lumineux qui aura parcouru des millions d'années pour se rendre à moi. Donc, ce que je vois n'existe plus depuis des millions d'années. Pourtant, je le vois dans mon présent!
C'est pas fascinant tout ça? Je le savais déjà, mais de le relire et de me remettre le nez là dedans me donne le vertige.
Ce qui m'amène à citer Thibault Damour, professeur à l'institut des hautes études scientifiques : "Certaines de nos métaphysiques et de nos religions deviendront caduques quand la révolution amorcée par Einstein sera comprise par tout un chacun..."
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Depuis les derniers mois, je traverse une drôle de période qui m'amène de puissantes crises existentielles. Je crois que c'est la quarantaine qui fait ça, cette étape pas très drôle qui te fait quitter un état pour entrer dans un autre. Un peu comme à l'adolescence. Je ne suis plus jeune, mais je ne suis pas encore vieux. J'entre dans la seconde et dernière partie de ma vie. Je suis dans une transition qui est très désagréable à vivre. J'ai conscience de mon vieillissement tout en ne me sentant pas plus différent entre mes deux oreilles qu'un jeune de 20 ans, avec l'expérience en plus, bien sûr. J'ai conscience que la société m'éjecte peu à peu, que les modes ne sont plus les miennes, que les goûts en vigueur ne sont plus les miens, que la musique n'est plus la mienne, que les courants dominants ne sont plus portés par les vecteurs de ma génération. Comme si ce monde me glissait entre les doigts sans que je ne puisse rien n'y faire.
Hugo disait (de mémoire) : La vieillesse, c'est d'avoir terminé le repas et d'être obligé de rester pour regarder les autres le commencer.
C'est exactement ça qui se passe dans ma tête en ce moment. Une impression de décalage, de retrait progressif qui se ferait malgré moi. Et avec ça, une épouvantable nostalgie de ma jeunesse disparue et qui ne reviendra plus.
Sincèrement. j'ai hâte que ça passe. J'ai hâte de trouver la quiétude dans tout ça. Hâte de pouvoir accepter la décrépitude progressive de mon corps. Est-ce possible? Peut-on être bien dans sa peau quand sa peau, justement, se parsèmera de petites taches brunes bientôt?
Les filles de mon âge, celles qui portaient des jupes à carreaux à la petite école, celles qui écoutaient Crocodile Rock de Elton John en boucle en 1973, ces mêmes qui, quelques années plus tard, allaient être les premières à se mettre une épingle à couche dans le nez tout en gueulant London Calling des Clash à l'auditorium de Verdun en recevant au passage des coups de matraques de la police, ces filles là, ben mon vieux, elles ont mon âge. C'est à dire 45 ans. Ma génération vient d'atteindre l'âge de nos parents quand justement, nous avions l'âge de chier sur le mode de vie de nos parents. (Vous me suivez là? Il me semble que c'est un peu confus tout ça... )
Je vois dans ma génération beaucoup de bras tombés, de bateaux désertés, de plus en plus de places vides dans les marges de la société. Je vois dans la génération qui monte des choses que je ne partage pas, à commencer par cet incommensurable conformisme qui donne le même look à chacun. La génération qui monte n'est qu'une coupe de cheveux en crête de coq répétée des milliers de fois dans la foule anonyme tout en se croyant original. La nouvelle génération est robotisée, programmée, manipulée. L'on croyait le communisme orwelien mort depuis la chute du mur de Berlin, mais force est de constater qu'il est encore plus fort qu'au temps de la guerre froide. En ce sens qu'il n'est plus imposé par le gouvernement, mais plutôt sciemment voulu par la masse. De l'auto endoctrinement. "J'ai le sentiment d'exister qu'en me glissant dans le troupeau" Même coupe de cheveux, mêmes vêtements, mêmes pensées, même musique, même seins refaits, mêmes tatous, mêmes annaux dans le nombril, même vide abyssal dans la réflexion. Le degré de rébellion à zéro. L'acceptation global comme ultime mécanisme d'avancement social.
Je me sens totalement seul au milieu de tout ça. De cette génération qui monte et de la mienne qui vient de déserter.
Crise existentielle je disais. Que puis-je y faire?
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