On réalise qu'on devient vieux quand on revoit un film qui a fait crouler de rire une génération et qui, 30 ans plus tard, peine à nous esquisser un sourire par-ci par-là. Je viens de revoir La Cage aux Folles d'Édouard Molinaro. Tourné en 1978, ce film fut un retentissant hit au box office quand j'avais 15 ans. Le genre de film qui, une fois par dix ans, ramène toutes les classes de la société au cinéma. Une comédie sur l'homosexualité pré-SIDA version fin des années '70. Difficile de se remettre dans le contexte et de se dire que malgré tout, malgré les clichés, ce film se voulait progressif. Aussi caricatural à sa manière et compte tenu de son époque que le fut Philadelphia, drame sur l'homosexualité post-SIDA tourné en 1993. La Cage est un film qui a mal vieillit parce que justement, la société quant à elle aura bien vieillit. En quelque part, c'est rassurant de voir ce film et de le trouver aujourd'hui complètement dépassé. Néanmoins, il serait absurde de bouder son plaisir en ne revoyant pas l'incomparable et l'immortel Michel Serrault dans le rôle de Zaza Napoli. Ne serait-ce que pour la courte scène où, habillé en toxedo, il tente de se montrer virile. J'avais oublié que la musique du film était signée par Ennio Morricone. Et si j'avais oublié, c'est que justement, Morricone signe ici l'une de ses rares merdes musicales de son immense répertoire. Même que par moments, il vient à deux doigts de gâcher la scène qui est jouée. À noter aussi que le film manque de rythme par endroits, ce qui est mortel pour une comédie. Quant à moi, je vais aller me coucher parce que je viens de siffler une bouteille de rouge.
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