jeudi 23 octobre 2008

Octobre gris

J'ai tout un tas de livres que j'ai débuté mais que je n'ai pas terminé. Le plus décevant de ma liste des "pas terminés" de l'année est Même le mal se fait bien, de Michel Folco. Décevant parce que je suis un fan de Folco et que j'attendais cette suite des aventures de Charlemagne Tricotin depuis sept ans. Immense déception. Une brique de 598 pages dont on devine que l'auteur n'a pas écouté son éditeur quand celui-ci lui aura conseillé de couper dans le gras. Les auteurs à succès ont ce privilège. Et ça donne souvent des ouvrages trop longs qui perdent leur rythme en chemin.
Ce n'est que mon impression mais le résultat le laisse penser. Mais je lui pardonne parce que les trois premiers livres de cette saga étaient tout simplement jouissifs. (Dieu et nous seuls pouvons \ Un loup est un loup \ En avant comme avant!)

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Vu le documentaire C'est dur d'être aimé par des cons au cinéma Ex Centris. Un vibrant témoignage sur les dangers qui guettent la liberté d'expression et la démocratie. Comme quoi à notre époque il est encore possible dans les pays libres (ici, la France) de se faire intimider par la justice quand on expose des opinions qui dérangent. À voir et à méditer.

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Ça sentait la neige au chalet aujourd'hui. Contrairement à la ville, il n'y a plus de feuilles aux arbres là-bas. Et nous ne sommes qu'à une heure de Montréal. Le paysage est empreint d'une douce mélancolie. Je ne déteste pas la vue des arbres dénudés du mois d'octobre et de novembre. J'aime les couleurs, mais le gris possède aussi son charme. C'est d'une beauté austère. Il y a du tragique dans cette séduction des sens. Cela ramène au symbolisme de la vie et de la mort, à leurs cycles impénétrables et pourtant d'une simplicité absolue.
Je ne sais pas trop ce que ça veut dire mais je trouvais ça beau. Dit comme ça.
Néanmoins, on s'y gelait quand même les couilles et ma balade en forêt fut vivifiante. J'ai vu une trace d'un sabot d'orignal dans le sentier près du chalet, juste derrière les grands
sapins que l'on voit sur ces photos. J'ai vu aussi une perdrix et un pic bois mais pas nécessairement dans cet ordre. J'ai respiré tout plein l'odeur du sommeil de la forêt. Ça sentait bon les feuilles mortes sur le sol après la pluie. Et quand je levais le nez au ciel, ça sentait la neige qui attend. Qui se prépare, qui tape du pied, qui nous arrivera bien vite au détour d'une nuit froide ou après un matin gris. Dans le ventre des nuages, il y a l'hiver en gestation. Le ciel était si bas que j'entendais en effet les flocons de décembre s'harnacher à leur cumulus. Ici, dans ce pays, l'été n'est pas une saison. C'est un intermède. Nous reprenons à partir de maintenant notre véritable condition de vie. L'hibernation commence.

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