Quelques mots avant d'aller travailler.
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Avec un collègue de travail hier, nous discutions du fait français au Québec. Un mec sympa originaire du Brésil et avec une bonne tête sur les épaules. Bien qu'il comprenait l'importance de protéger la langue au Québec, il se disait un peu étonné que l'on évoque souvent la possibilité d'assimilation.
- Les institutions qui protègent la langue, le dynamisme des Québécois, la cadre particulier du Québec, tout ça me fait dire que c'est impossible que la langue française disparaisse du Québec.
Je lui donnais raison d'une certaine manière, mais non sans lui souligner le fait qu'en deux ou trois générations seulement, on a carrément assimilé le reste des francophones hors Québec (sauf pour la portion acadienne) avec des lois discriminatoires et une politique directement conçue en ce sens. Qu'après avoir été la majorité du Canada, nous ne sommes plus qu'à peine 25% (un peu moins... environ 23% je crois mais je n'ai pas les chiffres sous la main) et que ce chiffre ne cesse de baisser. Qu'il faut voir le Québec non pas comme une force dynamique, mais plutôt comme une enclave assiégée mais déterminée à résister.
Et puis je l'écoutais parler et je me disais que s'il était arrivé ici avant 1976, toute cette conversation se ferait en anglais. Et dire qu'il y avait des francophones à l'époque qui étaient contre l'idée d'une loi pour protéger la langue.
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M... et G... sont passés par le chalet pendant le congé de la fête du Canada. Pêche, bouffe et bouteilles de vin. Ça été très chouette de se retrouver tous les trois. Même si nous nous connaissions avant, cette complicité à trois s'est officiellement constituée lors de notre bataille syndicale quand nous étions dans cette boîte d'études de marchés. Ce genre d'événement provoque ce genre d'amitié et même si nous n'en parlons pas souvent, il y aura toujours ce lien invisible entre nous. Ces émotives stratégies de signatures de cartes, ces réunions animées, la sagesse de M... et la fougue de G... après mon congédiement, la première assemblée où les sbires du patron étaient venus récolter de l'information tout en essayant d'entrer dans l'organisation, c'était très émotif tout ça mais putain, quelle belle école de vie. C'était quelque chose comme un petit Vietnam bureaucratique que nous avons traversé ensemble et avec d'autres aussi. Des gens que nous ne voyons plus aujourd'hui mais qui étaient pourtant à une certaine époque coude à coude avec nous, tous prêts à monter aux barricades. Cette bouffe sur le balcon du chalet jusqu'à très tard dans la nuit, elle vient un peu de là quand j'y pense. Et juste pour ça, je suis obligé de dire que ça valait le coup.
Réunion à trois qui se fera de plus en plus rare par le fait que G... se dirige vers une carrière qui se fera à l'extérieur du pays. Je suis tombé dans une petite mélancolie le lendemain après leur départ. Je pensais à l'importance de l'amitié, à cette chaleur qui s'empare de nous quand nous nous retrouvons et que nous nous payons du bon temps. Le bonheur d'être ensemble. C'est bon d'avoir des amis comme eux.
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Avec un collègue de travail hier, nous discutions du fait français au Québec. Un mec sympa originaire du Brésil et avec une bonne tête sur les épaules. Bien qu'il comprenait l'importance de protéger la langue au Québec, il se disait un peu étonné que l'on évoque souvent la possibilité d'assimilation.
- Les institutions qui protègent la langue, le dynamisme des Québécois, la cadre particulier du Québec, tout ça me fait dire que c'est impossible que la langue française disparaisse du Québec.
Je lui donnais raison d'une certaine manière, mais non sans lui souligner le fait qu'en deux ou trois générations seulement, on a carrément assimilé le reste des francophones hors Québec (sauf pour la portion acadienne) avec des lois discriminatoires et une politique directement conçue en ce sens. Qu'après avoir été la majorité du Canada, nous ne sommes plus qu'à peine 25% (un peu moins... environ 23% je crois mais je n'ai pas les chiffres sous la main) et que ce chiffre ne cesse de baisser. Qu'il faut voir le Québec non pas comme une force dynamique, mais plutôt comme une enclave assiégée mais déterminée à résister.
Et puis je l'écoutais parler et je me disais que s'il était arrivé ici avant 1976, toute cette conversation se ferait en anglais. Et dire qu'il y avait des francophones à l'époque qui étaient contre l'idée d'une loi pour protéger la langue.
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M... et G... sont passés par le chalet pendant le congé de la fête du Canada. Pêche, bouffe et bouteilles de vin. Ça été très chouette de se retrouver tous les trois. Même si nous nous connaissions avant, cette complicité à trois s'est officiellement constituée lors de notre bataille syndicale quand nous étions dans cette boîte d'études de marchés. Ce genre d'événement provoque ce genre d'amitié et même si nous n'en parlons pas souvent, il y aura toujours ce lien invisible entre nous. Ces émotives stratégies de signatures de cartes, ces réunions animées, la sagesse de M... et la fougue de G... après mon congédiement, la première assemblée où les sbires du patron étaient venus récolter de l'information tout en essayant d'entrer dans l'organisation, c'était très émotif tout ça mais putain, quelle belle école de vie. C'était quelque chose comme un petit Vietnam bureaucratique que nous avons traversé ensemble et avec d'autres aussi. Des gens que nous ne voyons plus aujourd'hui mais qui étaient pourtant à une certaine époque coude à coude avec nous, tous prêts à monter aux barricades. Cette bouffe sur le balcon du chalet jusqu'à très tard dans la nuit, elle vient un peu de là quand j'y pense. Et juste pour ça, je suis obligé de dire que ça valait le coup.
Réunion à trois qui se fera de plus en plus rare par le fait que G... se dirige vers une carrière qui se fera à l'extérieur du pays. Je suis tombé dans une petite mélancolie le lendemain après leur départ. Je pensais à l'importance de l'amitié, à cette chaleur qui s'empare de nous quand nous nous retrouvons et que nous nous payons du bon temps. Le bonheur d'être ensemble. C'est bon d'avoir des amis comme eux.
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