Ce livre a un destin
bien à lui. Il a été acheté à Paris par une fille qui s’appelle Christine. Je
ne connais pas Christine. Vous non plus d’ailleurs mais on s’en tape un peu.
Pour une raison que j’ignore, Christine part pour aller vivre en Angleterre.
Elle y ouvre un Café avec son amie Maia. Un café où tu peux acheter des livres
d’occasions. Dans l’inventaire de la maison, Christine y glisse son livre. Un
an plus tard, arrive Emma (ce n’est pas son vrai nom mais je ne me souviens
plus de son vrai nom justement), un Française de passage en Angleterre et qui
connaissait Christine. Forcément, elle passe voire celle-ci à son Café. Elle
achète le livre et le ramène en France, plus précisément à Toulouse dans cet
appartement de la rue De la Colombette qu’elle partage avec Avril (qui n’est
pas son vrai nom non plus, non pas parce que je ne m’en rappel plus, mais parce
je ne veux pas vous le dire, bon !) Avril doit donner une conférence à
Montréal. Un machin qui parle du Château de Versailles et de ses infinies
attraits. Avril est une férue d’histoire, d’architecture, de musique, de romans
et on en passe sinon on en aurait pour toute la nuit. Avant son départ, elle
pioche dans la bibliothèque d’Emma pour se prendre un roman pour lire pendant
le vol de 7 heures. Elle tombe sur celui-là et le met dans son sac de voyage.
Elle le bouffe au dessus de l’océan Atlantique et le termine juste un peu après
avoir survolé le Groenland. Elle va habiter pendant deux semaines chez son pote
Québécois, un vieux qui a au moins 18 ans de plus qu’elle, mais gentil comme
tout vu qu’il lui écrit depuis 8 ans qu’elle est la plus belle au monde et que
c’est quand même chouette d’avoir un admirateur qui vit de l’autre côté d’un
océan et qui l’attend à l’aéroport. En défaisant ses bagages, elle lui refile
le livre. Bien, sûr, il l’a dévoré et quand il voulut le lui remettre, elle s’y
refusa, lui disant que les bouquins doivent voyager d’une personne à l’autre.
Quelques jours plus tard, quand il apprit que Monsieur X avait le cancer, il
alla le visiter et lui refila le bouquin. Monsieur X lui a répondu « je ne
sais pas si je vais être capable, je me sens si fatigué ». Il y est
parvenu finalement et a adoré. Il est décédé samedi dernier, quelques jours
seulement après avoir terminé le livre. Lui qui fut un dévoreur de bouquins
toute sa vie, ce fut le dernier qu’il aura lu.
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