dimanche 8 juin 2008

Là, c'est vrai. J'y vais!

Allez hop, un dernier pour la route et parce que je me suis levé un peu trop tôt. Et puis aussi parce que je suis officiellement en vacances et que bon, faut rien planifier pendant les vacances et faire ce qu'on a envie de faire au moment où l'on veut le faire.

Me suis réveillé un peu trop tôt je disais. Suis resté dans le lit à végéter dans un demi sommeil pendant une heure environ. Je pensais à plein de trucs. Comme par exemple le fait que nous vivons dans un pays où le beau temps ne dur environ que trois mois. (Juin, juillet et août) Avant ça c'est la neige, le froid et la pluie et après ça c'est la pluie, la neige et le froid. L'été au Québec n'est qu'une parenthèse et c'est dans cette parenthèse que nous voudrions vivre à l'année. C'est dans ces trois mois que nous voudrions insérer les douze mois de l'année. Y mettre toute notre vie. Toutes nos joies et toute notre quiétude. Mais pendant ces trois mois, y a le boulot qui vient nous bouffer plus des 2\3 de notre temps estival. Et je pensais à un truc comme ça, et parce que je ne dormais plus, que ça serait vraiment cool si au Québec, personne ne travaillait entre juin et août. Ou enfin, que ça serait optionnel parce qu'il existera toujours des crétins qui voudront travailler 365 jours par année. C'est pas de leur faute, c'est un genre de virus qui s'attrape à la naissance. On laisserait ces handicapés de la paresse et de la joie de vivre travailler et les autres en profiteraient pour flâner au soleil, sur leur balcon de la ville, sur les terrasses, dans les parcs, en campagne, à la plage, enfin, partout où il n'y a pas de boulot.
L'automne, l'hiver, le printemps, ouais, c'est joli comme tout. Surtout l'automne avec ses couleurs flamboyantes. Mais pour se promener en short et en sandales, c'est pas vraiment l'idéal. On en arrive à regretter que Jacques Cartier n'ait pas descendu plus au sud à bord de l'Émérillon pour aller planter sa putain de croix quelque part en Floride par exemple. Bon, c'est vrai, on aurait pas le hockey l'hiver mais nous aurions des crocodiles 12 mois par année. Et avouons que ça serait beaucoup plus chouette de voir des crocodiles se promener sur des fils électriques plutôt que des écureuils de merde.
Je pensais à ça et à bien d'autres choses encore. Au fait par exemple que si Obama devient le prochain Président Américain, ça ne sera pas de la tarte pour lui. Qu'il héritera d'un joli cadeau empoisonné. Que fera-t-il en Irak? Que fera-t-il avec Kyoto? Que fera-t-il avec les puissantes entreprises américaines qui depuis toujours, influent sur la politique extérieure du pays? D'un autre côté, je me dit que ce pays en est arrivé à une époque charnière de son existence et que justement, ça lui prend quelqu'un d'exceptionnel pour mener la barque. L'Histoire provoque souvent de ces rencontres impromptues entre un grand personnage et une situation politique spécifique. Comme si l'Histoire était un auteur dramatique qui écrirait les chapitres de sa pièce infinie pour des personnages plus grands que nature. Je pense tout de suite à De Gaulle et du rôle colossale qu'il a joué pour la France alors que l'honneur de celle-ci était à toute fin pratique souillée de merde brune pour des siècles à venir. Comme si l'Histoire avait écrit la chute de la France pour mieux la faire renaître aussitôt plus belle et plus grande parce que grâce à cet homme sorti de nul part, et même à deux doigts de crever, même un genou à terre, même humiliée, même écrasée, elle n'aura jamais abdiquée. De Gaulle était né pour jouer ce rôle là et l'Histoire lui aura écrit de grands chapitres pour lui donner l'occasion de le jouer. Pas de guerre et cet homme serait resté pour la vie dans un anonymat relatif.
J'aime bien cette période de l'histoire de France parce qu'elle nous enseigne en accéléré les grandeurs et petitesses du genre humain. T'as que deux choix. Ou tu résistes à l'ennemi, ou tu collabores avec lui. Si tu préfères ne pas t'impliquer, c'est qu'implicitement, tu accordes ta préférence à l'ennemi. C'est noir ou c'est blanc. Toute zone de gris est impossible. C'est une époque où les héros côtoient les fourbes, les braves croisent les lâches, les courageux rencontrent les peureux, les probes combattent les traîtres. Tout l'humain est là et une fois par siècle, l'Histoire écrit de ce genre de scénario qui ne te laisse que ces deux choix: Pétain ou De Gaulle? Serrer la main du conquérant ou le combattre encore même si tout est contre toi? Collaborer avec le mal et vivre facilement ou lui résister quitte à y risquer ta vie?

Dans une entreprise et alors que nous montions un syndicat, j'ai vu des employés vendre lâchement des collègues aux patrons. J'ai vu ensuite ces anciens amis venir témoigner contre nous à la Commission des Relations de Travail. Un type entre autre qui se disait mon ami. Deux ans plus tôt, j'avais passé 4 jours avec lui et d'autres amis dans un camp de pêche perdu dans un grand lac du nord du Québec. Alors qu'à la veille du dépôt de la demande d'accréditation syndicale, il se disait encore mon pote, il est venu témoigner quelques semaines plus tard contre moi et les autres.
Pourquoi? Pour de l'argent?
Nope! Ça ne leur donnait pas un rond de plus sur le chèque de paie.
Par vengeance personnelle contre celui-ci ou celui-là?
Non plus. C'était mon ami.
Pour obtenir un poste?
Peut-être, mais c'est pas la raison principale.
Et quelle était cette raison principale?
La simple soumission à l'autorité.
On enseigne ça de génération en génération dans les écoles et dans les familles pour créer de bons citoyens payeurs de taxes et dos courbés.
J... était mon ami mais comme bien d'autres hélas, il était dévoré par la crainte de désobéir à l'autorité, et peu importe la forme qu'elle puisse prendre dans la vie. (Professeur, policier, superviseur, directeur, Gestapo, etc) Cela l'amenait à une incapacité à faire la part des choses entre le bien commun et le confort de son propre nombril. Résister à l'employeur via une campagne de syndicalisation, et malgré les abus de ce même employeur, lui amenait une douleur épouvantable au niveau de sa conscience et de son conditionnement . Appuyer les collègues (C'est à dire les amis, les potes, les frères de pichets de bière) ou appuyer l'employeur? Choisir les potes, c'est provoquer une déchirure épouvantable dans sa conception personnelle du bien et du mal. Mais choisir l'employeur l'est tout autant! Que choisir alors puisqu'il n'y a pas d'autres options que ces deux là? Collaborer ou résister? L'autorité ou insurrection? Le confort facile ou le bien commun? Pétain ou De Gaulle?
J'ai participé à trois syndicalisations d'entreprise disais-je quelque part dans un autre texte. Et chaque fois, j'en ai appris beaucoup sur la nature humaine. Des trucs merveilleux et d'autres particulièrement déprimants pour le genre humain.

Bon, cette fois c'est vrai. Ciao et à dans deux semaines.

Aucun commentaire: