Les gens sur cette photo n'ont jamais vus de voiture, de téléphone, de télévision, ne savent par ce qu'est l'électricité, l'eau courante, les souliers à semelles rigides ou encore une simple brosse à dents. Ce sont des gens appartenant à une tribu primitive découverte ces derniers jours en pleine forêt amazonienne. Grosso modo, ils vivent en ce moment de la même manière que vivaient les autochtones du continent avant l'arrivée des Européens. (Voir le lien : http://news.bbc.co.uk/2/hi/in_pictures/7426869.stm )
J'adore ce genre d'histoire. En quelque part, ça fout un bon coup de pied au cul à notre supposée évolution en ce sens qu'on en est rendu à envoyer des sondes exploratoires hors de notre système solaire alors que sur notre propre planète, il y existe encore des gens qui n'ont jamais été touchés par cette même évolution.
Une question s'impose: Devons-nous interférer auprès-d'eux?
Répondre oui et c'est en même temps assassiner à coup sûr l'une des dernières civilisations restée pure de toute influence extérieure. En quelque sorte, c'est un crime. Leurs enfants ont autant droit de suivre le chemin de leurs parents que les nôtres.
Répondre non et c'est accepter en nos âmes et consciences de laisser des êtres humains dans des conditions de vie extrême en leur refusant l'accès à la modernité et à une qualité de vie minimale sous prétexte que leur peuplade n'aura jamais été en contact avec nous. En quelque sorte, c'est aussi un crime. Leurs enfants ont autant droit à l'éducation que les nôtres.
Je suis incapable de trancher. D'une part, c'est fantastique de savoir qu'il puisse encore exister sur cette planète des peuples primitifs qui vivent exactement comme il y a 5 000 ans mais en même temps, c'est hallucinant de se dire que ces pauvres gens en sont encore à voir le feu de camp comme étant la technologie la plus avancée qui puisse exister. Et c'est le genre de problème qui ne se règle pas avec des demies mesures. C'est tout l'un ou tout l'autre. Et puis c'est en plein le genre de problème qui nous ramène nos petites culpabilités d'homme blanc sur la gueule. Car on a tous eu à un moment ou à un autre cette envie de réécrire l'histoire et de se dire que Christophe Colomb n'aurait jamais dû débarquer ici, qu'on aurait dû foutre la paix aux Indiens pendant que nous aurions continué nos petites affaires en Europe. Ben voilà quoi. Si ça avait été le cas, l'Europe d'aujourd'hui enverrait ses sondes sur Mars et l'Amérique en serait encore à l'âge du feu et certaines tribus sacrifieraient encore des jeunes vierges au dieu du soleil. C'est triste à dire mais c'est ça. Je ne dis pas que c'est mieux ou pire, je dis juste que les types que nous voyons sur ces photos, et bien ils ne sont pas très loin de ces types qui étaient là quand Colomb et tous les autres après ont débarqué.
Mais je reste incapable de trancher.
Je pensais à ça se soir en marchant sur St-Denis alors que je n'avais rien à foutre de mon corps et que je me faisais chier grave à être seul un samedi soir. Le genre de samedi soir où j'aurais eu envie d'être avec une fille et à écouter une fille me parler de trucs de fille. Aller bouffer avec une fille et l'écouter me parler de ses angoisses de fille. Marcher dans la rue et ralentir mon pas pour avoir le même pas lent qu'une fille. (C'est drôlement lent une fille quand ça marche dans la rue. Mais dans une maison, putain que ça marche vite! Sont tout le contraire de nous.) Avoir une fille à côté de moi et lui dire combien je suis content de ne pas vivre à l'âge du feu, même si parfois, ça serait chouette. Mais juste les week-end et seulement pour avoir le droit de manger ma viande avec mes mains. Avoir une fille à mes côtés et lui demander si ça ne lui tenterait pas d'aller manger du poulet avec les mains. Ou alors courir nu dans la forêt avec des plumes dans le cul en essayant d'attraper une perdrix avec un lance pierre. Ce genre de chose romantique. Mais j'étais seul et je me faisais chier. Comme à chaque fois, me suis dirigé vers Renaud-Bray où j'ai acheté trois livres de Modiano que je vais lire pendant mes vacances. L'endroit était plein de filles. C'est fou comment les librairies peuvent contenir de filles qui fouinent dans les bouquins. J'ai jamais draguer dans une librairie, mais si j'avais à le faire, le dernier endroit où j'attaquerais serait le rayon de la littérature érotique. J'ai connu des fanas de littérature érotiques qui justement, avaient une vie érotique un peu tordue.
- Vous lisez quoi madame?
- Les Onze Mille Verges.
- Ah! Guillaume Apollinaire.
- Vous connaissez?
- Un peu. J'ai connu une fille qui en avait fait son livre de chevet.
- Vraiment? Dites, un café, ça vous dirait?
- Désolé madame. Je mange mon poulet avec mes doigts.
- Je ne comprends pas...
- Moi non plus, mais c'est mieux comme ça, croyez-moi.
J'ai acheté trois bouquins dont j'ai oublié les titres. Mais ce sont les trois premiers qu'il a écrit. Je connaissais Modiano de nom mais j'ai lu mon premier bouquin au chalet cette semaine. Dora Bruder le titre. J'ai bouffé en deux jours et je suis resté complètement patraque après la dernière page. Vraiment blasté. J'aimerais écrire comme lui. Cette simplicité époustouflante qui te frappe sur la tronche et qui t'amène à manger les pages une après l'autre sans même voir les heures qui passent. Putain, ce mec, c'est un dieu. J'ai farfouillé ensuite un peu pour la forme et je suis descendu payer mes livres. Comme toujours, la fille à la caisse était belle à se fendre la tête contre un rayon de bouquins de cuisine, ou de voyage, c'est selon. Jeune, lunettes, sourire, t-shirt très serré qui te découpait son ventre en te laissant une folle envie d'aller croquer son nombril. Le type qui embauche les caissières chez Renaud Bray, c'est un dieu. Il connaît son affaire et on voit qu'il a à coeur sa clientèle mâle. C'est certain que quand t'es un client mec, tu t'arranges toujours pour acheter quelque chose parce que bon, ça te donne le droit d'avoir une petite conversation avec ces jeunes beautés intellos. Mais quand tu sors du magasin, tu restes un peu triste à l'idée que c'est déjà terminé et que t'as croqué aucun nombril. Du coup, tu te dit que finalement, vivre dans une tribu perdue en Amazonie, manger son poulet avec les doigts, c'est un plan de carrière qui n'est pas si mal après tout.
Et puis je suis complètement beurré. Je vais me coucher.
J'adore ce genre d'histoire. En quelque part, ça fout un bon coup de pied au cul à notre supposée évolution en ce sens qu'on en est rendu à envoyer des sondes exploratoires hors de notre système solaire alors que sur notre propre planète, il y existe encore des gens qui n'ont jamais été touchés par cette même évolution.
Une question s'impose: Devons-nous interférer auprès-d'eux?
Répondre oui et c'est en même temps assassiner à coup sûr l'une des dernières civilisations restée pure de toute influence extérieure. En quelque sorte, c'est un crime. Leurs enfants ont autant droit de suivre le chemin de leurs parents que les nôtres.
Répondre non et c'est accepter en nos âmes et consciences de laisser des êtres humains dans des conditions de vie extrême en leur refusant l'accès à la modernité et à une qualité de vie minimale sous prétexte que leur peuplade n'aura jamais été en contact avec nous. En quelque sorte, c'est aussi un crime. Leurs enfants ont autant droit à l'éducation que les nôtres.
Je suis incapable de trancher. D'une part, c'est fantastique de savoir qu'il puisse encore exister sur cette planète des peuples primitifs qui vivent exactement comme il y a 5 000 ans mais en même temps, c'est hallucinant de se dire que ces pauvres gens en sont encore à voir le feu de camp comme étant la technologie la plus avancée qui puisse exister. Et c'est le genre de problème qui ne se règle pas avec des demies mesures. C'est tout l'un ou tout l'autre. Et puis c'est en plein le genre de problème qui nous ramène nos petites culpabilités d'homme blanc sur la gueule. Car on a tous eu à un moment ou à un autre cette envie de réécrire l'histoire et de se dire que Christophe Colomb n'aurait jamais dû débarquer ici, qu'on aurait dû foutre la paix aux Indiens pendant que nous aurions continué nos petites affaires en Europe. Ben voilà quoi. Si ça avait été le cas, l'Europe d'aujourd'hui enverrait ses sondes sur Mars et l'Amérique en serait encore à l'âge du feu et certaines tribus sacrifieraient encore des jeunes vierges au dieu du soleil. C'est triste à dire mais c'est ça. Je ne dis pas que c'est mieux ou pire, je dis juste que les types que nous voyons sur ces photos, et bien ils ne sont pas très loin de ces types qui étaient là quand Colomb et tous les autres après ont débarqué.
Mais je reste incapable de trancher.
Je pensais à ça se soir en marchant sur St-Denis alors que je n'avais rien à foutre de mon corps et que je me faisais chier grave à être seul un samedi soir. Le genre de samedi soir où j'aurais eu envie d'être avec une fille et à écouter une fille me parler de trucs de fille. Aller bouffer avec une fille et l'écouter me parler de ses angoisses de fille. Marcher dans la rue et ralentir mon pas pour avoir le même pas lent qu'une fille. (C'est drôlement lent une fille quand ça marche dans la rue. Mais dans une maison, putain que ça marche vite! Sont tout le contraire de nous.) Avoir une fille à côté de moi et lui dire combien je suis content de ne pas vivre à l'âge du feu, même si parfois, ça serait chouette. Mais juste les week-end et seulement pour avoir le droit de manger ma viande avec mes mains. Avoir une fille à mes côtés et lui demander si ça ne lui tenterait pas d'aller manger du poulet avec les mains. Ou alors courir nu dans la forêt avec des plumes dans le cul en essayant d'attraper une perdrix avec un lance pierre. Ce genre de chose romantique. Mais j'étais seul et je me faisais chier. Comme à chaque fois, me suis dirigé vers Renaud-Bray où j'ai acheté trois livres de Modiano que je vais lire pendant mes vacances. L'endroit était plein de filles. C'est fou comment les librairies peuvent contenir de filles qui fouinent dans les bouquins. J'ai jamais draguer dans une librairie, mais si j'avais à le faire, le dernier endroit où j'attaquerais serait le rayon de la littérature érotique. J'ai connu des fanas de littérature érotiques qui justement, avaient une vie érotique un peu tordue.
- Vous lisez quoi madame?
- Les Onze Mille Verges.
- Ah! Guillaume Apollinaire.
- Vous connaissez?
- Un peu. J'ai connu une fille qui en avait fait son livre de chevet.
- Vraiment? Dites, un café, ça vous dirait?
- Désolé madame. Je mange mon poulet avec mes doigts.
- Je ne comprends pas...
- Moi non plus, mais c'est mieux comme ça, croyez-moi.
J'ai acheté trois bouquins dont j'ai oublié les titres. Mais ce sont les trois premiers qu'il a écrit. Je connaissais Modiano de nom mais j'ai lu mon premier bouquin au chalet cette semaine. Dora Bruder le titre. J'ai bouffé en deux jours et je suis resté complètement patraque après la dernière page. Vraiment blasté. J'aimerais écrire comme lui. Cette simplicité époustouflante qui te frappe sur la tronche et qui t'amène à manger les pages une après l'autre sans même voir les heures qui passent. Putain, ce mec, c'est un dieu. J'ai farfouillé ensuite un peu pour la forme et je suis descendu payer mes livres. Comme toujours, la fille à la caisse était belle à se fendre la tête contre un rayon de bouquins de cuisine, ou de voyage, c'est selon. Jeune, lunettes, sourire, t-shirt très serré qui te découpait son ventre en te laissant une folle envie d'aller croquer son nombril. Le type qui embauche les caissières chez Renaud Bray, c'est un dieu. Il connaît son affaire et on voit qu'il a à coeur sa clientèle mâle. C'est certain que quand t'es un client mec, tu t'arranges toujours pour acheter quelque chose parce que bon, ça te donne le droit d'avoir une petite conversation avec ces jeunes beautés intellos. Mais quand tu sors du magasin, tu restes un peu triste à l'idée que c'est déjà terminé et que t'as croqué aucun nombril. Du coup, tu te dit que finalement, vivre dans une tribu perdue en Amazonie, manger son poulet avec les doigts, c'est un plan de carrière qui n'est pas si mal après tout.
Et puis je suis complètement beurré. Je vais me coucher.
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