Ma coloc est la plus
géniale du monde. Je la vois devenir jour après jour une figure incontournable
du théâtre québécois, je la vois se faire encenser par Michel Tremblay, par
Radio Canada, par le Devoir. Mercredi, on va savoir si elle est en liste pour
le prix du Gouverneur Général. Mais malgré tout, elle persiste à plier
consciencieusement mes chemises et mes bobettes qui sortent de la sécheuse. On
vient de se faire une journée de bouffe où l’on a transformé nos montagnes de
tomates en coulis ou en sauce à spag. On a canné ch’sais pas combien de pots de
potage de courge avec des petits lardons dedans. On a fait des machins avec des
carottes. Et puis une tonne de pesto avec notre basilic. Elle y rajoute du
parmesan frais dedans. C’est mortel tellement c’est bon.
J’fais ça avec elle
dans ma cuisine pendant que son cell vibre. Elle a les deux mains dans les
tomates pendant qu’elle reçoit le texto. Elle se les essuies avec la lingette
mouillée qu’on a laissé là pour ça d’ailleurs, regarde le message, et revient
aussitôt aux tomates comme si de rien n’était.
-
C’était
quoi ?
-
Radio
can.
-
Ils
voulaient quoi ?
-
Ils
m’invitent à une émission.
-
Tu ne
réponds pas ?
-
Rej,
j’ai pas le temps. Faut terminer nos tomates.
Vous ai-je dis que
j’adore ma coloc ?
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