mardi 20 mai 2008

Message no 100

Je viens d'acheter le dernier album de Mônica Freire http://monicafreire.com/ (Na Laje) et je l'écoute en boucle depuis que je suis rentré. Un truc qui s'écoute tout seul et qui te rend heureux. Et puis je regarde la pochette et elle est jolie comme tout la dame Freire. Ce qui ne gâche rien.

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Je viens de terminer de lire Les Hirondelles de Kaboul par Yasmina Khadra. http://www.ratsdebiblio.net/khadrayasminaleshirondelles.html Le genre de roman où t'as l'impression que tu vas manquer d'air avant la fin de l'histoire. À mettre sur l'étagère où c'est écrit : "Suicide mode d'emploi". Dur, dur, dur mais en même temps, tu ne peux pas t'en détacher. L'histoire est simple: Deux couples perdus dans l'obscurantisme total. Un pays sans musique, sans rire, sans visage féminin. Des gamins de rues qui ressemblent à des chiens errants. Des exécutions publics organisées comme des événements-spectacles. T'es déprimé mon pote? Alors si j'étais toi, je n'ouvrirai pas ce livre. Ou alors si, tu peux l'ouvrir. Tu verras que finalement, ta petite vie plate n'est pas si mal après tout.
Aussitôt terminé, aussitôt embarqué dans le suivant: L'attentat. Toujours par le même auteur. Un médecin palestinien chevronné travaillant dans un hôpital de Tel-Aviv est de service quand un kamikaze se fait sauter dans un resto à deux pas de l'hôpital... je n'en dit pas plus. C'est pas une plume que Khadra tient dans la main, c'est une masse. Et entre sa masse et le papier de ses bouquins, y a ta tête. Paf! C'est décidé, je vais tout lire de ce mec là.

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Suis passé chez mes parents cet après-midi. J'ai surpris mon père en train de travailler sur le plancher de bois de mon canot gonflable. Ça lui fait plaisir. Je le laisse faire. Et ça me fait plaisir aussi parce que moi, scier et clouer du bois, ça me fait chier. (Mais je crois en avoir déjà parlé quelque part.) Il était dans le jardin arrière et il s'était installé à l'ombre du petit pommier qui ne donne jamais que des espèces de pommes surettes même pas bonnes à bouffer mais qui font tout de même de très jolies fleurs au printemps. Une vieille porte reposant sur des tréteaux lui servait de table de travail. Dessus, un longue planche de bois sur laquelle il avait tracé à la mine de plomb les dimensions à découper.
- J'ai pris du 1\4 à la place du demi. Ça sera largement suffisant, qu'il me dit en me montrant fièrement son patron.
- C'est parfait.
J'ai dit ça parce que ça semblait la chose juste à dire. Mais au fond, je ne savais même pas de quoi il parlait. De l'épaisseur de la feuille de bois sans doute. Mais je ne suis pas certain. Moi, j'aurais pris plus gros en tout cas. Mais je ne lui ai pas dit. Des fois que ça l'aurait froissé. Il avait tellement l'air heureux de son petit bricolage que ça m'aurait fendu le coeur de le décevoir. Et puis dans le fond, il doit savoir mieux que moi ce que ça prend. Un peu plus loin, reposant tout con sur la pelouse, mon canot dégonflé qui lui servait de référence. Allant de la planche de bois au canot, il m'expliquait où et comment il allait bricoler le support pour le moteur électrique. C'était une conversation vachement sérieuse qui ne peut exister qu'entre un père et son fils. Comme je n'y comprenais rien, je m'en balançais un peu mais je le laissais m'expliquer tout ça parce que ça lui faisait vraiment plaisir. Ça l'occupe et ça lui donne une raison de sortir de la maison, d'aller acheter du bois, de travailler sur un patron, de scier du bois, de clouer des planches ensemble et de se sentir utile. Il l'est, c'est indéniable parce que moi, et au risque de me répéter, ça me fait chier ce genre de truc. Et puis c'est certain que si c'est moi qui le fait, y a de très bonnes chances que ça chie au mauvais moment et que je perde mon moteur en plein milieu du lac.

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