dimanche 18 mai 2008

Un vrai homme

J'ai voulu arranger la laveuse, j'ai pété la laveuse. J'ai voulu arranger la douche, j'ai pété la douche. Et j'ai tout fait ça dans la même journée, comme une grand. C'était hier. C'est toujours comme ça avec moi. Dès que je touche un truc dans la maison, je le casse. Que ce soit avec un marteau, une scie ou une pince dans les mains, je suis le dernier des nuls. J'suis pas doué pour ce genre de truc et de ce côté là, je ne suis pas un vrai mec. Je veux dire, j'ai jamais aimé bricoler et glandouiller après un bout de bois ou un rebord de fenêtre comme les vrais pères y font. J'aimerais bien montrer à ma fille juste une fois que moi aussi je peux te monter un meuble en trois coups de marteau, bricoler une table, décaper une vieille commode. Mais non! Je casse et je massacre!
Fixer des rideaux aux fenêtres est pour moi un exploit digne de mention. Et même si le petit sac de plastique qui vient avec contient les 8 vis expressément conçues pour le putain de machin qui doit retenir les rideaux, c'est certain que ça se terminera avec des clous et un marteau et que viens par ici espèce de truc de merde que je te cogne la gueule en sacrant comme un bûcheron et en maudissant l'enculé de designer qui a imaginé la chose!
Y a qu'avec les meubles IKEA que j'arrive à me démerder pas trop mal. Et encore. Faut voir comment penchent les étagères de la cuisine pour comprendre qu'il y a un truc qui cloche entre moi et les objets à bricoler.
Quand j'étais petit, je rêvais de construire ma propre cabane à moineaux au chalet. Tout ce que j'ai réussi à faire fut de massacrer quatre planches de bois que j'ai tenté autant comme autant de relier ensemble avec 239 765 108 clous plantés un peu partout. En dernier, le truc ressemblait à une hérisson post modern que n'aurait pas dédaigné exposer le musée Guggenheim de New-York. Y a pas un putain de moineau qui a osé s'aventurer là dedans. Et pour cause! Celui qui l'aurait fait n'en serait pas sorti vivant. Il y avait tellement de clous qui passaient au travers de planches que la chose ressemblait à une petite chambre des tortures. Ma cabane à moineau, je l'ai terminée à grands coups de barre à clous avant de la crisser dans le feu en sacrant comme un bûcheron et en maudissant l'enculé de designer qui a imaginé la forme des clous.
Putain de cabane à moineaux! Si je la recroise dans la rue, je lui pète la gueule.

Les vrais mecs, y sont capables de faire des trucs incroyables avec un marteau et moi, quand je vois ça, j'en reste soufflé. Comment ils font? C'est quoi le truc? Et puis comment on fait pour taper sur un clou sans se prendre le marteau sur les doigts? Et puis comment on fait pour fixer une douche? Arranger une laveuse? Quand je rêve d'être riche, ce n'est pas dans l'idée de m'acheter tout ce que je veux. Non! Quand je rêve d'être riche, c'est pour pouvoir me payer des mecs qui feraient tout ça à ma place.
Changer une ampoule dans une lampe, ça reste pour moi un accomplissement extraordinaire qui me comble de fierté pendant tout le reste de la journée. Mais fixer des lampes au plafond en jouant dans les fils électriques, j'y arrive pas. Pourquoi tout les mecs de la terre savent comment faire sauf moi? Moi, quand je joue là-dedans, ou bien je me prends des chocs, ou bien je fais péter les plombs. C'est immanquable. Et à la fin, la putain de lampe n'allume jamais et ça reste éteint au plafond pendant des mois. Jusqu'à ce que je déménage et que je change de logement en espérant que les putains de salopes de lampes de merde de la prochaine piaule ne seront pas à changer. Putain de salopes de lampes de merde, si je les croisent dans la rue, je leur pète la gueule.

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